Clochetteet l'Expédition féérique est la suite du film éponyme, dans lequel la fée Clochette rencontre Lizzy, une petite fille qui croit dur comme fer à la magie des fées. Déterminée à venir en aide à la fillette, dont le pÚre est toujours absent, Clochette demeure aux cÎtés de sa nouvelle amie humaine, mettant en péril sa propre sécurité et l'avenir des autres fées. Dans le
VF VOST; mardi 21 janvier 2014. Clochette et l'expĂ©dition féérique (2010) Clochette et l'expĂ©dition féérique. Alors que Clochette se promĂšne avec Vidia, elles aperçoivent dans un jardin une ravissante maison de fĂ©es. DĂ©sireuse de la visiter, Clochette sâen approche dangereusement, malgrĂ© les conseils de prudence de Vidia. Ce que la jeune intrĂ©pide ignore,
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SynopsisClochette et l'Expédition féerique. Clochette et l'Expédition féerique ou Tinker Bell and the Great Fairy Rescue en VO est un film réalisé par Bradley Raymond sorti en France le 20 Octobre 2010.. Alors que
Clochetteet la Pierre de Lune; Là -Haut; La Princesse et la Grenouille; Clochette et l'Expédition féérique; Toy Story 3; Raiponce; Winnie l'Ourson; Cars 2; Rebelle; Clochette et le secret des fées; Les Mondes de Ralph; Monstres Academy; Planes; La Reine des Neiges; Clochette et la fée pirate; Planes 2; Les Nouveaux Héros; Clochette et la
ToyStory 3, Comme chiens et chats, Moi, moche et méchant, Dragons, L'Illusionniste, Le Royaume de Ga'Hoole, Megamind, Shrek 4 et Rainponce sont pré-sélectionnés pour les Oscars 2011
IeUBr8. Longs-mĂ©trages d'animation destinĂ©s aux enfants et aux tout-petits, les films de la saga de la FĂ©e Clochette sont produits par les studios Walt Disney, et rĂ©alisĂ©s tout en images de synthĂšse 3D. Ils mettent en vedette le personnage fĂ©minin emblĂ©matique issu de l'univers de Peter Pan, le classique Disney de 1953, et la lancent dans des aventures fantastiques au sein du Pays Imaginaire ou Neverland, en VO, pleines de camarades fĂ©es, de pirates et d'autres amis ou menaces. 1 2008 - ETATS-UNIS - Animation, Surnaturel, La saga de la fĂ©e clochette, FĂ©e LA PLUS CĂLĂBRE DES FĂES Ă L'AUBE D'UNE GRANDE CARRIĂRE AU CINĂ - "Spin-off" de Peter Pan, La FĂ©e Clochette est un film d'animation familial drĂŽle et attachant produit par les studios Disney. Le film nous entraĂźne au coeur de l'aventure de la pĂ©tillante Clochette, petite fĂ©e intrĂ©pide au grand coeur, et de ses amies RosĂ©lia Rosetta en VO la fĂ©e des jardins, Ondine ou Silvermist, la fĂ©e de l'eau, Iridessa, la fĂ©e de la lumiĂšre et Noa Fawn en VO, la fĂ©e des animaux. 2009 - ETATS-UNIS - Famille, Animation, La saga de la fĂ©e clochette, Surnaturel, FĂ©e CLOCHETTE SUR LES TRACES D'UN TRĂSOR ET D'UNE AMITIĂ PERDUE - Long-mĂ©trage d'animation produit par les studios Walt Disney et sorti directement en DVD en France, destinĂ© aux enfants et au trĂšs jeune public, Clochette et la Pierre de lune suit la fidĂšle compĂšre ailĂ©e de Peter Pan dans un mini-pĂ©riple merveilleux, qui doivent lui permettre de rĂ©aliser un objet magique, et... de se rĂ©concilier avec un ami, avec qui elle s'est fĂąchĂ©e. RĂ©alisĂ© par Klay Hall qui signera Planes, pour les studios Walt Disney, ce film voit la fĂ©e star ĂȘtre doublĂ©, en version française, par la chanteuse Lorie. 2010 - ETATS-UNIS - Famille, Animation, La saga de la fĂ©e clochette, Surnaturel, FĂ©e CLOCHETTE Ă LA RENCONTRE DE L'HUMAINE LIZZY - TroisiĂšme long-mĂ©trage de la saga de la FĂ©e Clochette produit sous le label Disney Fairies, tout en images de synthĂšse 3D, ce film confronte la compĂšre ailĂ©e de Peter Pan, personnage emblĂ©matique des studios et des parcs Walt Disney, Ă une humaine, Lizzy. Clochette et l'expĂ©dition féérique compte encore une fois Ă son casting l'actrice Mae Whitman les sĂ©ries Good Girls ou Parenthood, en tant que doubleuse de son hĂ©roĂŻne en anglais, ainsi que les voix de Michael Sheen Aro, dans la saga Twilight ou Lucy Liu Charlie et ses drĂŽles de dames. Un opus riche en magie et en chansons. 2011 - INDE - Animation, Famille, Pour enfants, FĂ©e, Disney RĂALISATION ACTEURS Court-mĂ©trage d'environ vingt minutes, Clochette et le Tournoi des fĂ©es est un Ă©pisode particulier de la saga de la fĂ©e Clochette, dans la mesure ou cette derniĂšre n'y tient pas le tĂŽle principal. Elle est remplacĂ©e par Rosalia, FĂ©e des Jardins dĂ©cidĂ©e Ă ce que son Ă©quipe ne soit pas derniĂšre cette annĂ©e encore, lors de la grande CompĂ©tition magique Ă laquelle elle participe avec ses semblables, aux Ă©preuves conçues façon Jeux Olympiques. 2012 - ETATS-UNIS - Famille, Animation, La saga de la fĂ©e clochette, Surnaturel, FĂ©e A LA DĂCOUVERTE DE NOUVEAUX POUVOIRS - Lorsqu'elle pĂ©nĂštre sans autorisation dans la ForĂȘt Blanche, Clochette dĂ©couvre que ses ailes se mettent Ă scintiller. Alors qu'elle essaye de comprendre ce phĂ©nomĂšne, elle rencontre une fĂ©e des glaces qui lui apprendra bien plus que ce qu'elle attendait... Clochette et le Secret des FĂ©es est un film d'animation drĂŽle et tendre. 2014 - ETATS-UNIS - Famille, Animation, Disney films d'animation, La saga de la fĂ©e clochette, Surnaturel DES AVENTURES INSPIRĂES DU MONDE DE PETER PAN. - Personnage culte, la FĂ©e Clochette fait encore une fois scintiller sa magie dans ce long-mĂ©trage d'animation Walt Disney pour enfants et tout-petits, tout en images de synthĂšse 3D. AprĂšs Clochette et le secret des fĂ©es, cette nouvelle aventure voit la courageuse se confronter aux pirates et au jeune capitaine Crochet, le grand et cĂ©lĂšbre ennemi de Peter Pan, qui convoite sa poussiĂšre magique. Du rĂȘve, des pĂ©ripĂ©ties palpitantes et de la poudre de fĂ©e sont Ă prĂ©voir au sein de ce film qui promet un divertissement familial. 2015 - ETATS-UNIS - Animation, Disney, Disney films d'animation, La saga de la fĂ©e clochette DĂCOUVREZ UNE AVENTURE MAGIQUE AU PAYS DES FĂES ! - Peu aprĂšs le passage dâune Ă©trange comĂšte verte dans le ciel, la tranquillitĂ© de la VallĂ©e des fĂ©es se voit troublĂ©e par lâapparition dâune crĂ©ature effrayante qui attendrira pourtant Noa, la fĂ©e des animaux, Ă ses risques et pĂ©rils. Câest la premiĂšre fois que Disney dĂ©veloppe un film dans lâunivers des fĂ©es dont le rĂŽle principal nâest pas tenu par Clochette elle-mĂȘme. Et pour la sixiĂšme fois, Lorie prĂȘte sa voix Ă la fĂ©e Clochette, accompagnĂ©e dans cet opus par la chanteuse AlizĂ©e qui effectue sa premiĂšre expĂ©rience dans le monde du doublage en incarnant Nyx.
Il est le petit-fils de . PAGE OFFICIELLE - Thibaud Vaneck. En revanche, Thibaud Vaneck peut se vanter d'ĂȘtre plus chanceux que le jeune professeur d'anglais. ven. Mais une fois que tu as compris comment ça marche, c'est agrĂ©able. L'histoire Alors que Clochette se promĂšne avec Vidia, elles aperçoivent dans un jardin une ravissante maison de fĂ©es. Voir la . Il a. Thibaud Vaneck C'est un peu bĂȘte de dire ça, mais pour un comĂ©dien c'est un exercice difficile. Auteur Message; Emmi62 Admin. thibaud vaneck couple alice. thibaud vaneck couple alice. Sur Netflix. 1 - Comment avez-vous Ă©tĂ© amenĂ© Ă faire le doublage des personnages de cette nouvelle aventure de la fĂ©e clochette ? Je ne suis jamais . En pleine promotion pour la sortie du DVD " La fĂ©e Clochette et la Pierre de Lune" dont ils font les voix, Lorie et Thibaud Vaneck, ont bien voulu. Thibaud Vaneck's Geni Profile. 01 mai 2022. tout savoir sur AurĂ©lie Vaneck avec Recherche avancĂ©e. 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Thibaud Vaneck, nĂ© le 3 septembre 1985 aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français . About. InterviewĂ© par "TĂ©lĂ© Loisirs", l'interprĂšte de Nathan Leserman a rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre amoureux d'une certaine AurĂ©lie. "Je suis un peu perchĂ©, j'oublie tout, partout. Email or Phone Password Forgot account? Il a d'ailleurs fait une petite confidence sur leur couple. Sommaire 1 Biographie 2 Filmographie TĂ©lĂ©vision CinĂ©ma 3 Doublage Films d'animation 4 Notes et rĂ©fĂ©rences Thibaud Vaneck, nĂ© le 3 septembre 1985 aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français. Facebook. Et c'est dans les bras de SĂ©bastien, un bassiste et contrebassiste de 43 ans, qu'elle a retrouvĂ© l'amour depuis cinq ans maintenant. 33 relations Acteur, AurĂ©lie Vaneck, BaccalaurĂ©at Ă©conomique et social, Bergerac . Citation Anne Decis semble trĂšs satisfaite de la vie que mĂšne actuellement son personnage "Je n'attends rien pour le moment. Communication . Depuis 2009, elle incarne Huguette dans la sĂ©rie ScĂšnes de mĂ©nages sur a aussi jouĂ© le rĂŽle d'AndrĂ©e Boher dans la sĂ©rie Plus belle la vie sur France 3. Il est le . Paroles Lorie OĂč Tu N'Oses Pas bonus. Date 22 April 2016 Source Own work Author Peppe_Please Licensing . Jump to. Parce que c'est pas forcĂ©ment Ă©vident de jouer sans partenaire pour vous donner la rĂ©plique. Et c'est dans les bras de SĂ©bastien, un bassiste et contrebassiste de 43 ans, qu'elle a retrouvĂ© l'amour depuis cinq ans maintenant. Car il faut apprendre Ă caler sa voix. 1 - Comment avez-vous Ă©tĂ© amenĂ© Ă faire le doublage des personnages de cette nouvelle aventure de la fĂ©e clochette ? Thibaud Vaneck. Thibaud Vaneck en Couple sites sur la mĂȘme thĂ©matique. Une comĂ©die diffusĂ©e le lundi 11 octobre sur TF1. diffusĂ©e sur France 2014, il joue Ă©galement le rĂŽle de Fred dans les 5 . 1. Lorie est lĂą heureuse maman dĂą une petite fille selon les informations exclusives de Closer. French Film Actors; Edit Edit profile photo . Community. I, the copyright holder of this work, hereby publish it under the following license This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike International license. Suit, dĂ©but 2004, son 3 e album, Attitudes avec les titres Week-end, La Positive attitude et EnsorcelĂ©e, qui sera disque de platine en France, pour plus de 300 000 album se dĂ©marque des deux albums prĂ©cĂ©dents en Ă©tant moins teen-pop. Souvenez-vous en 2010, Lorie et Philippe Bas se. C'est le petit fils de l'acteur Pierre Vaneck. En pleine promotion pour la sortie du DVD " La fĂ©e Clochette et la Pierre de Lune" dont ils font les voix, Lorie et Thibaud Vaneck, ont bien voulu rĂ©pondre Ă nos questions. Restez en contact avec nous Naviguez sans publicitĂ©. First steps, invite people; Upload & Share files; Talk to your team; Team calendar; Tasks management; Inspiration; Brainstorming; Need help ? Log In . Biographie Thibaud Vaneck est le fils de l'Ă©crivain et confĂ©rencier RaphaĂ«l Souchier1. Selon Lolodu45 de Thibaud, Julien Bravo, Dounia Coessens et Ambroise Michel seront en dĂ©dicace le 1er mars Ă partir de 15h au Auchan de Cosne âąVaneck-addictâą Vous souhaitez rĂ©agir Ă ce message ? 1 mars 2021 . EXPERIENCES PROFESSIONNELLES 2008 RĂŽle da. Thibaud Vaneck, nÄscut pe 3 septembrie 1985 aux Lilas din Seine-Saint-Denis . ModĂ©rateur ModĂ©rateur 1 10 A Respecter Dim 8 Mai - 1119 . Tous ses films, livres et sĂ©ries. La publicitĂ© sur Fan de CinĂ©ma permet de financer le site. Il a d'ailleurs fait une petite confidence sur leur couple. 