Ils'agit d'une histoire de famille, une métaphore de l'Europe avec une distribution extraordinaire. On peut la rapprocher de celle de Laurent THÉÄTRE- CRITIQUE Nous l'Europe, banquet des peuples de Laurent Gaudé, mise en scène Roland Auzet WE, EUROPE, BANQUET O TON AAQN NO NO , LAURENT / CONCEPTION ET MES ROLAND AUZET 21 2020 - N' 285 DANSE la terrasse "La culture est une résistance à la distraction. Paso ini JAZZ/MUSIQUES CLASSIQUE/OPÉRA AVIGNONENSCÈNES HORS-SÉRIES FOCUS Lesruptures de ton dans le récit nous permettent de constater la virtuosité des deux acteurs, l’ampleur de leur registre de jeu. Une collègue a eu l’image de bolides de Formule 1 pour illustrer leur performance. Or, ils font aussi penser à deux stradivarius, tellement la richesse de leur instrument semble sans limites. Une mention aussi à Lise Castonguay, savoureuse dans le rôle LEurope fut au cœur de nombreux spectacles du Festival d’Avignon 2019 aussi bien dans la programmation du In que dans celle du Off, à travers des spectacles dont le très attendu Nous l’Europe. Banquet des peuples, interrogeant directement l’histoire de la construction européenne, ainsi que son fonctionnement actuel, mais aussi via la thématique de l’Odyssée Ecritpar Patrick Devaux , le Vendredi, 07 Juin 2019. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Actes Sud. Nous, l’Europe, Banquet des peuples, mai 2019, 192 pages, 17,80 € . Ecrivain (s): Laurent Gaudé Edition: Actes Sud. Faire un tour d’Europe comme pour appuyer son existence, ce qu’elle fut en marche et ce qu AvecNous, l’Europe, Banquet des peuples, Laurent Gaudé et Roland Auzet signent un spectacle total fascinant au Festival d’Avignon en 2019. L’avis et la critique théâtre de Bulles de Culture sur ce spectacle coup de cœur. l7jZ32. Avignon 2019 – Episode 3 Qui sommes nous ? Qu’est-ce que l’Europe ? Qui la fait et à qui appartient-elle ? Élites politiques et économiques ou classes populaires ? L’Europe a-t-elle un avenir ? Nous, l’Europe, banquet des peuples, nous invite à nous mettre à la table de l’ plus de 2h30, dans un spectacle bouleversant, créatif, poétique commence alors une épopée folle, la traversée de plus d’un siècle d’histoire du continent européen. À travers cette fresque théâtrale, l’histoire, matière en cendres du passé, devient une braise incandescente qui recèle en elle les forces de progrès et de destruction de l’Europe. Sur le plateau évoluent comédiens, chanteurs, musiciens, danseurs de différentes nationalités qui réalisent une formidable polyphonie de langues, de sons et de visages. Une mosaïque d’artistes, une expression artistique variée, une mise en scène intelligente et sensible Roland Auzet nous entraîne, dans un souffle qui ne retombe jamais, au rythme de la batterie et de la guitare électrique, à un retour sur soi » des peuples et leur histoire. Il nous offre à voir révoltes humaines et révolutions industrielles, guerres, crises, exterminations, espoirs et désespoirs des hommes. Il nous donne les clés de compréhension du parcours européen des nations mais surtout il transmet avec ses acteurs une énergie folle à des spectateurs citoyens. Pour comprendre l’Europe et, pour saisir l’énorme potentiel de vie et de mort qu’elle contient en elle, il faut voir Nous, l’Europe, banquet des peuples. Nicole Chouchna et Jacques Sitruk Le DDV, revue universaliste "Droit d’asile principes et urgences" - n°687 - Été 2022 – 108 pages Vu au Festival d'Avignon 2019 Voici donc un spectacle engagé. La conscience politique y est explosive, débordante à chaque instant, chaque ligne de dialogue ou de monologue, chaque image. Cette conscience en est même ici militante. Nous l’Europe, Banquet des peuples est un immense meeting politico-consensuel, qui affirme plus qu’il ne questionne cela en fait la beauté de son engagement, mais cela en fait, in fine, un tract joliment empaqueté, avec toute la mauvaise foi du militantisme acharné et tout l’insupportable du combo culpabilisation/moralisation du combattant idéologue. La frontière entre spectacle et meeting politique est ici si poreuse que, du discours pro-européen à l’invitation à chaque représentation d’une personnalité politique européenne sur le plateau, on se confronte en même temps au discours moralisateur mais beau de Laurent Gaudé, ici étouffé par la mise en scène de Roland Auzet, et aux excès scéniques, bourrés d’artifices. Doucement, on le déplore, le fond du spectacle glisse du politique à la politique. Erreur de la pensée. Pensez-donc, le