Clochetteet l'ExpĂ©dition féérique est la suite du film Ă©ponyme, dans lequel la fĂ©e Clochette rencontre Lizzy, une petite fille qui croit dur comme fer Ă  la magie des fĂ©es. DĂ©terminĂ©e Ă  venir en aide Ă  la fillette, dont le pĂšre est toujours absent, Clochette demeure aux cĂŽtĂ©s de sa nouvelle amie humaine, mettant en pĂ©ril sa propre sĂ©curitĂ© et l'avenir des autres fĂ©es. Dans le VF VOST; mardi 21 janvier 2014. Clochette et l'expĂ©dition féérique (2010) Clochette et l'expĂ©dition féérique. Alors que Clochette se promĂšne avec Vidia, elles aperçoivent dans un jardin une ravissante maison de fĂ©es. DĂ©sireuse de la visiter, Clochette s’en approche dangereusement, malgrĂ© les conseils de prudence de Vidia. Ce que la jeune intrĂ©pide ignore, DownloadÂżCuĂĄl es la diferencia entre EPS e IPS Mp3 For Free in Supersalud Superintendencia de Salud from Top Song with 47,012 and 01:09 & 1.58 MB just only in beta.ustaflorida.com SynopsisClochette et l'ExpĂ©dition fĂ©erique. Clochette et l'ExpĂ©dition fĂ©erique ou Tinker Bell and the Great Fairy Rescue en VO est un film rĂ©alisĂ© par Bradley Raymond sorti en France le 20 Octobre 2010.. Alors que Clochetteet la Pierre de Lune; LĂ -Haut; La Princesse et la Grenouille; Clochette et l'ExpĂ©dition féérique; Toy Story 3; Raiponce; Winnie l'Ourson; Cars 2; Rebelle; Clochette et le secret des fĂ©es; Les Mondes de Ralph; Monstres Academy; Planes; La Reine des Neiges; Clochette et la fĂ©e pirate; Planes 2; Les Nouveaux HĂ©ros; Clochette et la ToyStory 3, Comme chiens et chats, Moi, moche et mĂ©chant, Dragons, L'Illusionniste, Le Royaume de Ga'Hoole, Megamind, Shrek 4 et Rainponce sont prĂ©-sĂ©lectionnĂ©s pour les Oscars 2011 IeUBr8. Longs-mĂ©trages d'animation destinĂ©s aux enfants et aux tout-petits, les films de la saga de la FĂ©e Clochette sont produits par les studios Walt Disney, et rĂ©alisĂ©s tout en images de synthĂšse 3D. Ils mettent en vedette le personnage fĂ©minin emblĂ©matique issu de l'univers de Peter Pan, le classique Disney de 1953, et la lancent dans des aventures fantastiques au sein du Pays Imaginaire ou Neverland, en VO, pleines de camarades fĂ©es, de pirates et d'autres amis ou menaces. 1 2008 - ETATS-UNIS - Animation, Surnaturel, La saga de la fĂ©e clochette, FĂ©e LA PLUS CÉLÈBRE DES FÉES À L'AUBE D'UNE GRANDE CARRIÈRE AU CINÉ - "Spin-off" de Peter Pan, La FĂ©e Clochette est un film d'animation familial drĂŽle et attachant produit par les studios Disney. Le film nous entraĂźne au coeur de l'aventure de la pĂ©tillante Clochette, petite fĂ©e intrĂ©pide au grand coeur, et de ses amies RosĂ©lia Rosetta en VO la fĂ©e des jardins, Ondine ou Silvermist, la fĂ©e de l'eau, Iridessa, la fĂ©e de la lumiĂšre et Noa Fawn en VO, la fĂ©e des animaux. 2009 - ETATS-UNIS - Famille, Animation, La saga de la fĂ©e clochette, Surnaturel, FĂ©e CLOCHETTE SUR LES TRACES D'UN TRÉSOR ET D'UNE AMITIÉ PERDUE - Long-mĂ©trage d'animation produit par les studios Walt Disney et sorti directement en DVD en France, destinĂ© aux enfants et au trĂšs jeune public, Clochette et la Pierre de lune suit la fidĂšle compĂšre ailĂ©e de Peter Pan dans un mini-pĂ©riple merveilleux, qui doivent lui permettre de rĂ©aliser un objet magique, et... de se rĂ©concilier avec un ami, avec qui elle s'est fĂąchĂ©e. RĂ©alisĂ© par Klay Hall qui signera Planes, pour les studios Walt Disney, ce film voit la fĂ©e star ĂȘtre doublĂ©, en version française, par la chanteuse Lorie. 2010 - ETATS-UNIS - Famille, Animation, La saga de la fĂ©e clochette, Surnaturel, FĂ©e CLOCHETTE À LA RENCONTRE DE L'HUMAINE LIZZY - TroisiĂšme long-mĂ©trage de la saga de la FĂ©e Clochette produit sous le label Disney Fairies, tout en images de synthĂšse 3D, ce film confronte la compĂšre ailĂ©e de Peter Pan, personnage emblĂ©matique des studios et des parcs Walt Disney, Ă  une humaine, Lizzy. Clochette et l'expĂ©dition féérique compte encore une fois Ă  son casting l'actrice Mae Whitman les sĂ©ries Good Girls ou Parenthood, en tant que doubleuse de son hĂ©roĂŻne en anglais, ainsi que les voix de Michael Sheen Aro, dans la saga Twilight ou Lucy Liu Charlie et ses drĂŽles de dames. Un opus riche en magie et en chansons. 2011 - INDE - Animation, Famille, Pour enfants, FĂ©e, Disney RÉALISATION ACTEURS Court-mĂ©trage d'environ vingt minutes, Clochette et le Tournoi des fĂ©es est un Ă©pisode particulier de la saga de la fĂ©e Clochette, dans la mesure ou cette derniĂšre n'y tient pas le tĂŽle principal. Elle est remplacĂ©e par Rosalia, FĂ©e des Jardins dĂ©cidĂ©e Ă  ce que son Ă©quipe ne soit pas derniĂšre cette annĂ©e encore, lors de la grande CompĂ©tition magique Ă  laquelle elle participe avec ses semblables, aux Ă©preuves conçues façon Jeux Olympiques. 2012 - ETATS-UNIS - Famille, Animation, La saga de la fĂ©e clochette, Surnaturel, FĂ©e A LA DÉCOUVERTE DE NOUVEAUX POUVOIRS - Lorsqu'elle pĂ©nĂštre sans autorisation dans la ForĂȘt Blanche, Clochette dĂ©couvre que ses ailes se mettent Ă  scintiller. Alors qu'elle essaye de comprendre ce phĂ©nomĂšne, elle rencontre une fĂ©e des glaces qui lui apprendra bien plus que ce qu'elle attendait... Clochette et le Secret des FĂ©es est un film d'animation drĂŽle et tendre. 2014 - ETATS-UNIS - Famille, Animation, Disney films d'animation, La saga de la fĂ©e clochette, Surnaturel DES AVENTURES INSPIRÉES DU MONDE DE PETER PAN. - Personnage culte, la FĂ©e Clochette fait encore une fois scintiller sa magie dans ce long-mĂ©trage d'animation Walt Disney pour enfants et tout-petits, tout en images de synthĂšse 3D. AprĂšs Clochette et le secret des fĂ©es, cette nouvelle aventure voit la courageuse se confronter aux pirates et au jeune capitaine Crochet, le grand et cĂ©lĂšbre ennemi de Peter Pan, qui convoite sa poussiĂšre magique. Du rĂȘve, des pĂ©ripĂ©ties palpitantes et de la poudre de fĂ©e sont Ă  prĂ©voir au sein de ce film qui promet un divertissement familial. 2015 - ETATS-UNIS - Animation, Disney, Disney films d'animation, La saga de la fĂ©e clochette DÉCOUVREZ UNE AVENTURE MAGIQUE AU PAYS DES FÉES ! - Peu aprĂšs le passage d’une Ă©trange comĂšte verte dans le ciel, la tranquillitĂ© de la VallĂ©e des fĂ©es se voit troublĂ©e par l’apparition d’une crĂ©ature effrayante qui attendrira pourtant Noa, la fĂ©e des animaux, Ă  ses risques et pĂ©rils. C’est la premiĂšre fois que Disney dĂ©veloppe un film dans l’univers des fĂ©es dont le rĂŽle principal n’est pas tenu par Clochette elle-mĂȘme. Et pour la sixiĂšme fois, Lorie prĂȘte sa voix Ă  la fĂ©e Clochette, accompagnĂ©e dans cet opus par la chanteuse AlizĂ©e qui effectue sa premiĂšre expĂ©rience dans le monde du doublage en incarnant Nyx. Il est le petit-fils de . PAGE OFFICIELLE - Thibaud Vaneck. En revanche, Thibaud Vaneck peut se vanter d'ĂȘtre plus chanceux que le jeune professeur d'anglais. ven. Mais une fois que tu as compris comment ça marche, c'est agrĂ©able. L'histoire Alors que Clochette se promĂšne avec Vidia, elles aperçoivent dans un jardin une ravissante maison de fĂ©es. Voir la . Il a. Thibaud Vaneck C'est un peu bĂȘte de dire ça, mais pour un comĂ©dien c'est un exercice difficile. Auteur Message; Emmi62 Admin. thibaud vaneck couple alice. thibaud vaneck couple alice. Sur Netflix. 1 - Comment avez-vous Ă©tĂ© amenĂ© Ă  faire le doublage des personnages de cette nouvelle aventure de la fĂ©e clochette ? Je ne suis jamais . En pleine promotion pour la sortie du DVD " La fĂ©e Clochette et la Pierre de Lune" dont ils font les voix, Lorie et Thibaud Vaneck, ont bien voulu. Thibaud Vaneck's Geni Profile. 01 mai 2022. tout savoir sur AurĂ©lie Vaneck avec Recherche avancĂ©e. 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Thibaud Vaneck, nĂ© le 3 septembre 1985 aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français . About. InterviewĂ© par "TĂ©lĂ© Loisirs", l'interprĂšte de Nathan Leserman a rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre amoureux d'une certaine AurĂ©lie. "Je suis un peu perchĂ©, j'oublie tout, partout. Email or Phone Password Forgot account? Il a d'ailleurs fait une petite confidence sur leur couple. Sommaire 1 Biographie 2 Filmographie TĂ©lĂ©vision CinĂ©ma 3 Doublage Films d'animation 4 Notes et rĂ©fĂ©rences Thibaud Vaneck, nĂ© le 3 septembre 1985 aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français. Facebook. Et c'est dans les bras de SĂ©bastien, un bassiste et contrebassiste de 43 ans, qu'elle a retrouvĂ© l'amour depuis cinq ans maintenant. 33 relations Acteur, AurĂ©lie Vaneck, BaccalaurĂ©at Ă©conomique et social, Bergerac . Citation Anne Decis semble trĂšs satisfaite de la vie que mĂšne actuellement son personnage "Je n'attends rien pour le moment. Communication . Depuis 2009, elle incarne Huguette dans la sĂ©rie ScĂšnes de mĂ©nages sur a aussi jouĂ© le rĂŽle d'AndrĂ©e Boher dans la sĂ©rie Plus belle la vie sur France 3. Il est le . Paroles Lorie OĂč Tu N'Oses Pas bonus. Date 22 April 2016 Source Own work Author Peppe_Please Licensing . Jump to. Parce que c'est pas forcĂ©ment Ă©vident de jouer sans partenaire pour vous donner la rĂ©plique. Et c'est dans les bras de SĂ©bastien, un bassiste et contrebassiste de 43 ans, qu'elle a retrouvĂ© l'amour depuis cinq ans maintenant. Car il faut apprendre Ă  caler sa voix. 1 - Comment avez-vous Ă©tĂ© amenĂ© Ă  faire le doublage des personnages de cette nouvelle aventure de la fĂ©e clochette ? Thibaud Vaneck. Thibaud Vaneck en Couple sites sur la mĂȘme thĂ©matique. Une comĂ©die diffusĂ©e le lundi 11 octobre sur TF1. diffusĂ©e sur France 2014, il joue Ă©galement le rĂŽle de Fred dans les 5 . 1. Lorie est lĂą heureuse maman dĂą une petite fille selon les informations exclusives de Closer. French Film Actors; Edit Edit profile photo . Community. I, the copyright holder of this work, hereby publish it under the following license This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike International license. Suit, dĂ©but 2004, son 3 e album, Attitudes avec les titres Week-end, La Positive attitude et EnsorcelĂ©e, qui sera disque de platine en France, pour plus de 300 000 album se dĂ©marque des deux albums prĂ©cĂ©dents en Ă©tant moins teen-pop. Souvenez-vous en 2010, Lorie et Philippe Bas se. C'est le petit fils de l'acteur Pierre Vaneck. En pleine promotion pour la sortie du DVD " La fĂ©e Clochette et la Pierre de Lune" dont ils font les voix, Lorie et Thibaud Vaneck, ont bien voulu rĂ©pondre Ă  nos questions. Restez en contact avec nous Naviguez sans publicitĂ©. First steps, invite people; Upload & Share files; Talk to your team; Team calendar; Tasks management; Inspiration; Brainstorming; Need help ? Log In . Biographie Thibaud Vaneck est le fils de l'Ă©crivain et confĂ©rencier RaphaĂ«l Souchier1. Selon Lolodu45 de Thibaud, Julien Bravo, Dounia Coessens et Ambroise Michel seront en dĂ©dicace le 1er mars Ă  partir de 15h au Auchan de Cosne ‱Vaneck-addict‱ Vous souhaitez rĂ©agir Ă  ce message ? 1 mars 2021 . EXPERIENCES PROFESSIONNELLES 2008 RĂŽle da. Thibaud Vaneck, născut pe 3 septembrie 1985 aux Lilas din Seine-Saint-Denis . ModĂ©rateur ModĂ©rateur 1 10 A Respecter Dim 8 Mai - 1119 . Tous ses films, livres et sĂ©ries. La publicitĂ© sur Fan de CinĂ©ma permet de financer le site. Il a d'ailleurs fait une petite confidence sur leur couple. 1 mars 2021 . Ă  prendre le train. - Votre programme TV . AprĂšs Laurent KĂ©rusorĂ© Thomas qui s'Ă©tait prĂȘtĂ© au jeu du doublage avec Disney pour "Les copains dans l'espace", c'est au tour de Thibaud Vaneck de s'y coller ! Je travaille trĂšs bien a Les sĂ©ances dans les cinĂ©mas les plus proches Lorie et Thibaud Vaneck Ă  la premiĂšre du film Clochette et la pierre de lune, au cinĂ©ma Gaumont Disney Village, le 25 octobre 2009. Agustin Galiana sur le plateau de "Je t'aime etc." InterrogĂ© en exclusivitĂ© par nos confrĂšres de TĂ©lĂ© Loisirs dans le cadre du Festival de la . Thibaud Vaneck est nĂ© en rĂ©gion parisienne le 03 septembre 1985. Marion Game prononcĂ© [m a ʁ j ɔ̃ g a m] est une comĂ©dienne française nĂ©e le 31 juillet 1938 Ă  Casablanca .. Dans les annĂ©es 1970 et 1980, elle est rĂ©guliĂšrement prĂ©sente Ă  la tĂ©lĂ©vision et au cinĂ©ma. "Je suis un peu perchĂ©, j'oublie tout, partout. Bibi & Tina Tohuwabohu total Je ne suis jamais vraiment lĂ ", a dĂ©clarĂ© Thibaud Vaneck. L'histoire Alors que Clochette se promĂšne avec Vidia, elles aperçoivent dans un jardin une ravissante maison de fĂ©es. Le seul blog oĂč tu peux voir les films Ă  travers les propres yeux du hĂ©ros ! Thibaud Vaneck. Biographie de Thibaud Vaneck - InterprĂšte dĂ©couvrez sa filmographie, ses derniĂšres news et photos. Geplaatst op 31 oktober 2020 door . Find the perfect Thibaud Vaneck stock photos and editorial news pictures from Getty Images. N'hĂ©sitez pas a envoyer des messages!! La fin de la saison 2 expliquĂ©e en attendant la saison 3, Friends The Reunion sera diffusĂ© en France sur Salto et TF1, Friends Lisa Kudrow voulait jouer Rachel au dĂ©part, Evil la bande-annonce biblique de la saison 2 . Plus belle la vie - Thibaud Vaneck en couple 'Je suis amoureux' Son personnage Nathan Leserman n'a pas vraiment de chance en amour, dans Plus belle la vie France 3. THIBAUD VANECK` Infos sur le forum News du Forum / Messages de l'Equipe ModĂ©rateur Staff du forum 4 8 RĂ©gles Ă  respecter * Mer 6 Oct - 1148 2010 Aymerico Soutenir THIBAUD & Thibaud Vaneck` Votez pour Thibaud` & T-V ModĂ©rateur Staff du forum 1 1 CELEBRINET Mar 24 Juil - 2118 2007 Caro* PrĂ©sentation de l'Équipe du forum Pour connaitres l'Équipe du forum. Elle se fait belle pour un dĂźner en amoureux. TĂ©lĂ©chargez UnionpĂ©dia sur votre appareil Androidℱ! [critique], Omar Sy papa malgrĂ© lui dans Demain tout commence, Non, American Sniper n'est pas un film de propagande rĂ©ac, Braquage final À la maniĂšre de La Casa de papel [critique], Henry Cavill dĂ©voile comment . Alice, qui est ma chĂ©rie, dit que je suis fait de nuages. Je ne suis jamais vraiment lĂ ", a dĂ©clarĂ© Thibaud Vaneck. We and other data collection . Thibaud Fans . Thibaud Vaneck C'est un peu bĂȘte de dire ça, mais pour un comĂ©dien c'est un exercice difficile. First steps, invite people; Upload & Share files; Talk to your team; Team calendar; Tasks management; Inspiration; Brainstorming; Need help ? Plus Belle La Vie Vous souhaitez rĂ©agir Ă  ce message ? Date esentiale; Naștere 3 septembrie 1985 35 de ani Lilas, Franța NaĆŁionalitate limba franceza Profesie Actor Serii notabile Viață mai frumoasă din 2005 Editați ×. Il est connu pour le rĂŽle de Nathan Leserman dans le feuilleton quotidien de France 3 Plus belle la vie qu'il interprĂšte depuis 2005. Sections of this page. En couple avec le directeur du Cercle des nageurs de Marseille, Jean-François Salessy, AurĂ©lie Vaneck a donnĂ© naissance Ă  deux enfants LibertĂ© 2009 et Charlie 2015. Vendredi 15 novembre, aprĂšs cinq ans d'absence, les fans de Plus belle la vie retrouveront l'un de leurs personnages bien-aimĂ©s . Recherchez des Films tout simplement prĂ©s de chez vous. Biographie. Jean Rocherfort et son Ă©pouse. En pleine promotion pour la sortie du DVD " La fĂ©e Clochette et la Pierre de Lune" dont ils font les voix, Lorie et Thibaud Vaneck, ont bien voulu rĂ©pondre Ă  nos questions. Thibaud Vaneck Pour ma part j'ai du passĂ©. See more of Thibaud Vaneck on Facebook. De Thibaud Vaneck Ă  Marwan Berreni en passant par Ambroise Michel, dĂ©couvrez notre sĂ©lection en photos Les 40 acteurs les plus sexy de la sĂ©rie Plus Belle La Vie Le Top 5 1- Marwan . S'enregistrer Connexion Le deal Ă  ne pas rater [CDAV . Plus belle la vie - Thibaud Vaneck en couple Plus belle la vie - Thibaud Vaneck en couple 'Je suis amoureux' Son personnage Nathan Leserman n'a pas vraiment de chance en amour, dans Plus belle la vie France 3. QualitĂ© et densitĂ© de la requĂȘte / pages crawlĂ©s 7,13 %. La pĂ©tillante Lorie a de nouveau cĂŽtoyĂ© Thibaud Vaneck alias Nathan dans la sĂ©rie Plus Belle La Vie , mais aussi la jeune Clara, qui incarne l'hĂ©roĂŻne de ce volet la petite Lizzy. Films populaires. Il a d'ailleurs fait une petite confidence sur leur couple. Dimanche dernier nous vous annoncions avec douleur la mort du comĂ©dien Pierre Vaneck dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l'Ăąge de 78 ans "des suites d'une opĂ©ration cardiaque qu'il n'a pas supportĂ©e". Ambroise Michel est un acteur et rĂ©alisateur français, nĂ© le 31 mars 1982 Ă  Meaux Seine-et-Marne.. Il est notamment connu pour le rĂŽle de Rudy Torres qu'il a tenu de 2004 Ă  2014 dans Plus belle la vie sur France 2013, il incarne Adil Vila, l'un des personnages principaux de la sĂ©rie Cut ! Parce que c'est pas forcĂ©ment Ă©vident de jouer sans partenaire pour vous donner la rĂ©plique. Français Thibaud Vaneck par Fanny Vambacas Photographe. Les tops films. Thibaud Vaneck, nĂ© le aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français. En couple avec Lorie pendant deux ans, Philippe Bas affirme aujourd'hui qu'il assume totalement cette relation mĂȘme si elle a Ă©tĂ© trĂšs mĂ©diatisĂ©e. Plus Belle La Vie . Create New Account. La belle . Biographie Thibaud Vaneck est le fils de l'Ă©crivain et confĂ©rencier RaphaĂ«l Souchier1. En VOD. PLUS BELLE LA VIE EN AVANCE. Vendredi 15 novembre, aprĂšs cinq ans d'absence, les fans de Plus belle la vie retrouveront l'un de leurs personnages bien-aimĂ©s . Her birthday, age, height, zodiac signs, social networks accounts and more. Les sĂ©ances dans les cinĂ©mas les plus proches Lorie et Thibaud Vaneck Ă  la premiĂšre du film Clochette et la pierre de lune, au cinĂ©ma Gaumont Disney Village, le 25 octobre 2009. Pour apporter son soutien Ă  cette derniĂšre, TF1 a dĂ©cidĂ© de se mobiliser en proposant un week-end consacrĂ© aux PiĂšces . Je ne suis jamais . Gratuit. "Je suis un peu perchĂ©, j'oublie tout, partout. AurĂ©lie Vaneck - toute son actu ! Learn more about Thibaud Vaneck. You are free to share - to copy, distribute and transmit the work; to remix . Selon TĂ©lĂ© Star, le groupe Disney a fait appel Ă  Thibaud Vaneck pour prĂȘter sa voix Ă  la prochaine Ɠuvre de Disney. Thibaud Vaneck. Thibaud Vaneck Pour ma part j'ai du passĂ© un. Avec voix françaises Kyan Khojandi, Maxime Baudouin, Damien Ferrette, Donald Reignoux DurĂ©e 1h42 Genre Animation, Science-fiction, ComĂ©die, Action, Aventure, Pour enfants. Le comĂ©dien doublera le personnage de Terence dans "La fĂ©e Clochette. Forgot . Son frĂšre, lui aussi un gĂ©nie de la science, a inventĂ© un robot mĂ©dical, qui s'occupe dĂ©sormais de . Il est connu pour le rĂŽle de Nathan Leserman dans le feuilleton quotidien de France 3 Plus belle la vie qu'il interprĂšte depuis 2005. Nos tops ? Le trio. Sur Apple Tv. Voir les messages sans rĂ©ponses Forum Sujets Messages. Films du moment. thibaud vaneck couple alice. Si ce tandem a beaucoup . La source Home. Related Projects . Get Started. Posts. We and other data collection . Le 6 janvier dernier, Bernadette Chirac lançait l'opĂ©ration PiĂšces Jaunes qui fĂȘte cette annĂ©e ses 21 ans. Share your family tree and photos with the people you know and love. 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Lorie et Thibaud Vaneck Ă  la premiĂšre du film Clochette et la pierre de lune, au cinĂ©ma Gaumont Disney Village, le 25 octobre 2009. likeasunshine HabituĂ©e Âge 46. DĂ©couvrez l'actualitĂ© de AurĂ©lie Vaneck news, biographie, photos et vidĂ©os. Dimanche dernier nous vous annoncions avec douleur la mort du comĂ©dien Pierre Vaneck dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l'Ăąge de 78 ans "des suites d'une opĂ©ration cardiaque qu'il n'a pas supportĂ©e". Alice, qui est ma chĂ©rie, dit que je suis fait de nuages. DĂ©couvrez Thibaud Vaneck Nathan aux cotĂ©s de la chanteuse Lorie, sur le doublage de le nouveau Disney Clochette et l'ExpĂ©dition Féérique, qui sortira le 20 octobre 2010 en Blu-Ray et DVD Disney ! Elle se fait belle pour un dĂźner en amoureux. Thibaud Vaneck Pour ma part j'ai du passĂ© un. Thibaud Vaneck, nĂ© le 3 septembre 1985 aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français. Accessibility Help. En gros il faut comprendre le truc, se familiariser avec la façon de travailler. Revenir en haut PublicitĂ© PostĂ© le Mer 25 Juil - 1352 2007 Sujet du message PublicitĂ© PublicitĂ© Supprimer les publicitĂ©s ? Et ce soir, la chanteuse a initiĂ© sa petite Nina Ă  la. Thibaud Vaneck, nĂ© le aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français. RĂ©sumĂ© en avance et spoilers. Select from premium Thibaud Vaneck of the highest quality. Mais une fois que tu as compris comment ça marche, c'est agrĂ©able. Build your family tree online ; Share photos and videos ; Smart Matchingℱ technology ; Free! Thibaud Vaneck Plus belle la vie Ă  propos du retour . Car il faut apprendre Ă  caler sa voix. Dans l'Ă©pisode 4548 de Plus belle la vie du 1er juin 2022, en proie au manque, l'improbable couple se revoit finalement. ModĂ©rateur Staff du . Alain Delon apparaĂźtra dans le tĂ©lĂ©film Un Mari De Trop aux cĂŽtĂ©s de la chanteuse et dĂ©sormais actrice Lorie. Jean Rocherfort et son Ă©pouse. _____ Salut a tus!Venez soutenie Thibaud Vaneck vous avez raison!! CrĂ©ez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Il est connu pour le rĂŽle de Nathan Leserman dans le feuilleton quotidien de France 3 Plus belle la vie qu'il interprĂšte depuis 2005. Ratio lien entre le site et la requĂȘte 97 %. Nous lier ? Photos. Hiro, un trĂšs jeune Ă©tudiant en science, vit un grand chagrin aprĂšs la mort de son frĂšre dans un incendie. InterviewĂ© par "TĂ©lĂ© Loisirs", l'interprĂšte de Nathan Leserman a rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre amoureux d'une certaine AurĂ©lie. PubliĂ© le 17 Septembre 2019 - 20h00 Thibaud Vaneck n'est pas un coeur Ă  prendre. Derniers Messages - Les Nouveaux Thibaud Fans - Le RĂšglement A lire, Ă  signer et Ă  respecter ! En gros il faut comprendre le truc, se familiariser avec la façon de travailler. DĂ©couvrez Thibaud Vaneck Nathan aux cotĂ©s de la chanteuse Lorie, sur le doublage de le nouveau Disney Clochette et l'ExpĂ©dition Féérique, qui sortira le 20 octobre 2010 en Blu-Ray et DVD Disney ! En revanche, Thibaud Vaneck peut se vanter d'ĂȘtre plus chanceux que le jeune professeur d'anglais. Cependant, si vous ĂȘtes allergiques Ă  la . Revenir en haut Caro* Administratrice Hors ligne . [critique], TempĂȘte de boulettes gĂ©antes est dotĂ© d'un humour dĂ©capant. Alors que les tournages des sĂ©ries Demain nous appartient et Plus belle la vie vont reprendre aprĂšs le confinement, des Ă©pisodes inĂ©dits vont devoir ĂȘtre réécrits. Retrouvez toutes les infos sur Thibaud Vaneck avec sa biographie, son actualitĂ©, ses photos et vidĂ©os. vos avis sur thibaud et nathan Age 17 ans LycĂ©en Situation Fils de Guillaume Leserman Petit-neveu de Rachel Levy CĂ©libataire Profil Les cheveux blonds, la par Admin Mer 20 Jan 2010 - 2214. ‱Vaneck-addict‱ Accueil Portail Rechercher . DĂ©couvrez la biographie de Thibaud Vaneck Filmographie & bibliographie. DĂšs la semaine de son arrivĂ©e, Olivier Nusse appelle Pierre Cornet et Yann Dernaucourt. Ah, en voilĂ  une bonne nouvelle qui devrait ravir les fans de Plus belle la vie ! Thibaud Souchier Vaneck Birthdate September 03, 1985 . [critique], TempĂȘte de boulettes gĂ©antes est dotĂ© d'un humour dĂ©capant. Nombre de messages 831 Age 30 Localisation pas de calais 62 . Thibaud Vaneck Plus belle la vie Ă  propos du retour de sa sƓur dans la sĂ©rie 'Ce serait marrant qu'AurĂ©lie intĂšgre la coloc'' 17/09/2019 210200 . Ce dimanche 1er mai, Lorie a profitĂ© d'une journĂ©e en compagnie de sa fille pour s'adonner Ă  une nouvelle activitĂ© avant d'aller se coucher. Au cinĂ©ma. Lorie part alors sur les routes pour une nouvelle tournĂ©e, le Week End Tour, l'une des plus grandes tournĂ©es de 2004 avec plus de 110 concerts. Jesse McCartney; Matt Lanter; Timothy Dalton; Rob Paulsen; Jeff Bennett; Le cinĂ©ma Ă  la tĂ©lĂ©vision » Organisez vos soirĂ©es cinĂ©ma . Ulysse 1954 Streaming Vf, Fauteuil Charles Eames Original Prix PrĂšs De Lyon, Fiches Maths Ece, Sportif De Haut Niveau Confinement, Blague Calculatrice Fille 17 Ans, Al Wa3d 2m Hier, Fleur Cbd Premium, 0 Common Sense Age 4+ HD Kids & Family 1 Hour 16 Minutes 2010 ‱ 6 Ratings Que feriez-vous si vous rencontriez une fĂ©e?Clochette dĂ©cide de s'aventurer hors de la vallĂ©e des fĂ©es alors que ses amies prĂ©parent le passage Ă  l'Ă©tĂ©. Vidia, sa rivale de toujours, l'accompagne pour ĂȘtre sĂ»re qu'elle ne fasse pas de bĂȘtises. Mais c'est sans compter sur notre petite fĂ©e prĂ©fĂ©rĂ©e !N'Ă©coutant que sa curiositĂ©, Clochette va s'approcher un peu trop prĂšs d'une jolie maison de fĂ©es confectionnĂ©e par Lizzy,une petite fille de 9 ans. Comment Lizzy, rĂ©agira-t-elle quand elle dĂ©couvrira Clochette ? Les amies de Clochette inquiĂštes et la pensant en danger, rĂ©ussiront-elles Ă  la retrouver malgrĂ© l'orage qui gronde et le chat de Lizzy qui essaie de les capturer ?DĂ©couvrez en famille la suite des aventures de nouvel opus, encore plus drĂŽle et magique, vous apprendrapeut-ĂȘtre mĂȘme Ă  voler si vous aussi vous croyez suffisamment Ă  la magie des fĂ©es ! Rent CHF Buy CHF Que feriez-vous si vous rencontriez une fĂ©e?Clochette dĂ©cide de s'aventurer hors de la vallĂ©e des fĂ©es alors que ses amies prĂ©parent le passage Ă  l'Ă©tĂ©. Vidia, sa rivale de toujours, l'accompagne pour ĂȘtre sĂ»re qu'elle ne fasse pas de bĂȘtises. Mais c'est sans compter sur notre petite fĂ©e prĂ©fĂ©rĂ©e !N'Ă©coutant que sa curiositĂ©, Clochette va s'approcher un peu trop prĂšs d'une jolie maison de fĂ©es confectionnĂ©e par Lizzy,une petite fille de 9 ans. Comment Lizzy, rĂ©agira-t-elle quand elle dĂ©couvrira Clochette ? 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'! t l l s - - - . - s'accroupir pour donner le sein a leur enfant, trouve toujours quelqu’un pour leur dire qu’elles salissent la terre et pour Ips bousculer, * 1 1 ’ K ' 3 * UiS FEMMES AllAllES v en criant quo leurs poux gĂ©nont la circu- lation, Mais la faim parfois a tari le soin dos mĂšres ; alors, de crainte que les bĂ©bĂ©s, h forco do jeĂ»ner, ne deviennent dans leurs bras des cadavres, ces femmes hĂ©roĂŻques leur donnent Ă  sucer du sang qu’elles font jaillir de leurs veines ! . . . . / En AlgĂ©rie, il n’y a qu’une toute petite Ă©lite de Français qui classe dans l’humanitĂ© la race arabe. Pour les Ă©trangers, les fonctionnaires, les \ israĂ©lites, les colons, les trafiquants, l’Arabe, moins considĂ©rĂ© que ses moutons, est fait pour ĂȘtre Ă©crasĂ©. Le refouler dans lo dĂ©sert pour s’emparer de ce qu’on ne lui a pas encore pris, tel est le rĂȘvĂ©. V L’AlgĂ©rien, qui a dĂ©clarĂ© que le fanatisme rendait les Arabes incivilisables, s’obstine Ă  ne rien tenter pour les tirer de l’ignorance, si favorable Ă  l’exploitation et Ă  la domination . Il emploie pour son usage l’argent prĂ©levĂ© sur / u J 4 LES REMIMES À1URES eux ; aussi, les indigĂšnes disent — On a organisĂ© entro los EuropĂ©ens et nous, sous prĂ©toxto de solidaritĂ©, un ingĂ©nieux systĂšme de bourse commune, oĂč notre main a pour fonction unique, de verser sans relĂąche et la leur de puiser, librement ». Quand on a assez regardĂ© les moukĂšres, vrais squelettes vivants, en pensant que l’écrin est trop splendide pour contenir d’aussi affreux bijoux, le cicerone qui vous devine dit finement — u, M y en a de belles I » et son doigt levĂ© indique, au haut de l’amphithéùtre algĂ©rien, un empilement de gros morceaux de sucre, * bizarrement dĂ©gringolĂ©s. Ce sont des maisons Ă  terrasses de neige et Ă  volets multicolores. Si curieusement on l’interroge sur ce spectacle de blancheurs estampĂ©es d’indigo, il rĂ©pond en clignant de l’Ɠil et en souriant malicieuse- ment l’Etat français extorque les deux tiers de la succession paternelle. Si Ă  ces enterrĂ©es vivantes qu’un mari peut Ă©trangler sans ĂȘtre inquiĂ©tĂ©, on posait ce ÂŁ questions Voulez-vous une loi commune pour les Français et les Arabes ? Voulez-vous pouvoir aller et venir libre- ment? Voulez-vous ĂȘtre soustraites au trafic ts dont vous ĂȘtes l’objet ? Elles rĂ©pondraient avec enthousiasme ‱ É oui ! Le rĂȘve des musulmanes dont la vio s’écoule t i ‱ . . ‱ 1 » _ . i ’ - dans les cours intĂ©rieures et dans des maisons i _ sans fenĂȘtres, est d’ĂȘtre assimilĂ©es aux fran- çaises, affranchies delĂ  rĂ©clusion. Losmaho- mĂ©tanos envient autant le sort des europĂ©en- . ^ r .ai I LES FEMMES AUA11K8 25 m nos, quo les oiseaux on cage onviont lo sort do ceux qui volent dans l’ospaco. I Par quelle attitude ravie, ollos exprime- raient leur adhĂ©sion Ă  l’assimilation ; seule- ment, ces premiĂšres intĂ©ressĂ©es Ă  la chose no soront par interrogĂ©es. Les sĂ©nateurs et dĂ©putĂ©s voyageant en AlgĂ©rie voudraient-ils le faire, que cela leur serait impossiblo. Les musulmanes Ă©tant invisibles pour les hom- mes ; ne pourraient pĂ©nĂ©trer jusqu’à ellos quo des femmes. La famille musulmane est inaccessible aux $ hommes Ă  ce point que lo gouvernement français n’ayant que des contrĂŽleurs mĂąles, 1 est prĂ©sentement dans rirhpossibilitĂ© do faire constater chez, elle les dĂ©lits d’état-civil. Il y a en AlgĂ©rie, bien des fonctions quo seules les femmes pourraient remplir. Les vainqueurs seraient mal avisĂ©s, si par faute de fonctionnaires fĂ©minins ils nĂ©gli- geaient de mettre dans la balance pour la faire pencher do leur cĂŽtĂ©, l’opinion des femmes arabes qui ont tant aidĂ© leurs maris * w 31 FEMMES A1UHES r * Ă  dĂ©fendre contre nous, piĂ©d Ă  pied, le sol do . leur patrie. Si nos soldats leur coupaient, les oreilles pour s’approprier leurs grandes bou- clos d'or ou d’argent massif, elles mettaient, elles, Ă  mutiler les envahisseurs, d’incroya- bles raffinements de cruautĂ©. . t Pour connaĂźtre vĂ©ritablement l’avis du * monde arabe sur l’administration Ă  donner Ă  l’AlgĂ©rie, il faudrait Ă  cĂŽtĂ©, des hommes, des femmes enquĂȘteuses. V Ces femmes, quelque peu initiĂ©es Ă  la langue arabe, n’exciteraient pas plus la. mĂ©fiance qu’elles ne, blesseraient' la susceptibilitĂ© mu- sulmane. Sous un prĂ©texte quelconque, en vue par exemple d’établir l’état-civil des iem- . mes indigĂšnes, elles porteraient la francisa- tion Ă  domicile. I En pĂ©nĂ©trant Sous les tentes et dans les ; maisons aux portĂ©s verrouillĂ©es, elles fami- liariseraient les musulmanes avec notre ma- 4 i ' , .niĂšre de vivre et de penser. Les Arabes dĂ©jĂ  trĂšs admirateurs des qualitĂ©s utilitaires de. la , Française seraient en la voyant communiquer h \ , y * ^ . A _ i 1 ' ' 1 ' M / ' ^ h T ^ ' h , ' ' ' , J H T” ^ H ^ ^ ^ F , -, * , r * b - , - ’ " ^ - A -, — r- H - , . - » - - » - h J L T J _ " - I -l, H b - . r- r - r- H- " ' * 27 EE$ FEMMES AUA1IES son savoir faire h leurs compagnes, morale- ment conquis i\ notre pays. \ ^ * Wagons pour Arabes ' , -T . . ' Si les AlgĂ©riens, qui ne ' sont pas pour le rapprochement des races, ne vont jamais se promener le samedi de peur d’ître pris pour des juifs, ils n’entendent point non plus frayer avec les Arabes ; aussi protestent-ils contre la prĂ©sence .des indigĂšnes dans les comparti- ments de chemin de fer rĂ©servĂ©s aux voya- * ' , . 