1 mars 2021 . Ă prendre le train. - Votre programme TV . AprĂšs Laurent KĂ©rusorĂ© Thomas qui s'Ă©tait prĂȘtĂ© au jeu du doublage avec Disney pour "Les copains dans l'espace", c'est au tour de Thibaud Vaneck de s'y coller ! Je travaille trĂšs bien a Les sĂ©ances dans les cinĂ©mas les plus proches Lorie et Thibaud Vaneck Ă la premiĂšre du film Clochette et la pierre de lune, au cinĂ©ma Gaumont Disney Village, le 25 octobre 2009. Agustin Galiana sur le plateau de "Je t'aime etc." InterrogĂ© en exclusivitĂ© par nos confrĂšres de TĂ©lĂ© Loisirs dans le cadre du Festival de la . Thibaud Vaneck est nĂ© en rĂ©gion parisienne le 03 septembre 1985. Marion Game prononcĂ© [m a Ê j ÉÌ g a m] est une comĂ©dienne française nĂ©e le 31 juillet 1938 Ă Casablanca .. Dans les annĂ©es 1970 et 1980, elle est rĂ©guliĂšrement prĂ©sente Ă la tĂ©lĂ©vision et au cinĂ©ma. "Je suis un peu perchĂ©, j'oublie tout, partout. Bibi & Tina Tohuwabohu total Je ne suis jamais vraiment lĂ ", a dĂ©clarĂ© Thibaud Vaneck. L'histoire Alors que Clochette se promĂšne avec Vidia, elles aperçoivent dans un jardin une ravissante maison de fĂ©es. Le seul blog oĂč tu peux voir les films Ă travers les propres yeux du hĂ©ros ! Thibaud Vaneck. Biographie de Thibaud Vaneck - InterprĂšte dĂ©couvrez sa filmographie, ses derniĂšres news et photos. Geplaatst op 31 oktober 2020 door . Find the perfect Thibaud Vaneck stock photos and editorial news pictures from Getty Images. N'hĂ©sitez pas a envoyer des messages!! La fin de la saison 2 expliquĂ©e en attendant la saison 3, Friends The Reunion sera diffusĂ© en France sur Salto et TF1, Friends Lisa Kudrow voulait jouer Rachel au dĂ©part, Evil la bande-annonce biblique de la saison 2 . Plus belle la vie - Thibaud Vaneck en couple 'Je suis amoureux' Son personnage Nathan Leserman n'a pas vraiment de chance en amour, dans Plus belle la vie France 3. THIBAUD VANECK` Infos sur le forum News du Forum / Messages de l'Equipe ModĂ©rateur Staff du forum 4 8 RĂ©gles Ă respecter * Mer 6 Oct - 1148 2010 Aymerico Soutenir THIBAUD & Thibaud Vaneck` Votez pour Thibaud` & T-V ModĂ©rateur Staff du forum 1 1 CELEBRINET Mar 24 Juil - 2118 2007 Caro* PrĂ©sentation de l'Ăquipe du forum Pour connaitres l'Ăquipe du forum. Elle se fait belle pour un dĂźner en amoureux. TĂ©lĂ©chargez UnionpĂ©dia sur votre appareil Androidâą! [critique], Omar Sy papa malgrĂ© lui dans Demain tout commence, Non, American Sniper n'est pas un film de propagande rĂ©ac, Braquage final Ă la maniĂšre de La Casa de papel [critique], Henry Cavill dĂ©voile comment . Alice, qui est ma chĂ©rie, dit que je suis fait de nuages. Je ne suis jamais vraiment lĂ ", a dĂ©clarĂ© Thibaud Vaneck. We and other data collection . Thibaud Fans . Thibaud Vaneck C'est un peu bĂȘte de dire ça, mais pour un comĂ©dien c'est un exercice difficile. First steps, invite people; Upload & Share files; Talk to your team; Team calendar; Tasks management; Inspiration; Brainstorming; Need help ? Plus Belle La Vie Vous souhaitez rĂ©agir Ă ce message ? Date esentiale; NaÈtere 3 septembrie 1985 35 de ani Lilas, FranÈa NaĆŁionalitate limba franceza Profesie Actor Serii notabile ViaÈÄ mai frumoasÄ din 2005 EditaÈi Ă. Il est connu pour le rĂŽle de Nathan Leserman dans le feuilleton quotidien de France 3 Plus belle la vie qu'il interprĂšte depuis 2005. Sections of this page. En couple avec le directeur du Cercle des nageurs de Marseille, Jean-François Salessy, AurĂ©lie Vaneck a donnĂ© naissance Ă deux enfants LibertĂ© 2009 et Charlie 2015. Vendredi 15 novembre, aprĂšs cinq ans d'absence, les fans de Plus belle la vie retrouveront l'un de leurs personnages bien-aimĂ©s . Recherchez des Films tout simplement prĂ©s de chez vous. Biographie. Jean Rocherfort et son Ă©pouse. En pleine promotion pour la sortie du DVD " La fĂ©e Clochette et la Pierre de Lune" dont ils font les voix, Lorie et Thibaud Vaneck, ont bien voulu rĂ©pondre Ă nos questions. Thibaud Vaneck Pour ma part j'ai du passĂ©. See more of Thibaud Vaneck on Facebook. De Thibaud Vaneck Ă Marwan Berreni en passant par Ambroise Michel, dĂ©couvrez notre sĂ©lection en photos Les 40 acteurs les plus sexy de la sĂ©rie Plus Belle La Vie Le Top 5 1- Marwan . S'enregistrer Connexion Le deal Ă ne pas rater [CDAV . Plus belle la vie - Thibaud Vaneck en couple Plus belle la vie - Thibaud Vaneck en couple 'Je suis amoureux' Son personnage Nathan Leserman n'a pas vraiment de chance en amour, dans Plus belle la vie France 3. QualitĂ© et densitĂ© de la requĂȘte / pages crawlĂ©s 7,13 %. La pĂ©tillante Lorie a de nouveau cĂŽtoyĂ© Thibaud Vaneck alias Nathan dans la sĂ©rie Plus Belle La Vie , mais aussi la jeune Clara, qui incarne l'hĂ©roĂŻne de ce volet la petite Lizzy. Films populaires. Il a d'ailleurs fait une petite confidence sur leur couple. Dimanche dernier nous vous annoncions avec douleur la mort du comĂ©dien Pierre Vaneck dĂ©cĂ©dĂ© Ă l'Ăąge de 78 ans "des suites d'une opĂ©ration cardiaque qu'il n'a pas supportĂ©e". Ambroise Michel est un acteur et rĂ©alisateur français, nĂ© le 31 mars 1982 Ă Meaux Seine-et-Marne.. Il est notamment connu pour le rĂŽle de Rudy Torres qu'il a tenu de 2004 Ă 2014 dans Plus belle la vie sur France 2013, il incarne Adil Vila, l'un des personnages principaux de la sĂ©rie Cut ! Parce que c'est pas forcĂ©ment Ă©vident de jouer sans partenaire pour vous donner la rĂ©plique. Français Thibaud Vaneck par Fanny Vambacas Photographe. Les tops films. Thibaud Vaneck, nĂ© le aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français. En couple avec Lorie pendant deux ans, Philippe Bas affirme aujourd'hui qu'il assume totalement cette relation mĂȘme si elle a Ă©tĂ© trĂšs mĂ©diatisĂ©e. Plus Belle La Vie . Create New Account. La belle . Biographie Thibaud Vaneck est le fils de l'Ă©crivain et confĂ©rencier RaphaĂ«l Souchier1. En VOD. PLUS BELLE LA VIE EN AVANCE. Vendredi 15 novembre, aprĂšs cinq ans d'absence, les fans de Plus belle la vie retrouveront l'un de leurs personnages bien-aimĂ©s . Her birthday, age, height, zodiac signs, social networks accounts and more. Les sĂ©ances dans les cinĂ©mas les plus proches Lorie et Thibaud Vaneck Ă la premiĂšre du film Clochette et la pierre de lune, au cinĂ©ma Gaumont Disney Village, le 25 octobre 2009. Pour apporter son soutien Ă cette derniĂšre, TF1 a dĂ©cidĂ© de se mobiliser en proposant un week-end consacrĂ© aux PiĂšces . Je ne suis jamais . Gratuit. "Je suis un peu perchĂ©, j'oublie tout, partout. AurĂ©lie Vaneck - toute son actu ! Learn more about Thibaud Vaneck. You are free to share - to copy, distribute and transmit the work; to remix . Selon TĂ©lĂ© Star, le groupe Disney a fait appel Ă Thibaud Vaneck pour prĂȘter sa voix Ă la prochaine Ćuvre de Disney. Thibaud Vaneck. Thibaud Vaneck Pour ma part j'ai du passĂ© un. Avec voix françaises Kyan Khojandi, Maxime Baudouin, Damien Ferrette, Donald Reignoux DurĂ©e 1h42 Genre Animation, Science-fiction, ComĂ©die, Action, Aventure, Pour enfants. Le comĂ©dien doublera le personnage de Terence dans "La fĂ©e Clochette. Forgot . Son frĂšre, lui aussi un gĂ©nie de la science, a inventĂ© un robot mĂ©dical, qui s'occupe dĂ©sormais de . Il est connu pour le rĂŽle de Nathan Leserman dans le feuilleton quotidien de France 3 Plus belle la vie qu'il interprĂšte depuis 2005. Nos tops ? Le trio. Sur Apple Tv. Voir les messages sans rĂ©ponses Forum Sujets Messages. Films du moment. thibaud vaneck couple alice. Si ce tandem a beaucoup . La source Home. Related Projects . Get Started. Posts. We and other data collection . Le 6 janvier dernier, Bernadette Chirac lançait l'opĂ©ration PiĂšces Jaunes qui fĂȘte cette annĂ©e ses 21 ans. Share your family tree and photos with the people you know and love. See more of Thibaud Vaneck on Facebook. thibaud vaneck couple alice. Pentru articole omonime, vezi Vaneck. Retrouvez tout sur Plus Belle La Vie -14% Le deal Ă ne pas rater APPLE AirTag Ă . "Je suis un peu perchĂ©, j'oublie tout, partout. AccĂšs plus rapide que le navigateur! avec CrĂ©er un compte Se connecter Films. Lorie et Thibaud Vaneck Ă la premiĂšre du film Clochette et . Thibaud Vaneck Plus belle la vie Ă propos du retour de sa sĆur dans la sĂ©rie 'Ce serait marrant qu'AurĂ©lie intĂšgre la coloc'' Exclu. Thibaud Vaneck alias Nathan Leserman dans la sĂ©rie Plus Belle La Vie doublera au cotĂ© de Lorie le personnage de Terence dans Clochette et la pierre de lune le dessin animĂ© 3D de Disney qui . 5 talking about this. Sur Disney+. Films cultes. CrĂ©ez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Trouver des films. ! Press alt + / to open this menu. 15 octobre 2010 parole Lorie OĂč Tu N'ose Pas Bonus. Lorie et Thibaud Vaneck Ă la premiĂšre du film Clochette et la pierre de lune, au cinĂ©ma Gaumont Disney Village, le 25 octobre 2009. likeasunshine HabituĂ©e Ăge 46. DĂ©couvrez l'actualitĂ© de AurĂ©lie Vaneck news, biographie, photos et vidĂ©os. Dimanche dernier nous vous annoncions avec douleur la mort du comĂ©dien Pierre Vaneck dĂ©cĂ©dĂ© Ă l'Ăąge de 78 ans "des suites d'une opĂ©ration cardiaque qu'il n'a pas supportĂ©e". Alice, qui est ma chĂ©rie, dit que je suis fait de nuages. DĂ©couvrez Thibaud Vaneck Nathan aux cotĂ©s de la chanteuse Lorie, sur le doublage de le nouveau Disney Clochette et l'ExpĂ©dition Féérique, qui sortira le 20 octobre 2010 en Blu-Ray et DVD Disney ! Elle se fait belle pour un dĂźner en amoureux. Thibaud Vaneck Pour ma part j'ai du passĂ© un. Thibaud Vaneck, nĂ© le 3 septembre 1985 aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français. Accessibility Help. En gros il faut comprendre le truc, se familiariser avec la façon de travailler. Revenir en haut PublicitĂ© PostĂ© le Mer 25 Juil - 1352 2007 Sujet du message PublicitĂ© PublicitĂ© Supprimer les publicitĂ©s ? Et ce soir, la chanteuse a initiĂ© sa petite Nina Ă la. Thibaud Vaneck, nĂ© le aux Lilas en Seine-Saint-Denis, est un acteur français. RĂ©sumĂ© en avance et spoilers. Select from premium Thibaud Vaneck of the highest quality. Mais une fois que tu as compris comment ça marche, c'est agrĂ©able. Build your family tree online ; Share photos and videos ; Smart Matchingâą technology ; Free! Thibaud Vaneck Plus belle la vie Ă propos du retour . Car il faut apprendre Ă caler sa voix. Dans l'Ă©pisode 4548 de Plus belle la vie du 1er juin 2022, en proie au manque, l'improbable couple se revoit finalement. ModĂ©rateur Staff du . Alain Delon apparaĂźtra dans le tĂ©lĂ©film Un Mari De Trop aux cĂŽtĂ©s de la chanteuse et dĂ©sormais actrice Lorie. Jean Rocherfort et son Ă©pouse. _____ Salut a tus!Venez soutenie Thibaud Vaneck vous avez raison!! CrĂ©ez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Il est connu pour le rĂŽle de Nathan Leserman dans le feuilleton quotidien de France 3 Plus belle la vie qu'il interprĂšte depuis 2005. Ratio lien entre le site et la requĂȘte 97 %. Nous lier ? Photos. Hiro, un trĂšs jeune Ă©tudiant en science, vit un grand chagrin aprĂšs la mort de son frĂšre dans un incendie. InterviewĂ© par "TĂ©lĂ© Loisirs", l'interprĂšte de Nathan Leserman a rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre amoureux d'une certaine AurĂ©lie. PubliĂ© le 17 Septembre 2019 - 20h00 Thibaud Vaneck n'est pas un coeur Ă prendre. Derniers Messages - Les Nouveaux Thibaud Fans - Le RĂšglement A lire, Ă signer et Ă respecter ! En gros il faut comprendre le truc, se familiariser avec la façon de travailler. DĂ©couvrez Thibaud Vaneck Nathan aux cotĂ©s de la chanteuse Lorie, sur le doublage de le nouveau Disney Clochette et l'ExpĂ©dition Féérique, qui sortira le 20 octobre 2010 en Blu-Ray et DVD Disney ! En revanche, Thibaud Vaneck peut se vanter d'ĂȘtre plus chanceux que le jeune professeur d'anglais. Cependant, si vous ĂȘtes allergiques Ă la . Revenir en haut Caro* Administratrice Hors ligne . [critique], TempĂȘte de boulettes gĂ©antes est dotĂ© d'un humour dĂ©capant. Alors que les tournages des sĂ©ries Demain nous appartient et Plus belle la vie vont reprendre aprĂšs le confinement, des Ă©pisodes inĂ©dits vont devoir ĂȘtre réécrits. Retrouvez toutes les infos sur Thibaud Vaneck avec sa biographie, son actualitĂ©, ses photos et vidĂ©os. vos avis sur thibaud et nathan Age 17 ans LycĂ©en Situation Fils de Guillaume Leserman Petit-neveu de Rachel Levy CĂ©libataire Profil Les cheveux blonds, la par Admin Mer 20 Jan 2010 - 2214. âąVaneck-addictâą Accueil Portail Rechercher . DĂ©couvrez la biographie de Thibaud Vaneck Filmographie & bibliographie. DĂšs la semaine de son arrivĂ©e, Olivier Nusse appelle Pierre Cornet et Yann Dernaucourt. Ah, en voilĂ une bonne nouvelle qui devrait ravir les fans de Plus belle la vie ! Thibaud Souchier Vaneck Birthdate September 03, 1985 . [critique], TempĂȘte de boulettes gĂ©antes est dotĂ© d'un humour dĂ©capant. Nombre de messages 831 Age 30 Localisation pas de calais 62 . Thibaud Vaneck Plus belle la vie Ă propos du retour de sa sĆur dans la sĂ©rie 'Ce serait marrant qu'AurĂ©lie intĂšgre la coloc'' 17/09/2019 210200 . Ce dimanche 1er mai, Lorie a profitĂ© d'une journĂ©e en compagnie de sa fille pour s'adonner Ă une nouvelle activitĂ© avant d'aller se coucher. Au cinĂ©ma. Lorie part alors sur les routes pour une nouvelle tournĂ©e, le Week End Tour, l'une des plus grandes tournĂ©es de 2004 avec plus de 110 concerts. Jesse McCartney; Matt Lanter; Timothy Dalton; Rob Paulsen; Jeff Bennett; Le cinĂ©ma Ă la tĂ©lĂ©vision » Organisez vos soirĂ©es cinĂ©ma . 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0 Common Sense Age 4+ HD Kids & Family 1 Hour 16 Minutes 2010 âą 6 Ratings Que feriez-vous si vous rencontriez une fĂ©e?Clochette dĂ©cide de s'aventurer hors de la vallĂ©e des fĂ©es alors que ses amies prĂ©parent le passage Ă l'Ă©tĂ©. Vidia, sa rivale de toujours, l'accompagne pour ĂȘtre sĂ»re qu'elle ne fasse pas de bĂȘtises. Mais c'est sans compter sur notre petite fĂ©e prĂ©fĂ©rĂ©e !N'Ă©coutant que sa curiositĂ©, Clochette va s'approcher un peu trop prĂšs d'une jolie maison de fĂ©es confectionnĂ©e par Lizzy,une petite fille de 9 ans. Comment Lizzy, rĂ©agira-t-elle quand elle dĂ©couvrira Clochette ? Les amies de Clochette inquiĂštes et la pensant en danger, rĂ©ussiront-elles Ă la retrouver malgrĂ© l'orage qui gronde et le chat de Lizzy qui essaie de les capturer ?DĂ©couvrez en famille la suite des aventures de nouvel opus, encore plus drĂŽle et magique, vous apprendrapeut-ĂȘtre mĂȘme Ă voler si vous aussi vous croyez suffisamment Ă la magie des fĂ©es ! Rent CHF Buy CHF Que feriez-vous si vous rencontriez une fĂ©e?Clochette dĂ©cide de s'aventurer hors de la vallĂ©e des fĂ©es alors que ses amies prĂ©parent le passage Ă l'Ă©tĂ©. Vidia, sa rivale de toujours, l'accompagne pour ĂȘtre sĂ»re qu'elle ne fasse pas de bĂȘtises. Mais c'est sans compter sur notre petite fĂ©e prĂ©fĂ©rĂ©e !N'Ă©coutant que sa curiositĂ©, Clochette va s'approcher un peu trop prĂšs d'une jolie maison de fĂ©es confectionnĂ©e par Lizzy,une petite fille de 9 ans. Comment Lizzy, rĂ©agira-t-elle quand elle dĂ©couvrira Clochette ? Les amies de Clochette inquiĂštes et la pensant en danger, rĂ©ussiront-elles Ă la retrouver malgrĂ© l'orage qui gronde et le chat de Lizzy qui essaie de les capturer ?DĂ©couvrez en famille la suite des aventures de nouvel opus, encore plus drĂŽle et magique, vous apprendrapeut-ĂȘtre mĂȘme Ă voler si vous aussi vous croyez suffisamment Ă la magie des fĂ©es ! Rent CHF Buy CHF Trailers Ratings and Reviews 4+ COMMON SENSE A few tense scenes add drama to family and friendship tale. Cast & Crew Information Studio Walt Disney Studios Home Entertainment Genre Kids & Family Released 2010 Copyright © Disney Languages Primary English Dolby, Stereo Additional French Dolby, Stereo Artists in This Film Viewers Also Bought Films in Kids & Family