postulat est cadenassé l’Europe est la solution, la seule issue. Voilà à partir de quoi il s’agira, pendant plus de 2h, de vociférer les harangues les plus directes, d’exhorter le spectateur le plus frontalement possible et d’accumuler, avec le style emphatique et poétique de Gaudé qu’on aime à lire, les récits qui ont construit l’Europe, de ses zones d’ombres aux éléments historiques décrétés comme fondateurs d’une Europe nécessaire. La première demi-heure intrigue, capte, et laisse planer un possible dialogue au sujet d’une Europe aussi peu rassembleuse qu’elle s’affiche vouloir l’être sa construction, en dépit du refus du peuple, questionne-t-elle sa légitimité ? Hélas, en lieu et place d’un débat théâtralisé relatif à ce paradoxe historique et démocratique, le spectacle vrille en leçon ou en exposé idéologique, mâtiné de belle littérature s’ensuit en effet une série de rappels d’événements historiques, agrémentés de pompeuses projections vidéo, tantôt très pédagogiques, tantôt imposantes et seulement formelles à moins qu’elles n’appuient lourdement la dimension tragique la projection agressive sur le passage relatif à la Shoah, à la réunion des “têtes pensantes” hitlériennes, décidant froidement la mise en place de la solution finale. Ce cheminement encyclopédique au cœur de l’histoire européenne de la construction du chemin de fer à la seconde guerre mondiale, à l’accueil des migrants lors d’interrogatoires dessinés au gros traits, empruntant au passage de réels beaux instants de symboliques poétiques laisse planer et errer, au quatre coins du plateau, dans une mise en scène à mi-chemin entre conférence et concert, les comédiens déblatérant leur monologue et des “figurants”, en nombre, symboles et images appuyés de la diversité des peuples qui font l’Europe. On a foiré l’Europe, regarde le Bordel ! Fais nous confiance, on va la reconstruire. Que le spectacle, en forme de militantisme, soit jusque là bourré de l’hypocrisie et de la mauvaise foi de tout militant, n’est pas franchement grave c’est inhérent à son engagement et à l’image de la politique… On y décrète ici par exemple, que, comme un argument irréfutable, l’Europe est la solution pour que la Shoah n’arrive plus jamais… Évidemment, vue de l’esprit du convaincu et postulat fallacieux rien factuellement, n’empêcherait dans un avenir inconnu une Europe qu’on ne connait pas encore de reproduire ou mettre en place une pensée, idéologie, une politique nauséabonde ou immorale…. Jusque là donc, rien que de la mauvaise foi évidemment légitime, dans un chaos scénique excessif, bruyant et grassement imposant, entre vidéos et mur mouvant, qu’on comprend bêtement symbolique faisons bouger ces murs qui nous séparent, voire abattons-les symboliquement lorsqu’ils nous oppressent, ou nous menacent en s’approchant du public ou en écrasant la comédienne en bord de scène. Mais après, voila que la mauvaise foi se mue en hypocrisie récupératrice l’aveu enfin ! de l’échec de la construction européenne, telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec la montée des nationalismes et de l’euroscepticisme devient, par une pirouette politique, l’objet du point de départ de la construction d’une nouvelle Europe, par les acteurs même qui l’ont amené à l’échec actuel. “Nous avons trop misé sur l’Europe économique, en pensant que l’économie allait rapprocher les peuples” nous assène le témoin politique invité du soir. A comprendre nous admettons notre erreur, nous comprenons l’ampleur des dégâts, nous assumons en être responsable, nous assumons être la cause du chaos actuel mais, en tant qu’auteurs et cause, nous somme donc également solution, et les mieux à même pour rectifier le tir et corriger nous-même nos propres erreurs. “Car nous avions raison, nous avons encore raison, nous nous sommes juste trompés de moyen”. Voila donc le spectacle qui referme sa propre pensée par le truchement d’une pirouette roublarde pour offrir une fenêtre à celle de la politique. Déception. Car il y a quelque chose d’insupportable à voir le spectacle s’interrompre, d’un coup suspendre la pensée qu’offre le théâtre sur notre monde, pour un retour fracassant au réel, celui-là même qui devrait en sous-texte, être critiqué par l’œuvre elle-même l’arrivée, pour une demi-heure environ, d’un témoin politique sur scène en forme de conférence François Hollande, Aurélie Fillipetti, Eneko Landaburu… replace la pensée dans le piège politique qu’elle devrait dénoncer, si elle restait sur