1 " 1 j geurs. Les Arabes ne sont, paraĂźt-il 1 , ni des humains, ni des voyageurs et l’on demande i * , ' ' gravement que les compagnies de chemins de fer aient pour les indigĂšnes comme elles ' ' - * .'y ont pour les bestiaux, des wagons spĂ©ciaux. Attendu, qu’il est rĂ©pugnant de s’asseoir auprĂšs de dĂ©pouillĂ©s mal vĂȘtus, Aux stations, AlgĂ©riens et Ă©trangers usent I,IC S MC MM IC S ARABES 5>8 do violonco pour empĂȘcher les Arabes de monter dans leurs compartiments et quand los commissaires de surveillance des gares so montrent humains, prĂȘtent main forte aux malheureux indigĂšnes, ils sont dĂ©noncĂ©s. Chacun se fait un jeu de torturer los Arabes, do les injurier et de les frapper, sous l’Ɠil bienveillant de l’autoritĂ© ; quand ce n’est pas l’autoritĂ© elle-mĂȘme qui les brutalise, comme le prouve la plainte ci-dessous Monsieur le Maire, I Hier matin, je me promenais paisiblement rue Sidi-Allal avec un camarade, lorsque l’agent n° 69 s’est approchĂ© de moi et, sans provocation aucune de ma part, m’a frappĂ© d’un violent coup de pied et de trois gifles. J’ai Ă©tĂ© tout surpris de cette algarade et les tĂ©moins Ă©n ont Ă©tĂ© indignĂ©s ; sans ma patience et mon sang-froid, un mauvais parti allait ĂȘtre fait au dit agent. J’ai protĂ©gĂ© sa fuite, me promettant d’avoir raison de son forfait en m’adressant Ă  vous. Je crois avoir bien fait. LES FEMMES ARABES 29 Il n’y a ou, Monsieur lo Maire, je me complais Ă  le rĂ©pĂ©ter, ni provocation, ni dis- pute, ni cris sĂ©ditieux, ni quoi que ce soit ayant pu nĂ©cessiter l’intervention du dit agent, Ă  plus forte’ raison l’assommade dont j’ai ĂŽtĂ© j victime. ‱ i , - ' f ' + 1 ' 1 " * 1 ' ' * .Te n’ai jamais Ă©tĂ© on prison, je n’ai jamais eu un seul procĂšs-verbal j’ignore donc tota- lement les causes qui l’ont fait agir ainsi. ' ' 1 1 " _ Je ne doute pas, Monsieur le Maire, que vous n’ordonniez sa rĂ©vocation immĂ©diate, - ; V ' -j . . , ' Veuillez agrĂ©er, etc. L ^ 4 . ' .1 ' * ' . . - ' . . ' . M Ahmed* ben Mohamed. » 1 4 - ' i 1 , " . J p - - . * - i- i ' ' Cetto agression dĂ©montre qu’il est bien temps de mettre la proie arabo en Ă©tat de se dĂ©fendre, en l’armant du bulletin. 1 1 , . ' ' 1 - - j - i r ' , y . - , * , M. Henri Rochofort, qui a, le premier, dĂ©noncĂ© la cruautĂ© envers les indigĂšnes, est trĂšs aimĂ© d’eux. En e ntendant prononcer son nom, dĂ©s arabes s’écrient Rochofort ! C’est f 1 * - mon pĂšre ! » * t * i 30 FEMMES ARABES Quel est le barbare ? On pourrait croire que c’ost le vainqueur plutĂŽt que le vaincu. Los administrateurs adversaires de l’assi- milation, qui les foraient disparaĂźtre, Ă©loignent de nous les musulmans au lieu de les rappro- cher. Ils les scandalisent tellement par leurs brutalitĂ©s et leurs injustices — les brisant quand ils refusent de dĂ©noncer, de calomnier leurs subordonnĂ©s — que malgrĂ© le souvenir des excĂšs reprochĂ©s aux Bureaux arabes, nos indigĂšnes d’AlgĂ©rie rĂ©clament Ă©nergique- ment leur rĂ©tablissement, c’est-Ă -dire le rem- v. placement de l’autoritĂ© civile, qui les mĂ©prise, par l’autoritĂ© militairo qui, au moins, res- pectait leur vaillance. Les agents de l’administration ne se con- tentent pas d’insulter les Arabes, de les appeler Bicot, Kebb chien, ils les frappent Ă  coups de pieds et de canne ; rĂ©cemment, un riche propriĂ©taire indigĂšne fut maltraitĂ© FEMMES AIUIIES 31 devant sa famille et ses serviteurs ; l’adminis- ‱ h trateur alla jusqu’à hn tirer la barbe. Loin de la mĂšre-patrie, los hommes qui * , p , P vivent entre eux, privĂ©s de l’élĂ©ment fĂ©minin, retournent Ă  l’état sauvage ; on ne peut s’ex- 1 ' ' 1 ' pliquer autrement, la cruautĂ© des fonction- naires envers les indigĂšnes. ‱ * ' ' . Dans les communes, ils profitent de l’éta- blissement do l’état-civil des Arabes, pour leur donner des noms patronymiques telle- ment odieux, obscĂšnes ou ridicules, que le ministre de la Justice a Ă©tĂ© obligĂ© d’appelor l’attention du Conseil supĂ©rieur, sur cette Ăż y ' 1 - inconvenante façon d’agir sic. , . 4 . " . . I On croirait qu’il ost impossible, aux fonc- ' - j - ' f " r ' - f , „ tionnaires algĂ©riens, de passer prĂšs d’une moukĂšre sans la souffleter d’un mot grossier . Chaque jour*, de nouvelles injures sont cra- chĂ©es Ă ' la fighre des pauvres musulmanes, 1 i l i-j, "" " ’ 1 " j qui passent sur les chemins, courbĂ©es sous . - ** ’ _ . 1 - - un chargement de bois mort. y 32 U5S FEMMES AIIAHES rencontrer los roincs do beautĂ© qui, Ă  leur approeho des tent es, s’enfuient toutes blanches, battant l’air do leurs bras et donnant Ă  leur voile dos alluros d’ailes de colombes cfĂŻrayĂ©es; mais doivent-ils s'oublier au point d’outrager, dans la moukĂŽre, tout lo sexe fĂ©minin ? * * * Outrepassant la cruautĂ© dos ohofs, lo garde- champĂȘtre, parfois saisit ot fait transporter Ăš son domicile, pour son usage personnel, les chargements do fagots dont vivent les pau- vres vieilles indigĂšnes. En guise do paiement on donno Ă  la mauresque alfamĂ©o , une vingtaine do coups do canne. 4 L’AlgĂ©rie, qui est actuellement une vaste prison oĂč l’Arabe maltraitĂ© n’a pas souvent le morceau do pain dĂ» au prisonnier, doit, selon le dĂ©sir du gĂ©nĂ©ral Bugeaud, qui voulait, aprĂšs l’épĂ©e, faire passer la charrue, devenir une cdlonio agricolo et industrielle . Les gardes-chiourme, appelĂ©s administrateurs, seraient donc avantageusement remplacĂ©s par des praticiens agricoles, aptes Ă  mettre on valeur le pays. FEMMES AHARES 33 Co qui presse surtout, c’ost tlo sillonner notre Afriquo du Nord do routes et do che- mins do for, afin quo colons ot indigĂšnes puissent tirer profit do lours produits. PrĂ©- sentement,' los moyens de transport sont tel- lement restreints et onĂ©reux, qu’ils condam- nent le producteur ou Ă  consommer sur placo ou Ă  laissor perdre sa rĂ©colte, lauto do pou- voir aller la vendre ailleurs. Aussi, n’ost-il pas rare do voir des villages entiers saisis Ă  p la requĂȘte du fisc, parce qu’ils, n’ont pu faire face aux obligations contractĂ©es. L’AlgĂŽrio, qui n’a pas do chemins, est envahie par la statuomanie. Los Français trouvent do mauvais goĂ»t que l’empereur Guillaume rappelle les victoires allemandes et ils l’imitent. Us entretiennent la rancune chez les Arabes belliqueux en leur mettant sous les yeux la figure de tous les gĂ©nĂ©raux qui les ont vaincus. Comme si en humiliant une noble race on conquerrait son amitiĂ© ! On s’exerce en l’art de tourmenter les Arabes. Au lieu de supprimer, on a prorogĂ© 34 LES FEMMES ARABES I . ' + ! pour sept ans la loi sur l’indigĂŽnat qui em- pĂȘche l’Arabo d’habiter oĂč il vout, d’aller et venir comme il l’entond, de faire sans autori- , sation un repas public, do tiror un pĂ©tard ; pour une naissance ou un mariage, de sortir de chez lui sans un permis de voyage visĂ© Ă  tout bout de champ... La loi sur l’indigĂ©nat fait, sans motif, interner dans lĂ© dĂ©sert, mĂŽme les Arabes riches qui dĂ©plaisent Ă  l’adminis- trateur. v 1 h 1 P - - * ' ' - . - Les indigĂšnes sont Ă©crasĂ©s d’amendes et J ' 1 ’ . d’impĂŽts spĂ©ciaux, qui s’additionnent pour eux aux impĂŽts algĂ©riens. Ils ont d’abord h / acquitter la dime des bestiaux le Zechhat, la dĂźme des rĂ©coltes YAchour, la Lezma on Kabylie. Le dĂ©sordre et le bon plaisir rĂ©gis- sent les Arabes. Des dĂ©charnĂ©s mourant de V faim sont soumis parfois Ă  do grosses taxes. " , ' - .. a b - 1 1 fc. - F Solidairement responsables des forfaits qui se commettent, les Arabes sont de par la loi du 17 juillet 1874, tenus collectivement de f ' ' J ' ' H 1 i Ăź ' * . 1 I r \ " . 1 _ . / ' ' i h ES FEMMES ARABES 35 payor les lĂ©gats des incondies qui se produi- sent sur los communaux do parcours do leur territoire. Dos tribus sont, pour ce fait, tel- lement frappqos, qu’ellos no pouvont plus ni produire ni payer d’impĂŽts. Cet excĂšs d’injustice rĂ©volte l’innoconco et lui fait rechercher les coupables pour lesquels elle expie. RuinĂ©s par les incendios, les habi- tants d’un douar s’étaient derniĂšrement portĂ©s en masse au devant d’une locomotive dont le charbon incandescent, on tombant et les flam- * moches emportĂ©es par le vont, mettaient le feu aux herbes sĂšches et aux lentisques qui bordaient la voie ferrĂ©e,; ils voulaient arrĂȘter le cheval-vapeur incendiaire et le conduire devant les tribunaux... Il fallut toute l'Ă©nergie du chef de train pour Ă©viter de broyer ces justiciers dĂ©sespĂ©rĂ©s. i Pauvres indigĂšnes, boucs Ă©missaires, ce ne sont pas des locomotives qui embrasent les forets, ce sont ceux qui ont intĂ©rĂȘt Ă  dĂ©nuder la terre oĂč elles sont plantĂ©es, pour pouvoir se l’approprier et vous en chasser. LES FEMMES ARABES 36 Les incendiaires, assez rusĂ©s pour s’affii- bler d’un burnous, vont avoir bien peur, main- tenant qu’un rapporteur de budget a dĂ©clarĂ© que, quand les amendes collectives ne suffi- raient pas pour punir les indigĂšnes, on trans- fĂ©rerait en masse la population des douars coupables dans le sĂŒd. Le prĂ©texte du refou- lement des Arabes dans le dĂ©sert est donc enfin trouvĂ© ! ' * i 4 y h 4 i L’autoritĂ© K L Si au lieu d’interdire Ă  tout le monde de I tondre les Arabes, l’autĂ©ritĂ© algĂ©rienne tient la balance Ă©galo entre les tondeurs juifs et algĂ©riens, elle n’entend pas nĂ©anmoins refou- ler les indigĂšnes ; ils sont nĂ©cessaires Ă  son oxistonco ; elle veut les regarder vivre, tou- jours parquĂ©s Ă  part dos Français. Elle flatte leur fanatisme en les aidant Ă  Ă©lovor dos mosquĂ©es ; elle mot en relief leurs LÎ3S FEMMES AllAHES 37 industries, elle fait parader dans les* fĂȘtes leurs grands chefs ; seulement, son 'goĂ»t pour la tradition l'empoche de no rien changer Ă  leurs habitudes. Son intĂ©rĂȘt propre lui dĂ©fend de songer qu’ils pourraient marcher sans lisiĂšre. Les Arabes sont pour ces amateurs do curiositĂ©s, des jolis bibelots qu’il no faut point remuer ; la francisation leur, semble une hor- reur qui dĂ©truirait le pittoresque algĂ©rien. * Cette arabophilio d’artiste est fort apprĂ©- ciĂ©e ; aussi, colons et travailleurs ont beau demander que l’AlgĂ©rie devienne hospitaliĂšre aux Français-Arabes ses propriĂ©taires, comme elle l’est aux Italiens, Espagnols, Maltais, ^ k Anglais, Allemands, qui leur parlent en maĂź - tres et obtiennent do prĂ©fĂ©rence a eux, emplois et travaux d’Etat. Les journaux porto-voix do la colonie ont beau clamer Nous voulons vivre libres sans tuteur et sans maĂźtre ! » La avec la cruautĂ© d’une marĂą- tre, continue Ă  soumettre Ă  dos lois d’excep- 38 LES femmes arabes tion sa chĂšre colonie et Ă  l'enserrer clans des rouages administratifs inutiles, afin do facili- ter de tondre les Arabes. On les tond ras ; si l'on pouvait tirer profit do leur peau, on les scalperait, tant sont mauvais les vainqueurs pour les ĂȘtres sous leur joug. Des qiron no peut pas rĂ©trograder, rĂ©for- mer en AlgĂ©rie le corps Ă©lectoral pour le dimi- nuer en oxcluant lus juifs, on sera bien forcĂ© d'Ă©tendre aux Arabes les droits civiques. Ainsi, ou pacifiera la colonie et l'on obligera fonc- tionnaires et politiciens, qui ne sont prĂ©oc- cupĂ©s quo d'une poignĂ©e d'individus Ă  s’intĂ©- resser Ă  la grosse majoritĂ© do la population. Les Arabes francisĂ©s auront leur libertĂ© garantie ; ils ne seront plus menacĂ©s do la matraque, du silos, du dĂ©pouillement de lolirs biens et de l’exil. Actuellement, ils ne peuvent voyager pour leurs affaires, ni aller embrasser pore et mĂšre mourants, sans l'agrĂ©ment de l’autoritĂ©. J'ai vu une musulmane perdre un impor- tant. procĂšs, parce qu’elle n'avait pu obtenir ** L LES FEMMES ARABES 39 ‱ > f > Y p- / do l'administrateur la permission de se dĂ©pla- cĂ©e, pour aller dĂ©fendre ses interets. Une fommo ne pouvait pourtant pas ĂȘtre soup- çonnĂ©e de voyager pour exciter Ă  l'insurrec- tion ! Doit-on ĂŽter aux Arabes „ leur costume ? * I Un bon français d’Alger rĂ©pond quand on lui parle de l'assimilation » 11 ne suffit pas de soumettre les Arabes au lois françaises ; le costume doit ĂȘtre imposĂ© comme Pierro-lc- Grand l’a imposĂ© Ă  ses Russes pour les faire entrer dans la -famille europĂ©enne. » I * Tout le monde regretterait, qu’on enlevĂąt aux Arabes leur pittoresque accoutrement qui donne Ă  l’AlgĂ©rie une physionomie si origi- nale. On se reprĂ©sente difficilement, les musul- mans introduisant leurs jambes faites au tour, * % 40 LES FEMMES AltAUES dans de longs pantalons et dissimulant leur prestance dans dos jaquettes. Le burnous Ă©lĂ©ne ont de grand air h ces homme statues. Mais le burnous, si couleur locale, qu on no voudrait point voir abandonner est, il faut l’avouer, lourd h porter aux arabes. Qui no ' ' ' .. „ ’ J 1 . ' _ 1 a entendu accuser Ă  la barre d’un tribunal ? o d un tribunal ? Vous avez, demande le prĂ©sident, dos indices qui peuvent mettre sur les traces de l’assassin ? J’ai vu, rĂ©pond le tĂ©moin, doux individus vjui s’enfuyaient..., ils avaient dos burnous!.., Le mous ne fait point ter les musulmans ; il gĂšne leur libertĂ©. Ă r , ne voir costutrio. M. ‱ mĂ©mo pa r les on fants, leur 4Ăźr. r . r a fait ÂŁ *\ Il » * un vƓu, pour cjue les ' petits indigĂšnes des Ă©coles communales d’Alger, reçoivent, non des vĂȘtements ou ro ions, mais ! J ‱ genes , Q uant aux is, si r J Ci t i ^ ^ 1 P i-i p _ , . r 1 - 1 1 LES FEMMES ARABES 41 leur costume théùtral ou leurs attifements de mĂ donc* si divinement Ă©nigmatiques sous le blanc haick, elles perdraient en; se sanglant dans une robe sombre d’europĂ©enne, quoique chose de leur prestigieuse beautĂ© de liouris, Une française s’embellit en se vĂȘtant en musulmane, une musulmane s’enlaidit en se vĂȘtant en française* Tout le monde peut cons- tater ce fait* i Quel que soit l’habit qu’il porto, l’arabe si sociable, si respectueux de la parole donnĂ©e, si gĂ©nĂ©reux, si hospitalier, ne doit pas ĂȘtre traitĂ© en ennemi quand il peut ĂȘtre pour nous un si prĂ©cieux auxiliaire pour faire de l’AlgĂ©rie que toutes les nations convoitent, un PĂ©rou africain. L’AlgĂ©rie nous envoie dĂ©jĂ  le marbre, lo for, lo cuivre, lo blĂ©, l’orge, les essences Ă  parfums, les pĂątes alimentaires, l’huile d’olive, les truffes blanches, les primeurs, son vin reconstituant, ses dĂ©licieux moutons par ba- teaux. Elle fournit aux papeteries et Ă  beau- coup d’industries, l’alfa, LES FEMMES ARABES Si sur son sol toujours en gestation, les rĂ©- coltes succĂšdent aux rĂ©coltes, si l'arbre sur lequel on cueille le fruit est dĂ©jĂ  de nouveau charge de Heurs, son sous-sol, en outre des couches do pĂ©trole, du sulfure d'antimoine, des nitrates, des minerais prĂ©cieux et des pro- digieux gisements de phosphates, renferme des richesses, dont on ne connaĂźt point meme encore toute la valeur et l’étendue, Par calcul donc, si ce n’est par amitiĂ©, pour tirer profit de l’AlgĂ©rie, les français sont intĂ©ressĂ©s Ă  fairo des arabes, leurs associĂ©s et * leurs Ă©gaux. \ \ Le mariage Arabe est un viol d’enfant LES FEMMES ARABES 43 elles Ă  l’ñge oĂč les petites françaises jouent seulement Ă  la mariĂ©e. i En suivant d’un Ɠil impatient les Ă©volutions enfantines de. leurs filles, les pĂšres musulmans calculent ce qu’elles vaudront do douros car, contrairement aux français qui ne consentent Ă  se marier qu’avec une femme qui leur apporte de l’argent, les arabes sont, eux, obligĂ©s d’en donner pour pouvoir Ă©pouser. Ce qui consti- tue le ma-mgc musulman, ce qui le rond valable, c’est la dot versĂ©e par l’époux comme prix d’achat do la femme. Dans les villes, la dot de la femme se cal- cule en argent en douros, sous la tonte en i troupeaux de moutons, on chameaux, on pal- miers. Dans des oasis du Sahara, le douaire de la femme noire, ne consiste guĂšre qu’en bi joux, cointures, coupons de tulle et de cotonnade. Une femme du commun, se vend de trente Ăą cinquante francs. Une femme qui sait tisser les burnous est payĂ©e de trois, Ă  huit cents francs. U I,E8 FEMMES ARABES A douze ans une femme est estimĂ©e pour sa figure, Ă  vingt ans pour son savoir faire. Aux premiers temps de l’occupation, les femmes arabes gardĂ©es en otage Ă©taient Ă©chan- ' gĂ©os contre des chevaux, ou vendues Ă  l’en- chĂšre comme dos hĂŽtes de somme. Autrefois aussi, en GrĂšce, on troquait les femmes contre des bƓufs. O’cst pour cela qu’elles sorit appelĂ©es dans l’Iliade Trouveuses do bƓufs. i Dans le Sud africain, lo sexe fĂ©minin tient au mĂ©mo titre que les perles, lieu d’argent ; de mĂ©mo en Asie. Dans l’Afghanistan on com- pense encore un meurtre, par la livraison de plu- sieurs jeunes fille et une blossuro par la livrai- son d’une femme. Une fillette est suivant sa gentillesse et lo rang de sa famille payĂ©e de trois cents francs Ă  mille francs. h Les acquĂ©reurs so disputent les musulma- nes qui exercent les fonctions d’institutrices monitrices et les paient do mille, Ă  trois mille francs. LES FEMMES AlUIJES 45 Plus les petites arabes sont jolies, plus elles sont* certaines d’ître achetĂ©es par un vieux mari auquel sa position permet de les payer trĂšs cher. La- vente des musulmanes donno lieu Ă  un marchandage, entre le pero et le futur Ă©poux. L’objet du litige, la femme n’est mise au cou- rant de l’affaire, que quand elle est conclue. Il y a des gamines de sept ans qui tirent Ă  la bĂ»che pour savoir auquel des hommes qui les ont payĂ©es, elles devront appartenir. Ceci prouve que dans le commerce des femmes, la mauvaise foi n’est pas exclue. Tous les jours d’ailleurs, les prĂ©toires des tribunaux algĂ©riens retentissent do rĂ©vĂ©lations scandaleuses et de rĂ©clamations d’hommes, qui ont payĂ© une femme qu’il se voient enle- ver par un autre. On a fait grand bruit en France de l’aven- ture de Fathima, cette jeune institutrice kabyle que son pore' avait vendue 750 fr. a un nommĂ© Rhamdan et qui ensuite, avait Ă©pousĂ© un jeune homme selon son cƓur, l’instituteur i 46 LES FEMMES ARABES > ' ' P S , t i Ibrahim, fut rĂ©clamĂ©e par son premier aclie- " ' ^ ' ' ' - tour/.. 1 ' ' . LĂ© jugĂ© do paix do Mekla, se conformant A la loi Koraniquo, avait donnĂ©- gain de cause a Rhamdan et il fallut toute la pression de l’opinion publique vivement Ă©mue en France par ce barbare procĂ©dĂ©, pour forcer le tribu- nal de Tizi-Ouzou Ă  infirmer le jugement du juge do paix de Mekla, dĂ©gager Fathima de l’engagement pris par son pĂšre avec Rhamdan et lui permettre de filer le parfait ' amour avec l’instituteur qu’elle avait Ă©pousĂ©. Il ne faut pas oublier que Fathima ot Ibra- him appartenaient, de si loin que ce soit, au I monde universitaire, que leur chef M. le reç- " * teur Jeanmaire, s’était intĂ©ressĂ© A leur odys- sĂ©e et l’avait signalĂ©e. Qu’on supprime l’indignation publique sou- levĂ©e par ce concours de circonstances, et Fathima aurait Ă©tĂ© obligĂ©e de quitter son second mari qu’elle aimait, pour aller vivre avec le premier qu’elle ne connaissait pas, b tant est grande l’habitude de nos tribunaux m*. * IiKS FEMMES AllABES 47 français, de respecter les anomalies arabes. w Les victimes ordinaires ont beau so faire , / 4 Ă©loquentes et suppliantes, leur voix dĂ©sos- pĂŽrĂ©e n’émeut pas plus le public que les juges. J’en ai vĂ» se tordre les bras, se rouler Ă  terre, hurler, mordre ceux qui les appro- chaient, en entendant la justice française, stylĂ©e par des trembleurs, leur appliquer le droit coutumier musulman, si formellement en contradiction avec notre droit français. Trop souvent les juges annulent des ma- riages librement consentis, pour livrer la femme Ă  l’homme qui l’a achetĂ©e, alors qu’elle Ă©tait petite enfant. Que dis-jĂ©, il se trouve mĂŽme des magistrats français, pour livrer lĂ  jeune fille Ă  l’homme qui l’a achetĂ©e avant qu’elle ne soit nĂ©e ! Il y a quelques annĂ©es, Ă  Bon-Mensour, un pĂšre vendit sa fille Ă  naĂźtre. Quand la petite lut venue au monde, il voulut rĂ©silier le con- \ * trat passĂ© et s’adressa aux tribunaux ; mais les tribunaux donnĂšrent gain do causo au ma- riage projetĂ©, la jeune Ülle vendue avant sa J 4 48 FEMMES naissance, dut appartenir Ă  son acquĂ©reur. Le procĂšs, m’a dit l’habitant du pays qui me signalait ce fait, a coĂ»tĂ© dix-sept francs. Les pĂšres pressĂ©s de tirer profit de leurs filles, n'attendent pas leur nubilitĂ© pour les marier. Pour masquer cet attentat Ă  la nature, on n’omet pas do dire ait mari qu’il n’usera do son droit d’époux que quatre, cinq arts aprĂšs le mariage. L’enfant n'en est pas moins h la merci d’un homme qui n’a aucun dĂ©ri- vatif A ses passions, qui se dit que la petite payĂ©e est son bien et souvent, dans la fillette la femme est atrophiĂ©o. Quand le fait par trop criant parvient aux oreilles de la justice, les parents criminels et l’hommo qui a infligĂ© non le mariage mais le viol Ă  une enfant, trouvent des tĂ©moins de 1 complaisance qui oxcipent de leur bonne foi et ils sont acquittĂ©s. La cour d’assises d’Alger vient encore d’ac quitter un mari do Takoment, Medja Iddir ben Mohamed, qui avait violĂ© sa femme ĂągĂ©e de i i » LES FEMMES ARABES 49 neuf ans, aprĂšs l'avoir attachĂ©e avec dos fils de fer. j ; Pour mettre un terme Ă  ces viols d’époux, il faudrait appliquer sur tous les territoires j français, la loi qui interdit aux filles de con- tracter mariage avant quinze ans i P Si les femmes avaient en Franco leur part i do pouvoir, elles ne permettraient pas que sur une terre francisĂ©e, subsiste uno loi admet- tant lo viol des enfants. L’homme tolĂšre ce crime, parce qu’il est solidaire do celui qui en profite. Quelquefois les drames poignants qui so passent dans le gourbi ou sous la tento sont rĂ©vĂ©lĂ©s J’ai vu amener devant le juge une * petite fille de neuf ans, Ă©tique et couverte do brĂ»lures. Son mari, un vieux, racontait qu’elle Ă©tait tombĂ©e au feu pendant une crise d’épi- lepsie. Tout le monde sait Ă  quoi il faut attri- buer ces crises nerveusos si frĂ©quontes chez les petites Ă©pouses arabes. L’atrophiement dont elles sont l’objet dans leur enfance rend — alors quo les hommes do leur race sont grands et forts — la plupart dos fommos petites, dĂ©licates et maladives. '' La loi française baissera-t-elle toujours ; pavillon devant le Koran ? La RĂ©publique ; n’ira-t-olle pas au secours des petites victi- mes de la dĂ©bauche musulmane ? D’aprĂšs la loi Koranique, aucune femme ne / peut se soustraire au mariage. Le pĂšre a le droit de l’imposer Ă  sa fille, le tuteur ou le Cadi ont le pouvoir de forcer les orphelines de * se marier. En se mariant la musulmane garde son nom, Messaouda bent fille, Djaffar reste quand elle a Ă©pousĂ© AĂŻssa ben fils Lalcdar, . Messaouda bent Djaffar. On ne la recQnnaĂź- ' trait plus si elle changeait aussi souvent de noms que de maĂźtres. Elle conserve sagement le sien, ce qui n’existe pas chez nous et au lieu d’annihiler comme la française sa personna- litĂ©, elle l’augmente, elle acquiert par le fait du mariage une sorte d’émancipation civile et Ă©conomique. 1 La femme arabe ne peut disposer d’elle et f FEMMES AIMHES 51 ' . . * _ de sa fortune que le jour oĂč elle est mariĂ©e. Mais dĂšs ce jour-lĂ , elle a l’administration et la jouissance de ses biens personnels. 1311 e peut mĂŽme plaider contre son mari sans au- cune autorisation. Entre Ă©poux musulmans, la sĂ©paration do bions est le droit commun. r - . - - 1 - r La femme n’a rien Ă  dĂ©penser dans le mĂ©- nage, elle ne doit apporter aucune part con- tributive, attendu que la premiĂšre condition exigĂ©e de l’homme qui veut contracter ma- riage est de pouvoir subvenir Ă  l’entretien et Ă  la nourriture de chaque femme qu’il Ă©pouse. Mais l’arabe souvent oublie le Coran et exploite ses femmes au lieu de les entretenir. Bien que la musulmane ait reçu de son J * 1 ' 1 ’ mari une dot, le soir de ses noces elle lui de- mande Le droit de la premiĂšre entrevue » . IVĂ©poux donne selon ses moyens une piĂšce de mĂ©tal, oĂč un billet de banque. Cet usage Ă©tait observĂ© en France aux premiers temps de notre histoire. Clovis n’épousa-t-il pas Clo- tilde par le sou d’or et le denier d’argent ? Le r 1 . K , , V 52 I FEMMES AUAJ1ES mĂ»ri Ă©tait censĂ© acheter sa femme par ces doux piĂšces de monnaie. Les prohibitions relatives au mariage mu- sulman sont nombreuses. Il , ne doit exister ontro les fiancĂ©s, ni parentĂ© de sang, ni pa- rentĂ© de hit c’est-Ă -dire que le mariage est dĂ©fendu entre les enfants qui ont sucĂ© le lait d’une mĂȘme nourrice. , Les M’habites doivent' se marier dans leur pays d’origine, l’émigration leur est inter- dite. j Les musulmanes ne peuvent Ă©pouser que 1 des musulmans ; alors, que les musulmans peuvent Ă©pouser des. femmes de toutes races p _ - + ^ I et religions. Noces Arabes ri . , ' K-f' H * En prĂ©sence du Cadi juge et de deux tĂ©- moins le futur dit au pĂšre de la fiancĂ©e . Je te compte la somme ou le reliquat de la somme O FEMMES AltAUES 5 II souvent dos avances ont Ă©tĂ© faitos, convenue pour acheter ta fille. Le pĂšre rĂ©pond Voici ma fille, fais-en ta femme !... Et le mariage est concli^La vente d’une jeune fille s’accomplit sans plus de cĂ©- rĂ©monies que la vente d’une gĂ©nisse. AussitĂŽt aprĂšs, les fĂȘtes commencent ; un festin a lieu — dans le dĂ©sert le morceau le plus renommĂ© des repas est la bosse de cha- melle — quand on a suffisamment mangĂ© on examine les prĂ©sents. Les cadeaux reçus par la fiancĂ©e sont Ă©talĂ©s sur les tapis au lieu d’ĂȘtre exposĂ©s comme en Europe sur les meubles ‱ du salon. On met partout le mĂŽme soin Ă  les faire valoir. Enfin, l’époux entourĂ© de cavaliers fait le simulacre d’enlever son Ă©pouse, il l’assied sur une jument brebis harnachĂ©e d’étoffes Ă©cla- tantes, ou dans un palanquin portĂ© par un mĂ©- ‱ hari. Les curieux s’écartent pour laisser passer le cortĂšge Ce sont d’abord de beaux cava- liers habituĂ©s Ă  faire parler la poudre ; en- LES FEMMES AHAÏiKS suite, viennent les onfants en gandoura che- mise cruno blancheur Ă©clatante et en chĂ©chia i rougo montĂ©s sur de minuscules petits unes africains. Des nĂšgres, castagnettes Ă  la main, dansent la bamboula au milieu de la route, ils se trĂ©- moussent, tournent sur eux-mĂŽmes, s’accrou- i pissent, se relĂšvent, mettent dans leurs sauts une sorte de fureur diabolique qui fait croire qu’ils sont touchĂ©s par la baguette d’un pres- tidigitateur. Suivent les tambours, les musi- ciens, puis des femmes Ă  pied en longue file qui entr’ouvrent leur blanc haĂŻclc pour faire retentir l’air de ce cri strident You ! you ! you !» Quand on arrive au domicile conjugal oĂč doivent se prolonger les fĂȘtes des noces, le mari, reçoit son Ă©pouse comme une reine. La jeune fille qui a exprimĂ© son consente- ment au mariage par le silence, semble tou- jours n’avoir pas de langue. Durant toutes les cĂ©rĂ©monies du mariage la biensĂ©ance lui interdit de parler. i t i ' I,ES nĂŻMMlĂźS AlUUES 55 Dans certaines rĂ©gions, h GhadamĂŽs par exemple, pendant les sept premiers jours do l’union la femme doit rester absolument i- muette. Sa mĂšre parle pour elle. Elle l’acca- ble publiquement de conseils Soyez dit-elle pour votre mari une esclave, si vous voulez qu’il soit pour vous un serviteur Soignez ses repas, entourez de silence son sommeil, car la faim rend emportĂ© et l’insomnie donne * ’ . mauvais caractĂšre. » i La foule des assistants s’accroupit et fait ripaille. Tout individu qui se prĂ©sente, si pauvre, si inconnu soit-il, est le bienvenu, ĂŻ invitĂ© de Dieu et a sa part du festin nuptial. Quand on a fini de manger, on rit, on s’in- > + terpelle joyeusement. Des nĂšgres racontent des drĂŽleries .qui font Ă©clater de rire la sociĂ©tĂ©. . - ' - t . . Une noce arabe est Ă  la fois, un tournois, un concert, une comĂ©die ot un bal. Le soir, pendant que dans la fĂȘte Ă  ciel ou- vert, les fusĂ©es font merveille, que les rires ' - , - „ J et les bravos Ă©clatent joyeux comme des feux - - 1 ' . ' 1 . . - ' ' . , * ' h _ _ ' , , , ' VV ’ 1 ' . ' ' . J . ; / ’ . - 1 -ĂŻ _ k - - -, - .. . 