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V LâAlgĂ©rien, qui a dĂ©clarĂ© que le fanatisme rendait les Arabes incivilisables, sâobstine Ă ne rien tenter pour les tirer de lâignorance, si favorable Ă lâexploitation et Ă la domination . Il emploie pour son usage lâargent prĂ©levĂ© sur / u J 4 LES REMIMES Ă1URES eux ; aussi, les indigĂšnes disent â On a organisĂ© entro los EuropĂ©ens et nous, sous prĂ©toxto de solidaritĂ©, un ingĂ©nieux systĂšme de bourse commune, oĂč notre main a pour fonction unique, de verser sans relĂąche et la leur de puiser, librement ». Quand on a assez regardĂ© les moukĂšres, vrais squelettes vivants, en pensant que lâĂ©crin est trop splendide pour contenir dâaussi affreux bijoux, le cicerone qui vous devine dit finement â u, M y en a de belles I » et son doigt levĂ© indique, au haut de lâamphithéùtre algĂ©rien, un empilement de gros morceaux de sucre, * bizarrement dĂ©gringolĂ©s. Ce sont des maisons Ă terrasses de neige et Ă volets multicolores. Si curieusement on lâinterroge sur ce spectacle de blancheurs estampĂ©es dâindigo, il rĂ©pond en clignant de lâĆil et en souriant malicieuse- ment lâEtat français extorque les deux tiers de la succession paternelle. Si Ă ces enterrĂ©es vivantes quâun mari peut Ă©trangler sans ĂȘtre inquiĂ©tĂ©, on posait ce ÂŁ questions Voulez-vous une loi commune pour les Français et les Arabes ? Voulez-vous pouvoir aller et venir libre- ment? Voulez-vous ĂȘtre soustraites au trafic ts dont vous ĂȘtes lâobjet ? Elles rĂ©pondraient avec enthousiasme âą Ă oui ! Le rĂȘve des musulmanes dont la vio sâĂ©coule t i âą . . âą 1 » _ . i â - dans les cours intĂ©rieures et dans des maisons i _ sans fenĂȘtres, est dâĂȘtre assimilĂ©es aux fran- çaises, affranchies delĂ rĂ©clusion. Losmaho- mĂ©tanos envient autant le sort des europĂ©en- . ^ r .ai I LES FEMMES AUA11K8 25 m nos, quo les oiseaux on cage onviont lo sort do ceux qui volent dans lâospaco. I Par quelle attitude ravie, ollos exprime- raient leur adhĂ©sion Ă lâassimilation ; seule- ment, ces premiĂšres intĂ©ressĂ©es Ă la chose no soront par interrogĂ©es. Les sĂ©nateurs et dĂ©putĂ©s voyageant en AlgĂ©rie voudraient-ils le faire, que cela leur serait impossiblo. Les musulmanes Ă©tant invisibles pour les hom- mes ; ne pourraient pĂ©nĂ©trer jusquâĂ ellos quo des femmes. La famille musulmane est inaccessible aux $ hommes Ă ce point que lo gouvernement français nâayant que des contrĂŽleurs mĂąles, 1 est prĂ©sentement dans rirhpossibilitĂ© do faire constater chez, elle les dĂ©lits dâĂ©tat-civil. Il y a en AlgĂ©rie, bien des fonctions quo seules les femmes pourraient remplir. Les vainqueurs seraient mal avisĂ©s, si par faute de fonctionnaires fĂ©minins ils nĂ©gli- geaient de mettre dans la balance pour la faire pencher do leur cĂŽtĂ©, lâopinion des femmes arabes qui ont tant aidĂ© leurs maris * w 31 FEMMES A1UHES r * Ă dĂ©fendre contre nous, piĂ©d Ă pied, le sol do . leur patrie. Si nos soldats leur coupaient, les oreilles pour sâapproprier leurs grandes bou- clos d'or ou dâargent massif, elles mettaient, elles, Ă mutiler les envahisseurs, dâincroya- bles raffinements de cruautĂ©. . t Pour connaĂźtre vĂ©ritablement lâavis du * monde arabe sur lâadministration Ă donner Ă lâAlgĂ©rie, il faudrait Ă cĂŽtĂ©, des hommes, des femmes enquĂȘteuses. V Ces femmes, quelque peu initiĂ©es Ă la langue arabe, nâexciteraient pas plus la. mĂ©fiance quâelles ne, blesseraient' la susceptibilitĂ© mu- sulmane. Sous un prĂ©texte quelconque, en vue par exemple dâĂ©tablir lâĂ©tat-civil des iem- . mes indigĂšnes, elles porteraient la francisa- tion Ă domicile. I En pĂ©nĂ©trant Sous les tentes et dans les ; maisons aux portĂ©s verrouillĂ©es, elles fami- liariseraient les musulmanes avec notre ma- 4 i ' , .niĂšre de vivre et de penser. Les Arabes dĂ©jĂ trĂšs admirateurs des qualitĂ©s utilitaires de. la , Française seraient en la voyant communiquer h \ , y * ^ . A _ i 1 ' ' 1 ' M / ' ^ h T ^ ' h , ' ' ' , J H Tâ ^ H ^ ^ ^ F , -, * , r * b - , - â " ^ - A -, â r- H - , . - » - - » - h J L T J _ " - I -l, H b - . r- r - r- H- " ' * 27 EE$ FEMMES AUA1IES son savoir faire h leurs compagnes, morale- ment conquis i\ notre pays. \ ^ * Wagons pour Arabes ' , -T . . ' Si les AlgĂ©riens, qui ne ' sont pas pour le rapprochement des races, ne vont jamais se promener le samedi de peur dâĂŽtre pris pour des juifs, ils nâentendent point non plus frayer avec les Arabes ; aussi protestent-ils contre la prĂ©sence .des indigĂšnes dans les comparti- ments de chemin de fer rĂ©servĂ©s aux voya- * ' , . 1 " 1 j geurs. Les Arabes ne sont, paraĂźt-il 1 , ni des humains, ni des voyageurs et lâon demande i * , ' ' gravement que les compagnies de chemins de fer aient pour les indigĂšnes comme elles ' ' - * .'y ont pour les bestiaux, des wagons spĂ©ciaux. Attendu, quâil est rĂ©pugnant de sâasseoir auprĂšs de dĂ©pouillĂ©s mal vĂȘtus, Aux stations, AlgĂ©riens et Ă©trangers usent I,IC S MC MM IC S ARABES 5>8 do violonco pour empĂȘcher les Arabes de monter dans leurs compartiments et quand los commissaires de surveillance des gares so montrent humains, prĂȘtent main forte aux malheureux indigĂšnes, ils sont dĂ©noncĂ©s. Chacun se fait un jeu de torturer los Arabes, do les injurier et de les frapper, sous lâĆil bienveillant de lâautoritĂ© ; quand ce nâest pas lâautoritĂ© elle-mĂȘme qui les brutalise, comme le prouve la plainte ci-dessous Monsieur le Maire, I Hier matin, je me promenais paisiblement rue Sidi-Allal avec un camarade, lorsque lâagent n° 69 sâest approchĂ© de moi et, sans provocation aucune de ma part, mâa frappĂ© dâun violent coup de pied et de trois gifles. Jâai Ă©tĂ© tout surpris de cette algarade et les tĂ©moins Ă©n ont Ă©tĂ© indignĂ©s ; sans ma patience et mon sang-froid, un mauvais parti allait ĂȘtre fait au dit agent. Jâai protĂ©gĂ© sa fuite, me promettant dâavoir raison de son forfait en mâadressant Ă vous. Je crois avoir bien fait. LES FEMMES ARABES 29 Il nây a ou, Monsieur lo Maire, je me complais Ă le rĂ©pĂ©ter, ni provocation, ni dis- pute, ni cris sĂ©ditieux, ni quoi que ce soit ayant pu nĂ©cessiter lâintervention du dit agent, Ă plus forteâ raison lâassommade dont jâai ĂŽtĂ© j victime. âą i , - ' f ' + 1 ' 1 " * 1 ' ' * .Te nâai jamais Ă©tĂ© on prison, je nâai jamais eu un seul procĂšs-verbal jâignore donc tota- lement les causes qui lâont fait agir ainsi. ' ' 1 1 " _ Je ne doute pas, Monsieur le Maire, que vous nâordonniez sa rĂ©vocation immĂ©diate, - ; V ' -j . . , ' Veuillez agrĂ©er, etc. L ^ 4 . ' .1 ' * ' . . - ' . . ' . M Ahmed* ben Mohamed. » 1 4 - ' i 1 , " . J p - - . * - i- i ' ' Cetto agression dĂ©montre quâil est bien temps de mettre la proie arabo en Ă©tat de se dĂ©fendre, en lâarmant du bulletin. 1 1 , . ' ' 1 - - j - i r ' , y . - , * , M. Henri Rochofort, qui a, le premier, dĂ©noncĂ© la cruautĂ© envers les indigĂšnes, est trĂšs aimĂ© dâeux. En e ntendant prononcer son nom, dĂ©s arabes sâĂ©crient Rochofort ! Câest f 1 * - mon pĂšre ! » * t * i 30 FEMMES ARABES Quel est le barbare ? On pourrait croire que câost le vainqueur plutĂŽt que le vaincu. Los administrateurs adversaires de lâassi- milation, qui les foraient disparaĂźtre, Ă©loignent de nous les musulmans au lieu de les rappro- cher. Ils les scandalisent tellement par leurs brutalitĂ©s et leurs injustices â les brisant quand ils refusent de dĂ©noncer, de calomnier leurs subordonnĂ©s â que malgrĂ© le souvenir des excĂšs reprochĂ©s aux Bureaux arabes, nos indigĂšnes dâAlgĂ©rie rĂ©clament Ă©nergique- ment leur rĂ©tablissement, câest-Ă -dire le rem- v. placement de lâautoritĂ© civile, qui les mĂ©prise, par lâautoritĂ© militairo qui, au moins, res- pectait leur vaillance. Les agents de lâadministration ne se con- tentent pas dâinsulter les Arabes, de les appeler Bicot, Kebb chien, ils les frappent Ă coups de pieds et de canne ; rĂ©cemment, un riche propriĂ©taire indigĂšne fut maltraitĂ© FEMMES AIUIIES 31 devant sa famille et ses serviteurs ; lâadminis- âą h trateur alla jusquâĂ hn tirer la barbe. Loin de la mĂšre-patrie, los hommes qui * , p , P vivent entre eux, privĂ©s de lâĂ©lĂ©ment fĂ©minin, retournent Ă lâĂ©tat sauvage ; on ne peut sâex- 1 ' ' 1 ' pliquer autrement, la cruautĂ© des fonction- naires envers les indigĂšnes. âą * ' ' . Dans les communes, ils profitent de lâĂ©ta- blissement do lâĂ©tat-civil des Arabes, pour leur donner des noms patronymiques telle- ment odieux, obscĂšnes ou ridicules, que le ministre de la Justice a Ă©tĂ© obligĂ© dâappelor lâattention du Conseil supĂ©rieur, sur cette Ăż y ' 1 - inconvenante façon dâagir sic. , . 4 . " . . I On croirait quâil ost impossible, aux fonc- ' - j - ' f " r ' - f , â tionnaires algĂ©riens, de passer prĂšs dâune moukĂšre sans la souffleter dâun mot grossier . Chaque jour*, de nouvelles injures sont cra- chĂ©es Ă ' la fighre des pauvres musulmanes, 1 i l i-j, "" " â 1 " j qui passent sur les chemins, courbĂ©es sous . - ** â _ . 1 - - un chargement de bois mort. y 32 U5S FEMMES AIIAHES rencontrer los roincs do beautĂ© qui, Ă leur approeho des tent es, sâenfuient toutes blanches, battant lâair do leurs bras et donnant Ă leur voile dos alluros dâailes de colombes cfĂŻrayĂ©es; mais doivent-ils s'oublier au point dâoutrager, dans la moukĂŽre, tout lo sexe fĂ©minin ? * * * Outrepassant la cruautĂ© dos ohofs, lo garde- champĂȘtre, parfois saisit ot fait transporter Ăš son domicile, pour son usage personnel, les chargements do fagots dont vivent les pau- vres vieilles indigĂšnes. En guise do paiement on donno Ă la mauresque alfamĂ©o , une vingtaine do coups do canne. 4 LâAlgĂ©rie, qui est actuellement une vaste prison oĂč lâArabe maltraitĂ© nâa pas souvent le morceau do pain dĂ» au prisonnier, doit, selon le dĂ©sir du gĂ©nĂ©ral Bugeaud, qui voulait, aprĂšs lâĂ©pĂ©e, faire passer la charrue, devenir une cdlonio agricolo et industrielle . Les gardes-chiourme, appelĂ©s administrateurs, seraient donc avantageusement remplacĂ©s par des praticiens agricoles, aptes Ă mettre on valeur le pays. FEMMES AHARES 33 Co qui presse surtout, câost tlo sillonner notre Afriquo du Nord do routes et do che- mins do for, afin quo colons ot indigĂšnes puissent tirer profit do lours produits. PrĂ©- sentement,' los moyens de transport sont tel- lement restreints et onĂ©reux, quâils condam- nent le producteur ou Ă consommer sur placo ou Ă laissor perdre sa rĂ©colte, lauto do pou- voir aller la vendre ailleurs. Aussi, nâost-il pas rare do voir des villages entiers saisis Ă p la requĂȘte du fisc, parce quâils, nâont pu faire face aux obligations contractĂ©es. LâAlgĂŽrio, qui nâa pas do chemins, est envahie par la statuomanie. Los Français trouvent do mauvais goĂ»t que lâempereur Guillaume rappelle les victoires allemandes et ils lâimitent. Us entretiennent la rancune chez les Arabes belliqueux en leur mettant sous les yeux la figure de tous les gĂ©nĂ©raux qui les ont vaincus. Comme si en humiliant une noble race on conquerrait son amitiĂ© ! On sâexerce en lâart de tourmenter les Arabes. Au lieu de supprimer, on a prorogĂ© 34 LES FEMMES ARABES I . ' + ! pour sept ans la loi sur lâindigĂŽnat qui em- pĂȘche lâArabo dâhabiter oĂč il vout, dâaller et venir comme il lâentond, de faire sans autori- , sation un repas public, do tiror un pĂ©tard ; pour une naissance ou un mariage, de sortir de chez lui sans un permis de voyage visĂ© Ă tout bout de champ... La loi sur lâindigĂ©nat fait, sans motif, interner dans lĂ© dĂ©sert, mĂŽme les Arabes riches qui dĂ©plaisent Ă lâadminis- trateur. v 1 h 1 P - - * ' ' - . - Les indigĂšnes sont Ă©crasĂ©s dâamendes et J ' 1 â . dâimpĂŽts spĂ©ciaux, qui sâadditionnent pour eux aux impĂŽts algĂ©riens. Ils ont dâabord h / acquitter la dime des bestiaux le Zechhat, la dĂźme des rĂ©coltes YAchour, la Lezma on Kabylie. Le dĂ©sordre et le bon plaisir rĂ©gis- sent les Arabes. Des dĂ©charnĂ©s mourant de V faim sont soumis parfois Ă do grosses taxes. " , ' - .. a b - 1 1 fc. - F Solidairement responsables des forfaits qui se commettent, les Arabes sont de par la loi du 17 juillet 1874, tenus collectivement de f ' ' J ' ' H 1 i Ăź ' * . 