un idéal. En lieu et place d’un spectacle militant, utopique, idéaliste ou visionnaire, le spectateur assiste au retour brutal d’un spectacle qui devient alors simple vecteur et objet de communication de la politique ; ce n’est pourtant pas la politique qui avait sa place dans cette pensée, mais le politique. Le plateau devient tribune. Échec de la pensée libre, constructive, et retour de la pensée projective et d’intérêt, au cœur d’un système, que le spectacle venait pourtant de définir comme abîmé, responsable d’un échec du destin des peuples. Le spectacle s’achève, fidèle à son positionnement engagé, par l’invitation à célébrer l’Europe ensemble tous les spectateurs exhortés à venir danser l’Europe, sur le plateau, dans une communion idéal et optimiste. Tous ne descendent pas fêter l’Europe, tel qu’on nous l’as vendue ici un brin d’étonnement dans la troupe, sans doute toute agacée que, malgré ses démonstrations culpabilisantes deux heures durant, chacun ne se sente pas partie prenante de la destinée humaniste qu’on nous propose. Ceux qui ne montent pas sur le plateau ne sont pourtant pas pro-Shoah, ni forcément opposés à l’Europe, et c’est là tout le bancal de cette proposition qui s’avère finalement paradoxalement clivante, elle qui saute d’un passé collectif douloureux, où les erreurs en Europe incitent à la réunion et aux réflexions collectives, à un futur idéal et nécessaire, sans jamais aborder, dans son examen de conscience d’apparence, les échecs de ses choix actuels CETA, accueil des migrants, écologie…. Le texte de Laurent Gaudé est noyé par la mise en scène et la scénographie excessive de Roland Auzet, bourrées d’artifices figurants en nombre excessif mais au rôle illustrativo-symbolique, mur qui bouge sur la scène, musique assourdissante, monologues hurlés au micro, projections de vidéos saturées…, démarche dramaturgique inutile, étouffant la force poétique et l’élan du verbe de l’auteur par la redondance de la mise en scène. Le glissement de la question du politique, élément essentiel de ce théâtre de la pensée, vers la transformation de la scène en canal de la voix de la politique fut le clou final d’un banquet assez indigeste, si toutefois on n’a pas avalé de travers avant la fin. Rick Panegy Nous l'Europe banquet des peuplesL’Europe, l’ancienne, celle d’un vieux monde bouleversé par la révolution industrielle, et l’Union européenne, belle utopie née sur les cendres de deux grandes guerres, sont l’alpha et l’oméga de ce texte en vers libres relatant un siècle et demi de constructions, d’affrontements, d’enthousiasmes, de défaites et d’espoirs. À l’heure où certains doutent, où d’autres n’y croient plus, ce récit européen humaniste rappelle qu’une mémoire commune, même douloureuse, est un ferment d’avenir. C’est donc d’une plume ardente que Laurent Gaudé compose une épopée invitant à la réalisation d’une Europe des différences, de la solidarité et de la !Tout y est, absolument tout ce que vous aimez, la littérature, la poésie, l’histoire. Un livre indispensable, à mettre entre toutes les mains. Un livre que j’ai adoré !Une épopée pleine d’ ne semble pas y avoir de pilote pour sauver le vaisseau Europe, il y a un écrivain est témoin de son époque. Il est normal que Laurent Gaudé ait écrit Nous, l'Europe, banquet des peuples. Il le fait en poète courageux, qui dresse d'abord un tableau inquiétant puis nous dit avec élégance ce qu'il faut faire pour que l'Europe renoue avec ses valeurs et son Gaudé, dont on connaît depuis quinze ans l’art du rythme, la fluidité, le lyrisme tenu, compose un poème qui navigue entre l’ode, le romanesque, et le pamphlet. En ouverture du colloque "Inventer l’Europe" que nous vous proposons cette semaine, Thomas Römer, administrateur du Collège de France a noté que "Les appels à refonder l’Europe se multiplient". Si les organisateurs du colloque prennent acte de cet appel à "réinventer l’Europe", ils nous invitent aussi à "comprendre quand, où, comment et par qui l’Europe a été inventée et ainsi mesurer le champ des Europes à réinventer?".La première matinée des contributions s’est donc attachée au thème des "inventions de l’Europe". Comment penser une certaine polyphonie européenne?C’est dans ce cadre qu’en deuxième partie d’émission, vous pourrez écouter la contribution de Timothée Picard, professeur de Littérature générale et comparée à l’Université Rennes 2 sur "La construction d'un imaginaire musical européen, entre valorisation et critique". "Mon