1 1 - 1 * 55 FEMMES AIU11ES d’artifice, lo mariĂ© ot la mariĂ©e retirĂ©s Ă  l’écart, se parlent souvent pour la premiĂšre fois. r La porto de la chambre ou de la tente des nouveaux Ă©poux est bientĂŽt ouverte, les cu- rieux s’y prĂ©cipitent, ils s’étouffent pour ĂȘtre premiers Ă  voir la mariĂ©e sortant des bras de son Ă©poux les cheveux dĂ©nouĂ©s, les vĂȘtements 4 froissĂ©, lair confus et... dĂ©sanchantĂ©... Elle h Ăź est assise sur un tapis, on l’admire, on la fĂ©licite. Personne n’omet de faire Ă  haute voix -+ ses rĂ©flexions sur son attitude. Heureuse- ment, le plaisir l’emporte sur la curiositĂ© ; toute cette foule vive, joyeuse, se rue vers les musiciens. On recommence la danse des almĂ©es> finalement personne ne tenant plus on place, on fait des vis-Ă -vis, on esquisse des pas et des sauts qu’on chercherait vainement Ă  retrouver dans les bals de nos villes de France. Le mariage musulman est — bien que l’époux se soit rĂ©servĂ© le droit d’empĂȘcher ses femmes de manger de l’ail et de se livrer Ă  des occupations dĂ©bilitantes — plus avantageux LES FEMMES AHAHES f7 i t que le mariage français, puisque loin do perdre des droits, la femme en acquiert et qu’au lieu de donner une dot elle en reçoit une. Seulement, ce mariage n’est pas con- senti, il a presque toujours lieu malgrĂ© l’oppo- sition de la jeune fille et il offre ce revers de la mĂ©daille, la polygamie. I I i I 8 1' 10 MM F. S La polygamio qui forco les femmes con* 'damnĂ©es Ă  la subir, Ă  faire journellement intervenir le for et le poison pour se dĂ©bar- rasser d’une rivale, engendre chez les hom- mes la pĂ©dĂ©rastie. Les femmes dĂ©jĂ  rares on pays arabe, puis- qu’elles sont vingt-deux pour cent de moins que d’hommes, Ă©tant accaparĂ©es par coux qui ont le moyen de les payer, les pauvres sont souvent dans l’impossibilitĂ© d’avoir une Ă©pouse; alors, ils prennent pour femmes des hommes! d’aucuns sont mĂŽmes sur- pris parfois derriĂšre une touffe de lentisque, en conversation criminelle avec une chĂšvre ou une brebis ! - \ Ces ĂȘtres primitifs ne peuvent ĂȘtre accu- sĂ©s comme les ultra-civilisĂ©s de rechercher dans la pĂ©dĂ©rastie un raffinement de dĂ©bau- che. S'ils recourent Ă  un moyen anti-naturel pour satisfaire leurs instincts amoureux, c’est parce que les polygames font la rafle et par- tant, la disette des femmes. On sait que sous, l’égide de la loi Korani- r*jQ i LES FEMMES ARABES 59 j i 1 , que, le musulman peut afficher les mƓurs les plus dissolues.. PossĂ©der un grand nombres d’épouses rond son opulence indiscutable ; aussi, il se ruine en femmes,' comme des europĂ©ens se ruinent K E en chevaux. D’abord, il Ă©pouse ! il Ă©pouse! ensuite, il s’encombre de concubines, au point d’étre dans l’impossibilitĂ© de maintenir son Ă©tat de maison. Alors pour allĂ©ger ses charges et pouvoir poursuivre ses fantaisies amoureuses, il chasse des femmes et des concubines, il en prend d’autres. Ce renouvellement de son personnel fĂ©minin est son plus grand divertissement. . ^ ' _ ' ' La femme est faite pour le plaisir de l’homme, disent les arabes, comment vou- drait-on qu’une seule et unique Ă©pouse puisse { - ' ' i ' J amuser un homme toute sa vie. La polyga- mie et la rĂ©pudiation sont nĂ©cessaires. » D’aprĂšs les prescriptions de Mahomet, ‱ chaque femme d’un mĂȘme homme devrait avoir une demeure Ă  part, mais ce n’est pas CO K12MMES ARABES co qui 11 lion ; ordinairement, lo mari ot toutes sos fommes vivont clans la plus complĂšte pro- miscuitĂ©, pour Ă©viter los frais de logement sĂ©parĂ©s , Le prophĂšte avait pu, lui, qui s’attribuait le cinquiĂšme du butin etlo cinquiĂšme des dons et prĂ©sents, avec sa fortune considĂ©rable, possĂ©- der aumĂ©prisde la loi, dix-septfemmesĂ lafois, et procurer Ă  chacune de ses dix-sept Ă©pouses lĂ©gitimes et de ses onze concubines, une cer- ; taine aisance ; malheureusement tous les ; mahomĂ©tans n’ont pas les gros revenus du 1 fondateur de leur religion ; le plus souvent, i 1 \ les polygames ont pour maison une tente i sĂ©parĂ©e en deux par une grande portiĂšre. D’un cĂŽtĂ© de la tente sont toutes les femmes, le musulman qui avoue n'en avoir que quatre en a six de l’autre, le mari commun prodi- guant ses tendresses Ă  la favorite du moment. Tous les peuples ont pratiquĂ© la polygamie . Les rois d’IsraĂ«l furent polygames. Salomon eĂ»t soixante femmes lĂ©gitimes et quatre-vingts ^concubines. U5S FEMMES AKAIUÎS i il Les Francs aussi furent polygames. Charle- magne avait huit femmes. Dans les huttes de terre d’Aix-la-Chapelle, l’empereur eĂ»t, disent les historiens, des batailles Ă  soutenir contre i elles, et malgrĂ© son gantelet de fer, s’il lut victorieux ailleurs, il fut lĂ  souvent battu. Mahomet n’était pas plus heureux avec ses dix-sept femmes ; quand il n’échangeait pas avec elles des coups, il Ă©changeait des injures ; sans cesse il ĂŽtait obligĂ© de faire intervenir Dieu, pour rĂ©frĂ©ner leur irrĂ©vĂ©rence. Zeinah, sa quinziĂšme femme, lui servit un jour une Ă©paule de mouton empoisonnĂ©e. — Pourquoi, lui demanda Mahomet, as-tu commis ce crime ? — J’ai voulu, lui rĂ©pondit Zeinah, m’assu- rer si tu es vĂ©ritablement prophĂšte, si tu sau- rais te prĂ©server du poison ; dans le cas con- traire, dĂ©livrer mon pays d’un imposteur et d’un tyran. AĂŻcha, sa favorite, lui fit tant d’infidĂ©litĂ©s, que pour fermer la -bouche Ă  ses contempo- rains scandalisĂ©s, il dĂ»t mettre dans le Koran, 62 I-ES FEMMES ARABES - chapitre 26 Ceux qui accuseront une femme d’adultĂšre, sans produire quatre tĂ©moins, seront punis de quatre-vingts coups de l'ouot », . La vertu d’AĂŻcha, femme remarquable, d'ailleurs, no fut plus mise en doute aprĂšs ce "S i verset. ^ Bien qu’il lui fut impossible de vivre en bonne intelligence avec autant d’épouses, s, Mahomet ne renonça jamais Ă  sa passion pour le sexe fĂ©minin. Les deux choses que j’aime le plus au monde, rĂ©pĂ©tait-il souvent, ce sont les 1 , 1 " - femmes et les parfums. Tous les Chorfa chefs religieux,! sont polygames comme Mahomet. ‱ 1 i . 1 i 1 - L ancien sultan du Maroc avait des cen- s ou taines de femmes. vendredi une nouvelle Ă©pouse entrait dans son harem, Norodom, roi du Cambodge, donne Ă  la i * * 1 ' ' ' J ; ' v polygamie un but utilitaire ; il assigne Ă  cha- cune de ses oinq cents femmes, une occupation * dans son palais ; les plus favorisĂ©es sont t FHMMK8 AHAIIKS 63 comĂ©diennes, danseuses, los autres cuisinioros, tailleuses, etc. Chez les arabes aussi, los autres femmes sont les servantes de la favorite momentanĂ©e. Mais l’élue d’aujourd’hui n’est jamais certaine de no pas ĂȘtre la rĂ©pudiĂ©e de demain, tant est grande la mobilitĂ© arabe. La, civilisation chasse devant elle la polyga- mie aussi anti-naturelle que contraire Ă  la dignitĂ© humaine. D’oĂč vient donc qu’en con- ‱ J f quĂ©rant l’AlgĂ©rie la France monogame ait laissĂ© la polygamie y subsister? Il est Ă©trange que la pluralitĂ© desfommes, * condamnĂ©e en France, soit permise sur notre terre francisĂ©e d’Afrique. Si les françaises votaient ot lĂ©gifĂ©raient, il y a longtemps que leurs sƓurs africaines seraient dĂ©livrĂ©es de l’outrageante polygamie 4 et de l’intolĂ©rable promiscuitĂ© avec leurs co-Ă©pouses. X ç C’est en voyant le prĂ©jugĂ© de race dominer tout en AlgĂ©rie, que l’on comprend bien l’ab- surditĂ© du prĂ©jugĂ© de sexe. Ainsi, la race 64 LES FEMMES ARABES arabe, si belle et si bien douĂ©e, est absolu- ment mĂ©prisĂ©e par les europĂ©ens qui, rare- ment cependant, sont aussi beaux et possĂšdent autant d’aptitudes naturelles que les arabes. Et voyez cette contradiction. Le Français i vainqueur dit au musulman Je mĂ©prise ta race, mais j’abaisse ma loi devant la tienne ; je donne au Koran le pas sur le Code. » Les Français permettent aux Arabes de .pratiquer la polygamie, qu’ils s’interdisent Ă  cux-memes. Pour masquer leur illogisme, ils affirment . que les Africains ont des besoins que ne connaissent pas les EuropĂ©ens et que c’est pour faire droit Ă  ces besoins qu’on leur laisse Ă©pouser tant de femmes. Si la polygamie Ă©tait nĂ©cessaire aux Arabes, les riches seuls, pouvant se satisfaire, com- ment les pauvres, plus nombreux que les riches, ne porteraient-ils pas la peine de leur privation ? Nous avons eu sous les yeux des exemples qui sont en contradiction avec cette assertion des Arabes bien portants pendant qu’ils avaient LES FEMMES ARABES 65 une seule Ă©pouse, s’affaiblissaient, perdaient la santĂ©, dĂšs qu’ils eri prenaient plusieurs. La polygamie ne hĂąte pas seulement la dĂ©crĂ©pitude physique, elle amĂšne la dĂ©gĂ©nĂ©- rescence intellectuelle. En concentrant toute 4P l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale des arabes sur l’instinct bestial, elle annihile leur intelligence et atro- phie leur cerveau. En avançant sa mort et en prĂ©parant la perte de sa race, l'homme polygame est-il au moins plus heureux que le monogame ? Nous avons interrogĂ© Ă  ce sujet nombre d’Arabes ; tous nous ont avouĂ© que la plura- ✓ litĂ© des femmes engendrait des dissensions domestiques, et que la guerre Ă©tait en perma- nence dans la maison do l’homme qui avait plusieurs Ă©pouses. Mahomet qui avait tant, cependant, d’appĂ©- tits charnels, dĂ©nonçait les amertunes dont ses nombreuses femmes et concubines l’abreu- valent. Le dĂ©funt shah de Perse, Nassr-Eddin, qui avait dix-neuf femmes lĂ©gitimes et deux i t 66 LES FEMMES ARAHES V ' k- -, - cents concubines, rĂ©pĂ©tait Ă  qui voulait l’en- tendre, lors des noces d’or du dĂ©funt homme d’Etat Gladstone Qu’il valait mieux vivre cinquante ans avec une seule femme qu’un an avec cinquante femmes. » Il faut bien que l’on sache en France, que la polygamie rĂ©volte la femme arabe. La jeune Ă©pouse d’un homme dĂ©jĂ  muni de plusieurs femmes rĂ©pond presque toujours aux premiers compliments de son mari, par des injures. C’est la trĂšs faible expression de son horreur et de son dĂ©goĂ»t, pour ce qu’elle nomme le chenil conjugal. » h 1 Beaucoup de femmes arabes rĂ©pĂštent du soir au matin Ă  leur mari qu’elles ne peuvent vivre de bon grĂ© avec un homme qui a plusieurs femmes, qu'elles ne restent chez lui que par force. En pays musulman, quand un homme ve- nant de se marier entre par la porte avec sa nouvelle femme, il n’est pas rare que la pre- miĂšre Ă©pouse en titre, sorte par la fenĂȘtre et so sauve chez ses parents. On tente une rĂ©- . 4 4 ' ‱ LES FEMMES ARABES 67 r . J, " ' 1 , . _ " ' . , ' 1 , - - _ 1 - - - , , * . , ..' H " ’ , \ " _ conciliation, le mari polygame soutient que s’il a amenĂ© une seconde femme Sous son toit, ce n’est que pour lui faire faire gratuitement l’ouvrage do sa mĂšre ou de sa sƓur... Quand le Cadi a forcĂ© la femme outragĂ©e 1 dans sa dignitĂ©, Ă  regagner le logis conjugal, la guerre Ă©clate terrible entre les Ă©pouses. Ces rivales qui se partagent Ă  tour de rĂŽle les j coups et les baisers du maĂźtre, et dont cha- cune appelle l’autre mon prĂ©judice » se font mutuellement chasser ot rĂ©pudier. Deux femmes s’espionnent rĂ©ciproque- ment, trois femmes, quatre femmes d’un ' t " - ^ j L mĂŽme homme s’espionnent encore bien plus. » Il n’entre pas d’amour dans co mĂ©nage Ă  quatre ou huit, mais une jalousie fĂ©roce qui engendre le crime et en fait comme un besoin do ce milieu dĂ©lĂ©tĂšre. Les enfants n’échappent pas Ă  cette fureur jalouse, chaque bĂ©bĂ© d’une famille polygame a pour marĂątre toutes les femmes de son pĂšre ' 1 H 1 . ' _ - ' _ ' ' , qui font souvent plus que do le martyriser. L’autre jour encore une jeuno femme arabe " r t ĂŻ ; - - - - - 1 H H . , . -, t - , -, i _ - 08 LUS FEMMES AHABES prenait entre ses jambes un beau chĂ©rubin de deux ans, l’enfant de sa rivale, et l’égorgeait comme un chevreau. Ordinairement, ces marĂątres des fils et des \ filles du mĂȘme pĂšre, agissent discrĂštement, et si on les soupçonne, personne ne peut les convaincre d’avoir estropiĂ© ou aveuglĂ© l’en- fant do leur rivale. ! La polygamie aide-t-elle au moins Ă  peu- I pler l’immense territoire de l’AlgĂ©rie ? Non, car au lieu d’augmenter, la polygamie j ' ' diminue le nombre des naissances. Les famil- \ les musulmanes nombreuses n’existent pas et malgrĂ© tous ses dĂ©sirs de paternitĂ©, l’homme n’a avec ses quatre femmes, pas plus d’enfants que l’EuropĂ©en avec une seule. Deux raisons qui s’enchaĂźnent, concourent Ă  restreindre la reproduction de l’espĂšce l’excĂšs de bestialitĂ© de l’homme polygame et la stĂ©ri- litĂ© de la femme due aux abus et Ăą l’atrophie- 1 -i ment dofnt elle a Ă©tĂ© victime dans son enfance. La polygamie n’étant pas consentie par la femme et ne valant ni au point de vue indivi- LES FEMMES ARABES 09 duel, ni au point de vue collectif, . sa suppres- sion a Ă©tĂ© demandĂ©e par la pĂ©tition ci-des- sous , j 1 j Messieurs les DĂ©putĂ©s, Messieurs les SĂ©nateurs, » Permette/- nous d’appeler votre attention sur la situation des femmes arabes, qui sont, avec la tolĂ©rance de la Franco, si barbarement traitĂ©es. » La femme arabe vendue tout enfant Ă  un * mari est sĂ©questrĂ©e par ce mari dans le chenil conjugal avec ses co-Ă©pouses, puis rĂ©pudiĂ©e sans motifs pour faire place Ă  Une autre. » On a dĂ©jĂ  laissĂ© trop longtemps les arabes garder lours lois, leurs mƓurs, leur langue. Ne croyez-vous pas qu’il est urgent d’on faire des enfants de la RĂ©publique, do les instruire, de les assimiler aux* français? » Nous vous prions, Messieurs, de bien vouloir substituer sur notre territoire afri- cain l’état de civilisation Ă  l’état de barbarie, en dĂ©crĂ©tant la suppression de la polyga- 70 LUS FEMMES ARABES mie que les femmes arabes subissent par force I et qui est outrageante pour tout le sexe fĂ©mi- nin. Nous vous demandons aussi d’interdire le mariage des petites filles impubĂšres. * » Le viol d’enfant sous prĂ©texte do mariage, la pluralitĂ© des femmes et leur sĂ©questration i- dans les prisons matrimoniales, sont lois et usages hors nature, qui entravent l’accroisse- ment de la population au lieu de le favoriser> et font obstacle Ă  la fusion si dĂ©sirable de la l’ace arabe et de la nĂŽtre. Ăż La rĂ©publique — a moins d’ĂȘtre en contra- diction avec son principe mĂŽme — ne peut continuer Ă  encourager d’un cĂŽtĂ© de la MĂ©di- terrannĂ©ela polygamie et le mariage des filles impubĂšres qu’elle punit de l’autre cĂŽtĂ©. » Nous espĂ©rons, Messieurs, que vous vous inspirerez des intĂ©rĂȘts de la civilisation et que vous abrogerez les lois inhumaines qui rĂ©gis- sent la majoritĂ© des habitants de l’Afrique française. » Ilubertine Auglert. 1 LES FEMMES ARABES 71 La Polygamie et la Presse Cette pĂ©tition a Ă©tĂ© commentĂ©e par toute la Presse Maintenant, ont dit des jour-, naux, c’est une AlgĂ©rienne qui sert de ren- fort aux sĂ©nateurs. Elle est d’autant plus inexcusable do n’avoir rien vu qu’elle Ă©tait — ayant HabitĂ© Alger, Laghouat, le sud Ora- nais — en situation pour tout observer. » La polygamie est dans nos mƓurs, ont. affirmĂ© certains chroniqueurs. » Si la polygamie est dans nos mƓurs, elle n’est pas dans la nature. Ainsi, la femme, qui moins sophistiquĂ©e que l’homme, touche de plus prĂšs Ă  la nature, est absolument monogame et elle reste monogame meme quand elle dĂ©choit moralement; la noceuse » a toujours un ami do cƓur et la prostituĂ©e de derniĂšre catĂ©gorie pour avoir un, homme Ă  elle, prend lo souteneur. » Loin de modĂ©rer les passions, la polyga- mie les excite ; l’homme polygame est oncore 1 T2 IÆS FEMMES ARAHE8 * bien plus Volage que le monogame. Il a lĂ©ga- lement l’habitude du changement. Du reste, si la polygamie est chose si bonne, si les hommes arabes veulent conti- nuer Ă  avoir plusieurs femmes, la plus Ă©lĂ©- k mentaire Ă©galitĂ© exige que les femmes arabes aient — comme avant Mahomet — plusieurs maris. Les musulmans Ă©tant en AlgĂ©rie beaucoup plus nombreux que les femmes c’est la po- lyandrie et non la polygamie qui devrait s’y pratiquer. La polygamie pour tous et toutes, ou bien A bas la polygamie 1 RĂ©ponse du Ministre 4 H* ii i i > m . Lq prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s m’a communiquĂ© la dĂ©cision dĂ©favorable du ministre — auquel avait Ă©tĂ© renvoyĂ©e ma pĂ©tition — au relĂšvement de la condition juridique et sociale de la femme arabe. I rV LES FEMMES ARAUES 73 L ? - * Il ne paraĂźt pas possible, dit le ministre de l’IntĂ©rieur, au moins pour le moment, ainsi que le fait remarquer, M. le gouverneur gĂ©nĂ©ral de l’AlgĂ©rie, de donner satisfaction aux vƓux exprimĂ©s par la pĂ©titionnaire . La situation de la femme arabe ne saurait ĂȘtre modifiĂ©e sans toucher aux statuts personnels et successoraux musulmans qui ont toujours f ' Ă©tĂ© respectĂ©s par la lĂ©gislation algĂ©rienne. Il y aurait' mĂŽme imprudence Ă  mettre Ă  l’étude ‱une aussi grave question outre l’impossibi- litĂ© Ă©vidente d’arriver Ă  une solution pratique, on provoquerait dans la population indigĂšne, dĂ©jĂ  prĂ©occupĂ©e des projets de rĂ©formes, une agitation qu’il convient d’éviter. » Le ministre de l’IntĂ©rieur est plus musul- man que Mahomet lui-mĂŽme. Pendant qu’il objecte un danger chimĂ©rique, un bon maho- mĂ©tan Kassim-Anim Bey, conseiller Ă  la cour d’appel au Caire, demande justement que la loi interdise la polygamie, la rĂ©pudiation et oblige Ă  instruire la femme, Ă  la laisser vivre indĂ©pendante et libre de choisir son Ă©poux. 74 LES FEMMES ARABES , _ * ' ' . ' Eh quoi ! les idĂ©es volent, le progrĂšs pousse les hommes et les conquis de la RĂ©publique Française seuls croupiraient en leur vieux 1 -d errements? ‱ i L’AlgĂ©rie maliomĂ©tane devrait rester dans le statu quo, pendant que tout marche autour d’elle ? Les statuts que l’on invoque pour s’abste- nir de modifier le sort de la femme arabe ont * I Ă©tĂ© violĂ©s combien de fois par les administra- teurs, quand il s’agissait de rançonner et de mettre en interdit les indigĂšnes. D’ailleurs, ces statuts dont le ministre paraĂźt faire un si grand oas aujourd’hui ont Ă©tĂ© mĂ©connus par les arabes eux-mĂȘmes, qui, oublieux des çon- ventions prises, n’ont depuis l’annexion de l’AlgĂ©rie, cessĂ© de se dĂ©clarer belligĂ©rants et de rechercher Ă  reconquĂ©rir leur indĂ©pen- 1 dance. N 4 La France a, sous le couvert de la civilisa- tion, dĂ©possĂ©dĂ© l'arabe du territoire de l’Al- gĂ©rie et maintenant, elle arguerait de son respect pour la barbarie du vaincu, pour le 4 LES FEMMES laisser en dehors de la civilisation au nom do laquelle elle l’a conquis? Cola est inimagi- nable ! Il n’est pas, comme on poumiit le croire, impossible d’arriver Ă  une solution, relative- ment, Ă  la suppression de la polygamie dans le monde musulman. Il ressort en effet clairement d une enquĂȘte que j’ai fait Ă  ce sujet, que beaucoup d’arabes trop pauvres pour pouvoir se marier sont obligĂ©s de recourir Ă  des moyens anti-naturels pour satisfaire leurs appĂ©tits sexuels. -i 1 Les autres sont en majoritĂ© monogames et usent frĂ©quemment du divorce. Il n’y a donc en fait, qu’un nombre restreint d’arabes qui pratique la polygamie et encore, de ce nom- bre il faut dĂ©falquer les hommes instruits qui n’ont chez eux qu’une seule femme. Une seule femme, me disait derniĂšrement un conseiller municipal arabe, en visite chez moi Ă  Paris, est dĂ©jĂ , assez difficile Ă  conten- ter, comment pourrait-on en contenter plu- sieurs ! » 7G LGS FEMMES AltABES Quant Ă  nos sƓurs indigĂšnes, dĂšs qu’elles sont initiĂ©es Ă  notre vio, elles ont le dĂ©goĂ»t » do leur condition de femmes-troupeau et elles ne veulent plus rentrer dans le milieu oĂč elles sont forcĂ©es de subir la polygamie et do vivre i sĂ©questrĂ©es. En dĂ©pit du Koran, les femmes Touareg ont interdit la polygamie et l’on ne trouve pas dans les tribus de leur race, d’exemple d’hommes ayant pris une deuxiĂšme femme. Pour ce qui est de l’agitation momentanĂ©e qui ressuscitera Ă  son noble passĂ© et mettra on marche vers le progrĂšs la race musul- mane, il est puĂ©ril de chercher Ă  l’éviter. Cette agitation doit forcĂ©ment avoir lieu lors de l’assimilation. La polygamie qui met obstacle Ă  la fusion des deux races sous une loi commune doit ĂȘtre sacrifiĂ©e Ă  l’unitĂ© française. Les occidentaux sont aussi peu monoga- mes que possible. Ils ont des amours succes- sives et parfois multiples ; mais au moins dans les pays monogames, la polygamie est voilĂ©e. I LES FEMMES AHAHES 77 i Ăź Si un homme s’avisait de mettre en contact sa femme et sa maĂźtresse il serait traitĂ© de goujat par ses congĂ©nĂšres. Eh bien, la dĂ©licatesse fĂ©minine dont les 1 \ i europĂ©ens se font les gardes du corps, cette dĂ©licatesse existe chez les femmes arabes et veut ĂȘtre respectĂ©e. Sous aucuns cieux, la femme qui a donnĂ© son cƓur ne s’habitue Ă  partager avec d’au- tres celui qu’elle aime ! La RĂ©pudiation. — Le Divorce Les vautours qui ne veulent pas que la proie arabe leur Ă©chappe on devenant fran- çaise, feignent de craindre rĂ©voltes et soulĂš- vements, pour s’abstenir d’enrayer les excĂšs sexuels dĂ©primants des vaincus. * Pendant que le polygame s’abrutit et se bat dans le chenil conjugal », avec les mul- tiples ouvriĂšres-Ă©pouses, qui lui permettent d’ître si majestueusement fainĂ©ant, il ne 78 1 USS FEMMES songe on effet Ă  dĂ©fendre ni sa libertĂ©, ni son bien. Ote-toi do lĂ  que je m’y mette, polygame ! » Ceux qui no peuvent exterminer les Arabes sont charmĂ©s de les voir s’émasculer Ă  l’aide I de la pluralitĂ© des femmos et du changement h vue, au moyen du petit jeu de la rĂ©pudiation, de leur personnel fĂ©minin. Avant la loi islamique, les mauresques possĂ©daient le droit de rĂ©pudiation ; mais, les fondateurs de religions sont comme les con- fectionneurs de lois, partiaux pour leur sexe. Mahomet a conservĂ© le privilĂšge do rĂ©pudiation Ă  l’homme, il l’a enlevĂ© Ă  la femme. L’homme a le droit de rĂ©pudier sa femme chaque fois qu’il en a envie, sans avoir besoin d’allĂ©guer d’autres raisons que son caprice. La rĂ©pudiation a lieu sans procĂ©dure. C’est une exĂ©cution intime, que la pensĂ©e du mari accomplit et que sa bouche consacre par des mots dans ce sens Va-t’en !... Je te donne Ă  toi-mĂ©me !... Tu as la bride sur le cou !... » - '/J ; Ăżrfltfr*ℱ*"" ’ ' “ ; ", j., -i "'j -1 . , ' 1 ' ’ ' - „ ^ i ,-fy ;/ , ' ' - ’ - ' ' . . ' - ' 1 - ; , r . . * ‱ . ' , - ' , ‱ t , . . " .. _ Ăź . . , . 1 1 ; - - . . ‱ ' ‱ ' ‱ LES FEMMES ARABES 79 I ' ' . » ' r ' ' 1 . i r - La justice n’intervient, relativement Ă  la rĂ©pudiation, que dans le cas oĂč des contesta- tions surgissent. Le mari qui a rĂ©pudiĂ© deux fois sa femme Ă  l’aide de la formule ci-dessus peut se rema- / l’ior avec elle, moyennant un nouveau don nuptial ; mais s’il l’a offensĂ©e par ces paroles I outrageantes Tu es pour moi comme de ; la chair de porc », il ne peut la réépouser , qu’aprĂšs qu’elle aura Ă©tĂ© remariĂ©e Ă  un autre homme . Il n’y a qu’un cas qui annule ou plutĂŽt ajourne la troisiĂšme rĂ©pudiation ; c’est quand elle a Ă©tĂ© prononcĂ©e pendant les menstrues de la femme. On voit Ă  quel point la condition de la musulmane est alĂ©atoire. Aujourd’hui, elle est Ă©pouse, demain elle est rĂ©pudiĂ©e, chassĂ©e de lĂ  tente ou de la maison qu’elle habitait. Il n’existe guĂšre de mahomĂ©tanes qui n’aient Ă©tĂ© au moins rĂ©pudiĂ© es troi s fois. Cela ne les dĂ©considĂ©rĂ© pas, tant estfbrfeTaccoutumance . Seulement, la rĂ©ciprocitĂ© n’existe pas pour la J 4- 80 LES FEMMES AIIABES femme et si son mari lui dĂ©plaĂźt, elle n’a pas Ă  son service la rĂ©pudiation, pour s’en dĂ©bar- rasser. Quand chez les Musulmans polygames, une des femmes ne plaĂźt plus ou ne rapporte point assez au. mari par son travail, il n’est guĂšre de torture qu’il n’emploie Ă  son Ă©gard, avant d’user de son droit de rĂ©pudiation. Certains maris balancent la femme dont ils ne veulent plus aprĂšs une planche hĂ©rissĂ©e de pointes, de clous, supplice qui lui met les jambes et le bas des reins en sang. D’autres s’ingĂ©nient Ă  lui faire avancer la poitrine et Ă  prendre ses longs seins dans l’entrebĂąillement d’une porte. Ces actes sauvages s’accomplissent sous l’égide de notre gouvernement civilisa- t tour l Qu’attend-on pour mettre fin Ă  cette bar- barie ?xQue do plus diligents et de plus habiles que nous aient imposĂ© leurs lois aux Arabes I LES FEMMES ARABES 1 i Des lĂ©zards pour maris 81 Que l’on nous donne des lĂ©zards pour maris plutĂŽt que des hommes polygames ! » crient dans les prĂ©toires les belles divorceu- ses. ' * - ' \ _ - ^ - Si en pays musulman on se marie souvent, on divorce presque aussi souvent que l’on se marie. C’est que les arabes ne sont point en- core asservis aux prĂ©jugĂ©s qui forcent les civi- lisĂ©s Ă  supporter volontairement la torture. Quand ils sont malheureux en mĂ©nage, trĂšs sagement ils se sĂ©parent. L’homme a bien des moyens de rompre le lien conjugal, il peut dissoudre le mariage par le divorce T'alak, le divorce /la, le divorce Lia. Il use peu du divorce Moubara par con- sentement mutuel qui ne coĂ»te rien Ă  l’épouse. Parfois les maris demandent Une si grosse somme pour autoriser leur femme Ă  recou- vrer sa libertĂ©, qu’aucun prĂ©tendant acheteur 4 82 ’ LES FEMMES AlUItES I r ne veut mettre ce prix et que l’épouse mar- chandise reste en disponibilitĂ©. GĂ©nĂ©ralement, le mari n’accepte de sĂ©para- tion que contre une somme proposĂ©e comme don compensateur par la femme, c’est le di- vorce KhĂŽls, par lequel l’épouse se dĂ©pouille pour payer Ă  son mari la rançon de sa libertĂ©. Dans ce divorce, l’amour propre joue un rĂŽle, la femme a Ă  honneur de ne pas paraĂźtre ob- tenir sa libertĂ© Ă  trop bas prix ; aussi laisse- t-elle au mari dont elle veut ĂȘtre dĂ©livrĂ©e, une partie de sa dot quand ce n’est pas sa dot tout entiĂšre . En pays arabe, toute femme qui a cessĂ© do plaire doit rembourser Ă  l’homme la somme dont il l’avait payĂ©e. Le Cadi prĂȘte aux maris main forte, il ne prononce guĂšre que le divorce Khola; aussi, quand les musulmanes ont un cas çĂč le divorce peut ĂȘtre rendu par autoritĂ© \de justice, elles prĂ©fĂšrent recourir Ă  l’impar- tialitĂ© des tribunaux français. Le divorce peut ĂȘtre prononcĂ© d’office par les tribunaux français, malgrĂ© la volontĂ© du T H 1 ' LES FEMMES ARABES 83 ' 1 I i J - L. ,- mari, quand celui-ci maltraite, entretient in- suffisamment sa femme, ou quand il' est inapte Ă  remplir les devoirs conjugaux. C'est le plus souvent, ce dernier cas de divorce que les femmes allĂšguent. Les mĂ©decins se plaignent en AlgĂ©rie, d’ĂȘtre poursuivis avec persĂ©vĂ©rance et tĂ©nacitĂ©, par des femmes arabes qui veulent leur faire cer- tifier que leur mari est impuissant. Munies ou non de certificats, il n’est pas r are de voir ces femmes entamer une ins* * ' J , 1 tance en divorce, en demandant aux tribu- 1 l , i naux français de leur accorder quelques mil- liers de francs de dommages intĂ©rĂȘts, parce ' " . f - " 1 que leur Ă©poux n’a pas Ă©tĂ© pour elles, rĂ©guliĂš- rement un mari, pendant un temps. La musulmane qui demande le divorce par autoritĂ© de justice, expose ses griefs au juge qui, aprĂšs l’avoir entendue, la met elle et l’époux en adala en observation' pendant huit jours ohez une personne honorable. Au bout de ce temps, leur surveillant fait un rap- port oĂč il dĂ©clare quel est celui des Ă©poux qui 1 84 LES FEMMES ARABES a tort. De son cĂŽtĂ© le juge s’informe et quand il est suffisamment Ă©clairĂ©, il prononce le divorce. C’est dans leurs instances en divorce que les femmes arabes se montrent tout entiĂšres. Les maris penauds baissent la tĂȘte, pendant qu’elles dĂ©ploient une si grande Ă©loquence qu’on croirait entendre les belles parleuses de l’Arabie payenne ressuscitĂ©es . Elles protestent avec vĂ©hĂ©mence contre la pluralitĂ© des femmes. Elles dĂ©clarent prĂ©fĂ©rer la prison au harem. Que l’on nous donne, disent-elles, des lĂ©zards pour maris plutĂŽt que des hommes polygames 1 » La musulmane Ă©tant de sang libre, les ver- rous et la matraque n’ont pu la subjuguer ; f aussi veut-elle sortir du mariage dĂšs qu’elle y est entrĂ©e, si elle s’y trouve malheureuse. Il s’agi; seulement pour elle d’en sortir fiĂšre- ment, et sans porte d’argent, dĂ»t-elle pour cela en dĂ©penser. 