1 I r \ " . 1 _ . / ' ' i h ES FEMMES ARABES 35 payor les lĂ©gats des incondies qui se produi- sent sur los communaux do parcours do leur territoire. Dos tribus sont, pour ce fait, tel- lement frappqos, quâellos no pouvont plus ni produire ni payer dâimpĂŽts. Cet excĂšs dâinjustice rĂ©volte lâinnoconco et lui fait rechercher les coupables pour lesquels elle expie. RuinĂ©s par les incendios, les habi- tants dâun douar sâĂ©taient derniĂšrement portĂ©s en masse au devant dâune locomotive dont le charbon incandescent, on tombant et les flam- * moches emportĂ©es par le vont, mettaient le feu aux herbes sĂšches et aux lentisques qui bordaient la voie ferrĂ©e,; ils voulaient arrĂȘter le cheval-vapeur incendiaire et le conduire devant les tribunaux... Il fallut toute l'Ă©nergie du chef de train pour Ă©viter de broyer ces justiciers dĂ©sespĂ©rĂ©s. i Pauvres indigĂšnes, boucs Ă©missaires, ce ne sont pas des locomotives qui embrasent les forets, ce sont ceux qui ont intĂ©rĂȘt Ă dĂ©nuder la terre oĂč elles sont plantĂ©es, pour pouvoir se lâapproprier et vous en chasser. LES FEMMES ARABES 36 Les incendiaires, assez rusĂ©s pour sâaffii- bler dâun burnous, vont avoir bien peur, main- tenant quâun rapporteur de budget a dĂ©clarĂ© que, quand les amendes collectives ne suffi- raient pas pour punir les indigĂšnes, on trans- fĂ©rerait en masse la population des douars coupables dans le sĂŒd. Le prĂ©texte du refou- lement des Arabes dans le dĂ©sert est donc enfin trouvĂ© ! ' * i 4 y h 4 i LâautoritĂ© K L Si au lieu dâinterdire Ă tout le monde de I tondre les Arabes, lâautĂ©ritĂ© algĂ©rienne tient la balance Ă©galo entre les tondeurs juifs et algĂ©riens, elle nâentend pas nĂ©anmoins refou- ler les indigĂšnes ; ils sont nĂ©cessaires Ă son oxistonco ; elle veut les regarder vivre, tou- jours parquĂ©s Ă part dos Français. Elle flatte leur fanatisme en les aidant Ă Ă©lovor dos mosquĂ©es ; elle mot en relief leurs LĂ3S FEMMES AllAHES 37 industries, elle fait parader dans les* fĂȘtes leurs grands chefs ; seulement, son 'goĂ»t pour la tradition l'empoche de no rien changer Ă leurs habitudes. Son intĂ©rĂȘt propre lui dĂ©fend de songer quâils pourraient marcher sans lisiĂšre. Les Arabes sont pour ces amateurs do curiositĂ©s, des jolis bibelots quâil no faut point remuer ; la francisation leur, semble une hor- reur qui dĂ©truirait le pittoresque algĂ©rien. * Cette arabophilio dâartiste est fort apprĂ©- ciĂ©e ; aussi, colons et travailleurs ont beau demander que lâAlgĂ©rie devienne hospitaliĂšre aux Français-Arabes ses propriĂ©taires, comme elle lâest aux Italiens, Espagnols, Maltais, ^ k Anglais, Allemands, qui leur parlent en maĂź - tres et obtiennent do prĂ©fĂ©rence a eux, emplois et travaux dâEtat. Les journaux porto-voix do la colonie ont beau clamer Nous voulons vivre libres sans tuteur et sans maĂźtre ! » La avec la cruautĂ© dâune marĂą- tre, continue Ă soumettre Ă dos lois dâexcep- 38 LES femmes arabes tion sa chĂšre colonie et Ă l'enserrer clans des rouages administratifs inutiles, afin do facili- ter de tondre les Arabes. On les tond ras ; si l'on pouvait tirer profit do leur peau, on les scalperait, tant sont mauvais les vainqueurs pour les ĂȘtres sous leur joug. Des qiron no peut pas rĂ©trograder, rĂ©for- mer en AlgĂ©rie le corps Ă©lectoral pour le dimi- nuer en oxcluant lus juifs, on sera bien forcĂ© d'Ă©tendre aux Arabes les droits civiques. Ainsi, ou pacifiera la colonie et l'on obligera fonc- tionnaires et politiciens, qui ne sont prĂ©oc- cupĂ©s quo d'une poignĂ©e d'individus Ă sâintĂ©- resser Ă la grosse majoritĂ© do la population. Les Arabes francisĂ©s auront leur libertĂ© garantie ; ils ne seront plus menacĂ©s do la matraque, du silos, du dĂ©pouillement de lolirs biens et de lâexil. Actuellement, ils ne peuvent voyager pour leurs affaires, ni aller embrasser pore et mĂšre mourants, sans l'agrĂ©ment de lâautoritĂ©. J'ai vu une musulmane perdre un impor- tant. procĂšs, parce quâelle n'avait pu obtenir ** L LES FEMMES ARABES 39 âą > f > Y p- / do l'administrateur la permission de se dĂ©pla- cĂ©e, pour aller dĂ©fendre ses interets. Une fommo ne pouvait pourtant pas ĂȘtre soup- çonnĂ©e de voyager pour exciter Ă l'insurrec- tion ! Doit-on ĂŽter aux Arabes „ leur costume ? * I Un bon français dâAlger rĂ©pond quand on lui parle de l'assimilation » 11 ne suffit pas de soumettre les Arabes au lois françaises ; le costume doit ĂȘtre imposĂ© comme Pierro-lc- Grand lâa imposĂ© Ă ses Russes pour les faire entrer dans la -famille europĂ©enne. » I * Tout le monde regretterait, quâon enlevĂąt aux Arabes leur pittoresque accoutrement qui donne Ă lâAlgĂ©rie une physionomie si origi- nale. On se reprĂ©sente difficilement, les musul- mans introduisant leurs jambes faites au tour, * % 40 LES FEMMES AltAUES dans de longs pantalons et dissimulant leur prestance dans dos jaquettes. Le burnous Ă©lĂ©ne ont de grand air h ces homme statues. Mais le burnous, si couleur locale, qu on no voudrait point voir abandonner est, il faut lâavouer, lourd h porter aux arabes. Qui no ' ' ' .. â â J 1 . ' _ 1 a entendu accuser Ă la barre dâun tribunal ? o d un tribunal ? Vous avez, demande le prĂ©sident, dos indices qui peuvent mettre sur les traces de lâassassin ? Jâai vu, rĂ©pond le tĂ©moin, doux individus vjui sâenfuyaient..., ils avaient dos burnous!.., Le mous ne fait point ter les musulmans ; il gĂšne leur libertĂ©. Ă r , ne voir costutrio. M. âą mĂ©mo pa r les on fants, leur 4Ăźr. r . r a fait ÂŁ *\ Il » * un vĆu, pour cjue les ' petits indigĂšnes des Ă©coles communales dâAlger, reçoivent, non des vĂȘtements ou ro ions, mais ! J âą genes , Q uant aux is, si r J Ci t i ^ ^ 1 P i-i p _ , . r 1 - 1 1 LES FEMMES ARABES 41 leur costume théùtral ou leurs attifements de mĂ donc* si divinement Ă©nigmatiques sous le blanc haick, elles perdraient en; se sanglant dans une robe sombre dâeuropĂ©enne, quoique chose de leur prestigieuse beautĂ© de liouris, Une française sâembellit en se vĂȘtant en musulmane, une musulmane sâenlaidit en se vĂȘtant en française* Tout le monde peut cons- tater ce fait* i Quel que soit lâhabit quâil porto, lâarabe si sociable, si respectueux de la parole donnĂ©e, si gĂ©nĂ©reux, si hospitalier, ne doit pas ĂȘtre traitĂ© en ennemi quand il peut ĂȘtre pour nous un si prĂ©cieux auxiliaire pour faire de lâAlgĂ©rie que toutes les nations convoitent, un PĂ©rou africain. LâAlgĂ©rie nous envoie dĂ©jĂ le marbre, lo for, lo cuivre, lo blĂ©, lâorge, les essences Ă parfums, les pĂątes alimentaires, lâhuile dâolive, les truffes blanches, les primeurs, son vin reconstituant, ses dĂ©licieux moutons par ba- teaux. Elle fournit aux papeteries et Ă beau- coup dâindustries, lâalfa, LES FEMMES ARABES Si sur son sol toujours en gestation, les rĂ©- coltes succĂšdent aux rĂ©coltes, si l'arbre sur lequel on cueille le fruit est dĂ©jĂ de nouveau charge de Heurs, son sous-sol, en outre des couches do pĂ©trole, du sulfure d'antimoine, des nitrates, des minerais prĂ©cieux et des pro- digieux gisements de phosphates, renferme des richesses, dont on ne connaĂźt point meme encore toute la valeur et lâĂ©tendue, Par calcul donc, si ce nâest par amitiĂ©, pour tirer profit de lâAlgĂ©rie, les français sont intĂ©ressĂ©s Ă fairo des arabes, leurs associĂ©s et * leurs Ă©gaux. \ \ Le mariage Arabe est un viol dâenfant LES FEMMES ARABES 43 elles Ă lâĂąge oĂč les petites françaises jouent seulement Ă la mariĂ©e. i En suivant dâun Ćil impatient les Ă©volutions enfantines de. leurs filles, les pĂšres musulmans calculent ce quâelles vaudront do douros car, contrairement aux français qui ne consentent Ă se marier quâavec une femme qui leur apporte de lâargent, les arabes sont, eux, obligĂ©s dâen donner pour pouvoir Ă©pouser. Ce qui consti- tue le ma-mgc musulman, ce qui le rond valable, câest la dot versĂ©e par lâĂ©poux comme prix dâachat do la femme. Dans les villes, la dot de la femme se cal- cule en argent en douros, sous la tonte en i troupeaux de moutons, on chameaux, on pal- miers. Dans des oasis du Sahara, le douaire de la femme noire, ne consiste guĂšre quâen bi joux, cointures, coupons de tulle et de cotonnade. Une femme du commun, se vend de trente Ăą cinquante francs. Une femme qui sait tisser les burnous est payĂ©e de trois, Ă huit cents francs. U I,E8 FEMMES ARABES A douze ans une femme est estimĂ©e pour sa figure, Ă vingt ans pour son savoir faire. Aux premiers temps de lâoccupation, les femmes arabes gardĂ©es en otage Ă©taient Ă©chan- ' gĂ©os contre des chevaux, ou vendues Ă lâen- chĂšre comme dos hĂŽtes de somme. Autrefois aussi, en GrĂšce, on troquait les femmes contre des bĆufs. Oâcst pour cela quâelles sorit appelĂ©es dans lâIliade Trouveuses do bĆufs. i Dans le Sud africain, lo sexe fĂ©minin tient au mĂ©mo titre que les perles, lieu dâargent ; de mĂ©mo en Asie. Dans lâAfghanistan on com- pense encore un meurtre, par la livraison de plu- sieurs jeunes fille et une blossuro par la livrai- son dâune femme. Une fillette est suivant sa gentillesse et lo rang de sa famille payĂ©e de trois cents francs Ă mille francs. h Les acquĂ©reurs so disputent les musulma- nes qui exercent les fonctions dâinstitutrices monitrices et les paient do mille, Ă trois mille francs. LES FEMMES AlUIJES 45 Plus les petites arabes sont jolies, plus elles sont* certaines dâĂŽtre achetĂ©es par un vieux mari auquel sa position permet de les payer trĂšs cher. La- vente des musulmanes donno lieu Ă un marchandage, entre le pero et le futur Ă©poux. Lâobjet du litige, la femme nâest mise au cou- rant de lâaffaire, que quand elle est conclue. Il y a des gamines de sept ans qui tirent Ă la bĂ»che pour savoir auquel des hommes qui les ont payĂ©es, elles devront appartenir. Ceci prouve que dans le commerce des femmes, la mauvaise foi nâest pas exclue. Tous les jours dâailleurs, les prĂ©toires des tribunaux algĂ©riens retentissent do rĂ©vĂ©lations scandaleuses et de rĂ©clamations dâhommes, qui ont payĂ© une femme quâil se voient enle- ver par un autre. On a fait grand bruit en France de lâaven- ture de Fathima, cette jeune institutrice kabyle que son pore' avait vendue 750 fr. a un nommĂ© Rhamdan et qui ensuite, avait Ă©pousĂ© un jeune homme selon son cĆur, lâinstituteur i 46 LES FEMMES ARABES > ' ' P S , t i Ibrahim, fut rĂ©clamĂ©e par son premier aclie- " ' ^ ' ' ' - tour/.. 