intervention, indique-t-il, voudrait tirer profit d’un double ancrage institutionnel. En tant que dramaturge et conseiller du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, je me situe à un endroit intéressant pour observer le rapport évolutif qu’une institution musicale représentative, née de la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale, peut avoir avec l’Europe comme idée, valeur et institution. En tant qu’universitaire spécialiste des conceptions et représentations de la musique, je peux tenter de mettre en perspective ces observations en retraçant la manière dont, depuis l’entre-deux-guerres, l’imaginaire musical européen a été construit, promu et parfois critiqué, parallèlement au développement de l’Europe comme institution". Timothée Picard analyse en particulier de quelle façon l'Europe peut "hanter la musicographie de l'Entre-deux-guerres". L'écrivain Romain Rolland, également auteur de la première thèse de musicologie en France, met en avant l'image du "concert européen", cherchant "à penser une sorte de polyphonie européenne", rappelle-t-il. La figure et les œuvres de Beethoven, son "mythe", explique encore le chercheur, sont tirés, tantôt du côté de l'harmonie pour l'Europe, de la joie et d'un "idéal d'entente concertante entre les nations" et, tantôt du côté de "la souffrance", de "la critique de l'esprit européen", voire de la récupération nationaliste, sinon nazie, aux côtés de l’œuvre de Wagner. C'est donc l’ambivalence de cet imaginaire musical européen qui est également passé au spectre de l'analyse. Dans les années 1920-1930, le succès du jazz, entre fascination et rejet, est une alternative importante, note Timothée Picard. "Le jazz, c'est le moment où la musique savante européenne commence à devenir classique et à se penser en termes de canons et de répertoires. En réalité, ça a commencé déjà un siècle auparavant, notamment en se cristallisant autour de la figure de Bach, comme père de toute musique. Mais c'est quelque chose qui s'accélère. Au début du XXe siècle, la musique savante européenne commence à se penser comme telle, mais aussi à se penser comme en crise, fatiguée ou menacée, dans un contexte marqué par la hantise de la décadence et de la dégénérescence." "J'ai mal à l'Europe"Timothée Picard fait dialoguer littérature et musiques européennes. Paul Claudel use aussi de la métaphore musicale dans son œuvre pour parler de l'Europe. Le chercheur-dramaturge revient notamment sur un texte intitulé "L'Esprit européen". En 1936, Paul Claudel avance si l'on demandait à l'un de ses voisins d'omnibus, "Qu'avez vous, mon ami ou souffrez-vous?" Il vous répondra s'il était sincère "J'ai mal à l'Europe". En Europe, poursuit Claudel, il y a des différences qui sont des harmonies. Et par dessus tout cela, il y a un état général d'alerte et de mobilisation des cœurs et des esprits où chacun sent qu'il a la fois peur et besoin de tout le monde." Cette souffrance, cette vigilance, citées par Timothée Picard font écho à celles analysées par Patrick Boucheron, que nous retrouvons en première partie de notre diffusion, sur les inventions politiques de l'Europe. Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt. Titulaire de la chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIᵉ-XVIᵉ siècle, Patrick Boucheron ouvre sa contribution par la question centrale et frontale de la défiance envers l'Europe, celle lointaine des technocrates, celle du "non" lors du référendum de Maastricht, ce "non" transformé en "oui", pour ne "pas casser", "ce qu'on a mis longtemps à construire". Il cite le beau texte "Nous, l’Europe, banquet des peuples", de Laurent Gaudé, texte poétique, mis en scène et en musique par Roland Auzet, au Festival d'Avignon, en 2019. "Il me semble, dit l'historien, qu'il faudrait effectivement partir de cette défiance, de ce malaise, de cette insuffisance. Qu'a-t-il manqué à l'Europe pour qu'elle suscite si peu d'adhésion démocratique?" Une très grande variété d'expériences politiquesDans une interview donnée au JDD en 2019, Patrick Boucheron a indiqué que pour lui "L’Histoire n'est pas une école de la fatalité, mais une philosophie pratique de la capacité d'agir des hommes et des femmes en société. Elle nous montre de quoi nous sommes capables, c'est-à-dire de beaucoup plus que ce que l'on croit. Pour ma part, à travers l'histoire des pouvoirs en Europe occidentale, je ne tente pas seulement d’éclairer le pouvoir de ceux qui nous gouvernent, mais aussi ce que nous pouvons