85 LES FEMMES ARABES If La Mauresque offre des dourĂŽs Ă  la Jugesse La femme arabe ne marchande jamais quand il s’agit de reprendre possession d’elle-mĂŽme et souvent, avant d’obtenir le divorce, elle est ruinĂ©e par les recors de la justice si ce n’est par les juges. Les musulmans mĂ©ditatifs qui regardent ce qui se passe dans et hors le prĂ©toire, croient que toutes les consciences françaises sont Ă  acheter, aussi, s’obstinent-ils Ă  rĂ©clamer en finançant, la complaisance des fonctionnai- res. Le CaĂŻd Ali M..., a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  quatre mois % de prison* par la cour d’assises d’Alger pour avoir tentĂ© de sĂ©duire pĂ©cuniai- rement un expert. Il avait offert Ă  cet expert une enveloppe contenant mille francs en lui disant Pour boire le cafĂ© ! » Autant est expĂ©ditive la justice arabe oĂč sans frais, sans perte de temps, sĂ©ance tenante I t 86 I,ES FEMMES ARABES la cause est entendue et jugĂ©e par le Cadi ; autant est lente et coĂ»teuse la justice fran- çaise ; mais en dĂ©pit des journĂ©es d’attente et des dĂ©penses considĂ©rables, les arabes trĂšs processifs sont toujours devant les tribunaux. Il est vrai, qu’ils , se montrent quelquefois humains envers ces dĂ©pouillĂ©s que l’instinct de la conservation pousse Ă  exercer des re- prises ». Bien avant que le prĂ©sident Magnaud so soit rendu cĂ©lĂšbre, un modeste juge de paix d’AlgĂ©rie acquitta un malheureux arabe n’ayant pas mangĂ© depuis cinq jours, qui avait volĂ© une chĂšvre et l’avait vendue vingt-cinq S i sous. Les plaideurs musulmans comptent beau- coup moins sur leur bon droit quĂ© sur leur bourse pour avoir raison de leurs adver- saires; donc, dĂšs qu’ils ont des dĂ©mĂȘlĂ©s avec la justice, ils veulent mettre tout le monde dans' leur jeu et ils offrent de l’argent aux juges et Ă  leurs tenants Ă©t aboutissants. Les femmes agissent comme les hommes ; quand elles plaident en divorce, Ă  dĂ©faut du I 'jfTi LES FEMMES ARABES 87 k juge, elle! cherchent Ă  corrompre la jugesse. Un jour d’audience musulmane une jolie mauresque se fit introduire auprĂšs do moi. AprĂšs s’etre assurĂ©e que j’étais seule, que portes et fenĂȘtres Ă©taient bien closes, elle s’approcha et on me faisant mille dĂ©monstra- tions affectueuses, elle me remit des papiers. Pondant que je les lisais elle me baisait mains et vĂȘtements, elle se couchait Ă  mes pieds pour appuyer ses lĂšvres au bas de ma robe. Tout Ă  coup elle se redressa, sortit d’un sac cachĂ© sous sa mel/ia/arobe, des poignĂ©es de douros et mettant un doigt sur sa bouche elle me les tendit... son Ă©tonnement fut inima- ginable quand elle me vit refuser avec indi- gnation do lui laisser acheter mon interven- tion auprĂšs du juge, mon mari. Un musulman peut deux fois divorcer d’une mĂŽme femme et la reprendre aprĂšs le dĂ©lai lĂ©gal de trois mois et dix jours. S’il divorce une troisiĂšme fois, il no pourra en faire de nouveau sa femme qu’aprĂšs qu’elle aura ĂŽtĂ© Ă©pousĂ©e et rĂ©pudiĂ©e par un autre homme. 88 LES FEMMES ARABES ' Quand les juges demandent leur Ăąge aux arabes qui comparaissent devant eux, ceux-ci rĂ©pondent souvent Nous sommes comme les moutons, nous n’avons pas d'Ăąge. » Le serment n’ dĂ©fĂ©rĂ© Ă  l’audience, mais il est acceptĂ© Soit sur un marabout vĂ©- nĂ©rĂ©, soit dans la mosquĂ©e; un vendredi avant midi, sur l’étendard du prophĂšte flottant au- N dessus de rĂ©chauds d encens. * La meilleure condition pour les femmes arabes aisĂ©es est d’ître divorcĂ©es ou veuves ; ainsi seulement, elles sont libres dĂ© participer Ă  la vie extĂ©rieure. Elles prĂ©sident aux rĂ©u- nions oĂč l’on parlĂ© de la tribu et de la race. Dans ce pays oĂč les poĂštes, sorte de trouba- dours, vont de douars en douars, dĂ©clamer sur l’amour, la galanterie, au lieu de les dĂ©- considĂ©rer les pose. Elles ont, paraĂźt-il, des lĂ©gion^ d’adorateurs platoniques. LES FEMMES ARABES 89 ' ' ' ! ’ 1 ‱ , . , Ce que les Femmes Arabes disent de l’Amour * N S ! ‱ , . . Si un adorateur demande — RaĂŻra, veux-tu i ' m’aimer? \ . ' — Macache ! non rĂ©pond la Ilotiris. L’a-t-clle expĂ©rimentĂ© avant de naĂźtre, toujours est-il, que la femme arab“e paraĂźt n’avoir jamais ignorĂ© qu’aimer c’est souffrir I Mais si elle redoute d’aimer, elle souhaite i ’ \ ardemment d’ĂȘtre aimĂ©e et personne mieux qu’elle, ne possĂšde l’art de sĂ©duire et d’en- sorceler. Pendant que les orgies ont lieu, dans les rues de la Kasbah Ă  Alger ; des maisons pri- sons qui bordent ces rues, oĂč vivent cloĂźtrĂ©es, murĂ©es les femmes arabes, montent dans l’ether comme des nuages d’encens, leurs rĂȘves..... leurs aspirations vers l’amour!... Ces mauresques vendues comme des ani- maux, ces femmes forcĂ©es de subir la poly- gamie, sont des chercheuses d’idĂ©al ! r 90 LES FEMMES A11AHES i " I P " Interrogez-les sur l’amour, elles vous rĂ©pondront ‱ — L’amour 1. C’est le coup d’Ɠil, c’est l’étreinte des bras et des mains, c’est le baiser !... L’amour n’est que jusque lĂ !... Une fois qu’il est mariĂ©, c’est fini !... fini !... Les bras tendus pour embrasser retombent, se collent au corps !..... Si aimĂ©es qu’elles soient, les musulmanes ne s’attachent pas Ă  leur mari polygame qui les a blessĂ©es dans leur fiertĂ© en partageant son cƓur et ses faveurs. Leur Ăąme se re- - l r plie sur elle-mĂȘme, comme ces fleurs qui fer- ment leurs pĂ©tales, dĂšs qu’elles sont froissĂ©es et mutilĂ©es. Ces femmes arabes dont on ne prend pas garde de mĂ©nager la dĂ©licatesse, sont des sensitives qui frĂ©missent, se rĂ©voltent, ont la rĂ©pulsion des indignes contacts. ,‱ Plus qu’aucune femme au monde, elles sentent ces musulmanes, qui ont Ă©tĂ© engen- drĂ©es par des mĂšres poĂštes. Dans l’ancienne Arabie, toutes les femmes Ă©taient poĂštes, la plus cĂ©lĂšbre d’entre elles, LES FEMMES arabes 91 y fut Kanza dont la renommĂ©e Ă©gala l’illustro Khindif qui donna son nom ĂŒt la tribu des Beni-Mondar qui, sous le nom de Kindi- fldes, peuplent le HedjĂąz et le Nedjd. L’Arabie payenne eut quatre sages et cos sages furent des femmes, Ëllos s’appelaient Sohr, Atnrah, Djoumah et Hind qui, Ă  la guerre se faisait des colliers do nez et d’oreil- les d’ennemis. Les femmes les plus remarquables de l’is- lamisme furent AĂŻcha — Ă©pouse profĂ©rĂ©e du prophĂšte qui conseillait d’apprendre des vers aux. enfants disant que le rhythme purifiait la langue — et ZobĂ©idah femme de Haroun- al-Rachid qu’elle inspirait pour les affaires do l’Etat. Les musulmanes ont une indĂ©pendance do caractĂšre que la plupart des françaises ne possĂšdent pas. Tout l’assujettissement moral qu’on dĂ©nomme chez nous le devoir, leur est inconnu. N’ayant pas leur sensibilitĂ© dĂ©ve- loppĂ©e outre mesure par les romans et la religion, elles ne connaissent pas ces Ă©lans de 1 passion qui los portent Ă  se sacrifier et Ă  subordonner leur bonheur Ă  celui de l’homme. Elles veulent ĂȘtre heureuses elles-mĂȘmes et 1 * , ĂŒ Ă©prouver personnellement, une complĂšte satisfaction. L’élĂ©vation de leur* esprit date de loin du temps de la sociĂ©tĂ© paĂŻenne, alors que les femmes avaient la libertĂ© de choisir le com- 1 1 ' pagnon de vie qui leur plaisait, elles ne visaient qu’à faire des mariages d’intelli- gence ». Elles recherchaient un mari sympa- thique. Les femmes des autres races se laissaient â–ș sĂ©duire par la beautĂ© physique, la richesse ! Elles prĂ©fĂ©raient Ă  tout, la beautĂ© morale, la supĂ©rioritĂ© intellectuelle. Elles Ă©pousaient le plus gĂ©nĂ©reux et le plus poĂšte ! Avant d’épouser, elles faisaient Subir des Ă©preuves. Celle du rĂ©chaud et des parfums, Ă©tait infaillible pour distinguer, entre un homme de rien et un homme bien nĂ©. F ' r 1 1 1 * ' J ' _ , ” - La femme arabe d’aujourd’hui, si annihilĂ©e qu’elle soit, participe de ses aĂŻeules, elle a - 1 ** -v* f { \ tES FEMMES A1UMÎS 93 , . * - . . _ " ' _ , -I toutes ses aspirations dirigĂ©es vers le mieux, tĂ©moin ce proverbe qui excite la vigilance des géÎliers musulmans Quand la femme a vu l’hĂŽte ellone veut plus do son mari. » C’est que l’hĂŽte, presque toujours europĂ©en, reprĂ©sente pour elle une supĂ©rioritĂ© d’éducation et de dĂ©veloppement intellectuel. Quel sentiment autre que le mĂ©pris, la i j . 1 H L musulmane peut-elle avoir pour lo maĂźtre jaloux, paresseux, mĂ©fiant, qui en sortant emporte la clef de la maison ? Aussi, dĂšs qu’elle peut se soustraire Ă  la claustration, 1 ' - , r " ! i - „ elle jette le K or an par dessus la Kasbah et prĂ©fĂšre se donner Ă  vingt français, plutĂŽt que de se laisser acheter par un seul mari maho- mĂ©tan. . 7 \ . .. . ; ; - " ; . - - . ; ' ' . 1 . \ . -, . v ' ‱ ’ ‱ ‱ ; L amour sous la tente ‱ - ' 1 "V ; ... . , , " i J " " . T ' ' _ .... - L Autrefois, la mauresque ne dĂ©testait pas ainsi, l’homme de sa race. Il y a douze cents ans, en Arabie, les Ă©poux ne s’interpellaient T J 04 LES FEMMES A RADES que par cos doux mots Toi qui es h moi ! » Maintenant que les jeunes filles — des enfants plutĂŽt — sont vendues par leur pĂšre Ă  un mari qui pourrait ĂȘtre leur grand-pĂšre, l’amour dans le mariage n’existe pas et la matraque est impuissante Ă  assurer la fidĂ©litĂ© do la femme. La nature violentĂ©e, reprend un jour ses droits, le petit organe que la jeune Ă©pouse a dans la poitrine s’agite. Parfois, c’est ”, pour un homme qu’elle n’a jamais vu mais qui a aperçu, lui, Ă  la dĂ©robĂ©e, quand elle soulevait son haĂŻck, ses yeux qui assassinent comme la poudre. Le cƓur est le plus court chemin pour arriver au cƓur » disent les arabes ; aussi, quand ils veulent ĂȘtre aimĂ©s ils commencent par aimer. Les musulmanes les encouragent par leur coquetterie et leur indiffĂ©rence ; mais elles n’aiment pas plus leurs amants que leurs maris et ne sont que des dilettantes de l’in fi- dĂ©litĂ©. - F.' LES FEMMES AHADES 95 En trahissant pour un bijou ou mĂȘme pour rien ceux qui les aiment, les mauresques jouent leur existence. ^ ^ ^ , % .s fenĂȘtre, son mari achĂšte un do ces excellents pistolets fabriquĂ© dans la ville mĂȘme et lui casse la tĂȘte. Pour un coin de voile soulevĂ©, pour un regard Ă©changĂ©, elle risque sa vio. On mesure la somme de t'Ă©lioitĂ© que cette infidĂ©litĂ© platonique reprĂ©sente pour celui qui en est honorĂ©. Aussi, malgrĂ© tous les pĂ©rils, l’ardeur des amoureux ne se dĂ©ment pas plus * ‱ ' 1 t ! A ' -A r À a ' A A 1 ^ ' j. - IÆS FEMMES ARABES * suivent les combattants assises dans de riches palanquins, sorte do boudoir portatifs hissĂ©s surdos chameaux. Elles excitent les guerriers par leurs chants, leurs dĂ©clamations, leurs cris joyeux ou irritĂ©s. AprĂšs la victoire, on reconnaĂźt lo concours do ces houris en leur attribuant uno part dans lo partage du butin. P Dans l’Arabie paycnno, des femmes sont allĂ©es jusqu’à l’impudeur pour sauver leur tribu On raconte qu’à la bataille de la Coupe des Toupets » les filles du poĂšte Find quittĂšrent leurs vĂȘtements et s’avancĂšrent toutes nues, au milieu des combattants, elles les excitaient en criant Guerriers, fondez sur l’ennemi, terrassez-le et nous vous em- brasserons Ă  pleins bras !» Le CoĂ»t de l’adultĂšre \ * * » + Quand les Ă©pouses des polygames sont in- fidĂšles elles sont durement chĂątiĂ©es. Le Koran n’est pas indulgent pour l’adultĂšre. En son * IÆS FEMMES A1UDES 97 t chapitre 24, il prescrit d'infliger Ă  chacun des coupables cent coups de fouet en prĂ©sence de ; i nombreux croyants. Le verset 19 du chapitre 4 est encore, plus sĂ©vĂŽre, lisez et frĂ©missez . - f i , . * Ă© 5 * 4 . F ^ 98 M58 FEMMES ARAliES En AlgĂ©rie parfois la femme adultĂšre est scalpĂ©e. Un arabe du douar Ouana, Afsa EssaĂŻd, vient d’appliquer Ă  sa femme Meyriem bent Amar qui lo trompait, le manche d’un coupe- ret rougi au feu sur les parties sexuelles. J’ai vu dans le sud Oranais, des maris qui avaiont Ă©tĂ© aboiulonnĂ©s par leurs femmes, conduire les infidĂšles devant les tribunaux, pour leur demander cinq francs de dommages intĂ©rĂȘts par nuits qu’elles avaient passĂ©es loin de lui. D’autres Ă©poux, veulent se faire payer une compensation, pour toutes paroles ou gestes contre la femme, propriĂ©tĂ© qu’ils ont ache- tĂ©e. Le musulman, on le voit, a mille petits moyens de se faire des rentes avec ses fem- mes, il n’est donc pas Ă©tonnant qu’il en Ă©pouse autant. % i LES FEMMES ARARKS Les Milianaises fĂ©ministes au ij e siĂšcle Epouser est facile, assujettir l’est moins. Parmi les femmes indĂ©pendantes l’arabe est une insurgĂ©e. C’est qu’elle n’a pas toujours Ă©tĂ© traitĂ©e en bĂ©tail A l’époque de l’idolĂątrie, alors que Maho- met n’avait pas encore proclamĂ© que l’homme Ă©tait supĂ©rieur Ă  sa compagne, la femme de race arabe jouissait des mĂŽmes droit que son Ă©poux et plus encore que lui, dĂš considĂ©ra- tion . * Hommes et femmes douĂ©s de la mĂŽme pro- digieuse mĂ©moire, acquĂ©raient le mĂŽme savoir, ils avaient la mĂȘme connaissance de la tra- dition orale et des poĂ©sies, car en ce temps- lĂ , l’écriture et les livres Ă©taient inconnus. On Ă©nonçait verbalement et en vers toutes ses impressions. , Les femmes ne se contentaient pas d’ĂȘtre belles parleuses* elles avaient un merveilleux 100 [,1ÎS 1 _' j - ^ ' -, . ' r . , - . _ É - . ' ^ , v - - .v J,_ . 11 ' ' \ , . ' * -S - " " . _ -. l t , , 1 ' , * ' . " f ' - _ r , ' FEMMES ABAHE8 107 ; 1 _ ' . ' . " 1 , - ' — Pourquoi, demandai-, jo un jour Ă  un grand yaouled dont je me servais, pourquoi les petites filles ne sont-elles pas envoyĂ©es 1 ' * * s T , dans les marchĂ©s comme les petits gar- çons ? / . —* Parce que, me rĂ©pondit-il, on les vole- rait au lieu dĂȘ les acheter. » ' - l , - !- ' Si los petitos filles ne vivent pas extĂ©rieu- rement comme les petits garçons, elles ne leur sont cependant pas infĂ©rieures en intollk gence une Yamina do quatre ans; possĂšde dĂ©jĂ  toutes les sĂ©ductions d’une jeune fille . Quand un homme la taquine au lieu de pleurer ' ' ' ' , f - comme ferait une petite europĂ©enne, elle riposte avoc l’audace d’uno femme. Le clmouch d’un tribunal do la province i - _ d’Alger vint un jour, trĂšs Ă©mu, me faire cette confidence Croirais-tu, me dit-il, que . le greffier mo soutient que c’est ma femmo et moi qui faisons nos enfants !... Co n’est ni , , 1 ' * \ ‱ 1 moi ni ma femme... C’est le bon Dieu ! Est-ce qĂŒe l’on a jamais trouvĂ© quelqu’un pouvant faire une bouche, un nez, des yeux ? ^ r.*J - 4 - y. 108 LES FEMMES ARABES 1 ' , I ' ' 1 1 ’ _ t 1 ' , r Essaie donc, toi, ai-je rĂ©pondu au greffier, essaie donc de faire une figure humaine. » — Que t’a-t-il rĂ©pliquĂ© ? ' ' _ ' / . . - J i m — I i Le spectacle grotesque que l'on eu donne en France n’en est qu’une horrible imitation. I LES FEMMES ARABES 1 15 * r 1 ' 1 \ + , ' ' -? Cet argent a Ă©tĂ© empruntĂ© pour quelques heures, Ă  un juif par de pauvres arabes qui ont voulu se procurer le plaisir de jouer aux riches devant les belles Oulad-NaĂŻl. - . i . ' . . . - r _ i ' Quand, en se vendant a tout le monde, ces aimables enfants auront recueilli assez d’ar- gent, elles retourneront dans leur tribu et les Ă©poĂŒscurs se les disputeront. C’est qu’avec l’or, elles apportent dans les plis do leur me- Ihafa de brocart ou de soie, un peu do civili- sation. Ce n’est pas seulement un besoin inhĂ©rent Ă  leur pauvretĂ©, qui a engendrĂ© la coutume gĂ©nĂ©- rale chez les Oulad-NaĂŻl, d’offrir Ă  prix d’or leurs filles i\ tout venant, c’est une croyance qu’en agissant ainsi ils honorent Allah. Ils sont persuadĂ©s, que les femmes font Ɠuvre mĂ©ritoire en se prostituant et ils les encoura- gent dans cette voie ; car selon eux, renoncer Ă  cette habitude attirerait sur la tribu les plus grands maux. La dĂźme de chair fraĂźche payĂ©e Ă  oo mino- taure, le vice, leur paraĂźt une garantio do sĂ©cu- 1 i _ r , ' ... -v, ' . 116 LES FEMMES ARABES ritĂ©. Aussi, c’est vainement qu’Abdel-Kader voulut faire perdre aux filles des Oulad-NaĂŻl l’usage d’aller dans toute l’AlgĂ©rie se prosti- tuer; une disette survint, on l’attribua Ă  la colĂšre d’Allah et l’ancienne coutume fut rĂ©ta- blie. 1 i Les Oulad-NaĂŻl nobles, c’est-Ă -dire degrande tente, agissent royalement avec leurs amants d’une heure; quand ils ont admirĂ© un objet rare ou un des tapis qui forment l’autel sur lequel on sacrifie Ă  l’atnour, elles le leur font porter par leurs suivantes. GhadamĂ©s, plus collet-montĂ© qu’ Alger et les autres villes du littoral, proscrit la pros- titution; elle chasse de ses murs les prosti- tuĂ©es. Le royaume dollaoussa est pour elles en- core plus cruel. Dans ce royaume, les femmes reconnues pour se livrer Ă  la prostitution f sont le jour du marchĂ© pendues sur la place publique. En compensation de cette sĂ©vĂ©ritĂ©, Biskra, qu’un poĂšte compare Ă  une Ă©meraude dans un LES FEMMES ARABES 117 joyau d’or, appelle et adule les courtisanes. Elles occupent dans l’oasis aux cent cinquante mille palmiers, tout un quartier. Et, elles contribuent au moins autant que les courses do MĂ©haras, Ă  attirer lĂšs bivornours. . -, ! Dans les steppes du Sahara dos marabouts berbĂšres, appelĂ©s Tagama Saints qui laissent croĂźtre leurs cheveux et les disposent on lon- gues tresses pour ĂȘtre remarquĂ©s de loin* ont une industrie traditionnelle, c’est de faire tra* Ăź tic de leurs femmes avec les Ă©trangers . Cos mƓurs se retrouvent, chez les tribus d’origine berbĂšre en Tripolitaine. HĂ©rodote raconte, que les tilles de la Lydie se livraient Ă  la prostitution. Elles exerçaient ce mĂ©tier, jusqu’à ce qu’elles trouvassent Ă  se marier. C’est ainsi qu’elles so mettaient en i ℱ Ă©tat de choisir un Ă©poux. Arts et Industries des Femmes Arabes Ă©H En savourant l’holocauste dos exquises Oulad-NaĂŻl, le polygamo demande Ă  grands 118 LES FEMMES ARABES cris que les musulmanes se rĂ©gĂ©nĂšrent dans le travail. J Le labeur quotidien de ses Ă©pouses çst pour lui une bonne source de revenus. VoilĂ  pour- quoi il fait sur le marchĂ© la, rafle des travail- leuses habiles. N’est-ce pas bien placer son argent, que de payer 300 francs une Ă©pouse- ouvriĂšre qui lui en rapporte annuellement mille ? Certainement, la beautĂ© prime en Afrique comme partout, mais le savoir-faire fĂ©minin y est encore plus apprĂ©ciĂ© qu’en pays civilisĂ©. Car s’il n’est point assez riche pour avoir des esclaves, l’arabe paresseux et contemplatif s’en remet Ă  ses femmes du soin de tisser ses i vĂȘtements, de tisser sa maison mobile, latente i et de prĂ©parer ses aliments, ce qui ne consiste pas seulement Ă  confectionner du couscous et des gĂąteaux de miel, mais Ă  moudre pĂ©nible- ment dans lin moulin primitif, formĂ© de deux pierres serrĂ© par un Ă©crou, l’orge et leblĂ©, Ă faire le beurre, les fagots, les peaux de boucs, Ă  aller chercher de l’eau, Ă  soigner les chevaux ' LES FEMMES ARABES 1 1 i et les chameaux ; enfin, Ă  enlever et Ă  poser la tente dans les migrations. Ces moukĂšres dĂ©licates, souvent extĂ©nuĂ©es, \ qui doivent meme tenir l’étrier Ă  leur Ă©poux fainĂ©ant, marchent Ă  pied, la croupe chargĂ©e , * d’un enfant, les bras remplis de provisions oĂč d’ustensiles de mĂ©nage, pendant que celui-ci se prĂ©lasse sur un cheval. De la capacitĂ© do ses femmes dĂ©pend pour le musulman le mal-ĂȘtre ou lebien-ĂŽtrĂš relatif. Aussi, s’il repousse pour elles l’école Ă©manci- patrice qui les soustrairait Ă  sa tyrannie, il est tout acquis Ă  leur dĂ©veloppement manuel. Ce barbare qui fait profession de contempler le soleil, aime bien qu’on initie ses femmes Ă  des travaux dont le produit favorise son oisi- vetĂ© . Justement les mĂ©tiers que les femmes arabes peuvent exercer exigent, pour ĂȘtre ? lucratifs, un certain dĂ©veloppement intellec- tuel. L’intĂ©rĂȘt de l’homme finira donc par modĂ©rer son effroi de l’école fĂ©minine. h C’est bien joli de fabriquer de la poterie, 120 FEMMES AILVHES avoc la lino terre si variĂ©o de couleurs qui abonde en AlgĂ©rie, seulement, si la musul- mane pouvait ajouter Ă , la routine qui dirige sa main, quelques notions capables d’élargir son horizon intellectuel, la glaise qu’elle pĂ©trit triplerait de valeur. Actuellement, dans plusieurs rĂ©gioi. les femmes arabes fabriquent dos tasses, des amphores, des rĂ©chauds, des plats Ă  faire, cuire le pain, le couscous ou la viande, des vases de toutes formes. Elles vernissent leur poterie d’un composĂ© d’huile et de rĂ©sine. Les femmes kabyles ne traĂźnent pas seule- ment la charrue Ă  la place des bƓufs ; elles confectionnent des cruches qui ont cinq pieds de haut ; l’une d’elles entre dans l’intĂ©rieur du vase, pĂ©trit la terre et lui donne la forme voulue, tandis que les autres s’occupent do l’extĂ©rieur. On retire la femme quand le vase est achevĂ© et on le fait cuire au soleil. Les habitantes de Tougourt fabriquent de lapoterie faite au tour. Quand elles recevront, en mĂŽme temps fp - * I,ES FEMMES AnABES 181 - - - " , ' . 1 - ^ " ' " . - i r * ‱ ' ~ 122 LES FEMMES ARABES Dans lo felidg qui fait les tentes, il entre autant de poils que de laine . La plus grande largeur des Ă©toffes tissĂ©es par les musulmanes est de deux mĂštres, leur longueur moyenne est de six mĂštres. Les femmes du Soiif ont sans cesse en mou* T. vemont cinq mille mĂ©tiers ; elles fabriquent des haĂŻcks, des tapis, haouli par an qui, en moyenne, se vendent vingt-cinq francs piĂšce. On comprend que, dans ces conditions, l’homme ait imaginĂ© d’avoir des troupeaux dĂš femmes, qui lui produisent de beaux bĂ©nĂ©fices pendant qu’il fume des cigarettes et se dĂ©lecte de moka. Les femmes de Figuig sont aussi des ouvriĂšres habiles qui tissent le coton, la laine, et brodent les haĂŻcks. Les femmes Chambaa tissent et brodent Ă©galement les Ă©toffes. i Mais, les plus beaux haĂŻcks blancs Ă  trame de laine fine et Ă  chaĂźne de soie, sont tissĂ©s par les marooaines. Les femmes arabes n’ont pas d’ateliers pour LES FEMMES AHABES 123 ' " "'! travailler ; trĂšs ingĂ©nieuses, comme toutes les filles de la naturç, olles enfoncent dans, la terre quatre grands piquets, sur lesquels elles attachent des traverses en bois destinĂ©es a supporter un plafond de branches de lauriers- roses, de lentisques ou de chĂȘnes nains, les mĂȘmes branches abritent le fond et les cĂŽtĂ©s de ce gourbi fleuri sous lequel est installĂ© le mĂ©tier Ă  laine. Elles ne se servent pour travailler que de leurs mains et d’un petit instrument en fer, qu’elles promĂšnent vivement sur la trame pour rĂ©gulariser le tissage. Avec les laines mĂ©rinos, les laines fines, les musulmanes fabriquent des haĂŻcks et des bur- nous, elles joignent des laines communes aux poils de chameaux, aux filaments de palmiers, , et elles on tissent des toiles Ă  tentes imper- mĂ©ables, d’un demi-centimĂštre d’épaisseur. Le grand plaisir des femmes arabes est de fabriquer dos tapis sur losquels jouent d’écla- tantes couleurs. Les RaĂŻra et les Yamina, qui ont un tapis sur le mĂ©tier, triomphent dans 124 FEMMES AIMIIKS la tribu ot sous la tonte ; on vient do loin pour admirer l’Ɠuvro et l’estimer. Il paraĂźt que les charmantes tisseuses musul- manes sont les ancĂȘtres des tisseurs d’Aubus- son . L’industrie et la fabrication des tapis aurait, dit-on, ĂŽtĂ© importĂ©e en Europe par les Arabes qui s’emparĂšrent de l’Espagne et envahiront la France. La crĂ©ation de la fabrique d’ Aubusson serait due Ă  une des tribus arabes battues par Charles-Martel en 739, aux environs de Poi- tiers . Il y a des femmes qui savent seulement tisser, d’autres qui savent faire les dessins; alors, les premiĂšres s'assurent les talents des secondes moyennant un franc par jour pen- dant les trois semaines que le tapis demeure sur le mĂ©tier, La fabrication des tapis Ăšt burnous souffre prĂ©sentement de la concurrence de la mĂ©- * tropole - . Lyon et NĂźmes produisent ces articles. Les tapis arabes de haute laine de la rĂ©gion LES FEMMES AlUliES 1 25 des plateaux sont, malgrĂ© cola, si recherchĂ©s, qu’une Ă©cole professionnelle indigĂšne pour leur fabrication a Ă©tĂ© créée Ă  Alger par M ,ne Delfau. Cette Ă©cole, qui reçoit de T auto- ritĂ© encouragements et subventions, forme des monitrices qui vont ensuite enseigner aux femmes de leurs tribus Ă  fabriquer des tapis au goĂ»t des EuropĂ©ens en leur conservant leur cachet original. Pour que les tapis mauresques soient demandĂ©s sur les marchĂ©s europĂ©ens comme les tapis indiens et persans , il suffira de diriger le sens artistique des femmes qui les fabriquent, de leur apprendre Ă  mettre en relief leur originalitĂ©, de leur donner, par un dĂ©veloppement intellectuel, la clef pour mieux saisir et reproduire les emblĂšmes et les sym- boles constituant l’art arabe. Dans le Fezzan, les femmes de GatroĂ»n font de jolies corbeilles qui sont exportĂ©es dans toutes, les oasis environnantes* ^ * Les GhadamĂ©siennes brodent le cuir avec un talent inimitable. ISO MIS F 12 MM EH AIUI1ES Los femmes d’AgadĂŽs tissent les nattes et fabriquent des objets on cuir curieux. Les fromages confectionnĂ©s par les femmes de l’Air sont renommĂ©s par tout le Sahara. Los habitantes de Ouargla, des nĂ©gresses pour la plupart, fabriquent les mĂ©dol, grands chapoaux de paille, garnis de petits carrĂ©s de soie de toutes couleurs, que les arabes placent par-dessus turbans et chĂ©chia. Encore une spĂ©cialitĂ© algĂ©rienne, la bro- derie, sur soie ou sur batiste dite orientale. a Quand, Ă  Alger, M " 10 Luce, crĂ©atrice d’une des premiĂšres Ă©coles arabes-françaises de filles, fut, sur l’injonction du Conseil gĂ©nĂ©- ral, forcĂ©e de transformer son institution en ouvroir, elle apprit aux jeunes mauresques Ă  faire une broderie originale tantĂŽt pleine, tantĂŽt ajourĂ©e comme une dentelle et dont la rĂ©gularitĂ© paraĂźt ne pouvoir s’obtenir que mĂ©caniquement. Les hiverneurs Ă©trangers paient bien cette broderie qu’ils emportent comme un souvenir de l’industrie africaine. Les expositions LES FEMMES ÀIIABES 127 anglaises et amĂ©ricaines aiment Ă . la faire admirer Ă  leurs visiteurs. Des expositions françaises lui donnent la mĂ©daille d'or. Mais combien de Français et d’AlgĂ©riens ignorent l’existence de cette broderie artistique, dont tous les sujets sont arabes ? De 1862 Ă . 1878 l’école professionnelle Luce fut soutenue par l’assistance musulmane, qui lui donnait une subvention de dix-huit cents i francs par an et une maison mauresque vaste et curieuse pour logement. En 1878, maison et subvention furent sup- primĂ©s ; M rao Luce Ben-Aben, petite-fille de M me Luce et sa continuatrice, dut enfermer dans son appartement — oĂč il lui fut impos- sible de recevoir beaucoup d’élĂšves — son enseignement si profitable Ă  l’art et Ă  la patrie française. 