1 ' ' . LĂ© jugĂ© do paix do Mekla, se conformant A la loi Koraniquo, avait donnĂ©- gain de cause a Rhamdan et il fallut toute la pression de lâopinion publique vivement Ă©mue en France par ce barbare procĂ©dĂ©, pour forcer le tribu- nal de Tizi-Ouzou Ă infirmer le jugement du juge do paix de Mekla, dĂ©gager Fathima de lâengagement pris par son pĂšre avec Rhamdan et lui permettre de filer le parfait ' amour avec lâinstituteur quâelle avait Ă©pousĂ©. Il ne faut pas oublier que Fathima ot Ibra- him appartenaient, de si loin que ce soit, au I monde universitaire, que leur chef M. le reç- " * teur Jeanmaire, sâĂ©tait intĂ©ressĂ© A leur odys- sĂ©e et lâavait signalĂ©e. Quâon supprime lâindignation publique sou- levĂ©e par ce concours de circonstances, et Fathima aurait Ă©tĂ© obligĂ©e de quitter son second mari quâelle aimait, pour aller vivre avec le premier quâelle ne connaissait pas, b tant est grande lâhabitude de nos tribunaux m*. * IiKS FEMMES AllABES 47 français, de respecter les anomalies arabes. w Les victimes ordinaires ont beau so faire , / 4 Ă©loquentes et suppliantes, leur voix dĂ©sos- pĂŽrĂ©e nâĂ©meut pas plus le public que les juges. Jâen ai vĂ» se tordre les bras, se rouler Ă terre, hurler, mordre ceux qui les appro- chaient, en entendant la justice française, stylĂ©e par des trembleurs, leur appliquer le droit coutumier musulman, si formellement en contradiction avec notre droit français. Trop souvent les juges annulent des ma- riages librement consentis, pour livrer la femme Ă lâhomme qui lâa achetĂ©e, alors quâelle Ă©tait petite enfant. Que dis-jĂ©, il se trouve mĂŽme des magistrats français, pour livrer lĂ jeune fille Ă lâhomme qui lâa achetĂ©e avant quâelle ne soit nĂ©e ! Il y a quelques annĂ©es, Ă Bon-Mensour, un pĂšre vendit sa fille Ă naĂźtre. Quand la petite lut venue au monde, il voulut rĂ©silier le con- \ * trat passĂ© et sâadressa aux tribunaux ; mais les tribunaux donnĂšrent gain do causo au ma- riage projetĂ©, la jeune Ălle vendue avant sa J 4 48 FEMMES naissance, dut appartenir Ă son acquĂ©reur. Le procĂšs, mâa dit lâhabitant du pays qui me signalait ce fait, a coĂ»tĂ© dix-sept francs. Les pĂšres pressĂ©s de tirer profit de leurs filles, n'attendent pas leur nubilitĂ© pour les marier. Pour masquer cet attentat Ă la nature, on nâomet pas do dire ait mari quâil nâusera do son droit dâĂ©poux que quatre, cinq arts aprĂšs le mariage. Lâenfant n'en est pas moins h la merci dâun homme qui nâa aucun dĂ©ri- vatif A ses passions, qui se dit que la petite payĂ©e est son bien et souvent, dans la fillette la femme est atrophiĂ©o. Quand le fait par trop criant parvient aux oreilles de la justice, les parents criminels et lâhommo qui a infligĂ© non le mariage mais le viol Ă une enfant, trouvent des tĂ©moins de 1 complaisance qui oxcipent de leur bonne foi et ils sont acquittĂ©s. La cour dâassises dâAlger vient encore dâac quitter un mari do Takoment, Medja Iddir ben Mohamed, qui avait violĂ© sa femme ĂągĂ©e de i i » LES FEMMES ARABES 49 neuf ans, aprĂšs l'avoir attachĂ©e avec dos fils de fer. j ; Pour mettre un terme Ă ces viols dâĂ©poux, il faudrait appliquer sur tous les territoires j français, la loi qui interdit aux filles de con- tracter mariage avant quinze ans i P Si les femmes avaient en Franco leur part i do pouvoir, elles ne permettraient pas que sur une terre francisĂ©e, subsiste uno loi admet- tant lo viol des enfants. Lâhomme tolĂšre ce crime, parce quâil est solidaire do celui qui en profite. Quelquefois les drames poignants qui so passent dans le gourbi ou sous la tento sont rĂ©vĂ©lĂ©s Jâai vu amener devant le juge une * petite fille de neuf ans, Ă©tique et couverte do brĂ»lures. Son mari, un vieux, racontait quâelle Ă©tait tombĂ©e au feu pendant une crise dâĂ©pi- lepsie. Tout le monde sait Ă quoi il faut attri- buer ces crises nerveusos si frĂ©quontes chez les petites Ă©pouses arabes. Lâatrophiement dont elles sont lâobjet dans leur enfance rend â alors quo les hommes do leur race sont grands et forts â la plupart dos fommos petites, dĂ©licates et maladives. '' La loi française baissera-t-elle toujours ; pavillon devant le Koran ? La RĂ©publique ; nâira-t-olle pas au secours des petites victi- mes de la dĂ©bauche musulmane ? DâaprĂšs la loi Koranique, aucune femme ne / peut se soustraire au mariage. Le pĂšre a le droit de lâimposer Ă sa fille, le tuteur ou le Cadi ont le pouvoir de forcer les orphelines de * se marier. En se mariant la musulmane garde son nom, Messaouda bent fille, Djaffar reste quand elle a Ă©pousĂ© AĂŻssa ben fils Lalcdar, . Messaouda bent Djaffar. On ne la recQnnaĂź- ' trait plus si elle changeait aussi souvent de noms que de maĂźtres. Elle conserve sagement le sien, ce qui nâexiste pas chez nous et au lieu dâannihiler comme la française sa personna- litĂ©, elle lâaugmente, elle acquiert par le fait du mariage une sorte dâĂ©mancipation civile et Ă©conomique. 1 La femme arabe ne peut disposer dâelle et f FEMMES AIMHES 51 ' . . * _ de sa fortune que le jour oĂč elle est mariĂ©e. Mais dĂšs ce jour-lĂ , elle a lâadministration et la jouissance de ses biens personnels. 1311 e peut mĂŽme plaider contre son mari sans au- cune autorisation. Entre Ă©poux musulmans, la sĂ©paration do bions est le droit commun. r - . - - 1 - r La femme nâa rien Ă dĂ©penser dans le mĂ©- nage, elle ne doit apporter aucune part con- tributive, attendu que la premiĂšre condition exigĂ©e de lâhomme qui veut contracter ma- riage est de pouvoir subvenir Ă lâentretien et Ă la nourriture de chaque femme quâil Ă©pouse. Mais lâarabe souvent oublie le Coran et exploite ses femmes au lieu de les entretenir. Bien que la musulmane ait reçu de son J * 1 ' 1 â mari une dot, le soir de ses noces elle lui de- mande Le droit de la premiĂšre entrevue » . IVĂ©poux donne selon ses moyens une piĂšce de mĂ©tal, oĂč un billet de banque. Cet usage Ă©tait observĂ© en France aux premiers temps de notre histoire. Clovis nâĂ©pousa-t-il pas Clo- tilde par le sou dâor et le denier dâargent ? Le r 1 . K , , V 52 I FEMMES AUAJ1ES mĂ»ri Ă©tait censĂ© acheter sa femme par ces doux piĂšces de monnaie. Les prohibitions relatives au mariage mu- sulman sont nombreuses. Il , ne doit exister ontro les fiancĂ©s, ni parentĂ© de sang, ni pa- rentĂ© de hit câest-Ă -dire que le mariage est dĂ©fendu entre les enfants qui ont sucĂ© le lait dâune mĂȘme nourrice. , Les Mâhabites doivent' se marier dans leur pays dâorigine, lâĂ©migration leur est inter- dite. j Les musulmanes ne peuvent Ă©pouser que 1 des musulmans ; alors, que les musulmans peuvent Ă©pouser des. femmes de toutes races p _ - + ^ I et religions. Noces Arabes ri . , ' K-f' H * En prĂ©sence du Cadi juge et de deux tĂ©- moins le futur dit au pĂšre de la fiancĂ©e . Je te compte la somme ou le reliquat de la somme O FEMMES AltAUES 5 II souvent dos avances ont Ă©tĂ© faitos, convenue pour acheter ta fille. Le pĂšre rĂ©pond Voici ma fille, fais-en ta femme !... Et le mariage est concli^La vente dâune jeune fille sâaccomplit sans plus de cĂ©- rĂ©monies que la vente dâune gĂ©nisse. AussitĂŽt aprĂšs, les fĂȘtes commencent ; un festin a lieu â dans le dĂ©sert le morceau le plus renommĂ© des repas est la bosse de cha- melle â quand on a suffisamment mangĂ© on examine les prĂ©sents. Les cadeaux reçus par la fiancĂ©e sont Ă©talĂ©s sur les tapis au lieu dâĂȘtre exposĂ©s comme en Europe sur les meubles âą du salon. On met partout le mĂŽme soin Ă les faire valoir. Enfin, lâĂ©poux entourĂ© de cavaliers fait le simulacre dâenlever son Ă©pouse, il lâassied sur une jument brebis harnachĂ©e dâĂ©toffes Ă©cla- tantes, ou dans un palanquin portĂ© par un mĂ©- âą hari. Les curieux sâĂ©cartent pour laisser passer le cortĂšge Ce sont dâabord de beaux cava- liers habituĂ©s Ă faire parler la poudre ; en- LES FEMMES AHAĂiKS suite, viennent les onfants en gandoura che- mise cruno blancheur Ă©clatante et en chĂ©chia i rougo montĂ©s sur de minuscules petits unes africains. Des nĂšgres, castagnettes Ă la main, dansent la bamboula au milieu de la route, ils se trĂ©- moussent, tournent sur eux-mĂŽmes, sâaccrou- i pissent, se relĂšvent, mettent dans leurs sauts une sorte de fureur diabolique qui fait croire quâils sont touchĂ©s par la baguette dâun pres- tidigitateur. Suivent les tambours, les musi- ciens, puis des femmes Ă pied en longue file qui entrâouvrent leur blanc haĂŻclc pour faire retentir lâair de ce cri strident You ! you ! you !» Quand on arrive au domicile conjugal oĂč doivent se prolonger les fĂȘtes des noces, le mari, reçoit son Ă©pouse comme une reine. La jeune fille qui a exprimĂ© son consente- ment au mariage par le silence, semble tou- jours nâavoir pas de langue. Durant toutes les cĂ©rĂ©monies du mariage la biensĂ©ance lui interdit de parler. i t i ' I,ES nĂŻMMlĂźS AlUUES 55 Dans certaines rĂ©gions, h GhadamĂŽs par exemple, pendant les sept premiers jours do lâunion la femme doit rester absolument i- muette. Sa mĂšre parle pour elle. Elle lâacca- ble publiquement de conseils Soyez dit-elle pour votre mari une esclave, si vous voulez quâil soit pour vous un serviteur Soignez ses repas, entourez de silence son sommeil, car la faim rend emportĂ© et lâinsomnie donne * â . mauvais caractĂšre. » i La foule des assistants sâaccroupit et fait ripaille. Tout individu qui se prĂ©sente, si pauvre, si inconnu soit-il, est le bienvenu, ĂŻ invitĂ© de Dieu et a sa part du festin nuptial. Quand on a fini de manger, on rit, on sâin- > + terpelle joyeusement. Des nĂšgres racontent des drĂŽleries .qui font Ă©clater de rire la sociĂ©tĂ©. . - ' - t . . Une noce arabe est Ă la fois, un tournois, un concert, une comĂ©die ot un bal. Le soir, pendant que dans la fĂȘte Ă ciel ou- vert, les fusĂ©es font merveille, que les rires ' - , - â J et les bravos Ă©clatent joyeux comme des feux - - 1 ' . ' 1 . . - ' ' . , * ' h _ _ ' , , , ' VV â 1 ' . ' ' . J . ; / â . - 1 -ĂŻ _ k - - -, - .. . 1 1 - 1 * 55 FEMMES AIU11ES dâartifice, lo mariĂ© ot la mariĂ©e retirĂ©s Ă lâĂ©cart, se parlent souvent pour la premiĂšre fois. r La porto de la chambre ou de la tente des nouveaux Ă©poux est bientĂŽt ouverte, les cu- rieux sây prĂ©cipitent, ils sâĂ©touffent pour ĂȘtre premiers Ă voir la mariĂ©e sortant des bras de son Ă©poux les cheveux dĂ©nouĂ©s, les vĂȘtements 4 froissĂ©, lair confus et... dĂ©sanchantĂ©... Elle h Ăź est assise sur un tapis, on lâadmire, on la fĂ©licite. Personne nâomet de faire Ă haute voix -+ ses rĂ©flexions sur son attitude. Heureuse- ment, le plaisir lâemporte sur la curiositĂ© ; toute cette foule vive, joyeuse, se rue vers les musiciens. On recommence la danse des almĂ©es> finalement personne ne tenant plus on place, on fait des vis-Ă -vis, on esquisse des pas et des sauts quâon chercherait vainement Ă retrouver dans les bals de nos villes de France. Le mariage musulman est â bien que lâĂ©poux se soit rĂ©servĂ© le droit dâempĂȘcher ses femmes de manger de lâail et de se livrer Ă des occupations dĂ©bilitantes â plus avantageux LES FEMMES AHAHES f7 i t que le mariage français, puisque loin do perdre des droits, la femme en acquiert et quâau lieu de donner une dot elle en reçoit une. Seulement, ce mariage nâest pas con- senti, il a presque toujours lieu malgrĂ© lâoppo- sition de la jeune fille et il offre ce revers de la mĂ©daille, la polygamie. I I i I 8 1' 10 MM F. S La polygamio qui forco les femmes con* 'damnĂ©es Ă la subir, Ă faire journellement intervenir le for et le poison pour se dĂ©bar- rasser dâune rivale, engendre chez les hom- mes la pĂ©dĂ©rastie. Les femmes dĂ©jĂ rares on pays arabe, puis- quâelles sont vingt-deux pour cent de moins que dâhommes, Ă©tant accaparĂ©es par coux qui ont le moyen de les payer, les pauvres sont souvent dans lâimpossibilitĂ© dâavoir une Ă©pouse; alors, ils prennent pour femmes des hommes! dâaucuns sont mĂŽmes sur- pris parfois derriĂšre une touffe de lentisque, en conversation criminelle avec une chĂšvre ou une brebis ! - \ Ces ĂȘtres primitifs ne peuvent ĂȘtre accu- sĂ©s comme les ultra-civilisĂ©s de rechercher dans la pĂ©dĂ©rastie un raffinement de dĂ©bau- che. S'ils recourent Ă un moyen anti-naturel pour satisfaire leurs instincts amoureux, câest parce que les polygames font la rafle et par- tant, la disette des femmes. On sait que sous, lâĂ©gide de la loi Korani- r*jQ i LES FEMMES ARABES 59 j i 1 , que, le musulman peut afficher les mĆurs les plus dissolues.. PossĂ©der un grand nombres dâĂ©pouses rond son opulence indiscutable ; aussi, il se ruine en femmes,' comme des europĂ©ens se ruinent K E en chevaux. Dâabord, il Ă©pouse ! il Ă©pouse! ensuite, il sâencombre de concubines, au point dâĂ©tre dans lâimpossibilitĂ© de maintenir son Ă©tat de maison. Alors pour allĂ©ger ses charges et pouvoir poursuivre ses fantaisies amoureuses, il chasse des femmes et des concubines, il en prend dâautres. Ce renouvellement de son personnel fĂ©minin est son plus grand divertissement. . ^ ' _ ' ' La femme est faite pour le plaisir de lâhomme, disent les arabes, comment vou- drait-on quâune seule et unique Ă©pouse puisse { - ' ' i ' J amuser un homme toute sa vie. La polyga- mie et la rĂ©pudiation sont nĂ©cessaires. » DâaprĂšs les prescriptions de Mahomet, âą chaque femme dâun mĂȘme homme devrait avoir une demeure Ă part, mais ce nâest pas CO K12MMES ARABES co qui 11 lion ; ordinairement, lo mari ot toutes sos fommes vivont clans la plus complĂšte pro- miscuitĂ©, pour Ă©viter los frais de logement sĂ©parĂ©s , Le prophĂšte avait pu, lui, qui sâattribuait le cinquiĂšme du butin etlo cinquiĂšme des dons et prĂ©sents, avec sa fortune considĂ©rable, possĂ©- der aumĂ©prisde la loi, dix-septfemmesĂ lafois, et procurer Ă chacune de ses dix-sept Ă©pouses lĂ©gitimes et de ses onze concubines, une cer- ; taine aisance ; malheureusement tous les ; mahomĂ©tans nâont pas les gros revenus du 1 fondateur de leur religion ; le plus souvent, i 1 \ les polygames ont pour maison une tente i sĂ©parĂ©e en deux par une grande portiĂšre. Dâun cĂŽtĂ© de la tente sont toutes les femmes, le musulman qui avoue n'en avoir que quatre en a six de lâautre, le mari commun prodi- guant ses tendresses Ă la favorite du moment. Tous les peuples ont pratiquĂ© la polygamie . Les rois dâIsraĂ«l furent polygames. Salomon eĂ»t soixante femmes lĂ©gitimes et quatre-vingts ^concubines. U5S FEMMES AKAIUĂS i il Les Francs aussi furent polygames. Charle- magne avait huit femmes. Dans les huttes de terre dâAix-la-Chapelle, lâempereur eĂ»t, disent les historiens, des batailles Ă soutenir contre i elles, et malgrĂ© son gantelet de fer, sâil lut victorieux ailleurs, il fut lĂ souvent battu. Mahomet nâĂ©tait pas plus heureux avec ses dix-sept femmes ; quand il nâĂ©changeait pas avec elles des coups, il Ă©changeait des injures ; sans cesse il ĂŽtait obligĂ© de faire intervenir Dieu, pour rĂ©frĂ©ner leur irrĂ©vĂ©rence. Zeinah, sa quinziĂšme femme, lui servit un jour une Ă©paule de mouton empoisonnĂ©e. â Pourquoi, lui demanda Mahomet, as-tu commis ce crime ? â Jâai voulu, lui rĂ©pondit Zeinah, mâassu- rer si tu es vĂ©ritablement prophĂšte, si tu sau- rais te prĂ©server du poison ; dans le cas con- traire, dĂ©livrer mon pays dâun imposteur et dâun tyran. AĂŻcha, sa favorite, lui fit tant dâinfidĂ©litĂ©s, que pour fermer la -bouche Ă ses contempo- rains scandalisĂ©s, il dĂ»t mettre dans le Koran, 62 I-ES FEMMES ARABES - chapitre 26 Ceux qui accuseront une femme dâadultĂšre, sans produire quatre tĂ©moins, seront punis de quatre-vingts coups de l'ouot », . La vertu dâAĂŻcha, femme remarquable, d'ailleurs, no fut plus mise en doute aprĂšs ce "S i verset. ^ Bien quâil lui fut impossible de vivre en bonne intelligence avec autant dâĂ©pouses, s, Mahomet ne renonça jamais Ă sa passion pour le sexe fĂ©minin. Les deux choses que jâaime le plus au monde, rĂ©pĂ©tait-il souvent, ce sont les 1 , 1 " - femmes et les parfums. Tous les Chorfa chefs religieux,! sont polygames comme Mahomet. âą 1 i . 