face à eux." Patrick Boucheron analyse aujourd'hui pourquoi nous avons "tout intérêt à pluraliser sur la longue durée notre conception des inventions du politique en Europe et d’en dresser l’inventaire complet". "Dans tous les cas, indique-t-il, il s'agira de rejeter le préjugé 'continuiste' et de compliquer ainsi la généalogie des inventions politiques de l'Europe." "Le XVe siècle, rappelle Patrick Boucheron, se caractérise d'abord par une très grande variété d'expériences politiques qui ne laissent jamais réduire par l'histoire de la souveraineté ou de la construction des États-nations qui, à partir de la dissémination des pouvoirs symboliques, suite à la révolution grégorienne, et bien se caractérise par cette gamme d'expériences politiques, qui va de la théocratie la plus intraitable jusqu'à l'autonomie communale, en passant par toutes les nuances des républiques monarchiques, des États princiers, des dominations oligarchiques et cette gamme qui sature la classe des expériences possibles du gouvernement, elle ne se laisse pas réduire par le sage ordonnancement aristotélicien des régimes politiques, y compris lorsque cet ordre passe au crible de la pensée Aristotélico-thomiste la plus radicale, celle des théoriciens de la commune italienne." Au-delà "des étapes d'une histoire institutionnelle et constitutionnelle, la genèse d'une construction étatique", Patrick Boucheron s'attache à mettre en évidence une Europe, lieu d'inventivités politiques qui prend en compte toute la richesse des expériences "les lieux d'émergence hétérogènes, discontinus, qui forment autant d'expériences et qu'on va aller chercher dans leurs lieux d'émergence les villes, les communautés rurales, les groupes monastiques, les parentés aristocratiques et aussi les foules révoltées." Nous gagnons le Collège de France le 21 octobre 2022 aujourd’hui les inventions politiques de l’Europe et la construction d’un imaginaire musical européen." Pour prolongerNous, L'Europe, Banquet des peuples a été créé au Festival d'Avignon, repris à l'Opéra de Limoges en décembre 2021, au Théâtre Gérard Philipe Centre Dramatique National de Saint-Denis, en janvier 2022... Par ailleurs il sera possible d'assister à une représentation de "Nous, L'Europe, Banquet des peuples" de Laurent Gaudé, mis en scène par Roland Auzet au Théâtre de l'Atelier à Paris, du 7 au 29 mai 2022. Nous, L'europe, Banquet Des Peuples, un spectacle à voir à Saint-Denis Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, du 13 janvier 2022 au 15 janvier 2022. Toutes les informations pratiques tarifs, billetterie, plan de salle pour ce spectacle sont à retrouver sur cette page. Réservez dès maintenant vos places pour assister à ce spectacle à Saint-Denis ! DE Laurent Gaudé CONCEPTION, MUSIQUE ET MISE EN SCÈNE Roland Auzet L’Europe, plus que jamais malmenée, soumise aux critiques, rongée par les nationalismes, semble ne plus faire rêver. L’écrivain Laurent Gaudé émet l’hypothèse que le désir s’est éteint parce que le récit européen n’a pas été encore écrit et que, sans histoire, point de communauté. Il s’attelle, avec le compositeur et metteur en scène Roland Auzet, à la fabrication d’un long poème, parlé et chanté, qui retrace cette histoire européenne, faite de blessures et d’espoirs. Le projet est ambitieux il rassemble un groupe d’acteurs, chanteurs ou danseurs de différentes origines, tous riches d’un parcours singulier dans leur pays, et une chorale, sorte de chœur antique, constituée d’amateurs formés in situ au cours d’ateliers précédant la série de représentations, associée à un chœur d’enfants le samedi et le dimanche. Articulant voix chantée, voix parlée, voix théâtrale et voix lyrique, l’épopée se déploie, s’appuyant sur la force du chœur et sur la personnalité des acteurs. En mettant en mots les marques de l’Histoire – l’industrialisation, les deux guerres mondiales, le communisme et la déchirure du rideau de fer, Mai 68 à Paris et le printemps de Prague, la lutte contre le terrorisme –, Nous, l’Europe, banquet des peuples interroge le concept de fraternité, la responsabilité de l’individu au sein du groupe, l’utopie qu’est la construction collective d’une société plus équitable. Ce banquet, où art et politique se mêlent en une mosaïque sonore et visuelle saisissante, est un chant donné en partage, une polyphonie de voix et une pluralité de regards, la chronique d’un continent qui s’écrit chaque soir sur scène.

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