1 -p M me Luce a le grand mĂ©rite d’aĂ©rer l’esprit de ses Ă©lĂšves, en mĂȘme temps qu’elle dirige leurs mains. Si elle leur fait pĂ©nĂ©trer les dĂ©li- catesses que la broderie artistique comporte, si elle leur apprend Ă  suivre, 4 tracer un 128 LES FEMMES ARABES dessin, un chiffre, un signe cabalistique, elle leur ensoigne, aussi secrĂštement, Ă  parler et Ă  Ă©crire en français. J’ai eu entre les mains des lettres de ces jeunes mauresques, qu’une ĂŽcoliĂšro parisionne ne rougirait pas de signer. I AussitĂŽt instruites et initiĂ©es . Ă  nos mƓurs, J ’ ^ I les mauresques deviennent rĂ©fractaires Ă  la ' polygamie. Elles aiment mieux se prostituer que d’épouser un polygame. Cette rĂ©pulsion instinctive prouve simple- ; ment que la polygamie ne fait pas le bonheur du sexe fĂ©minin. \ ' ' BĂȘte de rapport, condamnĂ©e au labeur pro- ductif incessant d’une mercenaire ; ou bĂȘte de luxe, vouĂ©e Ă  la perpĂ©tuelle immobilitĂ© d’une momie Ă©tendue sur des coussins ; la femme arabe, quelle que soit sa condition, est dans la maison comme sous la tente, assez indiffĂ©- rente aux dĂ©tails de la vie intĂ©rieure. Elle; n’est ni Ăźle se sent chez elle, chez- le mari. * QuelqĂčes mauresques ont cependant, par- fois, comme les EuropĂ©ennes, des petits talents culinaires. Elles font des pĂątisseries feuille- LES FEMMES ARABES m tĂ©os, dos gĂąteaux au miel, vraies fouilles de papier dorĂ©es, sucrĂ©es, transparentes, dont les autoritĂ©s se dĂ©lectent. En manipulant avec mĂŽthodo la farine d’orge, elles obtiennent des granules qui, cuites Ă  la vapeur d’un consommĂ© de volaille ou dĂ© mouton et arrosĂ© largement d’un jus substantiel trĂšs Ă©picĂ©, constituent le cĂ©lĂšbre couscous. Le plus souvent, ce couscous, c’est l’homme qui l’apprĂȘte, les Ă©pouses qui n’ont point de serviteurs pour le prĂ©parer ne sachant cuisi- ner, ou ne devant point ĂȘtre arrachĂ©es Ă  leur travail qui serait rĂ©munĂ©rateur si, au lieu d’ĂȘtre accompli sans initiation, il Ă©tait fait avec la mĂ©thode que leur inculquerait une instruc- tion rudimentaire. ' * „ La femme arabe, dont l’industrie est le I ' tissage, la poterie usuelle, la vannerie, la bro- derie du cuir, du velours, de la soie et la bro- * derie d’art, rĂ©clame pour pouvoir gagner sa vie en travaillant, un certain dĂ©veloppement intellectuel. Ce dĂ©veloppement l’empĂȘcherait- 130 UiS FEMMES AKABES il do so ployer aux usages de sa race, aux caprices dos polygames, qu’il faudrait encore lo lui donner, car, on AlgĂ©rie comme en i ' _ + , t lj - - lj ' ' - 1 . 1 _ ^ ’ ' p l 1 J 1 . _ ' F 1 ' ' f ^ J " - " " * ' -, . - ' . ' P ' ' \ - - ' „ ' - . ; - -J n ' ' * - ' - / , H, 1 É J ' 1 - - LES FEMMES ARABES 1 34 on rapport avec les familles pour trouver le sujet que je cherchais. Je fis des dĂ©marches auprĂšs de nombre do familles qui Ă©taient tou- tes dĂ©cidĂ©es Ă  vendre leurs fillettes Ă  un mu- sulman, mais qui ne voulurent pas, malgrĂ© des offres d’indemnitĂ© Ă©quivalentes Ă  une dot, me les confier pour les faire instruire. Si ces dĂ©marches furent infructueuses, I quant au rĂ©sultat poursuivi, elles furent pour ma curiositĂ© et mes recherches sur les habitu- 1- des et les mƓurs des arabes, pleines de pro- fits et d’enseignements. Dans toutes les races humaines, la classe aisĂ©e a plus de prĂ©jugĂ©s que celle qui ne l’est pas. Je songeais que ma proposition n’avait de chance d’étro acceptĂ©e, que par les pau- vres ; et j’allais frapper aĂŒ burerau d’assis- tance musulmane. Le trĂ©sorier qui avait vu ? JL une jeune fille arabe s’instruire avec succĂšs, ! prendre son diplĂŽme d’institutrice, parut tout disposĂ© Ă  m’aider Ă  trouver la future docteur. — Il voyait surtout le cĂŽtĂ© humanitaire de la question ; car quant h l’assimilation, il en dĂ©- 1 s- - * - espĂ©rait, disait-il, et comparait le fanatisirio musulman Ă  celui de Saint-Louis, qui parlait d’enfoncer Ă  ceux qui ne croyaient pas, son Ă©pĂ©e jusqu’à la garde dans le corps. L’instruction j ustoment, tue je fanatisme h , et les Français qui veulent rĂ©ellement con- Ă  1 quĂ©rir les arabes fanatiques, feraient bien d’imiter le vice-roi d’Egypte Mahomed- Ali, qui faisait ramasser les enfants dans les rues ‱et sur les places publiques, pour les conduire Ă  l’école. C’est ainsi qu’il a pu rĂ©gĂ©nĂ©rer son pays. Cependant, le temps passait et aucune petite pauvresse n’avait encore fixĂ© notro choix. Il importait de trouver une enfant sachant au moins lire et un peu parler en français. y ' J’adressais partout et Ă  tous ma rĂ©clama- tion ; je passe les recherches vaines, les espoir s déçus, les indications erronĂ©es, le fameux sujet fut trouvĂ© et perdu maintes fois avant d’étre dĂ©couvert. Enfin, j’allais choz le recteur de l’aoadĂ©mie d’Alger. M. Jeanmaire se dĂ©clara sympathique Ă  136 LÉS FEMMES A1UBES l’idĂ©e d’instruire une musulmane. Il conseilla de choisir une Kabyle et offrit obligeamment de trouver une enfant intelligente. On devrait l’envoyer faire ses Ă©tudes Ă  Paris ; car, si elle restait Ă  Alger, les arabes n’auraient pas pour elle autant de considĂ©ration que si elle reve- nait de France. On lui faciliterait son instruction. Elle obtiendrait des dispenses, serait reçue officier de santĂ©... Son exemple qui dĂ©ciderait d’autres arabes ii faire faire des Ă©tudes mĂ©dicales Ă  leurs filles, pousserait l’Etat qui fabrique des mĂ©decins arabes, auxquels il donne le traitement de mĂ©de ‱ cins de colonisation Ă  agir de mĂŽme envers les femmes. D’autant que cela lui coĂ»terait moins ; les filles Ă©tant tout de suite assimilĂ©es tandis qu’il faut quatre ans pour assimiler les gar- çons I ft Mon dĂ©part prĂ©cipitĂ© d’AlgĂ©rie fit forcĂ©ment ajourner le projet de faire une musulmane mĂ©decin. * .. " , '; ' ' - ' ' . ” _ " .. 1 ,J ' " " . J ' , " s - - L _ ' H r _ , . ' ' " L ‱ 1 - - " , - j ' - - " FEMMES ARABES 137 ' ' ' ' ' 1 - 1 T ' i - - ' . '* J - . Avant longtemps l’idĂ©e sera reprise ; j’ai ' . - . ' 1 j „ . dĂšs maintenant la certitude, que les Ă©tudes sĂ©rieuses ne rĂ©pugneront pas aux filles de notre Afrique du Nord. Il est aus'si urgent au point de vue patrio- 1 , - 1 , tique qu’au point de vue humanitaire, qu’il y ait des musulmanes mĂ©decins ; car, la pieuvre anglaise essaie d’enserrer de ses tentacules notre belle colonie ; aprĂšs avoir fourni armes et poudre aux belligĂ©rants et aux bandits, afin de nous faire » dans le dĂ©sordre et le trouble l’AlgĂ©rie, elle cherche Ă  conquĂ©rir moralement le pays. Elle fait envahir les tribus arabes, par des lĂ©gions de prĂ©tendues doctoresses qui sous prĂ©texte de traiter les musulmanes et de leur donner des mĂ©dicaments, pĂ©nĂštrent sous les tentes pour dĂ©prĂ©cier, calomnier la France et faire l’apologie de l’Angleterre. Quand on chasse ces diaconesses, elles rentrent comme hiverneuses. t 138 LES FEMMES ANALES Alger sans Ă©coles Arabes de filles Les deux mille fillettes arabes ou kabyles dissĂ©minĂ©es dans les Ă©coles françaises du ter- ritoire de l’AlgĂ©rie, infligent un Ă©clatant dĂ©menti Ă  ceux qui affirment que les indigĂš- nes sont inaptes Ă  profiter de l’instruction qui leur est donnĂ©e. Ces jeunes musulmanes, non seulement font preuve de capacitĂ©s intel- lectuelles remarquables, mais Ă  la fin de l’an- nĂ©e, leurs parents ont le droit d’ître fiers de leurs succĂšs puisqu’elles remportent de beaux prix, ou subissent trĂšs bien les examens. Ces garanties d’intelligence ne dĂ©cident pas les rapporteurs du budget de l’AlgĂ©rie Ă  pro- poser d’instruire les filles arabes Pas pour elles disent-ils d’écoles qui en feraient des dĂ©classĂ©es. » L’instruction produit le mĂŽme effet en France qu’en AlgĂ©rie. En Ă©levant moralomen t celui qui l’a reçue, elle le dĂ©classe, elle lui créé dos besoins. Voudrait-on pour s’épargner / LES FEMMES ARABES 1 39 la difficultĂ© d’une heuro de transition, sup- primer l’instruction, enrayer le progrĂšs ? Per- sonne ne songe h cela. Tout le monde n’ est d’accord que pour mieux organiser la sociĂ©tĂ©, de maniĂšre Ă  ce que l’humanitĂ© instruite, y trouve la satisfaction de ses besoins. Il a Ă©tĂ© Ă©mis au Conseil gĂ©nĂ©ral d’Alger, un vƓu en faveur d’un institut professionnel de jeunes musulmanes ; mais les arabophobes, do concert avec les arabes qui siĂšgent dans . - 1 1 , 1 j cette assemblĂ©e, ont vu lĂ  un dĂ©tour pçis pour ouvrir une Ă©cole de filles et ils l’ont repoussĂ©. * Les fillettes en sortant de l’école, s’éorient i ' ' 1 Ă©pouvantĂ©s les algĂ©riens, no voudraient plus subir la sĂ©questration !... Or, c’est cette sĂ©questration do la femme qui maintient l’homme sous le joug et en fait une proio facile . La ville d’Alger , habitĂ©e par beaucoup d’indigĂšnes, est donc, par le caprico des enne- mis de la fusion des races arabe et française privĂ©o d’écoles de filles indigĂšnes. 1 140 LES FEMMES AltABES - ' , L. I . ' ' ' ' . _ _ ' L ” ' . , Les jeunes musulmanes qui ne peuvent 1 ” * 11 ' aller dans les Ă©coles françaises faute d’ĂȘtre familiarisĂ©es avec notre langue, sont dans J i . - - _ " 1 l’impossibilitĂ© absolue de s’instruire dans la capitale de l’AlgĂ©rie. Mais on rĂ©clame pour elles. Nous avons adressĂ© une requĂȘte aux pouvoirs publics, afin que les filles arabes ne soient pas plus condamnĂ©es Ă  l’ignorance en 1900, que durant la pĂ©riode de 1845 Ă  1861 * oĂč elles avaient des Ă©coles. Les Français qui osent soutenir que les fil- les arabes — en raison des statuts s— nous - - ..... . , * Ă©chappent relativement Ă  'l’instruction ; et que nous devons respecter les droits succes- soraux jnusulmans qui les font dĂ©pouiller de . j " ' i j leur patrimoine, devraient bien avouer, qu’ils ont intĂ©rĂȘt Ă  autoriser la tyrannie mahomĂ©tane puisque l’ignorance de la femmo leur assure l’exploitation de toute la race indigĂšne. Quand la musulmane, qui ne touche qu’un tiers de la succession paternelle, n’a pas de cohĂ©ritiers mĂąles, l’Etat français s’empare des deux autres tiers. LÈS FEMMES 141 Aucune loi ne sanctionne ce dĂ©pouillement dp la fille arabe, et l’usage Ă©tabli ressemble assez Ă  une convention tacite de les Français semblent dire aux musulmans Nous vous ou vous ne serez pas lĂą>, ce sera nous qui les dĂ©trousserons ! » Le gouvernement français no peut pas con- - - 1 " - r tinuor Ă  donner en AlgĂ©rie l'exemple de la pa- ierie, en laissant s’emparer et en s’emparant de la fortune des filles arabes . a - J h - J ' " ' ' - ' Les rapporteurs du budget de l’AlgĂ©rie qui demandent la rĂ©duction dĂ©s Ă©coles primaires de garçons, ne s’étonnent pas naturellement, que les villes comme Alger et Oran soient privĂ©es d’écoles arabes de filles ; ils sont au contraire, comme de simples gĂ©oliers musul- mans, plutĂŽt disposĂ©s Ă  dĂ©noncer le danger de l’école Ă©mancipatrice pour les filles, Car, faire lire les femmes parait aussi dĂ©placĂ© en AlgĂ©rie, qu’en France les faire voter. On vante les bienfaits do l’instruction et l’on refuse de la rĂ©pandre en pays Arabe. J* 142 Les femmes arabes On pourrait cependant le faire Ă  peu de frais, si au lieu de procĂ©der en crĂ©ant de toutes piĂšces et magnifiquement des Ă©coles spĂ©ciales, oĂč les musulmans parquĂ©s Ă  part restent musulmans, on facilitait l’accĂšs des ’ ri Ă©coles françaises existantes aux filles et gar- çons indigĂšnes, par l’adjonction aux direc- teurs et directrices de ces Ă©coles, d’un insti- ' J tuteur et d’une institutrice parlant arabe . Fusionner avec les jeux, l’émulation et les efforts des enfants, ne serait-ce pas tuer dans l’Ɠuf le ridicule prĂ©jugĂ© de race qui nous fait prendre notre supĂ©rioritĂ© d’éducation pour une supĂ©rioritĂ© native ? MĂȘme dans les Centres oĂč l’élĂ©ment euro- pĂ©en ne s’est pas fixĂ©, il ne faudrait que des Ă©coles françaises-arabes . Pourquoi vouloir renfermer Ă  part dans des Ă©coles exclusive- ment rĂ©servĂ©es Ă  leur race les indigĂšnes que l’on veut franciser? Est-ce en sĂ©parant les enfants que l’on arrivera Ă  unir les adultes ? Pas d’enseignement religieux Ă  l’école; donc, au lieu de respect des croyances musul- LES FEMMES ARABES 143 mĂąnes — ce qui serait un encouragement Ă  conserver ces croyances — neutralitĂ©, indif- fĂ©rence vis-Ă -vis des religions diverses dos Ă©lĂšves. V Contrairement Ă  ceux qui demandent la rĂ©duction du nombre des Ă©coles primaires arabes, moi qui ai vĂ©cu quatre ans parmi les indigĂšnes, curieusement en enquĂȘteuse, je crie Des Ă©coles ! encore des Ă©coles I / On se plaint de ce que l’arabe reste inen- tamĂ© par notre civilisation et l’on ne vou- drait pas l’initier, en l’instruisant, Ă  ce qu’on lui reproche de ne pas connaĂźtre 1 OĂč serait l'excuse de la conquĂȘte si l’arabe que l’on a assujetti pour le civiliser sic con- tinuait Ă  vivre Ă  l’état de nature ? i Si dans le dĂ©bat mĂ©morable qui eĂ»t lieu en 1861 au Conseil gĂ©nĂ©ral d’Alger, les AlgĂ©- rois n’avaient pas laissĂ© sans protester, les arabes qui exĂšcrent les Ă©coles Ă©mancipatrices des filles do leur race, reprĂ©senter ces Ă©coles comme des imitations de gynĂ©cĂ©es de Corin- the et d’AthĂšnes et profiter de leur nombre 144 ij&s femmes arabes 4 - 3 pour voter leur fermeture, l’assimilation serait proche, si elle n’était un fait accompli. Car les femmes gagnĂ©es promptement, comme elles le sont, Ă  notre civilisation, nous auraiĂšnt puisamment aidĂ©s Ă  nous' concilier les Ara- bes, Ă  nous mĂ©nager des intelligences dans le monde musulman. Les Arabes apprĂ©cient les femmes instruites Les indigĂšnes trĂšs subtiles savent bien que la cloche de l’école commune pour les français et les arabes, sonnerait le glas de leur rĂ©sis- tance Ă  la francisation. Aussi sont-ils hosti- les Ă  l’instruction obligatoire pour les gar- çons et rebollos Ă  tout dĂ©veloppement intel- lectuol fĂ©minin Si nos femmes Ă©taient instruites, disentles musulmans, elles seraient les alliĂ©es des roumis. » Qu’on ne les interroge donc plus aux Cou- I LES FEMMES AllAHES 145 r I seils GĂ©nĂ©raux ou Municipaux sur l'opportu- nitĂ© d’ouvrir dos Ă©coles do filles indigĂšnes puisque l’on est certain d’avance qu’ils rĂ©pon- dront nĂ©gativement. / Le sexe masculin est partout toujours dĂ©cidĂ© Ă  annihiler le sexe fĂ©minin, voilĂ  pourquoi il est nĂ©cessaire que chacun, homme et femme, ait le droit d’intervenir pour son propre compte, dans les assemblĂ©es administratives et lĂ©gislatives. Pour nous Français, notre intĂ©rĂȘt en AlgĂ©- rie doit primer tout . Or, nous Avons un intĂ©rĂȘt rĂ©el, un intĂ©rĂȘt politique, Ă  instruire les mu- sulmanes puisque par elles, nous pourrions avoir raison de prĂ©jugĂ©s et faire malgrĂ© eux, le bonheur des mahomĂ©tans. Les arabes seront trĂšs satisfaits , de trouver grĂące Ă  nous chez leurs Ă©pouses une culture intellectuelle Ă  preuve ces paroles do l’ex- chef rebelle Kada Ă  une française que la ronommĂ©e avait prĂ©cĂ©dĂ©e Ă  Laghouat. Moi je n’ai qu’une femme bĂȘte... Ton mari est bien heureux de t’avoir 1 OĂč donc 7 T ' 146 LES FEMMES ARABES t’a-t-il trouvĂ©e ? Si j’avais eu une femme qui comme toi comprenne tout, sache, tout, je serais devenu le grand Sultan de France ! » Parures, Costumes, Art de s’embellir des On feint d’avoir peur des polygames, dont elles sont le bĂ©tail, pour se dispenser d’ins- . 1 _ . i . truire les musulmanes, bien qu’il y ait plus d’un demi-siĂšcle que le gĂ©nĂ©ral Bugeaud a dit Les Arabes nous Ă©chappent parce qu’ils dissimulent leurs femmes Ă  nos regards. » . \ Loin de tenir compte de ces paroles, les gouvernements qui se sont succĂ©dĂ©s depuis la f L 4 " t * conquĂȘte de l’AlgĂ©rie ont laissĂ© les Arabes i _ - * sĂ©questrer, voiler leurs femmes ; et, il y a peu de temps, un ministre de la Justice, n’a-t-il pas formellement interdit aux notaires algĂ©- riens de prier les fiancĂ©es musulmanes de soulever leur voile pendant la rĂ©daction de leur contrat ? LES FEMMES AllAUES 147 Une plus rĂ©cente circulaire du garde des sceaux prescrit meme aux juges instructeurs et aux officiers de police judiciaire de ne pas faire enlever leur voile aux fommĂ©s indigĂšnes ' * , o quand elles sont dans leurs bureaux, Cet hommage rendu au Koran favorise les faux et les substitutions de personnes ; c’est ainsi qu’une jeune femme nommĂ©e KĂŽira, pĂ»t derniĂšrement passer pour une vieille appelĂ©e Kheltoum, chez un notaire d’OrlĂ©anville et permettre Ă  un gendre de s’approprier, moyennant cette substitution, une propriĂ©tĂ© de sa belle-mĂšre. Les filles de grandes tentes sont voilĂ©es Ă  six ans. Vers l’ñge de cinq ans, elles ont Ă©tĂ© tatouĂ©es comme d’ailleurs les filles de toutes les conditions. Les mouches, les fleurettes, les petites croix dont on orne leur visage font agrĂ©ablement ressortir la blancheur de leur peau. Chaque tribu a sa marque spĂ©ciale et assigne une place particuliĂšre Ă  cette mar- que, c’est comme un blason qui fait reconnaĂźtre au loin ceux qui en sont parĂ©s. I 148 USS FEMMES A Alger, quand un Arabe meurt sur la voie publique, il se trouve toujours dans la foule quelqu’un qui reconnaĂźt, Ă  son tatouage, Ă  quelle tribu il appartient. Les musulmanes ont Ă©tĂ© habituĂ©es Ă  croire r \ - que la femme dont on aperçoit le visage est presque outragĂ©e, aussi si elles laissent voir par l’entre-baĂźllement du pĂ©plum leur corps nu, elles eaohent soigneusement leur nez. Pas plus qu’elles ne doivent se montrer, les femmes arabes ne doivent franchir le seuil de leur demeure. i > \ — Comment ! On en voit circuler dans les rues d’Alger ! — Sans doute, mais ce ne sont pas lĂ  des musulmanes distinguĂ©es, ce ne sont que. des mercenaires ou des filles joyeuses. Mahomet, mari trĂšs, jaloux, prescrivit, i . — po'ur avoir plus de garantie de la vertu de ses dix-sept Ă©pouses — que toutes les musul- manes seraient voilĂ©es et qu’elles ne se lais- seraient pas voir par les Ă©trangers. Ce prĂ©cepte dont les femmes se relĂąchent I I,ES FEMMES AllAItliS 149 un peu Ă  la campagne, est rigoureusement suivi clans les villes ; aussi, abhorrent-elles los * villes, qu’elles considĂšrent Ă  juste titro comme dos tombeaux oĂč leur vio murĂ©e est en proie Ă  toutes les infirmitĂ©s physiques comme Ăą toutes les sujĂ©tions morales. , Les femmes d’Alger et des environs ont le visage cachĂ© par une sorte do loup fait d’un mouchoir qui laisse seulement voir les beaux yeux. Elles ne connaissent point l’embarras des jupes. Sous le haĂŻck, elles portent avec le pantalon bouffant trĂšs Ă©toffĂ©, trĂšs long et presque toujours blanc, une mignonne veste en soie claire qui leur sied Ă  ravir. Elles ont au-dessous du haĂŻck, crĂąnement posĂ© siir la tĂȘte, aux lourdes tresses noires, un petit bonnet tintinnabulant de piĂ©cettes d’oĂč s’échappent leurs cheveux, naturellement frisĂ©s. Les femmes de Laghouat portent toutes un costume qui, fut-il fait de haillons, a une coupe théùtrale. Ce costume, composĂ© d’une sorte de pĂ©plum antique, ouvert sur les cĂŽtĂ©s, » est rotenu sur les Ă©paules par de massives agrafes d’argent; un long voile relevĂ©, flot- tant, est nouĂ© sous le cou et descend, entraĂźne, pour former manteau. Sur la tĂȘte, elles ont un bandeau royal. V \ ' Les femmes de beaucoup de rĂ©gions sont vĂȘtues presque exactement comme les mado- nes do nos Ă©glises. Elles n’ont sur elles rien de cousu, ne sachant pas comme les Euro- pĂ©ennes manier l’aiguille. Elles portent la melhafa robe, faite sans couture, d’une piĂšce d’étoffe blanche — laine, indienne, mousseline i ou calicot — qu’elles enroulent autour du corps et qui est nouĂ©e sur les Ă©paules ou - - i ’ - * retenue par une- agrafe d’argent, ornĂ©e de pierreries. Cette robe, d’oĂč sortent les bras chargĂ©s de bracelets, laisse voir par cĂŽtĂ© la poitrine nue. -T- Cette poitrine est- d’ordinaire si mai- gre, qu’il n’y a pas d’indĂ©cence Ă  14 montrer.— La melhafa est serrĂ©e Ă  la taille par une s ceinture de brocart ou par un Ă©cheveau de laine multicolore. ' ' 1 i " ' ' .. A " 1 - * ' . - ‱ 1 ' i ' - ' - 1 . r ' Ăź - 1 ' » - T 1 " - . ' l'IÎMMIÎS AHA11US 151 Los mahomĂ©tanos riches portent comme ceinture une cuirasse en argent, large do vingt centimĂštres. Avec leurs chaĂźnes do tĂȘte ot I de cou, lçurs anneaux de bras ot de jambos, elles font entendre en marchant un bruit i mĂ©tallique, une sorte de cliquetis d’opĂ©es, do chocs d’éperons, qui feraient prendre ces houris pour des hommes d’armes. Les bijoux font partie intĂ©grante do l’habil- lement et sont portĂ©s tous les jours par les femmes arabes. Des colliers s’étalent sur leur gorge dĂ©formĂ©e dĂšs l’enfance, par leur mĂšre qui leur tire les seins pour les allonger jusqu’à la taille . Leur coiffure est moitiĂ© turban et moitiĂ© mitre. Un foulard de soie et or entoure la p tĂȘte sur laquelle Ă©tincelle un diadĂšme incrustĂ© de pierreries ; sur le foulard enroulĂ© se rejoi- gnent, soudĂ©es par un camĂ©e, les chaĂźnĂ©s d’or et d’argent qui soutiennent les lourdes et immenses boucles d’oreilles, — sans ces chaĂźnes, l’énorme parure faite de plaques de corail et d’anneaux enchĂąssĂ©s dans l’or ou 'É... 152 LUS FEMMES ARABES l’argent massif, aurait, au bout d’une heure, fendu les oreilles. O Sarah ! quand tu fis, par vengeance, pour la punir d’avoir sĂ©duit Abraham, percer les oreilles h ta rivale Agar, aurais-tu pu deviner que toutes les femmes voudraient subir la marque infamante que tu infligeas Ă  ton esclave, et y suspendre, en guise d’orne- ment, presque des roues de voiture? Il y a des boucles d’oreilles qui ont trente centi- mĂštres de diamĂštre ! , Ces bijoux grossiers sont confectionnĂ©s par des bijoutiers ambulants qui vont dans les douars, fondent les dour'os qu’on leur confie et les transforment, selon le dĂ©sir de leur propriĂ©taire, en colliers ou en bracelets. Le haĂŻck ou long voile blanc enveloppe les musulmanes dans presque toutes les rĂ©gions, Y elles le ramĂšnent pudiquement de la main sur le visage, quand par hasard elles sortent pour entrer dans des sortes de voiture cellulaires dont les stores sont baissĂ©s. Les Sahariennes, toutes jolies, ont des LES FEMMES AllAllES 158 7 ' -A vĂȘtements blancs, bleus ou rouges ollos portent la melhafa et mettent pour sortir un 1 manteau appelĂ© ghansa, Pour toute parure, elles ont un collier de piĂšces do monnaie, de grains de corail et de clous do girofle. Leurs boucles d’oreilles tombent jusque sur leurs Ă©paules. Les belles GhadamĂ©siennes, au type grec, s’enveloppent dans une piĂšce d’étoffe qui passe i sous le bras droit pour s’attacher sur l’épaule gauche, laissant le sein Ă  dĂ©couvert, cette robe est fixĂ©e au' corps par une ceinture rouge. Une Ă©charpe blanche flotte autour d’elles et leur donne quelque chose de vapo- reux et d’éthĂ©rĂ© . Leur diadĂšme en or ou cuivrĂ© soutient un gros pompon rouge qui leur pend au milieu t du front, ce pompon, symbole de libertĂ© est interdit aux esclaves. Elles sont chaussĂ©es de souliers en cuir rouge, richement brodĂ©s. Les femmes Chamba ont une gandoura * t " chemise sans manches, ouverte sur le cĂŽtĂ©, leurs cheveux noirs sortent de leurs turbans r . SĂżW» I.= 7 * * 154 FEMMES AIIADES et tombent frisĂ©s sur leurs Ă©paules ; elles ne sont point voilĂ©es. Los femmes du Touat non plus ne se voi- lent point le visage. Les Touareg de sang mĂȘlĂ© sont, comme leurs maris, vĂȘtues d’une peau de chĂšvre et * 1 d’un sale haĂŻck ; leurs choveux jamais peignĂ©s sont en dĂ©sordre. J Les femmes Touareg de race pure sont trĂšs belles ; elles ne se voilent le visage que devant un Ă©tranger, en tĂ©moignage de respect. Le remĂšde Ă  la pauvretĂ© c’est le Soudan », dit un proverbe arabe. Les femmes du Soudan avec l’étoffe effilochĂ©e et les rangs de coquil- lages enfilĂ©s qui cachent leur nuditĂ© ne dĂ©cĂš- lent pas la richesse. Les Koholanes, nĂ©gresses qui avoisinent le Soudan, ont pour tout vĂȘtĂ©ment la Fouta mouchoir nouĂ© sur les hanches ; d’autres sont enveloppĂ©es dans une piĂšce de lin bleu dont l’une des extrĂ©mitĂ©s fait coiffure et ne 1 laisse voir que les boudes d’oreilles. 1 - Les Foullanes sont aussi enveloppĂ©es dans ' - J . 1 LES FEMMES ARABES 155 une piĂšce d’étoffo, mais elles ne caohoftt pas leurs beaux cheveux qui tombent en lourdes tresses laineuses ornĂ©es de verroteries, coquil- lages et cuivres, sur leurs Ă©paules. De grandes boucles d’oreille Ă  cinq ou six rangs, en corail, en verroteries, en graines , originales, font ressortir la peau dorĂ©e de leur visage ; et de gros colliers en ondĂąa, en ambre, en clous de girofle, roulent sur leur poitrine, oĂč les rattache une bandelette en soie rouge vif qui passe entre les seins et va se fixer sur l’une des hanches. Cet attifement ne contri- i h bue pas peu Ă  rendre les Foulianes jolies, mĂȘme que les costumes, la pudeur varie selon les pays, ainsi en Egypte les femmes ont la poitrine dĂ©couverte et la figure voilĂ©e. LĂšs femmes kabyles ne s’astreignent pas aux usages arabes, elles ont sous leur petite coiffe noire la figure dĂ©couverte et sortent librement de chez elles comme les Euro- 11 * . ‱ ' 1 . . 1 pĂ©ennes ; leur melhafa est courte, elle laisse H S J L voir leurs jambes nues ornĂ©es au mollet et Ă  la cheville de braĂ©elets. H t - 156 IÆS FEMMES ARABES * Dans toute coiffure de musulmane, est niçhĂ© Ă  portĂ©e de sa main d’une façon appa- rente, le petit miroir qu’elle consulte en met- tant le khĂŽl qui donne de l’éclat & son regard qui accentue les arcs de ses sourcils, qui estompe ses cils. Les femmes du Tell et du Sahara ont comme celles du Sud les yeux agrandis par le khĂŽl. r MĂȘme les nĂ©gresses mettent du khĂŽl qui a, I entre autre propriĂ©tĂ©, celle d’arrĂȘter l’écoule- ment des larmes. Ceux qui en font usage, acquiĂšrent paraĂźt-il unĂš vue limpide et per- + çante. Le khĂŽl, on le sait, a pour base le sulfure d’antimoine ; Mahomet l’ordonne et les mĂ©- r decins arabes le prescrivent. La femme arabe fait aussi usage du hennĂ©, qui colore en rouge ses pommettes, ses lĂšvres, les ongles de ses pieds et de ses mains et les fait ressembler, disent les poĂštes, au fruit du jujubier. Partout, le cou et la poitrine des musul- LK8 FEMMES AHADE8 157 h mĂąnes sont ornĂ©s de colliers de ^verroterie, ‱t ' 'Y. W de corail, dĂ© sequins d’or, de clous de girofle ; leur figure est agrĂ©mĂ©ntĂ©e de petits dessins * bleus qui fpnt ressortir leur peau dorĂ©, crĂ©- . , , . pi , , , meuse, nacrĂ©e ou lumineuse. Leur bouche rouge recĂšle souvent des perles Ă©blouissantes. En mastiquant le souak qui parfume l’ha- leine, fait les lĂšvres pourpres pt rend les dents d’une blancheur si Ă©clatante, la femme arabe marche Ă  tous petits pas; on voit en mĂŽme temps que le mouvement de ses pieds, l’on- dulation de ses hanches. Elle cambre fiĂšre- _ h s ; . . ' - . ment la taille et il se dĂ©gagĂ© de toute sa per-, sonne une Ă©trange sĂ©duction dont elle a conscience. j t * . ^ _ " ' Hiver comme Ă©tĂ©, la musulmane a le mĂȘme costume blanc propre ou blanc sale, avec ou sans transparent de couleur. Ainsi lĂ©gĂšrement * - * , . ' ' . , ' _ _ L vĂȘtue, elle s’étend la huit sur le sol nu pour dormir, si elle n’est pas assez riche pour pou- voir coucher sur un tapis ou sur une natte. Pourquoi est-elle empĂȘchĂ©e de porter le burnous qui l’envelopperait si utilement, ' - J " 1 ' " . I ' ' ' ' " Ăź " ’’ - ' 1 ' . , " . , t . . , , i?_ . J \ 1 ' - ' ' , v " ' ^ , 158 FEMMES AIIABE8 comme la française est empĂȘchĂ©e de porter le pantalon qui triplerait son agilitĂ© ? Mahomet a interdit' do porter le burnous parco qu’avec co vĂȘtement, a-t-il dit Les fommos pourraient avoir une vie extĂ©rieure et tromper encore plus souvent leurs maris. » MĂŽme sans burnous elles ne s’en font pas faute. Les Arabes avouent avec mĂ©lancolie que leurs compagnes ne sont pas comme les EuropĂ©ennes, susceptibles d'attachement. Le cƓur des musulmanes est-il aussi indif- fĂ©rent? Ne se vengent-elles pas plutĂŽt par une froideur voulue et une coquetterie calcu- lĂ©e d’ĂȘtre comme du bĂ©tail, un objet de trafic ? Toujours est-il que leur poitrine peu cou- verte est trĂšs sensible au froid. Sur les pla- teaux algĂ©riens, on ne sait quel nombre de jolies mauresques le froid couche en terre chaque hiver. Si en pays civilisĂ© lĂ© prĂ©jugĂ© martyrise, on peut dire qu’en pays barbare le prĂ©jugĂ© tue. U5S FEMMES 1 59 * * La mort chez les Arabes Si les frimas glacent mortollement dans leur robe do tulle ou de calicot, los musul- manes, ce n’est pas parce que ceux de lour race ignorent l'art de conserver la vie LĂšs Arabes que notre administration Ă©vince dos bonnes terres, dĂ©pouille, dĂ©possĂšde et qui, Ă  bout de privations meurent de faim dans la campagne, ou qui vont hĂąves, dĂ©charnĂ©s, expirer dans les villes, possĂšdent plus qu’au- cun peuple du globe, la facultĂ© de reculer l’heure de la mort. D’abord ils sont sobres comme leur chameaux, ils pratiquent par reli- gion l’hygiĂšne 1 ensuite, ils ont des remĂšdes pour toutes les maladies. * 4 L’Arabe essentiellement observateur, passe pour malpropre auprĂšs des ignorants euro- pĂ©ens quand il prĂ©fĂšre boire l’eau trouble et i La science rĂ©pandue dans le Coran, au point de vue des prescriptions hygiĂ©niques, dĂ©passe, dit le D*’ Grenier, le fond des connaissances acquises par l'humanitĂ© au temps bu vivait Mahomet, ***- 1 J ^ r Vl t r . 