1 i 1 - L ancien sultan du Maroc avait des cen- s ou taines de femmes. vendredi une nouvelle Ă©pouse entrait dans son harem, Norodom, roi du Cambodge, donne Ă la i * * 1 ' ' ' J ; ' v polygamie un but utilitaire ; il assigne Ă cha- cune de ses oinq cents femmes, une occupation * dans son palais ; les plus favorisĂ©es sont t FHMMK8 AHAIIKS 63 comĂ©diennes, danseuses, los autres cuisinioros, tailleuses, etc. Chez les arabes aussi, los autres femmes sont les servantes de la favorite momentanĂ©e. Mais lâĂ©lue dâaujourdâhui nâest jamais certaine de no pas ĂȘtre la rĂ©pudiĂ©e de demain, tant est grande la mobilitĂ© arabe. La, civilisation chasse devant elle la polyga- mie aussi anti-naturelle que contraire Ă la dignitĂ© humaine. DâoĂč vient donc quâen con- âą J f quĂ©rant lâAlgĂ©rie la France monogame ait laissĂ© la polygamie y subsister? Il est Ă©trange que la pluralitĂ© desfommes, * condamnĂ©e en France, soit permise sur notre terre francisĂ©e dâAfrique. Si les françaises votaient ot lĂ©gifĂ©raient, il y a longtemps que leurs sĆurs africaines seraient dĂ©livrĂ©es de lâoutrageante polygamie 4 et de lâintolĂ©rable promiscuitĂ© avec leurs co-Ă©pouses. X ç Câest en voyant le prĂ©jugĂ© de race dominer tout en AlgĂ©rie, que lâon comprend bien lâab- surditĂ© du prĂ©jugĂ© de sexe. Ainsi, la race 64 LES FEMMES ARABES arabe, si belle et si bien douĂ©e, est absolu- ment mĂ©prisĂ©e par les europĂ©ens qui, rare- ment cependant, sont aussi beaux et possĂšdent autant dâaptitudes naturelles que les arabes. Et voyez cette contradiction. Le Français i vainqueur dit au musulman Je mĂ©prise ta race, mais jâabaisse ma loi devant la tienne ; je donne au Koran le pas sur le Code. » Les Français permettent aux Arabes de .pratiquer la polygamie, quâils sâinterdisent Ă cux-memes. Pour masquer leur illogisme, ils affirment . que les Africains ont des besoins que ne connaissent pas les EuropĂ©ens et que câest pour faire droit Ă ces besoins quâon leur laisse Ă©pouser tant de femmes. Si la polygamie Ă©tait nĂ©cessaire aux Arabes, les riches seuls, pouvant se satisfaire, com- ment les pauvres, plus nombreux que les riches, ne porteraient-ils pas la peine de leur privation ? Nous avons eu sous les yeux des exemples qui sont en contradiction avec cette assertion des Arabes bien portants pendant quâils avaient LES FEMMES ARABES 65 une seule Ă©pouse, sâaffaiblissaient, perdaient la santĂ©, dĂšs quâils eri prenaient plusieurs. La polygamie ne hĂąte pas seulement la dĂ©crĂ©pitude physique, elle amĂšne la dĂ©gĂ©nĂ©- rescence intellectuelle. En concentrant toute 4P lâactivitĂ© cĂ©rĂ©brale des arabes sur lâinstinct bestial, elle annihile leur intelligence et atro- phie leur cerveau. En avançant sa mort et en prĂ©parant la perte de sa race, l'homme polygame est-il au moins plus heureux que le monogame ? Nous avons interrogĂ© Ă ce sujet nombre dâArabes ; tous nous ont avouĂ© que la plura- â litĂ© des femmes engendrait des dissensions domestiques, et que la guerre Ă©tait en perma- nence dans la maison do lâhomme qui avait plusieurs Ă©pouses. Mahomet qui avait tant, cependant, dâappĂ©- tits charnels, dĂ©nonçait les amertunes dont ses nombreuses femmes et concubines lâabreu- valent. Le dĂ©funt shah de Perse, Nassr-Eddin, qui avait dix-neuf femmes lĂ©gitimes et deux i t 66 LES FEMMES ARAHES V ' k- -, - cents concubines, rĂ©pĂ©tait Ă qui voulait lâen- tendre, lors des noces dâor du dĂ©funt homme dâEtat Gladstone Quâil valait mieux vivre cinquante ans avec une seule femme quâun an avec cinquante femmes. » Il faut bien que lâon sache en France, que la polygamie rĂ©volte la femme arabe. La jeune Ă©pouse dâun homme dĂ©jĂ muni de plusieurs femmes rĂ©pond presque toujours aux premiers compliments de son mari, par des injures. Câest la trĂšs faible expression de son horreur et de son dĂ©goĂ»t, pour ce quâelle nomme le chenil conjugal. » h 1 Beaucoup de femmes arabes rĂ©pĂštent du soir au matin Ă leur mari quâelles ne peuvent vivre de bon grĂ© avec un homme qui a plusieurs femmes, qu'elles ne restent chez lui que par force. En pays musulman, quand un homme ve- nant de se marier entre par la porte avec sa nouvelle femme, il nâest pas rare que la pre- miĂšre Ă©pouse en titre, sorte par la fenĂȘtre et so sauve chez ses parents. On tente une rĂ©- . 4 4 ' âą LES FEMMES ARABES 67 r . J, " ' 1 , . _ " ' . , ' 1 , - - _ 1 - - - , , * . , ..' H " â , \ " _ conciliation, le mari polygame soutient que sâil a amenĂ© une seconde femme Sous son toit, ce nâest que pour lui faire faire gratuitement lâouvrage do sa mĂšre ou de sa sĆur... Quand le Cadi a forcĂ© la femme outragĂ©e 1 dans sa dignitĂ©, Ă regagner le logis conjugal, la guerre Ă©clate terrible entre les Ă©pouses. Ces rivales qui se partagent Ă tour de rĂŽle les j coups et les baisers du maĂźtre, et dont cha- cune appelle lâautre mon prĂ©judice » se font mutuellement chasser ot rĂ©pudier. Deux femmes sâespionnent rĂ©ciproque- ment, trois femmes, quatre femmes dâun ' t " - ^ j L mĂŽme homme sâespionnent encore bien plus. » Il nâentre pas dâamour dans co mĂ©nage Ă quatre ou huit, mais une jalousie fĂ©roce qui engendre le crime et en fait comme un besoin do ce milieu dĂ©lĂ©tĂšre. Les enfants nâĂ©chappent pas Ă cette fureur jalouse, chaque bĂ©bĂ© dâune famille polygame a pour marĂątre toutes les femmes de son pĂšre ' 1 H 1 . ' _ - ' _ ' ' , qui font souvent plus que do le martyriser. Lâautre jour encore une jeuno femme arabe " r t ĂŻ ; - - - - - 1 H H . , . -, t - , -, i _ - 08 LUS FEMMES AHABES prenait entre ses jambes un beau chĂ©rubin de deux ans, lâenfant de sa rivale, et lâĂ©gorgeait comme un chevreau. Ordinairement, ces marĂątres des fils et des \ filles du mĂȘme pĂšre, agissent discrĂštement, et si on les soupçonne, personne ne peut les convaincre dâavoir estropiĂ© ou aveuglĂ© lâen- fant do leur rivale. ! La polygamie aide-t-elle au moins Ă peu- I pler lâimmense territoire de lâAlgĂ©rie ? Non, car au lieu dâaugmenter, la polygamie j ' ' diminue le nombre des naissances. Les famil- \ les musulmanes nombreuses nâexistent pas et malgrĂ© tous ses dĂ©sirs de paternitĂ©, lâhomme nâa avec ses quatre femmes, pas plus dâenfants que lâEuropĂ©en avec une seule. Deux raisons qui sâenchaĂźnent, concourent Ă restreindre la reproduction de lâespĂšce lâexcĂšs de bestialitĂ© de lâhomme polygame et la stĂ©ri- litĂ© de la femme due aux abus et Ăą lâatrophie- 1 -i ment dofnt elle a Ă©tĂ© victime dans son enfance. La polygamie nâĂ©tant pas consentie par la femme et ne valant ni au point de vue indivi- LES FEMMES ARABES 09 duel, ni au point de vue collectif, . sa suppres- sion a Ă©tĂ© demandĂ©e par la pĂ©tition ci-des- sous , j 1 j Messieurs les DĂ©putĂ©s, Messieurs les SĂ©nateurs, » Permette/- nous dâappeler votre attention sur la situation des femmes arabes, qui sont, avec la tolĂ©rance de la Franco, si barbarement traitĂ©es. » La femme arabe vendue tout enfant Ă un * mari est sĂ©questrĂ©e par ce mari dans le chenil conjugal avec ses co-Ă©pouses, puis rĂ©pudiĂ©e sans motifs pour faire place Ă Une autre. » On a dĂ©jĂ laissĂ© trop longtemps les arabes garder lours lois, leurs mĆurs, leur langue. Ne croyez-vous pas quâil est urgent dâon faire des enfants de la RĂ©publique, do les instruire, de les assimiler aux* français? » Nous vous prions, Messieurs, de bien vouloir substituer sur notre territoire afri- cain lâĂ©tat de civilisation Ă lâĂ©tat de barbarie, en dĂ©crĂ©tant la suppression de la polyga- 70 LUS FEMMES ARABES mie que les femmes arabes subissent par force I et qui est outrageante pour tout le sexe fĂ©mi- nin. Nous vous demandons aussi dâinterdire le mariage des petites filles impubĂšres. * » Le viol dâenfant sous prĂ©texte do mariage, la pluralitĂ© des femmes et leur sĂ©questration i- dans les prisons matrimoniales, sont lois et usages hors nature, qui entravent lâaccroisse- ment de la population au lieu de le favoriser> et font obstacle Ă la fusion si dĂ©sirable de la lâace arabe et de la nĂŽtre. Ăż La rĂ©publique â a moins dâĂȘtre en contra- diction avec son principe mĂŽme â ne peut continuer Ă encourager dâun cĂŽtĂ© de la MĂ©di- terrannĂ©ela polygamie et le mariage des filles impubĂšres quâelle punit de lâautre cĂŽtĂ©. » Nous espĂ©rons, Messieurs, que vous vous inspirerez des intĂ©rĂȘts de la civilisation et que vous abrogerez les lois inhumaines qui rĂ©gis- sent la majoritĂ© des habitants de lâAfrique française. » Ilubertine Auglert. 1 LES FEMMES ARABES 71 La Polygamie et la Presse Cette pĂ©tition a Ă©tĂ© commentĂ©e par toute la Presse Maintenant, ont dit des jour-, naux, câest une AlgĂ©rienne qui sert de ren- fort aux sĂ©nateurs. Elle est dâautant plus inexcusable do nâavoir rien vu quâelle Ă©tait â ayant HabitĂ© Alger, Laghouat, le sud Ora- nais â en situation pour tout observer. » La polygamie est dans nos mĆurs, ont. affirmĂ© certains chroniqueurs. » Si la polygamie est dans nos mĆurs, elle nâest pas dans la nature. Ainsi, la femme, qui moins sophistiquĂ©e que lâhomme, touche de plus prĂšs Ă la nature, est absolument monogame et elle reste monogame meme quand elle dĂ©choit moralement; la noceuse » a toujours un ami do cĆur et la prostituĂ©e de derniĂšre catĂ©gorie pour avoir un, homme Ă elle, prend lo souteneur. » Loin de modĂ©rer les passions, la polyga- mie les excite ; lâhomme polygame est oncore 1 T2 IĂS FEMMES ARAHE8 * bien plus Volage que le monogame. Il a lĂ©ga- lement lâhabitude du changement. Du reste, si la polygamie est chose si bonne, si les hommes arabes veulent conti- nuer Ă avoir plusieurs femmes, la plus Ă©lĂ©- k mentaire Ă©galitĂ© exige que les femmes arabes aient â comme avant Mahomet â plusieurs maris. Les musulmans Ă©tant en AlgĂ©rie beaucoup plus nombreux que les femmes câest la po- lyandrie et non la polygamie qui devrait sây pratiquer. La polygamie pour tous et toutes, ou bien A bas la polygamie 1 RĂ©ponse du Ministre 4 H* ii i i > m . Lq prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s mâa communiquĂ© la dĂ©cision dĂ©favorable du ministre â auquel avait Ă©tĂ© renvoyĂ©e ma pĂ©tition â au relĂšvement de la condition juridique et sociale de la femme arabe. I rV LES FEMMES ARAUES 73 L ? - * Il ne paraĂźt pas possible, dit le ministre de lâIntĂ©rieur, au moins pour le moment, ainsi que le fait remarquer, M. le gouverneur gĂ©nĂ©ral de lâAlgĂ©rie, de donner satisfaction aux vĆux exprimĂ©s par la pĂ©titionnaire . La situation de la femme arabe ne saurait ĂȘtre modifiĂ©e sans toucher aux statuts personnels et successoraux musulmans qui ont toujours f ' Ă©tĂ© respectĂ©s par la lĂ©gislation algĂ©rienne. Il y aurait' mĂŽme imprudence Ă mettre Ă lâĂ©tude âąune aussi grave question outre lâimpossibi- litĂ© Ă©vidente dâarriver Ă une solution pratique, on provoquerait dans la population indigĂšne, dĂ©jĂ prĂ©occupĂ©e des projets de rĂ©formes, une agitation quâil convient dâĂ©viter. » Le ministre de lâIntĂ©rieur est plus musul- man que Mahomet lui-mĂŽme. Pendant quâil objecte un danger chimĂ©rique, un bon maho- mĂ©tan Kassim-Anim Bey, conseiller Ă la cour dâappel au Caire, demande justement que la loi interdise la polygamie, la rĂ©pudiation et oblige Ă instruire la femme, Ă la laisser vivre indĂ©pendante et libre de choisir son Ă©poux. 74 LES FEMMES ARABES , _ * ' ' . ' Eh quoi ! les idĂ©es volent, le progrĂšs pousse les hommes et les conquis de la RĂ©publique Française seuls croupiraient en leur vieux 1 -d errements? âą i LâAlgĂ©rie maliomĂ©tane devrait rester dans le statu