160 femmes arabes saino, Ă  l’eau limpide et fraĂźche, qui donne ' I _ $ - , la colique et la fiĂšvre; Quel moyen de soulager ou de guĂ©rir avons* nous,, que les indigĂšnes algĂ©riens ne possĂš- dent pas ? C’est d’eux que nous tenons l’ap- plication du feu, Sur, la partie malade de notre individu. Bien, avant que Pasteur n’inocule la rage, bien avant la vaccination de Jenner, ils se \ H J Æ . 1 ^ 1 - ' H ’ sont inoculĂ©s la petite vĂ©role pour en attĂ©- nuer les effets. Ils se font, pour cela, une inci- sion entre le pouce et l’index oĂč ils introdui- sent le pus d’un bouton de varioleux. Mais ils ne veulent point que ce pus provienne d’une vache ou d’un juif, n’entendant, disent-ils, ni s’avachir » ni s’enjuiver » de lĂ , vient leur rĂ©sistance a la vaccination officielle. Le Musulman ne se couvre pas. seulement d’amulettes quand il est malade, il multiplie les bains maures. i 1 J .. - H '’- - 'i . 1 . - . , ' F . . ' ' " ' - h \ " 1 ' - -, - t Le .feain estom mĂ©decin muet » dit un proverbe arabe. L’habitant du Sahara qui a la colique ou - 'n v - * â–ș - I t FEMMES ARABES 16t la fiĂšvre , croit se guĂ©rir en se serrant for te- ment le gros orteil avec pn fil de soie ; cependant, il ne nĂ©glige pas de s'envelopper le ventre dgns une toison d’agneau. * L’habitant du Tell, malade, no so contente pas de chercher Ă  recouvrer la santĂ© on man- geant sur la tombe des Ă©trangers, il fait usage des simples », ses toubib mĂ©decins lui ont appris la veMu des plantes qu’il foule aux pieds. Il sait quand il doit employer le boumafa pĂšre du bien, dont nous avons fait le thapsia, les moutardes, la salsepareille, la douce- amĂšre, le sapindus, les larges mauves, le tĂ©rĂ©bintho, l’anis, le fenouil, la camomille, le pyrĂšthre, le ricin, le safran, la sauge, la lavande, la menthe, la verveine... Mais sa ” E - mĂ©dication prĂ©fĂ©rĂ©e est l’oignon ! L’Arabe a-t-il mal Ă  l’estomac, il mange de - , _ t >i. l’oignon. A-t-il la colique, il s’entoure le ven- b tre d un cataplasme d’oignons cuits. Si cette panacĂ©e le prĂ©serve longtemps, elle ne l’empĂȘche pourtant pas d’arriver Ă  notre L t 162 LES FEMMES ARABES * ^ I fin commune, la mort. Il y est d’ailleurs rĂ©si- gnĂ© et il rĂ©pĂšte souvent ce proverbe Il vaut mieux ĂȘtre assis que debout ; Il vaut mieux ĂȘtre couchĂ© qu’assis ; Il vaut mieux ĂȘtre mort que vivant ». Son fatalisme fait supporter au musulman la douleur avec hĂ©roĂŻsme; Quand un fils adorĂ© ou une favorite meurt, il s’exclame stoĂŻque- ment Mehtoub l c’était Ă©crit 1 Non seulement l’Arabe est rĂ©signĂ© Ă  la mort, mais, souvent, las, dĂ©sespĂ©rĂ©, il l’ap- pelle en tombant sur le bord des chemins, oĂŒ parfois les fauves le dĂ©vorent avant qu’il no soit devenu cadavre. Comme les Grecs, les Gaulois, les Romains et les Germains, qui voulaient que les chers ĂȘtres qu’ils perdaient entrent dans le paradis de leurs rĂȘves parĂ©s et agrĂ©ables Ă  voir, les musulmans font la toilette de leurs morts. DĂšs qu’un dĂ©cĂšs se produit, le cadavre est soigneusement lavĂ© et parfumĂ©. On lui met des aromates, du camphre et du coton dans chaque ouverture naturelle. i LES FEMMES ARABES 163 r ; _ r II Si le mort r Ă©tĂ© guillotinĂ©, avant de l’ĂȘnse- velir on lui recoud soigneusement la tĂȘte au tronc, afin qu’ Allah ne soit pĂ s embarrassĂ© pour le reconnaĂźtre. Si c’est une femme qui est morte, on peigne avec soin ses cheveux, que l’on sĂ©pare en deux par une raie au milieu de la tĂȘte et qu’on laisse dĂ©nouĂ©s retomber gracieusement sĂŒr sa poi- trine, puis le corps est enveloppĂ© de cinq linges blancs. Le cadavre de l’homme n’est enveloppĂ© que de trois linges blancs. L’hygiĂ©niste Mahomet n’a pas voulu com- promettre la santĂ© des vivants en faisant passer les morts par la mosquĂ©e ; ils vont de chez eĂŒx droit au cimetiĂšre, tout comme dos libres-penseurs. Les Ă©trangers s’arrĂȘtent, Ă©tonnĂ©s, quand ils rencontrent datts les rues des villes ou des 1 villages d’AlgĂ©rie, une foule nombreuse oĂč les AĂŻssaouas ont dĂ©ployĂ© leurs drapeaux ; ou bien un petit groupe d’Arabes silencieux, por- tant, suivant l'usage, sur le bout des doigts, sous un surtout de moire verte gansĂ©e d’or. Vtf'yV'ĂŻr- v d f ' v tx f 1 168 FEMMES ARABES % VĂŽtuos de blanc neuf, elles marchent en file indienne en faisant retentir l'air de leurs plaintes lamentables ; arrivĂ©es prĂšs des Koubas elles les entourent et d'un tĂŽn aigu, discor- dant, chantent des sortes de litanies. Puis elles s'assoient sur* le sol pavĂ© de faiences ver- nissĂ©es et en riant et mangeant, elles se ra- content leurs bonnes fortunes ou leurs dĂ©pi- tements amoureux. Les mauresques d'Alger vont en grand * nombre le vendredi, Ă  la mosquĂ©e d’Ab-Llr- Halsman — et Tesabli situĂ©e sur un plateau qui domine la mer au-dessus du jardin Marengo et oĂč — quand j’étais lasse de respirer la brise saline — je ne pouvais pĂ©nĂ©trer qu’aprĂšs avoir ĂŽtĂ© mes souliers ; car on ne marche dans les mosquĂ©es que pieds nus. Les musulmanes font toucher aux tom- beaux de menus objets, elles m’engageaient Ă  approcher d’eux aussi quelque chose, disant que cela me porterait bonheur. Dans une petite niche de la mosquĂ©e est une aiguiĂšre remplie d’eau. Les visiteurs boivent 1 1 LES FEMMES ARABES 169 Ă  tour de rĂŽle de cette eau croupie dont le saint est censĂ©, s’ĂȘtre dĂ©saltĂ©rĂ© depuis le ven- dredi prĂ©cĂ©dent. Souvent de charmantes mau- resques m’ont fait la politesse de m’offrir de boire avant elles. Q En pays arabe les haillons sont les insignes du deuil, Dans l’extrĂȘme Sud les nĂšgres met- tent une botte de paille Ă  leur ceinture quand ils sont en deuil. S Dans le nord africain les hommes ne por- tent pas le deuil de leurs femmes, ce qui ne les empĂȘche pas de les regretter parfois et de dire Ă  la mort d’une Ă©pouse J’ai perdu une partie de ma fortune, ma femme m’avait coĂ»tĂ© cent douros ! Elle savait si bien faire les crĂȘ- pes au miel et le Kouskous 1 Quand leur mari meurt, les musulmanos sont foroĂ©es de manifester une grande douleur. En signe .de deuil, elles doivent s’abstenir, pendant quatre mois et dix jours, de khĂŽl, de hennĂ© et de souak, c’est-Ă -dire renoncer Ă ,, ĂȘtre belles. * Elles sont obligĂ©es de quitter leurs robes 8 4 170 LES FEMMES ARABES 4 , l ' de mousseline et de tulle brodĂ©, leurs mignon- nes vestes de satin, leurs fins haĂŻcks, pour se draper dans des sacs en poil de chameaux et dans de vieux dĂ©bris d’étoffes Ă . tentes. Elles f + * se noircissent les joues avec du noir de fumĂ©e, * - ' d se dĂ©chirent, s’arrachent la figure avec leurs ongles au point d’en faire ruisseler le sang. De sorte que, bien que leur cƓur soit le plus souvent indiffĂ©rent au mort, elles paraissent pleurer des larfnes rouges ; elles ont la figure {Ouverte de sang, comme nous l’avons inondĂ©e de larmes. - , Quand les amies et parentes d’un dĂ©funt crient et pleurent sur sa tombe aprĂšs l’enter- rement, les tolba et les marabouts les apos- trophent en ces termes Femmes I laissez le mort s’arranger avec AzraĂŻl I l’ange de la mort qui Ă©tablit la balance de ses bonnes et de ses mauvaises actions. Vos lamentations sont une rĂ©volte contre l’ordre de Dieu !» A Alger comme Ă  Cortstantine et Ă  Oran, lĂ  mortalitĂ© musulmane dĂ©passe la natalitĂ©. Ailleurs les naissances l’emportent beaucoup LES FEMMES ARABES 171 sur les dĂ©cĂšs puisque en dix ans, la popula- tion algĂ©rienne arabe a pris un si grand acr- croissement. Le clima;fc algĂ©rien endort, Ă©teint l’énergie. L’alanguissement de tout l’ître, ĂŽte le pou- voir de penser, de vouloir comme en France et la mort traĂźtreusement, sans qu’on la sente venir, saisit. AprĂšs l’enterrement, les riches font servir aux pauvres une immense d i ffa . Cela vaut bien notre repas des funĂ©railles entre hĂ©ri- tiers, du mort, se montrant les dents. Les Touareg si courageux, si braves, ont une peur affreuse des esprits et des revenants ; aussi, se gardent-ils de pleurer leurs morts, de peur de les voir ressusciter. DĂšs que l’enterrement' a eu lieu, ils chan- gent de camp afin de mettre l’espace entre les vivants et le mort ; ils ne donnent mĂŽme point au fils le nom de son pĂšre, le nom meurt chez, eux, avec l’homme qui le portait. Cet anĂ©antissement du souvenir de 1 Vitre perdu, jure avec le culte qu’ont les arabes 172 LES FEMMES ARABES pour leurs grands morts et caractĂ©rise de rĂ©elles diffĂ©rences de mƓurs, entre, les noma- des du Sahara et les habitants du Tell. I MM*»— Le Paradis et les Houris Le mahomĂ©tisme maintient dans le Para- dis l'inĂ©galitĂ© des sexes qu’il a Ă©tablie sur la terre ; car, bien qu’il ait donnĂ© Ă  la femme la capacitĂ© lĂ©gale, morte ou vivante, dans le ciel comme dans le dĂ©sert, la musulmane n’est que pour le plaisir de l’homme. On sait qu’on ne peut toucher le Koran sans avoir fait une ablution ; mais l’eau mĂȘme ne lave pas, dans certaines circonstances. p Pendant les menstrues et pendant ses cou- ches, il est dĂ©fendu Ă  la femme, eĂ»t-elle fait cent ablutions, de toucher au Koran. Elle prend ce qu’elle veut de la croyanco commune, on s’occupe peu de sa foi. La femme Ă  l’ñme d’un chien » ; inutile 173 LES FEMMES ARABES * A * qu’elle aille Ă  la mosquĂ©e, car cette crĂ©ature sans vertu troublerait les hommes par sa prĂ©- sence. Il est donc superflu de dire que si cha- que croyant musulman peut, Ă  l’occasion, remplir l’office de prĂȘtre, les femmes ne peu- vent en exercer le rĂŽle. 1 - H Nous sommes loin, comme on voit, de l’époqiiĂ«ou la cheikesse Chohdah, surnommĂ©e la gloire des femmes et rangĂ©e parmi les savants de l’Islamisme, donnait dans la grande mosquĂ©e des confĂ©rences publiques, oĂč elle expliquait le livre des DĂ©faites ou Infortunes des amants. » Le Vendredi est le Dimanche des Arabes. La femme doit en ce jour, consacrĂ© Ă  Dieu, tisser comme les autres jours les tapis et les burnous, moudre la farine d’orge, car le Koran blĂąme qui imite les infidĂšles chrĂ©tiens ou juifs en s’abstenant de travailler ce jour-lĂ . Les catholiques libĂ©raux et anti-sĂ©mites de France prĂ©conisent l’alliance et non la fusion franco-arabe, parce qu’ils ont des prĂ©jugĂ©s de race. 1 y M , l 174 FEMMES ABABES ' t , i . , h t ’ - Combien ce grand metteur en scĂšne dĂ©funt, Lavigerie, fut mieux inspirĂ© qu’eux, quand, ne se contentant pas de faire planter aux frais des contribuables et des gens charitables, par les orphelins arabes, des milliers d’hectares de i 11 vigne, dont sa famille hĂ©rita ; il releva les \ nĂšgres, en honorant Ă  Notre-Dame d’Afrique T nue madone du plus beau, noir, une vierge nĂšgre I La mosquĂ©e ne rassemble le vendredi que la moitiĂ© de la nation musulmane, les hom- - \ mes ; les rares femmes qui s’y rendent vont ltV pour causer, non pour prier. Je les vois encore, ces femmes s’accroupir dans une nef, sĂ©parĂ©es des hommes et parler entre elles de i j- i toutes choses Ă©trangĂšres Ă  la religion. Elles me forçaient Ă  m’accroupir comme elles, ce qui me brisait les jambes; elles comptaient mes jupes, dĂ©taillaient mes vĂȘtements ; il est vrai, qu’ùn revanche, elles me laissaient com- plaisamment satisfaire ma curiositĂ© et soule- ver le voile qui masquait leur visage. Il Ăż a, dans le Sahara, des femmes qui, LES FEMMES ARABES 175 » comme les marabouts, rendent dans lesZaouĂŻas des oracles. On vient de loin leur demander de rĂ©soudre des diffĂ©rends et Ton se soumet * * aux jugements qu’elles rendent. Toutes les femmes Touareg savent lire et. Ă©crire ; alors que grĂące Ă  nous, civilisateurs, les Mauresques d’Alger croupissent dans la plus grande ignorance . Les femmes qui ont fait le pĂšlerinage de 1% Mecque, sont pour le reste de leur vie cĂ©lĂšbres dans leur tribu. Seulement, aprĂšs leur mort, elles n’ont, comme toutes les autres musul- manes, droit, dans le Paradis de Mahomet, qu'Ă  une soixante-douziĂšme partie de mari ; on d’autres termes, un homme a, pour lui seul, soixante-douze houris. Comment donc Mahomet fera-t-il, quand il n’y a pas mĂŽme une femme pour chaque homme, pour en donner soixante-douze Ă  chaque MahomĂ©tan? La multiplication des femmes aura donc lieu comme a eu lieu la multiplication des pains ? Sans doute, puisque d’aprĂšs le Koran, la femme est uniquement I 176 LES FEMMES ARABES créée pour composer Ă  l’homme un harem Ă©ternel et lui procurer des joies et des plaisirs ininterrompus. — A qui, dans l’autre monde, appartiendra la femfne qui a Ă©pousĂ© plusieurs hommes ? Le prophĂšte rĂ©pond que ses maria la tire- ront au sort. t I La cruautĂ© divine envers la femme et l’ha- bitude prise par lec hommes de la laisser hors de la religion, prĂ©disposent peu les Musul- manes Ă  s’occuper de l’au-delĂ  de la vie. k N’attendant pas dans le Ciel de bonheur, la femme arabe le cherche sur la terre. Pour elle, la suprĂȘme fĂ©licitĂ© est de plaire, d’inspi- rer de l’amour ; aussi le Cadi, auquel elle va se plaindre quand ello n’est point satisfaite de son mari, lui donne-t-il droit souvent en disant Je te comprends, car je sais que la religion des femmes, c’est l’amour !» I LES FEMMES ARABES 177 Devineresses >ll ' 1 1 ' 1 i Si les musulmanes ne croient guĂšre Ă  une autre vie et ne sĂ© mettent point en peine de la mĂ©riter, elles pensent que les influences occultes peuvent puissamment aider Ă  Ă©puiser dans celle-ci, la coupe des jouissances ; aussi, consultent-elles volontiers les devineresses et font-elles preuve envers elles, d’une vraie crĂ©dulitĂ© orientale . L’Afrique est le pays bĂ©ni des magiciennes. Les diseuses de bonne aventure n’attendent pas dans leur appartement ou dans leur maison roulante les clients, elles vont Ă  domicile. Elles s’annoncent elles-mĂȘmes dans les rues d’Alger en criant s GuĂ©zano ! GuĂ©zano ! je tire la bonne aventure. Ce sont en gĂ©nĂ©ral d’ancienne .s femmos galantes qui Ă©chappent Ă  la misĂšre, en s’attri- buant la prestigieuse puissance de lire dans l’avenir. En entendant crier GuĂ©zano J des europĂ©en- nes rieuses apparaissent aux balcons et parfois 8» 178 les femmes arabes \ font signe Ă  la sybille de monter chez elles. Celle-ci aprĂšs nombreuses invocations, exa- mine leurs mains et leur fait des prĂ©dictions qĂŒel'e hasard se plait quelquefois ^sanctionner. Les Aissaouas, ces mangeurs de fer rouge et de verre pilĂ© qui Ă©pouvantent et stupĂ©fient ' 1 ' les habituĂ©s des cafĂ©s Maures, des villes du ' _ 1 i, littoral en jonglant avec la vipĂšre Ă  cornes dont la piqĂ»re est foudroyante, sont le plus souvent accompagnĂ©s de nĂ©gresses jeunes et jolies et de vieilles gonzana Ă  la mĂąchoire Ă©denfĂ©e, au nez bourrĂ© de tabac qui disent Ă  chacun sa bonne aventure. I LĂ©s prĂ©diseuses d’avenir vont par groupe do trois ou quatre. Des hommes les arrĂȘtent au passage et lĂ , en pleine rue, elles leur anriĂŽn- cent ce qui doit leur arriver. PauvretĂ© ou fortune, vie ou mort, malheur ou succĂšs en amour I . . . Tout cela dĂ©bitĂ© dans un langage h pittoresque, soulignĂ© de force gestes. Chacun de rire, elles, en bonnes filles rient aussi ; etles touchent leur dĂ» et vont gaiement Ă  la recherche de nouveaux clients. F* v LES FEMMES ARABES 179 4 Qu’il y a loin d’elles, Ă  nos sybilles revĂȘches, insultant l’amoureux naĂŻf qui avoue ne pas voir dans le sceau d’eau le portrait de celle qui doit l’aimer t Mais elles sont nombreuses et 1 les clients sont rares ; aussi, les jours de pluie ces sorciĂšres la melhafa et le haĂŻck maculĂ©s de boue, poursuivent jusque sous les portes coohĂšres la promeneuse qui s’y met Ă  l’abri, de leurs offres de service. De grĂ© ou de force, elles lui prennent la main. Voyant son effare- ment N’aie pas peur, disent-elles, tu es femme et je suis femme, mets une piĂ©cette dans ta main, et je vais te raconter ton passĂ©, ton prĂ©sent, et ton avenir ». Les sorciĂšres arabes ne font pas seulement profession de prĂ©dire ce qui doit arriver A chacun, elles passent pour connaĂźtre la propriĂ©tĂ© d’herbes avec lesquelles elles con- fectionnent des breuvages qui ont la facultĂ© de diminuer ou d’augmenter, Ă  volontĂ©, la gĂ©nĂ©- ration, de forcer la gaietĂ©, l’amour ou de satisfaire la haine. t Dans le Sahara, c’est A de vieilles mulĂą- 180 LES FEMMES ARABES % tresses et aux tolba savants, qui cumulent le rĂŽle d’alchimistes et de magiciens, qu’hommes et femmes vont demander le philtre composĂ© d’herbes spĂ©ciales et prĂ©parĂ© avec des invoca- tions effrayantes, qu’on mĂȘle aux aliments de celui ou de celle dont on veut se faire aimer. \ Chacun sait que d’un crapaud mĂąle et d’un serpent femelle du dĂ©sert, incinĂ©rĂ©s ensemble, il rĂ©sulte une poudre qui fait suivre oĂč l’on veut Celui qui en a absorbĂ© une pincĂ©e. En AlgĂ©rie, les prĂ©diseuses d’avenir trans- portent gĂ©nĂ©ralement avec elles leurs instru- ments de travail un vase oĂč brĂ»le l’encens, une canne pour tracer les signes cabalistiques et une Ă©meraude qui assure la luciditĂ©. Des nĂ©gresses guĂ©rissent les esprits cha- grins dont la mĂ©lancolie a rĂ©sistĂ© Ă  la salive passĂ©e derriĂšre l’oreille, en leur oignant le front avec le sang chaud d’une demi-douzaine de poules blessĂ©es Ă  mort. Afin de pouvoir se procurer suffisamment de poules pour ces sacrifices, elles ont appris aux indigĂšnes Ă  pĂ©nĂ©trer dans les poulaillers, 181 LES FEMMES ARABES - i Ă«n marchant Ă  quatre pattes, le corps nu, enduit de graisse de hyenne. Les chiens, terrifiĂ©s par l’odeur de la hyenne, n’aboient pas et les larrons, Ă  l’aide de fumĂ©es de rĂ©sine, endorment les poules, les mettent dans leurs paniers. Il y a des devineresses qui observent la marche des serpents, d’autres la marche des nuĂ©es. Celles-lĂ  lisent dans les Ă©toiles, celles- ci interprĂštent les Sables sonores et dĂ©chif- frent ce qui est Ă©crit sur les rochers. TolĂšde est la capitale des magiciens ; mais c’est au Maroc qu’on trouve surtout les merveilles du mondĂ© magique. A vingt jours de Souss, prĂšs d’une montagne qui parle, vivent les plus cĂ©lĂšbres sorciers et sorciĂšres du monde ; ils y ont Ă©tabli une Ă©cole d’alchi- mie et de nĂ©cromancie, qui est frĂ©quentĂ©e par de nombreux Ă©lĂšves qui se rĂ©pandent ensuite dans les tribus africaines, oĂč ils sont toujours les bienvenus. Un devin gagne largement sa vie, chez les Arabes qui protĂšgent leur demeure par la 182 IÆS FEMMES ARABES I marque des cinq doigts et qui pensent se dĂ©barrasser de leurs maladies, en les faisant , , , passer dans les tiges d’alfa. On voit frĂ©quem- ment dans le dĂ©sert des voyageurs descendre de cheval ou de chameau, s’accroupir prĂšs 1 J d’une touffe d’alfa, dont ils nouent ensemble les pousses nouvelles, croyant y attacher leurs souffrances. Tout est surnaturel, pour les rĂȘveurs en burnous. Les puits artĂ©siens font leur Ă©mer- veillement. Les Français, crĂ©ateurs des eaux vives, ont, disent-ils, retrouvĂ© la clef des eaux souterraines, cachĂ©e par les magiciens ». Ils attribuent aux plantes et aux animaux un pouvoir parfois prestigieux. Ainsi, si l’at- l i touchement du lion a des effets prolifiques, les grands lĂ©zards d’un mĂštre, qu’on trouve dans le Sahara, peuvent, en les frappant de leur queue, rendre la femme stĂ©rile et l’homme impuissant. _ Certaines tribus de l’Afrique gardent au fond d’un sanctuaire un tigre ornĂ© de fĂ©tiches. On lui offre des moutons, des volailles, du Mi , ' ' . LES FEMMES ARABES 183 * ' _ \ i - A maĂŻs, on exĂ©cute des danses en son honneur. Ailleurs, c’est le crocodile qui est un animal sacrĂ©. Agiter une lame au-deĂ sus des eaux qu’il habite, est un crime capital. Tout IsraĂ«l se prosterna pendant cinq cents ans, devant le serpent d’airain. L’ours est une divinitĂ© dans le Nord, le jaguar au BrĂ©sil, le crapaud dans l’AmĂ©rique du Sud, l’araignĂ©e dans les Ăźles du Pacifique. Tous les ans, un bourreau Ă©gyptien jette, en grande pompe, dans les eaux dĂ©vorantes du Nil, une magnifique poupĂ©e. Autrefois, c’était une jeune fille vivante qui Ă©tait lancĂ©e religieusement dans le fleuve, afin d’obtenir par ce sacrifice une rĂ©colte favorable. Les prĂ©diseurs d’avenir 1 sont, d’aprĂšs les Arabes, plutĂŽt inspirĂ©s par diable que par Dieu; cependant, ils louent Allah, ils crient au miracle, quand ils ont reçu d’eux, sous forme d’amulettes, des petits papiers entiĂšre- i t Kamal Mohammed, dans son livre Respect aux droits de la Femme dans l'Islamisme », les appelle mal* trĂšs en friponneries. ' T ' I , , H - H 1 ment blancs et qu aprĂšs avoir Ă©tĂ© portĂ©s' sous 4 _ L la gandoura ou la melhafa , Ă  mĂȘme la peau, pendant trois jours, ces papiers blancs, tra- vaillĂ©s par des compositions savantes, appa- raissent couverts d’écriture. G sainte chimie ! 4 . - De combien de mĂŻrĂ cles n’es-tĂŒ pas l'auteur ! > ** ĂŻ » Cervelle de jeune fille i , . - i r 1 i - i . 1 1 - , 1 i. En pays arabe, oĂč les filles sont Ă©pousĂ©es . t presque aussitĂŽt que nĂ©es, une vierge est rare. Elle est d’autant plus prestigieuse ses cheveux et ses ongles, dĂ©jĂ  teints de hennĂ©, sont capables de retenir, suspendu en l’air, le rocher dĂ©tachĂ© de la montagne, aussi long- temps que celui qui les porte est en danger d’ĂȘtre Ă©crasĂ© par son poids. La possession d’une dent de petite musul- mane, donne Ă  son propriĂ©taire le pouvoir de faire couoher Ă  ses pieds les animaux les plus fĂ©roces. ii . i- . . . , . , . - , ...... LES FEMMES ARABES 185 1 . * fr Mais la partie du corps de la jeune Arabe qui possĂšde la suprĂȘme vertu, c’est la cervelle ! La cervelle d’une vierge musulmane ne prĂ©- serve pas seulement de tous les maux, ne * guĂ©rit pas seulement de toutes les maladies, elle donne Ă  ceux qui ont le rare bonheur de la possĂ©der et qui la portent enfermĂ©e dans son Ă©tui mĂ©tallique, sous le turban, la facultĂ© de pĂ©nĂ©trer tout ce qui est cachĂ© et d’ĂȘtre Ă©clairĂ© dans toutes les sciences. Si Mahomet a Ă©tĂ© un homme si remarquable, c’est, paraĂźt- il, parce qu’il portait, appliquĂ©e sur le crĂąne, une cervelle de jeune fille. Ces bons Arabes, aident, comme on voit, M. Manouvrier Ă  rĂ©ha* biliter le cerveau fĂ©minin. Pour se procurer la magique cervelle, on n’hĂ©siterait pas Ă  l’arracher de la tĂȘte d’une enfant vivante. Mais ce crime est impossible, les petites Arabes, Ă©tant une valeur, une mar- chandise de prix, sont Ă©troitement surveillĂ©es. Alors, pour avoir des cervelles de vierges, on viole les sĂ©pultures. Un cheik vient encore d’informer la justice, que la jeune SahĂ©li 186 LES FEMMES ARABES ' -i , I Halima bent Amar, inhumĂ©e la Veille Ă  Man- souriah, avait Ă©tĂ© dĂ©terrĂ©e dans la nuit et que p L sa cervelle avait Ă©tĂ© extraite de son crĂąn9. ** , - -, , i » * t i " ' ' - L’amour fait talisman + I lli» i il 1 K 1 p ' . ' " . * . 1 ! . 1 Parmi les amulettes des peuples naĂŻfs, il en est de bien dignes d’inspirer le respect aux civilisĂ©s telle l’amulette faite en terre pĂ©trie de larmes qu’on porte sans cesse aux lĂšvres, pendant l’absence des voyageurs. Quand les Arabes partent de chez eux pour une expĂ©dition, une guerre, un long voyage, ils ne disent adieu Ă  aucune femme de leur i famille, cela paraĂźt-il, leur porterait malheur. Mais leurs mĂšres, leurs Ă©pouses, leurs hiles, accompagnĂ©es de parents et d’amis, les sui- vent furtivement, baignant dĂ© larmes la trace de leurs pas. Quand ils montent Ă  cheval et . t . + disparaissent Ă  l’horizon, celles qui les aiment sont courbĂ©es sur la route, pour recueillir prĂ©- 4 oieusement la terre qu’ils ont foulĂ©e. ^ * 4- f** ’itvt M LES FEMMES AHABES 187 De cette terre mouillĂ©e de larmes, ori fait des amulettes que tous ceux qui s’intĂ©ressent aux disparus portent sur leur cƓur, comme des reliques avec la sainte croyance que ce tĂ©moi- gnage d’affection ramĂšnera sains et saufs les voyageurs au logis. Cet amour fait talisman, est bien suggestif. Nous n’avons pas, nous, civilisĂ©s, trouvĂ©, pour prouver notre attache- ment, quelque chose d’aussi rĂ©ellement tou- chant dans sa simplicitĂ© . Quand un homme veut se faire aimer d’une femme indiffĂ©rente, il doit porter sur lui une amulette qui a Ă©tĂ© Ă©crite par un taleb nu, avec une plume taillĂ©e dans le bois du laurier-rose mĂąle, trempĂ©e dans l’encre jaune. Un marabout renommĂ© se fait parfois payer quatre ou cinq douros, pour Ă©crire une amu- lette prĂ©servatrice des maladies ou des voleurs. A cĂŽtĂ© des amuletttos bienfaisantos, il y a des amulettes redoutables. Celles qui con- tiennent des poils de chacal, rendent le cƓur lĂąche ; celles sur lesquelles on a crachĂ© trois fois, attirent la mort sur ceux qui les portent. 188 LES FEMMES ARABES Les Français se moquent volontiers des amulettes. Les petits sachets de cuir conte- nant les versets de Koran que l’on place sur le cƓur, que l’on suspend au cou ou au bras, ne sont pas cependant plus ridicules que nos scapulaires et nos mĂ©dailles. Les CaravansĂ©rails. — Le DĂ©sert. — * Laghouat Les croyances qui bercent les ĂȘtres primi- tifs, Ă©veillent une ardente curiositĂ© chez les civilisĂ©s qui bĂątissent sur les hypothĂšses. Aus- sitĂŽt dĂ©barquĂ©s en AlgĂ©rie, les europĂ©ens rĂ©vent de connaĂźtre le beau pays mystĂ©rieux et magique ; seulement ils voudraient pouvoir le visiter comme ils ont visitĂ© la France et d l’Italie, c’est-Ă -dire commodĂ©ment . Ils pren- nent le chemin de fer pour aller voir Oran, Constahtine ; d’aucuns poussent une pointe jusqu’à Biskra, toujours en chemin de fer, LES FEMMES ARABES 189 mais quand il s’agit, et pour cause, do quitter ce mode de locomotion usuelle dans les pays civilisĂ©s, beaucoup hĂ©sitĂšnt et finalement, renoncent Ă  parcourir le petit dĂ©sert, plutĂŽt que de monter dans les guimbardes antĂ©dilu- viennes, oĂč les . entrepreneurs de transports entassent les voyageurs . La diligence est dĂ©jĂ  remplie do paniers, ballots, couffins et d’arabes leurs propriĂ©- T taires quand les EuropĂ©ens s’y empilent au point de ne pouvoir faire un mouvement, de ne pouvoir remuer un pied, pendant des heures et des heures. Ce supplice d’ĂȘtre ainsi pressĂ© et forcĂ© Ă  la plĂčs complĂšte immobilitĂ©, rompt le corps et brise les nerfs. Dans les solitudes immenses aux horizons sans fin, au silence effrayant, oĂč l’on ne voit pas voler un oiseau, oĂč l’on ne rencontre ni humains, ni animaux, ni arbres, oĂč l'on a sur la tĂȘte l’éblouissant ciel bleu et l’ardent soleil I et sous les yeux le sable ou le roc, on a dis- posĂ© de distance en distance, pour assurer les relais dos chevaux et la subsistance dĂšs voya- 10-0 ÏÆB FEMMES ARABES i- ' ' ‱ , geurs, des auberges du dĂ©sert appelĂ©es cara- vansĂ©rails. On ne les aperçoit pas de lqin, tant ils sem- blent prendre soin de se dissimuler. Ils sont formĂ©s de quatre bĂątiments, parfois 1 1 1 , i ' fortifiĂ©s, qui renferment une vaste cour au milieu de laquelle coule une fontaine ombra- gĂ©e de verdure .Des murs bas enclosent les bĂątiments plus bas encore. Le soir arrivent de tous cĂŽtĂ©s les diligen- ces remplies de voyageurs, les caravanes et les convoyeurs, les longues files de chameaux chargĂ©s de marchandises et de produits prĂ©- cieux, les cavaliers de race et de costumes dif- , i- ' , 1 " - ' _ " j " fĂ©rents. Les auberges du dĂ©sert qui logent J - 1 1 toutes les nations, entendent, comme Ă  la tour de Babel, parler toutes les langues. Un vieil indigĂšne, assis Ă  l’entrĂ©e du cara- J ^ ' t ; , I vansĂ©rail, accueille gracieusement tout le monde, aussi bien les pauvres fellahs, que les riches convoyeurs des rĂ©gions lointaines. - 1 J _ ' 1 * h . . ' Les dĂ©tenteurs des caravansĂ©rails sont sur- " . ; . . * , " - - _ veillĂ©s, inspectĂ©s, l’abri et les repa3 qĂŒ ils LES FEMMES ARABES 191 ; * fournissent sont taxĂ©s, C’est pour cotte raison sans doute qu’ils servent Ă  trente personnes le dĂźner de trois. Ce ne sont cependant pas leurs approvi- sionnements qui sont coĂ»teux . No us avons vu le cocher de la diligence, acheter pour eux Ă  un berger, aprĂšs prix dĂ©battu, un mouton de son immense troupeau pour un franc cin- quante centimes. Tout ce qui est pris en dehors de la table d’hĂŽte, Ă©chappe au tarif, et est par consĂ©- quent, cĂŽtĂ© un gros prix par ces hĂŽteliers ra- paces ; mais la faim et la soif, sont dans le dĂ©sert trop violentes, pour pouvoir marchan- der.' V Bien avant d’arriver au Rocher~de-Sel, le r _ , . . 1 . . ' ' sol est saupoudrĂ© de matiĂšres blanches et Ă©tincelantes. Sur les bords des ruisselets, des ruisseaux et des riviĂšres, se trouvĂ© aussi du v ‱ * I , . â–ș sel. Enfin les yeux sont Ă©blouis par ce spec- tacle féérique, une montagne de sel que le soleil dore, argente, drape des plus riantes couleurs. Le rocher de sel Ă©merveille les voya- 192 FEMMES AHAIIES gours auxquels il apparaĂźt comme un bloc do diamants et de pierres prĂ©cieuses. AprĂšs les cuvettes superposĂ©es qui se suc- cĂšdent, en Ă©veillant chez le voyageur l’idĂ©e de lacs, de mers disparus, viennent les mame- lons de poussiĂšre rose, lilas, dorĂ©e, argentĂ©o, que le vent soulĂšve en tourbillons, en faisant retentir l’air d’une musique dont vos oreilles sont Ă©merveillĂ©es. Le phĂ©nomĂšne des sables sonores, simule en mĂȘme temps qu’un bruit de vagues, le son du tambour. On fait des lieues et des lieues sans voir un I homme. On passe une demi-journĂ©e sans apercevoir un oiseau. Solitude effrayante, silence lugubre, tel est le petit dĂ©sert. On le traverse en cuisant le jour et en gelant la nuit. * L’air que l’on respire dan9 ces espaces im- menses, est par exemple absolument salubre et fortifiant. On serait malade ailleurs, si l’on Ă©tait soumis aux fatigues et aux privations de sommeil et de nourriture qu’on y endure. LĂ , malgrĂ© toutes les souffrances, l’énergie vitale 1 FEMMES AU, VUES 193 9 est augmentĂ©e, Comment so fait-il, qu’au me- L decin entreprenant n’ait -pas dĂ©jĂ  Ă©tabli. 'dans le petit dĂ©sert, un sanatorium pour anĂ©mi- ques? La diligĂšnce ayant Ă©tĂ© dans le prĂ©cĂ©dent voyage attaquĂ©e, une petite troupe de gens d’armes nous escorta au mauvais passage, d’un relais Ă  un autre des spahis galopaient Ă  la portiĂšre et coupaient de leur brillant uni- forme, la monotonie du paysage et de leur gais lazzis, l’épouvantable silence du dĂ©sert» L’un de ces spahis une mauresque. Pour mieux dĂ©router son mari et les arabes partis Ă  sa recherche, il l’avait affublĂ©e d’un costume europĂ©en ce qui la rendait disgra- cieuse, sans cacher son origine Ă©crite sur sa figure et sur ses mains par le tatouage. Cette mauresque aussi bonne mĂšre qu’infi- dĂšle Ă©pouse, n’avait pas voulu se sĂ©parer d’une mignonnette de trois ans qu’elle mangeait de baisers. Tous les voyageurs, cela va sans dire, s’intĂ©ressaient aux amoureux. La pauvre humanitĂ© sent si bien que dans - 194 LES FEMMES AlUUES cetto triste vio, lu soulo chose bonne est Tamoui*, que son cƓur va d’instinct, Ă  ceux qui en souffrent ou qui en jouissent ! Nous oĂčmcs bientĂŽt Ăą essuyer une vraie fusillade, ce n’étaient point les brigands qui avaient surgi ; mais le mari outragĂ© qui rĂ©cla- r - - ; 1 - niait son bien. 1 . * , , ' ^ " i . C’est au son do la trompe que la diligence franchit triomphalement la porte de Laghouat, _ ", ^ h ' tout le monde est sur le seuil pour la regarder passer. Quand on l’a vue, on la suit, on se transporte en foule au lieu oĂč elle s’arrĂȘte. L’arrivĂ©e de cette diligence est un Ă©vĂ©nement, n’apporte-t-elle pas dans ses flancs le cour- rier ! C’est-Ă , -dire des nouvelles d’Alger et de la mĂ©tropole ? ' Laghouat est un pays Ă©trange oĂč rien ne ressemble .Ă  ce que l’on a vu ailleurs. Les femmes de Laghouat ont un costume dĂ© coupĂ© théùtrale, qu’il soit fait de brocart ou de h ^ f ' ' p " ^ ’ T i " haillons, toutes, elles portent Ă©lĂ©gamment le pĂ©plum antique. i - ' - i ' J r - i i ' , - - Le matin, les habitants sont rĂ©veillĂ©s par i EES FEMMES ARABES 1 05 les fifres dos bergers qui conduisent aux champs les immenses troupeaux de chĂšvres et de moutons de tous les indigĂšnes ; ces bĂȘtes ont suspendue au cou une clochette qui caril- lonne gaiement. „ Puis viennent les turcos h l’uniforme pitto- resque, aux musettes qui dans ces sites sau- vages jouent des airs que l’on n’a jamais entendus. On est surpris de trouver aussi bien, ce poste avancĂ©, cette avant-garde du dĂ©sert qui ne compte pas habitants. Les rues sont larges, les maisons bien alignĂ©es construites en briques rouges sont toutes Ă  arc/ules. Des jardins partout, d’oĂč dĂ©borde la verdure, et> si ce n’étaient les carrĂ©s d’habitations arabes construites en terre sĂ©chĂ©e au soleil, sans i fenĂȘtres, sans jour extĂ©rieur, on pourrait se croire dans une ville du littoral. La mosquĂ©e placĂ©e sur une hauteur est joli- ment ornĂ©e de faĂŻences vertes. Le lendemain de notre arrivĂ©e, on nous donna dans un jardin une branche de cerisier I!i t'EMMKS * chargĂ©o do fruits. C’est que les arbres d’Eu- rope croissent lĂ -bas Ă  l’égal dos palmiers ot que les jardins de lĂ©gumes et d’arbres fruitiers font Ă  Laghouat une ceinture. ’ En creusant le sol, on ne trouvo ni sable, ni roc, ni pierros; mais l’humus noir Ă  la profondeur do plus d’un mĂštre; aussi, avec quelle vigueur tout croĂźt, lĂ©gumes, Heurs, fruits. Il est vrai que dans ce pays brĂ»lant, l’humiditĂ© est soigneusement entretenue au- tour des plantes. Les arrosements so font administrativement, Ă  jour et heure fixe, par un ruisseau intelligemment dĂ©tournĂ© de la Un jour, je vis un arabe grimpĂ© sur un palmier de notre jardin qui chantait Ă  tue-tete. IntriguĂ©e je m'informe. On me rĂ©pond que le chanteur est en train de fĂ©conder les pal- \ miers femelles en semant sur leur tĂȘte en fleur du pollen de palmiers mĂąles. L’acte accompli on donne une piĂšce de monnaie Ă  l’opĂ©rateur. L’exubĂ©rance de vie qui se manifeste dans l’oasis de Laghouat, traduit parfois dĂ©sa- LES FEMMES ARABES grĂ©ablement pour los habitants. Non soule- ment les plantos croissent et se multiplient rapidement, mais aussi les inscctos, mais aussi los reptiles* En se levant le matin, il n’est pas rare que l’on sente en mettant ses pantoufles, un obs- tacle froid et mou qui remuo sous le pied. C’est. un cran; Les souris bĂątissent des nids dans le som- mier de votre lit, ce qui ne trouble pas peu le sommeil. Le soir quand vous lisez votre jour- nal elles viennent par couple sur votre Ă©paulĂ©, vous regardant curieusement on agitant la queue. Quant aux serpents, ils sont si nombreux, qu’ils pĂ©nĂ©trent chez vous sans façon, entrant par la fenĂȘtre quand la porte est fermĂ©e. Je ne parle que pour mĂ©moire des poux que l’on trouve, en dĂ©pit de la propretĂ© la plus mĂ©ticuleuse, journellement dans ses vĂȘtements ou dans son lit. MalgrĂ© ces petits dĂ©sagrĂ©ments, Laghouat. impose son souvenir, tin rĂȘve de la- revoir 4 1U8 F KM MES AltAIlKS quand on l’a dĂ©jĂ  vue. Y sera-t-on autant attirĂ©, quand on pourra, grĂące au chemin do for, plus facilement la visiter? Oui, car on voudra regarder de nouveau los Ă©toiles qui sont Ă  Laghouat lumineuses comme des soleils et aspirer la brise salubre du largo de la mer de sable, autrement pure et tonifiante que celle des ocĂ©ans. Les Sauterelles i La radieuse AlgĂ©rie recĂšle, avec des poux et des serpents, les sauterelles dĂ©vastatrices. Quand, par les chaudes journĂ©es de juillet, les Parisiens qui s’amusent sur les pelouses du Bois-do- Boulogne, Ă  saisir au vol les jolies sauterelles vertes ou grises qui animent la nature et se fondent dans son harmonie,, songĂ©nt-ils, qu’à une journĂ©e de France, des sauterelles, plus grosses, autrement cos- tumĂ©e^ que celles qu’ils ont sous les yeux, sont i;n flĂ©au que l’on combat, une calamitĂ© contre laquelle se porte, par instant, tout l’effort algĂ©rien? Ces sauterelles qui habitent le dĂ©sert agissent, quand le famine les pousse, exactement comme les peuples affamĂ©s qui, sous prĂ©texte de guerre, vont se refaire chez leurs voisins ; elles se forment en myriades de lĂ©gions qui s’abattent sur l’AlgĂ©rie luxu- riante et dĂ©vorent toute vĂ©gĂ©tation. Cependant, ce n’est encore rien; ces sauterelles si nombreuses, qu’elles deviennent des nuages qui obstruent la lumiĂšre du soleil d’Afrique, qui arrĂȘtent voitures et trains, dans leur marche, pondent lĂ  ou elles s’arrĂȘ- tent chacune de 80 Ă  ioo Ɠufs qui, une fois Ă©clos, 4 200 UĂŻS FEMMES AUAIHSS ' ' Y - i . i sont ces criquets voraces qui nettoient mieux le sol que ne le ferait l'incendie ; qui, lorsque l'herbe, et la feuille manquent, mangent le bois, qui, lorsque le bois manque, mangent la pierre ! » , Chacun,' naturellement, chasse ces destructrices du mieux qu'il peut. Lors d'une des derniĂšres inva- sions, un maire requis Un grand nombre d'Arabes pour dĂ©truire les criquets sur ses terres de Belkacem ; comme il ne les payait pas, les Arabes travaillĂšrent trois jours, puis ils refusĂšrent de laisser manger plus longtemps leurs rĂ©coltes, pour passer leur temps Ă  - t ’ I , J , ' ' . ' ' t protĂ©ger gratuitement celle du maire. Le magistrat municipal leur fit dresser procĂšs-ver- bal et le juge de paix de Dellys en condamna pour ce fait soixante-douze Ă  cinq jours de prison et quinze francs d’amende. ^ j * J - ; Le gouverneur auquel on en appela de cette injus- tice, ne voulut pas faire casser le jugement qui con- sacre la domesticitĂ© gratuite et obligatoire, des Ara- bes envers l’autoritĂ© algĂ©rienne, â–ș - , ^ , ; Les sauterelles ne redoutent rĂ©ellement que les i. cigognes qui s’alignent en bataille pour dĂ©molir Ă  coups de bec le mur vivant qu’elles forment en volant. Les terribles acridiens que l’on combat par le bruit, la fumĂ©e et les toiles Ă©tendues appareils cyprio- tes^ ont prouvĂ© qu’ils se riaient dĂ© ces obstacles en LKS FKMMKS A11A1JKS venant s’abattre en plein Alger, Quelques compa- gnies arrivĂšrent d’abord en Ă©claireuses ce sont les mĂąles qui marchent les premiers, puis ce ne furent plus des compagnies de sauterelles qui se montrĂš- rent. mais le tourbillonnement incessant d’une armĂ©e de scarabĂ©es d’or Ă©tincelant sous le soleil, dans le * ciel bleu, ressemblant — couleur Ă  part — au tour- billonnement des flocons de neige, par leur nombre et leur rapiditĂ©. . ' Dans leur vol vertigineux, ces flocons d’or vivants sont superposĂ©s ; les uns touchent aux nues ; les autres rasent la terre. Les sauterelles laissent en pas- sant tomber les preuves de leur digestion ; terrasses et balcons sont, aprĂšs chaque vol, maculĂ©s. Hiles- h mĂȘmes ne dĂ©daignent pas de s’abattre sur les fleurs et la verdure; elles tombent nombreuses par les cheminĂ©es. Cette invasion des sauterelles qui fait l'amusement des citadins d’Alger, le dĂ©sespoir des colons et des indigĂšnes et est pour tout le monde la famine en perspective, offre un spectacle curieux ; on oublie le boire et le manger pour regarder les vols ; enfants et grandes personnes saisissent au passage ces bes- tioles, on se les renvoie en riant; on dirait de cette calamitĂ© une fĂȘte. On fait des chapelets de sauterelles, on en met sous globe ; chacun est jaloux d’essayer dans un ĂŒ 202 t,KS miMES AIUUES ' ... ' fc . 1 J bocal sa petite expĂ©rience, pour la ponte des pĂšlerins et l’éclosion des criquets* J’en ai enfermĂ© comme tout le monde ; ce que voyant, notre Arabe me , demande Tu veux en manger ? » Je n’ai pas r " I - . . — * tant nos prĂ©jugĂ©s sont grands pour tout ce qui touche a la nourriture — osĂ© en goĂ»ter. On assure . - que leurs cuisses ont un vague goĂ»t d’écrevisses et un chimiste, qui les a analysĂ©es, certifie qu’elles sont onze fois plus nourrissantes que le bƓuf. Dans le sud de l’Afrique, ces insectes salĂ©s, sĂ©chĂ©s, sont pour beaucoup de tribus la base de l'alimenta- tion; certaines les rĂ©duisent eu poudre et en font du pain. Les nomades les mangent aussi bien crues que cuites. C’est pour eux la manne tombĂ©e du ciel , 1 - " i i + - Mahomet a autorisĂ© dans le Koran l’usage des sauterelles ; malgrĂ© cela, je crois que peu d’habitants du Nord africain s’aviseront de s’en nourrir ; ce ferait peut-ĂȘtre cependant prudent d’en faire des conserves t qu’on mangerait* durant la disette, quand les plaines fertiles de l’AlgĂ©rie se seraient transformĂ©es en une immense mer grouillante et jaune. SansMnterruption, les bataillons ailĂ©s succĂšdent 'i r - i " ' . ' ' - , aux bataillons, forment des nuĂ©es immenses qui * " . L montent du Sud au Nord, empoisonnant des cada- vres de leurs traĂźnards les citernes et les riviĂšres. C’est en prĂ©sence de cette calamitĂ©, qu’on peut* se demander pourquoi les hommes qui ne savent i ,i i- "" " * - - ' . H ' r . - \ ' i . ' ' - ' . ; - . ‱ . j - -h m * k - , l , . t _ ^ . . , _ „ . _ . , . 1P Fl „ „ „ * lp ,; , ~ ^ , r , „ . , ^ „ . + . ^ IÆS FEMMES ARAHES 203 _ 1 " enrayer ni la ruine, ni la mort sont seuls au gouver- nail? Si les femmes y avaient leurs places, est-on t certain qu’elles Sauraient pas — avec leur prĂ©- voyance et leur intuition — trouvĂ© le moyen de paralyser l’adtion des sauterelles? Des malheureux, hommes, femmes, enfants, ramas- sent les sauterelles qui sont achetĂ©s un franc le sac de vingt-sept kilogs par la municipalitĂ© algĂ©rienne. Au mol appel fait pour combattre le flĂ©au, la population ne rĂ©pond pas en nombre, alors qu’il faudrait que contre cette monstrueuse invasion, l'Al- gĂ©rie tout entiĂšre se rue avec entrain. Sur le crĂ©dit ouvert pour organiser les secours et la dĂ©fense, les habiles et les protĂ©gĂ©s obtiennent de gros dĂ©dommagements ; mais les tout petits colons ? 1 1 . ", mais les indigĂšnes ? Qui pense Ă  eux ? Seront-ils donc toujours comme en 1867, condamnĂ©s Ă  mourir de faim et Ă  empoisonner l'air de leurs cadavres, laissĂ©s sans sĂ©pulture dans leurs champs dĂ©vastĂ©s ? . , - 1 , 1 1 Il ne faut pas oublier qu’en prenant possession de l’Afrique, les Français ont assumĂ© en mĂȘme temps que le pouvoir, la responsabilitĂ© des ĂȘtres et des choses. Ils ont pris charge de corps en mĂȘme temps que charge de terre. L’Arabe attend des occupants français, —- qui n’ont malgrĂ© leur science et leur civilisation, pu prĂ©voir et prĂ©venir mieux que lui, l’invasion des sauterelles — H \ 204 LES l'EMMES ARAHËS 1 - - - 1 I - . „ " " * " - " - la possibilitĂ© de subsister quand elles ont dĂ©vorĂ© ses* rĂ©coltes. , F Tout le monde est d’accord pour vouloir peupler noire vaste territoire africain, et chacun convient que cela n’est' pas dĂ©jĂ  si facile. Eh bien! commençons . - H 1 _ " 1 _ * . - donc par empĂȘcher de mourir de faim les Arabes qui ^ - \ - ' - habitent ce territoire. ^ . „ " . - ' , 1 > Notre sollicitude envers eux peut seule sauve- garder le rĂ©sultat des efforts humains dans l’Afrique Française. ‱ k . i 1 , . , _ . ‱ ‱ ‱‱ . . ‱ ‱ - . f . . Ma Gazelle Yzette L . _ .... . . . - - t * _ - . ~ y . , ,, 1 _ ... . .. , i - L . * ’- - - ’ - ‱ _ ' - { p 1 _ . _ - . - . . , ' ' , -i , . t i i " . r . Ăź ^ Quand on s’avance vers le sud de l’Afrique, bal- lottĂ© par une de ces diligences primitives dans des chemins seulement tracĂ©s, on rencontre souvent des . H r gazelles par troupes de sept on huit, En Içs voyant s’enfuir, sans effleurer la terre, comme des oiseaux, les voyageurs les plus blasĂ©s, poussent un cri d’ad- miration, et, si fugitive qu’ait Ă©tĂ© leur apparition, chacun^ pris Ă  leur irrĂ©sistible charme, caresse le dĂ©sir d’en possĂ©der, d’en ramener k Alger, oĂč elles vivent juste assez de temps pour ĂȘtre adorĂ©es et laisser inconsolables leurs parents d’adoption. C’est sans doute pour cela qu’on les a nommĂ©es bĂȘtes Ă  chagrin. » ' 1 LES FEMMES AIIÀUES 205 j- t h 4 Cependant, n’est-ce pas pour les gazelles que l’on a créé, au quatriĂšme Ă©tage de tant de maisons d’Al- ger, ces terrasses, vrais jardinets suspendus, dont les tonnelles embaument le chĂšvre-feuille? Mais que sont quelques mĂštres carrĂ©s pour des ĂȘtres qui n’ont pas trop pour bondir de l'immensitĂ© du dĂ©sert ? Ceux qui les y sĂ©questrent subissent bientĂŽt le chĂą- 1 timent de leur crime, en les voyant h l’apogĂ©e de la grĂące, de la gentillesse, de la familiaritĂ©, mourir ! CaptivĂ©s par ces sĂ©ductrices du dĂ©sert, nous avons pendant un sĂ©jour dans le sud Oranais, Ă©levĂ© trois gazelles Mina % que sa haute taille nous a forcĂ© de confier Ă  des amis, AU et Y%ettc y couple ravissant que nous avons amenĂ© Ă  Alger, pour de lĂą le trans- porter en France. Notre petite gazelle mĂąle baptisĂ©e Ali qui souriait en montrant ses dents avait de suite Ă©tĂ© familiĂšre et caressante. Ali se dressait droit sur ses pieds de derriĂšre en appuyant ses pieds de devant Ă  ma ceinture, et il ar- ticulait des sons semblables au zĂ©zaiement d’un enfant ; ce qui faisait dire que j'avais une gazelle qui partait. Yzette Ă©tait, comme beautĂ© et intelligence, la per- fection de sa race. Quand on me l’apporta, toute petite, son poil Ă©tait une soie, ses jambes des allu- mettes ; avec cela des yeux immenses, rayonnants 1 Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau. EmerveillĂ©e, LES FEMMES AIlABES m je la pris dans mes bras, d’oĂč elle s'Ă©chappa ou plu- tĂŽt s’envola comme un oiseau. Mon admiration pour ce petit bijou du dĂ©sert me poussait sans cesse Ă  l’enlever de terre, pour la presser sur ma poitrine et la couvrir de baisers. Chaque fois elle s’échappait avec la mĂȘme impĂ©tuositĂ©, se blessant ses fines jambes, me faisant des noirs et dĂ©chirant ma robe de haut en bas. C’était Yzette qui tĂ©tait la plus grande partie du lait de la chĂšvre blanche qui servait aussi de nour- rice Ă  Ali et Ă  Mina. Lorsque nous emmenions nos gabelles brouter les fleurs — ‱ fleurs de nos jardins de France, qui foison- nent i\ l’état sauvage sur les plateaux algĂ©riens — je tenais le ruban attachĂ© au collier d’Yzette et, en mĂȘme temps que sa bouche, ma main cueillait pour les lui offrir, ses plantes prĂ©fĂ©rĂ©es. On ne peut dĂ©peindre la nervositĂ© de ce petit ĂȘtre Ă©lectrique DĂšs qu’elle apercevait un animal ou une silhouette humaine, elle courait affolĂ©e. Avec la force prodigieuse emmagasinĂ©e dans son corps minuscule, elle WentraĂźnait Ă  la .maison, oĂč elle arrivait essouf- flĂ©e, baignĂ©e de sueur et sa petite langue grise hors de la bouche. Il est bien difficile, de transporter les gazelles d’un pays Ăš un autre, sans les blesser. Pour les ramener Ă  Alger, nous avions mis^Yzette et Ali dans un couffin *' - I-KS FEMMES A11AHE8 , S?07 ' ' " "" 1 " T " 1 P ' " - J ' * au fond rembourrĂ©, au-dessus recouvert d’un voile qui protĂ©geait leurs jolies tĂȘtes. Pendant le voyage, nous nĂ©gligions de manger aux r relais des diligences, nous oubliions aux gares l’enre- gistrement de nos bagages, tant nous Ă©tions occupĂ©s d’elles ! A Rejizane, malgrĂ© nos supplications, on les avait mises avec les marchandises ; alors, Ă  chaque arrĂȘt Ă©e quelques minutes, je me prĂ©cipitais dans - ' ' ' i â–ș . leur wagon, je m'agenouillais devant le couffin qui les contenait et je leur Ă©grenais des raisins dans la bouche. ' * ' ' A 4 I . ĂŻ , " ^ \ ' - En arrivant Ă  Alger, Yzette et Ali fatiguĂ©s par trois jours d’immobilitĂ©, restĂšrent vingt-quatre heures sans * vouloir manger. Nous avons pu, mais avec beaucoup de peine, ' i . ' " les garder h l'hĂŽtel dans un salon attenant h notre chambre. *‱ % Ces mignonnes, pleines de vigueur, n’étaient pas toujours sages. Un jour elles eurent pour voisin un curĂ© celui-ci entendit la nuit leurs trĂ©pignements, leurs plaintes, leurs cris et en fut effrayĂ©. 11 descen- dit au bureau et dit Ă  lĂ  propriĂ©taire p j — t ,A. - LES FEMMES ARABES 217 fils. » Et voilĂ  maintenant que, loque humaine usĂ©e Ă  lui faire un rempart de sa poitrine, la France le rejetait !... La France ! Non t ce n’était pas possible ! C’étaitle colonel seulement qui avait criĂ© -, !" - -, h . ' ' - r . i r f _ ' ' “ . . " ' > 1 ; ' L , L _ ' a , . - , ' , ' ' 1 . ' , t 1 ' \ _ - _ . ' , r - - ' ' ' i ' " 7 j . i - - r r - " " " V - -, . s 1 * - - - - - ^ ^ - - , , i LKS FEMMES ARABES t Les Beni-Gharabas 4 La tribu des Beni-Gharabas, renommĂ©e par sa large hospitalitĂ© et son esprit d’indĂ©pendance, tenait, avant la disette qui affame les Arabes de l’AlgĂ©rie, on peut dire tente ouverte ; elle se ruinait en diffa repas * i d’honneur pendant qu’elle retirait du sol, presque sans culture, le blĂ©, l’orge, le maĂŻs, le tabac, les fĂšves et les olives. Mais successivement deux rĂ©coltes ont manquĂ©, les silos greniers souterrains sont vides, et, par pur hasard certainement, les amendes pieu- vent depuis qu’elle ne peut plus rĂŽtir des moutons entiers et prĂ©parer du kouskous Ă  la poule pour les autoritĂ©s. A tour de rĂŽle, ses chameaux, ses chevaux, son ‱bĂ©tail, ses troupeaux de moutons et de chĂšvres ont pris le chemin du marchĂ©. Malheureusement, les prix sont avilis par la surabondance des arrivĂ©es ; tout se vend pour rien, et puis il se trouva — le jour oĂč l’on conduisit boeufs et vaches au marchĂ© — que l’administrateur du centre dans lequel la tribu des Beni-Gharabas est englobĂ©e eut justement besoin de deux vaches laitiĂšres ; il choisit les deux plus bel-, les du troupeau et en les marchandant Ă©grena, par habitude, le chapelet d’amendes qu’il avait en pour la tribu. KKMMKB AUAHKS Comment vendre ses vaches Ă  un particulier qui tient le sort des soixante-dix tentes du douar entre ses mains ! On est trop heureux de faire pour l’apai- ser un sacrifice, j — Tiens, M, l'administrateur, prends ces vaches! fais-les emmener! Pour les autres, c’est 180 francs * piĂšce ; pour toi, c'est rien du tout. » L’administrateur indignĂ© Ă©leva la voix. — Pouilleux, s’écria-t-il, est-ce que je veux de tes vaches pour rien? Ça crĂšve de faim et encore ça parle de faire des cadeaux ! Avec autoritĂ©, il glissa une piĂšce de cent sous dans la main du vendeur, et il s’en alla au Cercle raconter aux autres fonctionnaires que les Beni-Gharabas avaient bien eu l’audace de vouloir lui donner les deux vaches qu’il avait achetĂ©es. La vente des troupeaux permit de ravitailler la tribu ; pourtant, les embarras, la gĂȘne reparurent bientĂŽt. On porta au marchĂ© les volailles poules, dindons, pintades, qui vivaient librement dans le douar et l’animaient de leurs chants et de leur gloussements ; h seulement, la fatalitĂ© voulut que ce jour-ĂŻĂ  trois ou quatre fonctionnaires renouvelassent leur poulailler. Ils Ă©taient, disaient-ils, venus acheter Ă  eux de prĂ©- fĂ©rence, et ils s’appliquaient Ă  bien leur montrer LES FEMMES AIWBKS m l’épĂ©e de DamoclĂšs suspendue au-dessus dĂ© leur tĂȘte. Dans l'Ă©tat d’embarras oĂč se trouvait la tribu, il eĂ»t Ă©tĂ© maladroit de les faire payer, Il fallait mĂ©na- ger l’interprĂšte, un juif qui avait prĂȘtĂ©, Ă  cent trente pour cent par mois, il est vrai, de l’argent. C’eĂ»t Ă©tĂ© une faute de. ne rien offrir Ă  monsieur l’huissier, qui pouvait de suite tout saisir. Quant au garde champĂȘtre, qui cumulait aussi l’office de geĂŽ- lier, il dressait beaucoup de procĂšs-verbeaux contre ceux qui n’étaient pas ses amis ; et puis, les BĂ©ni- Gharabas avaient toujours quelques-uns des leurs en prison. On l’pctroie si facilement, cette prison, en vertu du code de l’indigĂ©nat et mĂȘme du bon plaisir, que les Arabes qui la subissent ne s’en Ă©meuvent pas ; seulement il ne faut pas ĂȘtre mal avec le geĂŽlier qui, par distraction, oublie parfois de distribuer l’eau et le morceau de pain. ' Les Beni-Gharabas dĂ©lĂ©guĂ©s Ă  la vente de la basse- cour du douar Yaya ben Yaya, Abdelkader, Larbi, Ali ben Belkaseem, se consultĂšrent du regard et se comprirent ; bien qu’ils comptassent sur le produit de leurs volailles pour emporter de l’orge et du blĂ©, ils partagĂšrent, presque complĂštement, poules, dindons, pintades entre les fonctionnaires venus acheter sĂ©pa- rĂ©ment et comme en se cachant mutuellement, Leurs domestiques eurent bras et mains chargĂ©s ; en outre, s 224 FEMMES AHÀHES f , - . ' un immense collier de couples de ces volatiles leur descendait des reins aux genoux. , ' . _ . ' ' . * ’ r Ges vigoureux garçons, qui ployaient sous le poids, paraissaient trouver comme leurs maĂźtres tout natu- rel le dĂ©pouillement des Beni-Gharabas Ă  leur profit. Cependant, il faut dire que le greffier-notaire, un courtaud Ă©pais qui gagne de l’argent gros comme lui, " + 1 1 se pourlĂ©cha les babines en voyant les dindes si bien S point et eut un Ă©lan de cƓur Ăź Allons, ben Yaya dit-il allons, je veux bien accepter, pour te faire plaisir ; mais dis chez vous ’ - p - , ' ' - " que, quand tu nous inviteras pour une Ma- dame emportera du sucre d’orge pour les bĂ©bĂ©s du douar ! » ‱' Pour pouvoir subsister, les Beni-Gharabas vendi- * - . ‱‱ 1 j * rent tout et n’eurent bientĂŽt plus aue leurs tentes. rent tout et n eurent bientĂŽt plus que leurs tentes. i " - ’ - 1 p - 1 " â–ș ' - Ils vendirent leurs tapis vieux et neufs, ils vendirent i j - l * * " leurs plats de bois et de mĂ©tal, leurs plateaux d’ar- r " , 4 , 1 gent. Ils vendirent leurs chiens-loups, ces sentinelles vigilantes qui flairent l’animal ou l’homme Ă  deux kilomĂštres, et dĂ©chirent de leurs crocs le maraudeur ou l’imprudent qui ose s’avancer, Enfin, Ă  bout de privations et d’expĂ©dients, ils cĂ©dĂšrent Ă  un maqui- - - J J 1 j 1 1 1 ' _ gnon contre trĂšs peu d’espĂšces sonnantes leurs 1 , ? - „ ' superbes chevaux, ces amis toujours sellĂ©s qui lĂšs attendent Ă  la porte de la tente. Ce sacrifice suprĂȘme ne les prĂ©serva que pour un i V* LKS F!', MM', S AllAHHS 225 i * J k- temps trĂšs court de la famine ; car, si grande que fĂ»t leu sobriĂ©tĂ©, les BĂ©ni Gharabas Ă©taient plus de quinze cents bouche Ă  nourrir Ăź ĂȘ . Il n'y eut bientĂŽt plus rien sous la tente, ni argent, ni provision, et rien dans l'immense pleine aride oĂč est campĂ© le douar. Depuis longtemps, aussi loin que Ton a pu marcher, on a cueilli, au point d’ex- tirper la racine, les asperges sauvages dont se dĂ©lec- * tent l’hiver les Français d’AlgĂ©rie ; depuis longtemps, on a arrachĂ© jusqu’aux plants des chardons, que l’on mange en guise d’artichauts et qui en ont le goĂ»t plus fin. On dĂ©serte par bandes le douar silencieux sur loquel plane la mort pour aller Ă  la ville; oh se rĂ©pand dans les sentiers qui conduisent aux villages environnants, Ceux qui restent avec les enfants mou- rants trompent leur faim en buvant de l’eau, Mais ce remplissage factice n’empĂȘche pas l’estomac de se tordre et de hurler, * Les moins affaiblis des restants sondent aux alen- tours le sable de leur matrĂąque. Celui qui a soup- çonnĂ© une racine se jette Ă  plat ventre sur la terre dorĂ©e et nue, Ses doigts dĂ©charnĂ©s ne lui semblent bientĂŽt plus porter ce qu’il trouve, assez rapidement Ă  sa bouche ; alors, comme l’animal dont Mahomet a interdit la consommation, il enfonce fĂ©brilement le* h 226 FEMMES AltAMES I i . . t son groin dans le sol, ses dents affamĂ©es fourragent la terre et dĂ©vorent les racines avidement. T Tout Ă ' coup, l’un de ces humains rongeurs, Yaya, dont deux des fils avaient expirĂ© de faim le matin, se redresse les yeux hagards, la’ bouche grande ouverte ; il se renverse en arriĂšre en des convulsions p ' 1 l horribles, il est mort ! Son corps nourrira les chacals ; mais ses femmes, mais ses enfants encore vivants? a Sa troisiĂšme et toute jeune Ă©pouse, Réïra, allaite un beau bĂ©bĂ© de sept mois nommĂ© Ali. Je dis allaite ! HĂ©las ! les mĂšres affamĂ©es n’ont pas de lait ! Depuis i- ^ t , la veille, Réïra, avec le mĂ©pris de la souffrance qui F " V distingue sa race, Réïra perce d’une aiguille le bout * ’ t de ses seins, et l’enfant suce les gouttes de sang ! Cependant, malgrĂ© l’horrible torture qu’elle s’impose, il va s’engourdir comme ses frĂšres et son pĂšre ; cette crainte fait surgir en elle une pensĂ©e lumineuse,., ^ Non, dit-elle, Ali ben Yaya ! non, tu ne mourras pas !... ; . . 1 ' , - - Elle va le vendre, s’il le faut, pour le sauver ! Au marchĂ©, Ă  la ville, elle trouvera ceux qui ont achetĂ© les agneaux et les cabris du douar ; il lui achĂšteront son petit si joli et lui donneront Ă  manger. i Avec une Ă©nergie sauvage, son enfant, toujours silencieux, juchĂ© sur la croupe, elle part. A chaque pas, l’eau quelle a absorbĂ© avec excĂšs pour se soute- - * i - t , ' - \ - ' * , * fr - - N LES FEMMES ARA H ES 227 nir pendant la route dĂ©coule d'elle comme d'une Ă©ponge pressĂ©e... Elle a trop comptĂ© sur ses forces.