quo, pendant que tout marche autour dâelle ? Les statuts que lâon invoque pour sâabste- nir de modifier le sort de la femme arabe ont * I Ă©tĂ© violĂ©s combien de fois par les administra- teurs, quand il sâagissait de rançonner et de mettre en interdit les indigĂšnes. Dâailleurs, ces statuts dont le ministre paraĂźt faire un si grand oas aujourdâhui ont Ă©tĂ© mĂ©connus par les arabes eux-mĂȘmes, qui, oublieux des çon- ventions prises, nâont depuis lâannexion de lâAlgĂ©rie, cessĂ© de se dĂ©clarer belligĂ©rants et de rechercher Ă reconquĂ©rir leur indĂ©pen- 1 dance. N 4 La France a, sous le couvert de la civilisa- tion, dĂ©possĂ©dĂ© l'arabe du territoire de lâAl- gĂ©rie et maintenant, elle arguerait de son respect pour la barbarie du vaincu, pour le 4 LES FEMMES laisser en dehors de la civilisation au nom do laquelle elle lâa conquis? Cola est inimagi- nable ! Il nâest pas, comme on poumiit le croire, impossible dâarriver Ă une solution, relative- ment, Ă la suppression de la polygamie dans le monde musulman. Il ressort en effet clairement d une enquĂȘte que jâai fait Ă ce sujet, que beaucoup dâarabes trop pauvres pour pouvoir se marier sont obligĂ©s de recourir Ă des moyens anti-naturels pour satisfaire leurs appĂ©tits sexuels. -i 1 Les autres sont en majoritĂ© monogames et usent frĂ©quemment du divorce. Il nây a donc en fait, quâun nombre restreint dâarabes qui pratique la polygamie et encore, de ce nom- bre il faut dĂ©falquer les hommes instruits qui nâont chez eux quâune seule femme. Une seule femme, me disait derniĂšrement un conseiller municipal arabe, en visite chez moi Ă Paris, est dĂ©jĂ , assez difficile Ă conten- ter, comment pourrait-on en contenter plu- sieurs ! » 7G LGS FEMMES AltABES Quant Ă nos sĆurs indigĂšnes, dĂšs quâelles sont initiĂ©es Ă notre vio, elles ont le dĂ©goĂ»t » do leur condition de femmes-troupeau et elles ne veulent plus rentrer dans le milieu oĂč elles sont forcĂ©es de subir la polygamie et do vivre i sĂ©questrĂ©es. En dĂ©pit du Koran, les femmes Touareg ont interdit la polygamie et lâon ne trouve pas dans les tribus de leur race, dâexemple dâhommes ayant pris une deuxiĂšme femme. Pour ce qui est de lâagitation momentanĂ©e qui ressuscitera Ă son noble passĂ© et mettra on marche vers le progrĂšs la race musul- mane, il est puĂ©ril de chercher Ă lâĂ©viter. Cette agitation doit forcĂ©ment avoir lieu lors de lâassimilation. La polygamie qui met obstacle Ă la fusion des deux races sous une loi commune doit ĂȘtre sacrifiĂ©e Ă lâunitĂ© française. Les occidentaux sont aussi peu monoga- mes que possible. Ils ont des amours succes- sives et parfois multiples ; mais au moins dans les pays monogames, la polygamie est voilĂ©e. I LES FEMMES AHAHES 77 i Ăź Si un homme sâavisait de mettre en contact sa femme et sa maĂźtresse il serait traitĂ© de goujat par ses congĂ©nĂšres. Eh bien, la dĂ©licatesse fĂ©minine dont les 1 \ i europĂ©ens se font les gardes du corps, cette dĂ©licatesse existe chez les femmes arabes et veut ĂȘtre respectĂ©e. Sous aucuns cieux, la femme qui a donnĂ© son cĆur ne sâhabitue Ă partager avec dâau- tres celui quâelle aime ! La RĂ©pudiation. â Le Divorce Les vautours qui ne veulent pas que la proie arabe leur Ă©chappe on devenant fran- çaise, feignent de craindre rĂ©voltes et soulĂš- vements, pour sâabstenir dâenrayer les excĂšs sexuels dĂ©primants des vaincus. * Pendant que le polygame sâabrutit et se bat dans le chenil conjugal », avec les mul- tiples ouvriĂšres-Ă©pouses, qui lui permettent dâĂŽtre si majestueusement fainĂ©ant, il ne 78 1 USS FEMMES songe on effet Ă dĂ©fendre ni sa libertĂ©, ni son bien. Ote-toi do lĂ que je mây mette, polygame ! » Ceux qui no peuvent exterminer les Arabes sont charmĂ©s de les voir sâĂ©masculer Ă lâaide I de la pluralitĂ© des femmos et du changement h vue, au moyen du petit jeu de la rĂ©pudiation, de leur personnel fĂ©minin. Avant la loi islamique, les mauresques possĂ©daient le droit de rĂ©pudiation ; mais, les fondateurs de religions sont comme les con- fectionneurs de lois, partiaux pour leur sexe. Mahomet a conservĂ© le privilĂšge do rĂ©pudiation Ă lâhomme, il lâa enlevĂ© Ă la femme. Lâhomme a le droit de rĂ©pudier sa femme chaque fois quâil en a envie, sans avoir besoin dâallĂ©guer dâautres raisons que son caprice. La rĂ©pudiation a lieu sans procĂ©dure. Câest une exĂ©cution intime, que la pensĂ©e du mari accomplit et que sa bouche consacre par des mots dans ce sens Va-tâen !... Je te donne Ă toi-mĂ©me !... Tu as la bride sur le cou !... » - '/J ; Ăżrfltfr*âą*"" â ' â ; ", j., -i "'j -1 . , ' 1 ' â ' - â ^ i ,-fy ;/ , ' ' - â - ' ' . . ' - ' 1 - ; , r . . * âą . ' , - ' , âą t , . . " .. _ Ăź . . , . 1 1 ; - - . . âą ' âą ' âą LES FEMMES ARABES 79 I ' ' . » ' r ' ' 1 . i r - La justice nâintervient, relativement Ă la rĂ©pudiation, que dans le cas oĂč des contesta- tions surgissent. Le mari qui a rĂ©pudiĂ© deux fois sa femme Ă lâaide de la formule ci-dessus peut se rema- / lâior avec elle, moyennant un nouveau don nuptial ; mais sâil lâa offensĂ©e par ces paroles I outrageantes Tu es pour moi comme de ; la chair de porc », il ne peut la réépouser , quâaprĂšs quâelle aura Ă©tĂ© remariĂ©e Ă un autre homme . Il nây a quâun cas qui annule ou plutĂŽt ajourne la troisiĂšme rĂ©pudiation ; câest quand elle a Ă©tĂ© prononcĂ©e pendant les menstrues de la femme. On voit Ă quel point la condition de la musulmane est alĂ©atoire. Aujourdâhui, elle est Ă©pouse, demain elle est rĂ©pudiĂ©e, chassĂ©e de lĂ tente ou de la maison quâelle habitait. Il nâexiste guĂšre de mahomĂ©tanes qui nâaient Ă©tĂ© au moins rĂ©pudiĂ© es troi s fois. Cela ne les dĂ©considĂ©rĂ© pas, tant estfbrfeTaccoutumance . Seulement, la rĂ©ciprocitĂ© nâexiste pas pour la J 4- 80 LES FEMMES AIIABES femme et si son mari lui dĂ©plaĂźt, elle nâa pas Ă son service la rĂ©pudiation, pour sâen dĂ©bar- rasser. Quand chez les Musulmans polygames, une des femmes ne plaĂźt plus ou ne rapporte point assez au. mari par son travail, il nâest guĂšre de torture quâil nâemploie Ă son Ă©gard, avant dâuser de son droit de rĂ©pudiation. Certains maris balancent la femme dont ils ne veulent plus aprĂšs une planche hĂ©rissĂ©e de pointes, de clous, supplice qui lui met les jambes et le bas des reins en sang. Dâautres sâingĂ©nient Ă lui faire avancer la poitrine et Ă prendre ses longs seins dans lâentrebĂąillement dâune porte. Ces actes sauvages sâaccomplissent sous lâĂ©gide de notre gouvernement civilisa- t tour l Quâattend-on pour mettre fin Ă cette bar- barie ?xQue do plus diligents et de plus habiles que nous aient imposĂ© leurs lois aux Arabes I LES FEMMES ARABES 1 i Des lĂ©zards pour maris 81 Que lâon nous donne des lĂ©zards pour maris plutĂŽt que des hommes polygames ! » crient dans les prĂ©toires les belles divorceu- ses. ' * - ' \ _ - ^ - Si en pays musulman on se marie souvent, on divorce presque aussi souvent que lâon se marie. Câest que les arabes ne sont point en- core asservis aux prĂ©jugĂ©s qui forcent les civi- lisĂ©s Ă supporter volontairement la torture. Quand ils sont malheureux en mĂ©nage, trĂšs sagement ils se sĂ©parent. Lâhomme a bien des moyens de rompre le lien conjugal, il peut dissoudre le mariage par le divorce T'alak, le divorce /la, le divorce Lia. Il use peu du divorce Moubara par con- sentement mutuel qui ne coĂ»te rien Ă lâĂ©pouse. Parfois les maris demandent Une si grosse somme pour autoriser leur femme Ă recou- vrer sa libertĂ©, quâaucun prĂ©tendant acheteur 4 82 â LES FEMMES AlUItES I r ne veut mettre ce prix et que lâĂ©pouse mar- chandise reste en disponibilitĂ©. GĂ©nĂ©ralement, le mari nâaccepte de sĂ©para- tion que contre une somme proposĂ©e comme don compensateur par la femme, câest le di- vorce KhĂŽls, par lequel lâĂ©pouse se dĂ©pouille pour payer Ă son mari la rançon de sa libertĂ©. Dans ce divorce, lâamour propre joue un rĂŽle, la femme a Ă honneur de ne pas paraĂźtre ob- tenir sa libertĂ© Ă trop bas prix ; aussi laisse- t-elle au mari dont elle veut ĂȘtre dĂ©livrĂ©e, une partie de sa dot quand ce nâest pas sa dot tout entiĂšre . En pays arabe, toute femme qui a cessĂ© do plaire doit rembourser Ă lâhomme la somme dont il lâavait payĂ©e. Le Cadi prĂȘte aux maris main forte, il ne prononce guĂšre que le divorce Khola; aussi, quand les musulmanes ont un cas çĂč le divorce peut ĂȘtre rendu par autoritĂ© \de justice, elles prĂ©fĂšrent recourir Ă lâimpar- tialitĂ© des tribunaux français. Le divorce peut ĂȘtre prononcĂ© dâoffice par les tribunaux français, malgrĂ© la volontĂ© du T H 1 ' LES FEMMES ARABES 83 ' 1 I i J - L. ,- mari, quand celui-ci maltraite, entretient in- suffisamment sa femme, ou quand il' est inapte Ă remplir les devoirs conjugaux. C'est le plus souvent, ce dernier cas de divorce que les femmes allĂšguent. Les mĂ©decins se plaignent en AlgĂ©rie, dâĂȘtre poursuivis avec persĂ©vĂ©rance et tĂ©nacitĂ©, par des femmes arabes qui veulent leur faire cer- tifier que leur mari est impuissant. Munies ou non de certificats, il nâest pas r are de voir ces femmes entamer une ins* * ' J , 1 tance en divorce, en demandant aux tribu- 1 l , i naux français de leur accorder quelques mil- liers de francs de dommages intĂ©rĂȘts, parce ' " . f - " 1 que leur Ă©poux nâa pas Ă©tĂ© pour elles, rĂ©guliĂš- rement un mari, pendant un temps. La musulmane qui demande le divorce par autoritĂ© de justice, expose ses griefs au juge qui, aprĂšs lâavoir entendue, la met elle et lâĂ©poux en adala en observation' pendant huit jours ohez une personne honorable. Au bout de ce temps, leur surveillant fait un rap- port oĂč il dĂ©clare quel est celui des Ă©poux qui 1 84 LES FEMMES ARABES a tort. De son cĂŽtĂ© le juge sâinforme et quand il est suffisamment Ă©clairĂ©, il prononce le divorce. Câest dans leurs instances en divorce que les femmes arabes se montrent tout entiĂšres. Les maris penauds baissent la tĂȘte, pendant quâelles dĂ©ploient une si grande Ă©loquence quâon croirait entendre les belles parleuses de lâArabie payenne ressuscitĂ©es . Elles protestent avec vĂ©hĂ©mence contre la pluralitĂ© des femmes. Elles dĂ©clarent prĂ©fĂ©rer la prison au harem. Que lâon nous donne, disent-elles, des lĂ©zards pour maris plutĂŽt que des hommes polygames 1 » La musulmane Ă©tant de sang libre, les ver- rous et la matraque nâont pu la subjuguer ; f aussi veut-elle sortir du mariage dĂšs quâelle y est entrĂ©e, si elle sây trouve malheureuse. Il sâagi; seulement pour elle dâen sortir fiĂšre- ment, et sans porte dâargent, dĂ»t-elle pour cela en dĂ©penser. 85 LES FEMMES ARABES If La Mauresque offre des dourĂŽs Ă la Jugesse La femme arabe ne marchande jamais quand il sâagit de reprendre possession dâelle-mĂŽme et souvent, avant dâobtenir le divorce, elle est ruinĂ©e par les recors de la justice si ce nâest par les juges. Les musulmans mĂ©ditatifs qui regardent ce qui se passe dans et hors le prĂ©toire, croient que toutes les consciences françaises sont Ă acheter, aussi, sâobstinent-ils Ă rĂ©clamer en finançant, la complaisance des fonctionnai- res. Le CaĂŻd Ali M..., a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă quatre mois % de prison* par la cour dâassises dâAlger pour avoir tentĂ© de sĂ©duire pĂ©cuniai- rement un expert. Il avait offert Ă cet expert une enveloppe contenant mille francs en lui disant Pour boire le cafĂ© ! » Autant est expĂ©ditive la justice arabe oĂč sans frais, sans perte de temps, sĂ©ance tenante I t 86 I,ES FEMMES ARABES la cause est entendue et jugĂ©e par le Cadi ; autant est lente et coĂ»teuse la justice fran- çaise ; mais en dĂ©pit des journĂ©es dâattente et des dĂ©penses considĂ©rables, les arabes trĂšs processifs sont toujours devant les tribunaux. Il est vrai, quâils , se montrent quelquefois humains envers ces dĂ©pouillĂ©s que lâinstinct de la conservation pousse Ă exercer des re- prises ». Bien avant que le prĂ©sident Magnaud so soit rendu cĂ©lĂšbre, un modeste juge de paix dâAlgĂ©rie acquitta un malheureux arabe nâayant pas mangĂ© depuis cinq jours, qui avait volĂ© une chĂšvre et lâavait vendue vingt-cinq S i sous. Les plaideurs musulmans comptent beau- coup moins sur leur bon droit quĂ© sur leur bourse pour avoir raison de leurs adver- saires; donc, dĂšs quâils ont des dĂ©mĂȘlĂ©s avec la justice, ils veulent mettre tout le monde dans' leur jeu et ils offrent de lâargent aux juges et Ă leurs tenants Ă©t aboutissants. Les femmes agissent comme les hommes ; quand elles plaident en divorce, Ă dĂ©faut du I 'jfTi LES FEMMES ARABES 87 k juge, elle! cherchent Ă corrompre la jugesse. Un jour dâaudience musulmane une jolie mauresque se fit introduire auprĂšs do moi. AprĂšs sâetre assurĂ©e que jâĂ©tais seule, que portes et fenĂȘtres Ă©taient bien closes, elle sâapprocha et on me faisant mille dĂ©monstra- tions affectueuses, elle me remit des papiers. Pondant que je les lisais elle me baisait mains et vĂȘtements, elle se couchait Ă mes pieds pour appuyer ses lĂšvres au bas de ma robe. Tout Ă coup elle se redressa, sortit dâun sac cachĂ© sous sa mel/ia/arobe, des poignĂ©es de douros et mettant un doigt sur sa bouche elle me les tendit... son Ă©tonnement fut inima- ginable quand elle me vit refuser avec indi- gnation do lui laisser acheter mon interven- tion auprĂšs du juge, mon mari. Un musulman peut deux fois divorcer dâune mĂŽme femme et la reprendre aprĂšs le dĂ©lai lĂ©gal de trois mois et dix jours. Sâil divorce une troisiĂšme fois, il no pourra en faire de nouveau sa femme quâaprĂšs quâelle aura ĂŽtĂ© Ă©pousĂ©e et rĂ©pudiĂ©e par un autre homme. 