*, domine elle se sent le cƓur retournĂ© ! Heureuse- ment, elle rencontre bientĂŽt deux coreligionnaires, montĂ©es Ă  mulet, qui la recueillent. On descend h mi-cĂŽte, dans le repli de terrain oit se tient le marchĂ© animĂ© par le bĂȘlement des mou- tons et des chĂšvres, les interpellations des vendeurs et des acheteurs, les Ă -savoir que font personnelle- ment ceux qui ont perdu une bourse ou une bĂȘte. En arrivant, chacun plante un pieu en terre et y attache son cheval ou son mulet. On frĂŽle, on bous- cule ces animaux au passage; ils n'en restent pas moins' calmes et inoffensifs. i Réïra,. accroupie, les peaux de sa poitrine dans la bouche de son bĂ©bĂ©, s’appuie Ă  la tente d’un mar- chand de nouveautĂ©s. Oh 1 elle ne voit plus les robes de tulle aux transparents multicolores, les ceintures de brocart, les babouches finement brodĂ©es * * qu’elle recĂšle. Tout tourne autour d'elle, comme quand elle a essayĂ© un jour de danser la valse fran- çaise. Se tiendra-t-elle seulement debout? Le sol vacille sous ses pieds. Mais... le petit Ali qui ne ferme mĂȘme plus les lĂšvres sur le sein flasque qu'il a dans la bouche... Elle titube en marchant; un fonctionnaire qu’elle frĂŽle la repousse brutalement de sa canne et en la 228 LES FEMMES A1IAMES X voyant tomber s’écrie Sale mouquiĂšre ! Elle est saoule d’absinthe !... » { i Réïra n entend pas, la peau qui est son sein est sortfe de la bouche ouverte de son fil$> ! Va-t-elle le laisser mourir ?... En titubant toujours, elle arrive Ă  la ville, une \ route sur les deux cĂŽtĂ©s de laquelle s’alignent quel- ques maisons ; elle s’y traĂźne, offrant Ă  tous Ali expi- rant Joli petit, gĂ©mit-elle,,, achĂšte,,, faim,,, achĂšte joli petit.., manger,., Joli petit Ali.,, achĂšte... On s’attroupe autour d’elle. L’administrateur, le mĂȘme qui a achetĂ© cent sous les deux plus jolies vaches du douar de Réïra, survient criant, menaçant Quoi ! c’est cette pouilleuse qui suscite ce dĂ©sor- dre ?... Ramassez-moi ça !... » commande-t-il au garde- champĂȘtre qui cumule l’office de geĂŽlier. Réïra, Ă©puisĂ©e par son suprĂȘme effort maternel, s’affaisse, son enfant s’échappe de ses bras, tombe sur la chaussĂ©e. En le ramassant, une femme Ă  la poitrine, opulente s’écrie Quel beau petit bicot! » Elle lui fourre la tĂȘte dans son corsage, il est sauvĂ© ! On porte Réïra, Ă©vanouie, Ă  la prison ; des gamins et des badauds suivent en gueulant » Eh I l’ivro- gnesse 1... l’ivrognesse !... La cruautĂ© humaine est de tous les pays. LES FEMMES AlUIiES 220 * \ ' ' ' ' ' ' ' - ' - ' . 1 ' - - ' 1 " On enferme la jeune mĂšre dans un cabanon, on la ĂŻ - , couche sur la planche qui sert de lit, et*.» on l’abanv donne I *1 L. ' - - ' , P â–ș Le lendemain, elle ne remue toujours pas. Cepen- dant, elle devrait avoir digĂ©rĂ© son absinthe , 1 h ' t . - - J A la fin, le geĂŽlier s’alarme. Le mĂ©decin est appelĂ© on lui raconte que la prisonhiĂšre a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e pour ivresse ; il l’examine attentivement, puis, la voix - * > __ , ' - J tremblante d’indignation Ăź Triples brutes ! s’écrie- t-il, cette femme es't morte de faim !... » — - — — ' La Fantasia t 1 p _ ' t , . . L _ ^ * . - - - . v i 1 - Dans une commune mixte de la province d’Alger, oĂč dĂ©jĂ  notre gai drapeau flotte Ă  quelques fenĂȘtres, . 1 . 1 1 . ' , on enguirlande les rues de branches de palmiers, on dresse un arc de triomphe en lauriers-roses. Euro- 1 " 1 - P J , 1 _ s pĂ©ens et Arabes luttent d’émulation pour donner au chef- lieu du centre un aspect enchanteur. C’est que , ç * - / celui que l’on attend peut Ă  son grĂ© ruiner ou faire prospĂ©rer le pays. j ... Les administrateurs de la contrĂ©e n’ont garde + 1 1 d’oublier de se montrer empressĂ©s auprĂšs de qui dispense les faveurs et l’avancement. Ils sont venus escortĂ©s de leur personnel et de leur famille, quand 230 LRS FEMMES ARABES ils ont pu obtenir les chevaux rĂ©quisitionnĂ©s pour la transporter. Seulement, les Arabes sont fous de briller dans les fantasias ; au lieu de prĂȘter leur cheval pour porter Ă  la fĂȘte les administratrices et leur niĂšhĂ©e, beaucoup ont prĂ©fĂ©rĂ© l'enfourcher pour s'y rendre eux-mĂȘmes. RĂ©sultat pour eux cinq jours de prison et quinze francs d’amende. Mais la joie de se rĂ©unir aux goums, d’aller en bottes rouges sous le drapeau vert dĂ©ployĂ© se joindre aux cavaliers qui s’échelonnent dans la plaine, de voir les grands marabouts, les grands nobles, vaut bien la peine que l'on risque quelque chose. Les grands de tous les pays ont une maniĂšre parti- culiĂšre de se distinguer du commun des mortels. Les nobles arabes venus l\ la fantasia sont, eux, dĂ©co- rĂ©s d'une façon aussi incongrue qu’originale ils sont dĂ©corĂ©s.,, de fiente I... Oui... de fiente de faucon I Ils ont sur leur burnous les traces des excrĂ©ments de l’oiseau chasseur ; c’est, dans le dĂ©sert, une mar- que de gentilhommerie, Cela vaut bien le bout de ‱ 4 ruban ou la ferblanterie dont — pour se faire remar- quer — se marquent les EuropĂ©ens Le gouverneur gĂ©nĂ©ral de l’AlgĂ©rie, en l’honneur duquel se font tous ces prĂ©paratifs, revient du Sud. Il ramĂšne des wagons de choses rares pii a reçu des Mouadhin, en signe de soumission des masses de LES FEMMES A1UHES 231 * cadeaux ; mais il ne revient ni sur le cheval noir superbe ni sur le beau mĂ©hari blanc que les indigĂš- nes du Sud lui ont donnĂ©, il revient de Biskra en train express ; et, comme un dieu qui se fait prĂ©cĂ©der d'un soleil, un roi d'une armĂ©e, il se fait prĂ©cĂ©der d'une machine folle qui court en Ă©claireuse devant le train . gouvernemental. Les tĂ©lĂ©grammes. signalant l'approche du gouver- neur se succĂšdent, Le voilĂ  ! DĂšs qu'il paraĂźt, les clairons sonnent, les tambours battent aux champs, les chevaux qui, impatients, se cabraient, s'Ă©lancent rapides ; ils reviennent sur leurs pas en courant si vite qu'on les croit emportĂ©s par le vent, Les cavaliers qui les montent se lĂšvent droits sur leurs selles, poussent de grands cris et dĂ©char- gent en l'air leurs fusils. EnivrĂ©s par la poudre qu'ils I ont fait parler », ils repartent, animĂ©s par une fureur diabolique, Ces hommes, qui semblent ne fyire qu'un avec leurs chevaux, leur communiquent leur fiĂšvre d’en- thousiasme, et bientĂŽt les spectateurs, eux-mĂȘmes Ă©lectrisĂ©s, les acclament et partagent leur dĂ©lire. Tous les chevaux qui participaient Ă  la fantasia Ă©taient beaux ; leur tĂȘte fine, leurs formes Ă©lĂ©gantes excitaient l'admiration de la foule. Mais parmi eux il y en avait un Ă  la robe d'Ă©bĂšne, Ă  la ftĂšre encolure, qui attirait tous les regards. C'Ă©tait la jument de 232 UC S FEMMES ARABES Lagdarbcn-Djali, de la tribu des Oulad-Mokran, baptisĂ©e Rihana vite comme le vent. Car les chevaux, lĂ  bas, traitĂ©s en personnes humaines, ont des noms, et les Arabes prennent certainement plus de soins Ă  faire l’éducation d’un cheval que les EuropĂ©ens Ă  faire celle d’un homme ; aussi parviennent-ils Ă  dĂ©velopper en lui plus que de l’instinct, de l’intelligence. C’est ainsi qu’ils obtiennent du cheval qui vient de renverser son cavalier un arrĂȘt immĂ©diat. Le noble animal demeure comme un chien fidĂšle, prĂšs du cavalier blessĂ© ou mort. L Rihana ne faisait pas seulement la joie de son pro- priĂ©taire, elle Ă©tait la gloire de sa tribu. Elle gagnait le prix aux courses, elle Ă©tait acclamĂ©e dans les fan- tasias, elle savait se mettre Ă  genoux et se lever toute droite sans inquiĂ©ter son maĂźtre. L’administrateur de M... guignait ce beau cheval. La vue de celui que ramenait le gouverneur aiguisa son dĂ©sir de le possĂ©der. Enfin, n’y tenant plus, il s’approcha de son propriĂ©taire — Ladgar, dit il, combien veux-tu de ce cheval de sultan ? — Il n'est pas Ă  vendre, rĂ©pondit Ladgar. — Je sais que tu es Ă  ton aise ; mais, voyons, pour me faire plaisir, estime-le un gros prix et cĂšde-le- moi. I LES FEMMES ARABES 233 — Mon plaisir vaut le tien, ça me fait plaisir Ă  moi de le garder. L'administrateur se mordit les lĂšvres. La fĂȘte ter- minĂ©e, le gouverneur partit, il songeait encore au cheval. Il alla conter sa dĂ©convenue au vieux Choya, qui lui servait d'intermĂ©diaire pour prĂȘter de l'argent Ă  cent vingt pour cent. Chaya lui remplit le cƓur d'espoir — Cela tombe Ă  merveille, dit-il ; Bouziane, voisin de Ladgar, me doit, je vais l'envoyer saisir. — Mais... quel rapport, fit le fonctionnaire? , — Je m’entends ; je dirai Ă  l’huissier deux mots, il trouvera moyen. d’avoir la jument. L’huissier n’eut guĂšre Ă  prendre dans le misĂ©rable gourbi de Botiziane. — Ce n'est pas suffisant ici; voyons lĂ , fit-il en enjambant la haie de clĂŽture du voisin, et, ayant aperçu Rihana prĂšs de la demeure de Lagdar, il mar- cha droit Ă  elle et la saisit. Aux protestations indignĂ©es de celui-ci, affirmant ne rien devoir Ă  personne, l’huissier cria pour toute rĂ©ponse Revendique 1 » Il demanda, en effet, Ă  la justice de lui prĂȘter main- forte pour recouvrer son bien. MalgrĂ© les nombreux tĂ©moins jurant que Rihana Ă©tait nĂ©e chez Lagdar, malgrĂ© les quittances d’impĂŽt Ă©tablissant sa qualitĂ© de propriĂ©taire du chevat, le tribunal, s’appuyant sur 234 LES FEMMES ARABES des subtilitĂ©s juridiques, le dĂ©bouta de sa demande, le condamna aux dĂ©pens et valida la saisie pratiquĂ©e. Rihana, mise en vente, fut achetĂ©e pour le compte de l'administrateur, qui l’enfourcha sans pudeur dĂšs qu’il en fut devenu possesseur et toisa dorĂ©navant avec insolence Lagdar, navrĂ© qu’on lui eĂ»t subtilisĂ© sa bete. Quand. celui-ci passait Ă  portĂ©e de sa voix il lui crait EspĂšce de gueux, tu as refusĂ© de me cĂ©der ta jument et, quinze jours aprĂšs, tu l’as fait vendre par autoritĂ© de justice I Je te revaudrai cela I » L’enlĂšvement de Rihana dĂ©sola particuliĂšrement Nedjma, la femme prĂ©fĂ©rĂ©e de Lagdar. Nedjma nĂ© mangeait pas un gĂąteau de miel, pas une poignĂ©e de dattes, pas une bouchĂ©e rissolĂ©e de mouton rĂŽti en plein air, sans en donner sa part Ă  ‱ * Rihana, et celle-ci paraissait rĂ©pondre h cette sympa- thie et hennissait de plaisir en voyant sa belle maĂź- tresse, Un jour que l'administrateur, en tournĂ©e dans le douar des Oulad Mokran, l’avait laissĂ©e Ă  la garde de son chaouch, elle vint d’instinct i\ la porte de Lagdar. Nedjma crut naĂŻvement que Rihana leur Ă©tait rendue'. Joyeuse, riant et pteurant i\ la fois, sautant et dansant, elle courut h elle, caressa son poitrail, prit sa tĂšte dans ses mains mignonnes et, soulevant son liaĂŻck, elle l’embrassa longuement. Entendant des pas, elle abaissa vivement son voile LES FEMMES ARABES 235 et se sauva Ă©perdile. Mais l'administrateur, revenu prĂ©cipitament, avait aperçu Nedjma et, moins peut- ĂȘtre que sa beautĂ©, son exubĂ©rance de vie et de passion avait Ă©veillĂ© en lui un de ces sentiments fous i - 1 qui ne se raisonnent ,ni ne se vainquent. Il ne pouvait dĂ©tacher sa pensĂ©e d’elle. Le jour, il cherchait h la voir ; la nuit, il la voyait en rĂȘve. Sa passion s'irrita au point que, ne pouvant plus la dis- simuler, il fit du juif Chaya le confident de son tour- ment. Diable Ăź s’écria celui-ci, il n'est pas aussi facile de s'approprier une favorite qu'une jument I » Seule- ment, c'Ă©tait une canaille que n'Ă©pouvantait pas le crime, et, un jour, il dit Ă  l'amoureux transi Eu- rĂȘka 1 » ' ‱' V ” On simula 'l'organisation' d’un complot, dans lequel Lagdar, ami de la France, fut impliquĂ© de rĂ©bellion contre elle. Avec l'intimidation et l'argent, on se procure tou- jours des tĂ©moins. Il y en eut pour affirmer que le mari de Nedjma, vendu aux Anglais, soulevait le Sud, projetait de faire surprendre nos troupes. MalgrĂ© l'invraisemblance de l'accusation, l'ab- sence de preuves, Lagdar, reconnu coupable, fut condamnĂ©, dĂ©pouillĂ© de tous ses biens et envoyĂ© i\ NoumĂ©a. * / Nedjma, terrifiĂ©e par te jugement rendu, se soumit 230 LES FEMMES A1U13ES Ă  ce qu’on exigeait d’elle. Et pendant que le mari, le propriĂ©taire, est au bagne, l’administrateur, tranquil- lement, jouit de sa femme et de sa jument. i * Divorceuses Au siroco qui a pendant quinze heures dĂ©chaĂźnĂ© une tempĂȘte de sable, a succĂ©dĂ© une pluie torren- tielle, une trombe d’eau, qui creuse des ravins dans la terre chaude d’Afrique et transforme la plaine roussie, coupĂ©e d’un ruban blanc, la route, en ma- rĂ©cage, Au -dessous de cette route est le Rocailleux, petite ville de l’Oranie d’oĂč, malgrĂ© l’affreux temps, partent, nombreux et par groupes, des emburnou- i sĂ©s » et des enhaĂŻckĂ©es. Femmes et hommes qui n’usent point de cette tente portative, le parapluie, paraissent bien moins troublĂ©s par la tourmente atmosphĂ©rique que par l’orage qui gronde en eux ; de leur bouche crispĂ©e sortent des exclamations aiguĂ«s, leurs yeux lancent des Ă©clairs !.. Tout ce monde gravit la colline au haut de la- quelle sont juchĂ©s, de façon Ăč bien dominer la ville arabe, comme premier Ă©lĂ©ment de ville française, trois vastes bĂątiments l’hĂŽtel de l’administration, 4 LES FEMMES A H AJ ES 237 luxueux et confortable ; la gendarmerie, qui a l’as- pect d’une vaste caserne ; alors qiie les casernes Ă  soldats, sĂ©rie de pavillons jetĂ©s Ă  mi-cĂŽte, ont der- riĂšre leurs rideaux de lauriers-roses des coquetteries de villas. Puis une maison basse qui, comme hon- teuse d’exister, cherche visiblement Ă  se dissimuler la prison. Enfin, un parallĂ©logramme en briques rou- ges. C’est le temple de ThĂ©mis. À cinquante mĂštres, on le croirait entourĂ© de troupeaux de moutons ; mais, quand on s’avance, on voit que ce l’on prenait pour des moutons sont des hommes accroupis les uns prĂšs des autres et pelotonnĂ©s dans leurs bur- nous. Ils sont lĂ  trois ou quatre cents, attendant sous une pluie diluvienne l’heure de l'audience musul- mane. Les femmes, groupĂ©es Ă  part des hommes, ramĂš- nent de leurs petites mains, aux ongles rougis par le hennĂ©, le haĂŻck sur leur figure ; parfois le vent indis- cret en soulĂšve un pan et l’on a de fugitives appari- tions de houris. Ces femmes, presque toutes jeunes et jolies, sont en instance de divorce. La grande porte Ă  deux battants du tribunal s’ouvre enfin; et, pendant que les Arabes, trempĂ©s jusqu’aux os, s’ac- croupissent dans l'immense salle, le chaouch, en costume resplendissant de blancheur, prononce so- lennellement ; L’audience est ouverte 1 » Les juges installĂ©s, aussitĂŽt les plaideurs dĂ©- 4 238 LES FEMMES ARAIIES filent Ă  la barre. AllĂ©gueraient-ils de bonnes raisons, — juges et justiciables ne pouvant faute de parler la mĂȘme langue se comprendre, — s’ils n’ont pris la prĂ©caution de payer l’interprĂšte, celui-ci traduit le contraire de ce qu’ils disent et ils sont souvent con- damnĂ©s. i Au milieu des accusations si frĂ©quentes de vols, coups, blessures, de curieuses rĂ©clamations se pro- duisent dans le prĂ©toire. On entend, en effet, bientĂŽt appeler la cause Yamina bent AĂŻssem, contre Larbi ben Ali. Une motiquiĂšre, h la silhouette Ă©lĂ©gante, s'avance a la barre ; elle entr’ouve son haĂŻck, seulement de façon Ă  irriter la curiositĂ©, et avec beaucoup de prĂ©- cision elle expose au tribunal que son mari ne l’a pas embrassĂ©e depuis six semaines t Pour ce prĂ©ju- dice, ce dĂ©lit, elle rĂ©clame cent francs de dommages- intĂ©rĂȘts. Les juges goguenards paraissent trouver que le mari s'est assez puni lui-mĂȘme. Mais voici la contre-partie de cette affaire i p Un mari nommĂ© El-Abib, dont la femme Messaouda vient de faire une fugue, rĂ©clame trois francs de dom- mages-intĂ©rĂȘts pour chaque jour qu’elle a passĂ© hors du domicile conjugal. Etant dĂ©boutĂ© de sa demande, il sort en profĂ©rant contre le juge cette malĂ©diction si usitĂ©e en pays arabe LES FEMMES ARABES m Que Dieu maudisse tous les tiens ! > Qu’il fasse que les tiens soient aveugles ! Qu’il dĂ©truise tes rĂ©coltes ! ' Qu'il te rende malade, estropiĂ© ! Meryem bent Djabis, dont le mari ne voulait ao * cepter que le divorce kola , c’est-Ă -dire consenti con~ * tre une grosse somme d’argent, est enfin parvenue Ă  se procurer un certificat de mĂ©decin attestant qu’elle est,., demoiselle, et elle obtient sa libertĂ©, sans avoir Ă  payer Ă  son mari aucune rançon pour la racheter. La plupart des divorces ont pour principal motif la polygamie, bien que la polygamie ne soit pas un cas de divorce. ĂŻ Beaucoup de divorceuses viennent pour la pre- miĂšre fois exposerdeurs griefs. Biles protestent avec vĂ©hĂ©mence contre la pluralitĂ© des femmes. Le juge les met, elles et leurs maris, en adala en observa- tion pendant huit jours, chez un surveillant chargĂ© de dire qui a tort, de l’un ou de l’autre Ă©poux. Mais, regardez cette gamine Ă  la barre, le haĂŻck impudiquement relevĂ©, la figure en pleurs ; elle parle avec volubilitĂ© ; les mots trahison, divorce, revien- lient sans cesse sur ses lĂšvres* C’est Kansa, une jolie adolescente de quatorze ans, Ă  laquelle son mari prĂ©- senta l’autre semaine, en revenant des noces, une nĂ©gresse pour coĂ©pouse. Furieuse, indignĂ©e, Kansa voulut s’enfuir pour , J J ' 240 LES FEMMES ARABES Ă©chapper Ă  la promiscuitĂ© ; son mari barricada la porte; alors, affolĂ©e, la pauvre enfant, au risque de se tuer, sauta par la fenĂȘtre qui plonge dans un ravin.. ' . .. _ ^ i f ^ ^ Le tribunal tança le mari, Amed ben Hassem, un . 1 avorton de dix-huit ans, blĂȘme et malingre, qui pro- testa de son amour pour sa premiĂšre Ă©pouse et dĂ©- . , - i- clara que, s’il eu avait pris une seconde, c'Ă©tait tout simplement pour lui faire faire l'ouvrage de sa mĂšre... ! _ Du reste, de par lĂ  loi musulmane, il avait le droit d'Ă©pouser quatre femmes I... 1 t . Ne pouvant obtenir le divorce, Kansa. s'Ă©crie Donnez-moi un lĂ©zard, ĂŒn chien pour Ă©poux, plu- tĂŽt qu'un homme qui a une autrĂš femme 1 » Puis elle . - ^ , 1 ’ _ ' , ' I se prĂ©cipite dehors, elle s’enfuit, elle court si vile que ses parent et son mari ne peuvent la suivre. Elle dĂ©gringole la colline et arrive sous un arbre colos- sal, le seul restĂ© debout d’une forĂȘt brĂ»lĂ©e ; Ă  ses branches se balancent des moutons fraĂźchement Ă©cor- chĂ©s. Cet arbre est l’abattoir de la ville, c’est sous son ombrage qu'Ă  n’importe quelle heure on Ă©gorge agneaux et bƓufs. Deux hommes jettent la victime Ă  \ - terre, la maintiennent couchĂ©e, pendant qu’un troi- siĂšme saisit la bĂȘte Ă  la gorge et d’un coup de cou- teau lui tranche la carotide. A la place mĂȘme oĂč l’on venait de tuer une chĂšvre blanche au long poil soyeux, Ă  la tĂȘte fine, qui avait LES FEMMES A1UI3ES 841 criĂ© comme une jolie femme sous le couteau du bourreau , s’étalait une flaque de sang. La petite Kansa, dĂ©sespĂ©rĂ©e s’étendit dans ce sang encore fu- mant ; sa mĂ©lafa robe et son haĂŻck se teignirent de pourpre, elle avança la tĂȘte sur le billot, et le cƓur crevĂ©, la voix pleine de sanglots, elle dit au bou- cher Je suis trop malheureuse... trop... malheureuse... saigne-moi !» Sadia Tout le monde est frappĂ© du grand air des Arabes et de la majestĂ© royale avec laquelle les plus pau- vres d’entre eux se drapent dans leur burnous trouĂ©. Cette distinction n’est pas seulement l'apanage des hommes; bien des femmes de la race seraient — si elles se montraient — sacrĂ©es reines dans les milieux les plus aristocratiques de nos citĂ©s civilisĂ©es. Sadia est parmi les plus triomphantes de ces reines. La femme arabe est petite,' gĂ©nĂ©ralement. Sadia est grande, gracieuse, Ă©lĂ©gante ! Sa voix est une har- monie, son charme trouble et fascine. Seulement, la renommĂ©e de sa coquetterie est aussi rĂ©pandue que celle de sa beautĂ©. i i 1 1 A 242 LES FEMMES AIUBES Sadia est- elle donc une courtisane ? Non point! Quant on pĂ©nĂštre dans sa maison spa- cieuse, la plus belle du pays avec ses ornements et ses croissants en faĂŻence. vernissĂ©e, on voit dans les piĂšces immenses des amoncellements de tapis formant Ă  la fois tentures, meubles et siĂšges. On voit des coffres de chĂȘnes dĂ©bordant de bijoux, de dentelles, debroderies desoie etd’îr, d'oripeaux merveilleux, d'Ă©ventails et de mille riens artistiques ; mais pas d'hommes, Pour boire en se brĂ»lant les lĂšvres, le cafĂ© bouil- lant obligatoire’ servi dans des tasses en or massif, sur des plateaux d’argent d'un mĂštre de diamĂštre, on est entre femmes. Et c'est Ă  des femmes que Sadia, montre ses richesses et veut en faire don, dĂšs qu'elles s’émerveillent. . Cependant, ses allures europĂ©ennes, son audace de s'affranchir de la rĂ©clusion imposĂ©e aux musulmanes et enfin ses trois divorces successifs avant d'avoir atteint 25 ans, lui ont fait une rĂ©putation de galan- terie ; 011 dĂ©taille sa beautĂ© comme on estime ses bijoux. Sadia sprt, mais aprĂšs la nuit venue, selon les prescriptions de Mahomet, Elle est enveloppĂ©e d’un haĂŻck de crĂȘpe de soie blanc rayĂ© de rose qui ne laisse voir qu'un de ses yeux. Sadia ne sort que pour se rendre chez les notables de la ville oĂč on lui fait fĂȘte? Elle arrive vers huit LES FEMMES AIMEES I 243 . heures prĂ©cĂ©dĂ©e de suivantes, accompagnĂ©e 'de sa mĂšre, une matrone commune, et de sa jeune sƓur, une bĂ©bette de huit ans, dĂ©jĂ  mariĂ©e. Ceux qu’elle honore de sa visite lui servent un lunch, et avec quelle suprĂȘme Ă©lĂ©gance Sadia porte une coupe Ă  ses lĂšvres ou mange un gĂąteau. i * I faut bien qu’elle soit réélement sĂ©duisante, il faut bien quelle soit incomparable, cette Sadia, puisque les maris dont elle est divorcĂ©e ne peuvent l’oublier. Pourquoi donc alors tous ces divorces? Voici son odyssĂ©e avec le dernier mari, le caĂŻd Mouliamed, fils d’un bachaga, s’il vous plaĂźt. Le caĂŻd Mouhamed, des environs de Tiaret, oĂč naissent les plus beaux hommes, avait vu marcher j Sadia, et il en .Ă©tait devenu Ă©perdument amoureux. Les passions ne sont pas patientes en AlgĂ©rie ; pour satisfaire la sienne, le caĂŻd Mouhamed acheta Sadia trente mille francs. On cĂ©lĂ©bra pompeusement les noces, malgrĂ© le rechignement de la famille de l’époux qui criait Ă  la mĂ©salliance. Les questions de gĂ©nĂ©alogie,, de naissance, ont une importance capitale en pays arabe; selon ses parents, le caĂŻd Mouhamed devait Ă©pouser non la belle Sadia, mais une fille de grande tente. On fit rĂŽtir des moutons entiers par trou- peaux, on Ă©gorgea mille poules, on fabriqua deux LES FEMMES ARABES ents kilos de gĂąteaux de miel, et toutes les bouches de la rĂ©gion pauvres et riches, goĂ»tĂšrent au kous* i kous du festin; car pour aller Ă  la noce en pays musulman, on n'a pas besoin d’ĂȘtre invitĂ©, et si misĂ©rable qu’il soit, celui qui se prĂ©sente Ă  un banquet de mariage est toujours le bienvenu. Le riche qui se marie offre aux assistants de copieux repas ; le pauvre, lui, n'offre ni Ă  boire ni Ă  manger; il n’en rĂ©unit pas moins un nombreux - - . , i public. Attendu que, chez ce peuple sympathique, toute fĂȘte particuliĂšre devient une solennitĂ© gĂ©nĂ©rale et procure l’occasion de se rĂ©unir, de faire parler la poudre, de rire, d’entendre la musique et de dansĂšr* À la noce du caĂŻd Mouhamed, on multiplia .les fantasias ; quand le dernier kilo de poudre fut brĂ»lĂ©, l’enchanteresse Sadia, hissĂ©e sur un mulet, superbement harnachĂ© d'un tapis rouge Ă  franges, 1 . - " >- que deux nĂšgres menaient par la bride, fut triompha- lement conduite chez son Ă©poux, elle allait ĂȘtre une femme de grande tente I On donne Ă  ce titre lĂ -bas, l’acception que celui de chĂątelaine a chez nous. Toute la ville escortait Sadia ; une dĂ©lĂ©gation de la tribu Mouhamed Ă©tait venue Ă  sa rencontre, et l’on marchait, Ă©lectrisĂ© par les fusillades, dans un nuage de fumĂ©e, au son infernal des tambours et des musi- / ques, des chants et des coups de fusil. Des femmes deux par deux dans des palanquins K LES FEMMES AHAUES 245 J drapĂ©s d’étoiles multicolores agitaient leurs blancs ’ haicks et excitaient les cavaliers do la fantasia Ă  briller, en criant You ! You I You ! You ! » Quand un pan de la tente de Mouhamed se sou- leva sur le front radieux de la nouvelle Ă©pousĂ©e, on crut voir entrer une dĂ©esse ! Mais tout de suite son k air ravi disparu, ses sourcils se froncĂšrent. Elle avait vu sous la tente... des femmes ! k — MoĂŒhamed ! dit-elle en les dĂ©signant, c’est Ă  toi ?.. - — Oui, rĂ©pondit celui-ci. — Alors 1 fit-elle, adieu ! .. je m’en vais,.. Je ne * veux pas partager mon mari. * Elle sortit majestueuse, remonta sur le mulet et retourna chez elle, au grand ennui de l’escorte venue pour les fĂȘtes des noces. Lorsque le caĂŻd fut revenu de sa stupeur, il enfour- cha son meilleur cheval et courut aprĂšs son Ă©pouse ; vainement, il Ă©puisa toutes les protestations d’amour,. Je taime I disait Sadia, c’est justement pour cela que je 11e veux pas que tu sois h d’autres qu’à moi. . Renvoie tes femmes et alors, seulement alors tu pourras venir me chercher. » Le divorce n’est pas difficile Ă  obtenir en pays arabe. Pourtant, il y avait lĂ  pour Mouhamed des questions d’intĂ©rĂȘt impossible Ă  trancher, il ne pou- vait, sans perdre sa situation, rĂ©pudier ses autres i n* 246 LES FEMMES ARABES femmes, Ce fut donc Sadia qui demanda et obtint le divorce. Croit-on que pour cela le caĂŻd ait renoncĂ© Ă  elle P Non ! 11 a toujours l’assiduitĂ© de l’amoureux le plus Ă©pris. Si, poussĂ© par sa famille, il plaide pour se faire endre le prix de la jolie femme qu’il n’a pas, en mĂȘme temps il sollicite dĂ©s entrevues. Il obtient des rendez-vous Ă  chacun desquels il souscrit un bilet de cinq cents francs. . Sadia adore le caid, les tourments mĂȘmes qu’elle lui inflige par sa coquetterie en sont une preuve. Mais cette fiĂŽre et belle Mauresque aime mieux ĂȘtre l’amante, la favorite unique de Mouhamed, que l’épouse d’un polygame. & ;ĂŻ 1 1 ; >. i ' ; * , r t - * - ' T , Aussi bion, il y a trop longtemps que ceux auxquels on a pris leur patrie sont exclus do son administration. Le meilleur moyen de les empocher de se rĂŽbeller, c’est dĂ© les charger de concourir Ă  faire prospĂšre et libre leur paya.. ' . J _ ' Il n’y aura plus de conflits 'entre algĂ©riens et IsraĂ©lites, quand les arabes dont ils se dispu- tent la dĂ©pouille pourront se dĂ©fendre Ă  coups de bulletins. , . - Ăź ' ' ' . , ' ' DĂšs que les indigĂšnes sont instruits, ils > * adoptent nos mƓurs ; d’ailleurs, bien que les coutumes des mĂ©ridionaux et des Corses diffĂ©rent de celles des habitants du nord de la j â–ș - France ; tous ne sont pas moins soumis Ă  Une mĂ©mo F . , . L’Allemagne n’a pas attendu pour courber sous ses lois les Alsaciens-Lorrains, autant de temps que nous, pour imposer notre lan- gue et notre civilisation aux indigĂšnes d’Al- gĂ©rie, * 1 ' " - ' En traitant en Ă©gaux des enfants sortis de I . ' son sein les arabes dĂ©sespĂ©rĂ©s, en utilisant * ' ' ^ ^ 3 250 UÎS FEMMES pour la mĂŻso en valeur do la colonie leur endurance et pour la dĂ©fonso du torritoiro leur courage guerrier, la Franco peut dĂ©cu- pler sa forco et sa richesse, faire de l’AlgĂ©rie ou l’on n’ontend actuellement cpie paroles de haine, cris do colĂšre, lamentations, un para- dis terrestre serein, oĂč les habitants vivraient unis par la communautĂ© des intĂ©rĂȘts et oĂč les houris aux beaux yeux, ne ^ vendues ni sĂ©questrĂ©es. ni » l J , HudertĂŻke AĂčeiÆivr. /i. - ; ' ‱ C /- 11 " * 1 * t TABLE DES MATIÈRES * 1 ' & La francisation des Arabes et les femmes. Les Arabes sans reprĂ©sentant au Parlement Doit-on ĂŽter aux Arabes leur costume ? , i Le mariage arabe est un vfol d’enfant . La polygamie , . Des lĂ©zards pour maris La mauresque offre des douros Ă  la jugesse Ce que les' femmes arabes disent de l'amour . Le coĂ»t de l’adultĂšre S- - FĂ©ministes au i y siĂšcle DurĂ©e de la gestation des musulmanes , j ' OĂč. la prostitution est un sacerdoce . , Arts’et industries des femmes arabes / , Pour faire ime musulmane mĂ©decin . . Alger sans Ă©coles arabes de filles , Art de s’embellir des Africaines i La mort chez les Arabes . , Le paradis et les houris , , Cervelle de jeune fille, . Les caravansĂ©rails. ~ Le dĂ©sert Les sauterelles . , > . , , Ma gazelle Yzette, L’Arabe soldat . . . . , Les Beni-Gharabas La fantasia . , . . , Divorceuses Sadia Conclusion Laghouat rs sv- \ lĂ©SOUDUN. IMP. L. SER X M y 4 * 57 8i 85 89 96 99 101 XXI 117 130 138 146, 159 17a 184 188 *99 204 214 221 229 236 24I V7 \ Description de l’éditeur Retrouvez la merveilleuse histoire de Clochette et l'ExpĂ©dition Féérique, Ă  lire ou Ă  Ă©couter Clochette dĂ©cide de s'aventurer hors de la vallĂ©e des fĂ©es alors que ses amies prĂ©parent le passage Ă  l'Ă©tĂ©. Vidia, sa rivale de toujours, l'accompagne pour ĂȘtre sĂ»re qu’elle ne fasse pas de bĂȘtises. Mais c’est sans compter sur notre petite fĂ©e prĂ©fĂ©rĂ©e! N’écoutant que sa curiositĂ©, Clochette va s’approcher un peu trop prĂšs d’une jolie maison de fĂ©es confectionnĂ©e par Lizzy, une petite fille de 9 ans. Comment Lizzy, rĂ©agira-t-elle quand elle dĂ©couvrira Clochette ? Les amies de Clochette inquiĂštes et la pensant en danger, rĂ©ussiront-elles Ă  la retrouver malgrĂ© l’orage qui gronde et le chat de Lizzy qui essaie de les capturer? GENRE Enfants SORTIE 2014 26 mars LANGUE FR Français LONGUEUR 38 Pages ÉDITIONS Disney Publishing Worldwide TAILLE 26,7 Mo Plus de livres par Disney Book Group D’autres ont aussi achetĂ©

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