88 LES FEMMES ARABES ' Quand les juges demandent leur Ăąge aux arabes qui comparaissent devant eux, ceux-ci rĂ©pondent souvent Nous sommes comme les moutons, nous nâavons pas d'Ăąge. » Le serment nâ dĂ©fĂ©rĂ© Ă lâaudience, mais il est acceptĂ© Soit sur un marabout vĂ©- nĂ©rĂ©, soit dans la mosquĂ©e; un vendredi avant midi, sur lâĂ©tendard du prophĂšte flottant au- N dessus de rĂ©chauds d encens. * La meilleure condition pour les femmes arabes aisĂ©es est dâĂŽtre divorcĂ©es ou veuves ; ainsi seulement, elles sont libres dĂ© participer Ă la vie extĂ©rieure. Elles prĂ©sident aux rĂ©u- nions oĂč lâon parlĂ© de la tribu et de la race. Dans ce pays oĂč les poĂštes, sorte de trouba- dours, vont de douars en douars, dĂ©clamer sur lâamour, la galanterie, au lieu de les dĂ©- considĂ©rer les pose. Elles ont, paraĂźt-il, des lĂ©gion^ dâadorateurs platoniques. LES FEMMES ARABES 89 ' ' ' ! â 1 âą , . , Ce que les Femmes Arabes disent de lâAmour * N S ! âą , . . Si un adorateur demande â RaĂŻra, veux-tu i ' mâaimer? \ . ' â Macache ! non rĂ©pond la Ilotiris. Lâa-t-clle expĂ©rimentĂ© avant de naĂźtre, toujours est-il, que la femme arabâe paraĂźt nâavoir jamais ignorĂ© quâaimer câest souffrir I Mais si elle redoute dâaimer, elle souhaite i â \ ardemment dâĂȘtre aimĂ©e et personne mieux quâelle, ne possĂšde lâart de sĂ©duire et dâen- sorceler. Pendant que les orgies ont lieu, dans les rues de la Kasbah Ă Alger ; des maisons pri- sons qui bordent ces rues, oĂč vivent cloĂźtrĂ©es, murĂ©es les femmes arabes, montent dans lâether comme des nuages dâencens, leurs rĂȘves..... leurs aspirations vers lâamour!... Ces mauresques vendues comme des ani- maux, ces femmes forcĂ©es de subir la poly- gamie, sont des chercheuses dâidĂ©al ! r 90 LES FEMMES A11AHES i " I P " Interrogez-les sur lâamour, elles vous rĂ©pondront âą â Lâamour 1. Câest le coup dâĆil, câest lâĂ©treinte des bras et des mains, câest le baiser !... Lâamour nâest que jusque lĂ !... Une fois quâil est mariĂ©, câest fini !... fini !... Les bras tendus pour embrasser retombent, se collent au corps !..... Si aimĂ©es quâelles soient, les musulmanes ne sâattachent pas Ă leur mari polygame qui les a blessĂ©es dans leur fiertĂ© en partageant son cĆur et ses faveurs. Leur Ăąme se re- - l r plie sur elle-mĂȘme, comme ces fleurs qui fer- ment leurs pĂ©tales, dĂšs quâelles sont froissĂ©es et mutilĂ©es. Ces femmes arabes dont on ne prend pas garde de mĂ©nager la dĂ©licatesse, sont des sensitives qui frĂ©missent, se rĂ©voltent, ont la rĂ©pulsion des indignes contacts. ,âą Plus quâaucune femme au monde, elles sentent ces musulmanes, qui ont Ă©tĂ© engen- drĂ©es par des mĂšres poĂštes. Dans lâancienne Arabie, toutes les femmes Ă©taient poĂštes, la plus cĂ©lĂšbre dâentre elles, LES FEMMES arabes 91 y fut Kanza dont la renommĂ©e Ă©gala lâillustro Khindif qui donna son nom ĂŒt la tribu des Beni-Mondar qui, sous le nom de Kindi- fldes, peuplent le HedjĂąz et le Nedjd. LâArabie payenne eut quatre sages et cos sages furent des femmes, Ăllos sâappelaient Sohr, Atnrah, Djoumah et Hind qui, Ă la guerre se faisait des colliers do nez et dâoreil- les dâennemis. Les femmes les plus remarquables de lâis- lamisme furent AĂŻcha â Ă©pouse profĂ©rĂ©e du prophĂšte qui conseillait dâapprendre des vers aux. enfants disant que le rhythme purifiait la langue â et ZobĂ©idah femme de Haroun- al-Rachid quâelle inspirait pour les affaires do lâEtat. Les musulmanes ont une indĂ©pendance do caractĂšre que la plupart des françaises ne possĂšdent pas. Tout lâassujettissement moral quâon dĂ©nomme chez nous le devoir, leur est inconnu. Nâayant pas leur sensibilitĂ© dĂ©ve- loppĂ©e outre mesure par les romans et la religion, elles ne connaissent pas ces Ă©lans de 1 passion qui los portent Ă se sacrifier et Ă subordonner leur bonheur Ă celui de lâhomme. Elles veulent ĂȘtre heureuses elles-mĂȘmes et 1 * , ĂŒ Ă©prouver personnellement, une complĂšte satisfaction. LâĂ©lĂ©vation de leur* esprit date de loin du temps de la sociĂ©tĂ© paĂŻenne, alors que les femmes avaient la libertĂ© de choisir le com- 1 1 ' pagnon de vie qui leur plaisait, elles ne visaient quâĂ faire des mariages dâintelli- gence ». Elles recherchaient un mari sympa- thique. Les femmes des autres races se laissaient âș sĂ©duire par la beautĂ© physique, la richesse ! Elles prĂ©fĂ©raient Ă tout, la beautĂ© morale, la supĂ©rioritĂ© intellectuelle. Elles Ă©pousaient le plus gĂ©nĂ©reux et le plus poĂšte ! Avant dâĂ©pouser, elles faisaient Subir des Ă©preuves. Celle du rĂ©chaud et des parfums, Ă©tait infaillible pour distinguer, entre un homme de rien et un homme bien nĂ©. F ' r 1 1 1 * ' J ' _ , â - La femme arabe dâaujourdâhui, si annihilĂ©e quâelle soit, participe de ses aĂŻeules, elle a - 1 ** -v* f { \ tES FEMMES A1UMĂS 93 , . * - . . _ " ' _ , -I toutes ses aspirations dirigĂ©es vers le mieux, tĂ©moin ce proverbe qui excite la vigilance des géÎliers musulmans Quand la femme a vu lâhĂŽte ellone veut plus do son mari. » Câest que lâhĂŽte, presque toujours europĂ©en, reprĂ©sente pour elle une supĂ©rioritĂ© dâĂ©ducation et de dĂ©veloppement intellectuel. Quel sentiment autre que le mĂ©pris, la i j . 1 H L musulmane peut-elle avoir pour lo maĂźtre jaloux, paresseux, mĂ©fiant, qui en sortant emporte la clef de la maison ? Aussi, dĂšs quâelle peut se soustraire Ă la claustration, 1 ' - , r " ! i - â elle jette le K or an par dessus la Kasbah et prĂ©fĂšre se donner Ă vingt français, plutĂŽt que de se laisser acheter par un seul mari maho- mĂ©tan. . 7 \ . .. . ; ; - " ; . - - . ; ' ' . 1 . \ . -, . v ' âą â âą âą ; L amour sous la tente âą - ' 1 "V ; ... . , , " i J " " . T ' ' _ .... - L Autrefois, la mauresque ne dĂ©testait pas ainsi, lâhomme de sa race. Il y a douze cents ans, en Arabie, les Ă©poux ne sâinterpellaient T J 04 LES FEMMES A RADES que par cos doux mots Toi qui es h moi ! » Maintenant que les jeunes filles â des enfants plutĂŽt â sont vendues par leur pĂšre Ă un mari qui pourrait ĂȘtre leur grand-pĂšre, lâamour dans le mariage nâexiste pas et la matraque est impuissante Ă assurer la fidĂ©litĂ© do la femme. La nature violentĂ©e, reprend un jour ses droits, le petit organe que la jeune Ă©pouse a dans la poitrine sâagite. Parfois, câest â, pour un homme quâelle nâa jamais vu mais qui a aperçu, lui, Ă la dĂ©robĂ©e, quand elle soulevait son haĂŻck, ses yeux qui assassinent comme la poudre. Le cĆur est le plus court chemin pour arriver au cĆur » disent les arabes ; aussi, quand ils veulent ĂȘtre aimĂ©s ils commencent par aimer. Les musulmanes les encouragent par leur coquetterie et leur indiffĂ©rence ; mais elles nâaiment pas plus leurs amants que leurs maris et ne sont que des dilettantes de lâin fi- dĂ©litĂ©. - F.' LES FEMMES AHADES 95 En trahissant pour un bijou ou mĂȘme pour rien ceux qui les aiment, les mauresques jouent leur existence. ^ ^ ^ , % .s fenĂȘtre, son mari achĂšte un do ces excellents pistolets fabriquĂ© dans la ville mĂȘme et lui casse la tĂȘte. Pour un coin de voile soulevĂ©, pour un regard Ă©changĂ©, elle risque sa vio. On mesure la somme de t'Ă©lioitĂ© que cette infidĂ©litĂ© platonique reprĂ©sente pour celui qui en est honorĂ©. Aussi, malgrĂ© tous les pĂ©rils, lâardeur des amoureux ne se dĂ©ment pas plus * âą ' 1 t ! A ' -A r Ă a ' A A 1 ^ ' j. - IĂS FEMMES ARABES * suivent les combattants assises dans de riches palanquins, sorte do boudoir portatifs hissĂ©s surdos chameaux. Elles excitent les guerriers par leurs chants, leurs dĂ©clamations, leurs cris joyeux ou irritĂ©s. AprĂšs la victoire, on reconnaĂźt lo concours do ces houris en leur attribuant uno part dans lo partage du butin. P Dans lâArabie paycnno, des femmes sont allĂ©es jusquâĂ lâimpudeur pour sauver leur tribu On raconte quâĂ la bataille de la Coupe des Toupets » les filles du poĂšte Find quittĂšrent leurs vĂȘtements et sâavancĂšrent toutes nues, au milieu des combattants, elles les excitaient en criant Guerriers, fondez sur lâennemi, terrassez-le et nous vous em- brasserons Ă pleins bras !» Le CoĂ»t de lâadultĂšre \ * * » + Quand les Ă©pouses des polygames sont in- fidĂšles elles sont durement chĂątiĂ©es. Le Koran nâest pas indulgent pour lâadultĂšre. En son * IĂS FEMMES A1UDES 97 t chapitre 24, il prescrit d'infliger Ă chacun des coupables cent coups de fouet en prĂ©sence de ; i nombreux croyants. Le verset 19 du chapitre 4 est encore, plus sĂ©vĂŽre, lisez et frĂ©missez . - f i , . * Ă© 5 * 4 . F ^ 98 M58 FEMMES ARAliES En AlgĂ©rie parfois la femme adultĂšre est scalpĂ©e. Un arabe du douar Ouana, Afsa EssaĂŻd, vient dâappliquer Ă sa femme Meyriem bent Amar qui lo trompait, le manche dâun coupe- ret rougi au feu sur les parties sexuelles. Jâai vu dans le sud Oranais, des maris qui avaiont Ă©tĂ© aboiulonnĂ©s par leurs femmes, conduire les infidĂšles devant les tribunaux, pour leur demander cinq francs de dommages intĂ©rĂȘts par nuits quâelles avaient passĂ©es loin de lui. Dâautres Ă©poux, veulent se faire payer une compensation, pour toutes paroles ou gestes contre la femme, propriĂ©tĂ© quâils ont ache- tĂ©e. Le musulman, on le voit, a mille petits moyens de se faire des rentes avec ses fem- mes, il nâest donc pas Ă©tonnant quâil en Ă©pouse autant. % i LES FEMMES ARARKS Les Milianaises fĂ©ministes au ij e siĂšcle Epouser est facile, assujettir lâest moins. Parmi les femmes indĂ©pendantes lâarabe est une insurgĂ©e. Câest quâelle nâa pas toujours Ă©tĂ© traitĂ©e en bĂ©tail A lâĂ©poque de lâidolĂątrie, alors que Maho- met nâavait pas encore proclamĂ© que lâhomme Ă©tait supĂ©rieur Ă sa compagne, la femme de race arabe jouissait des mĂŽmes droit que son Ă©poux et plus encore que lui, dĂš considĂ©ra- tion . * Hommes et femmes douĂ©s de la mĂŽme pro- digieuse mĂ©moire, acquĂ©raient le mĂŽme savoir, ils avaient la mĂȘme connaissance de la tra- dition orale et des poĂ©sies, car en ce temps- lĂ , lâĂ©criture et les livres Ă©taient inconnus. On Ă©nonçait verbalement et en vers toutes ses impressions. , Les femmes ne se contentaient pas dâĂȘtre belles parleuses* elles avaient un merveilleux 100 [,1ĂS 1 _' j - ^ ' -, . ' r . , - . _ Ă - . ' ^ , v - - .v J,_ . 11 ' ' \ , . ' * -S - " " . _ -. l t , , 1 ' , * ' . " f ' - _ r , ' FEMMES ABAHE8 107 ; 1 _ ' . ' . " 1 , - ' â Pourquoi, demandai-, jo un jour Ă un grand yaouled dont je me servais, pourquoi les petites filles ne sont-elles pas envoyĂ©es 1 ' * * s T , dans les marchĂ©s comme les petits gar- çons ? / . â* Parce que, me rĂ©pondit-il, on les vole- rait au lieu dĂȘ les acheter. » ' - l , - !- ' Si los petitos filles ne vivent pas extĂ©rieu- rement comme les petits garçons, elles ne leur sont cependant pas infĂ©rieures en intollk gence une Yamina do quatre ans; possĂšde dĂ©jĂ toutes les sĂ©ductions dâune jeune fille . Quand un homme la taquine au lieu de pleurer ' ' ' ' , f - comme ferait une petite europĂ©enne, elle riposte avoc lâaudace dâuno femme. Le clmouch dâun tribunal do la province i - _ dâAlger vint un jour, trĂšs Ă©mu, me faire cette confidence Croirais-tu, me dit-il, que . le greffier mo soutient que câest ma femmo et moi qui faisons nos enfants !... Co nâest ni , , 1 ' * \ âą 1 moi ni ma femme... Câest le bon Dieu ! Est-ce qĂŒe lâon a jamais trouvĂ© quelquâun pouvant faire une bouche, un nez, des yeux ? ^ r.*J - 4 - y. 108 LES FEMMES ARABES 1 ' , I ' ' 1 1 â _ t 1 ' , r Essaie donc, toi, ai-je rĂ©pondu au greffier, essaie donc de faire une figure humaine. » â Que tâa-t-il rĂ©pliquĂ© ? ' ' _ ' / . . - J i m â I i Le spectacle grotesque que l'on eu donne en France nâen est quâune horrible imitation. I LES FEMMES ARABES 1 15 * r 1 ' 1 \ + , ' ' -? Cet argent a Ă©tĂ© empruntĂ© pour quelques heures, Ă un juif par de pauvres arabes qui ont voulu se procurer le plaisir de jouer aux riches devant les belles Oulad-NaĂŻl. - . i . ' . . . - r _ i ' Quand, en se vendant a tout le monde, ces aimables enfants auront recueilli assez dâar- gent, elles retourneront dans leur tribu et les Ă©poĂŒscurs se les disputeront. Câest quâavec lâor, elles apportent dans les plis do leur me- Ihafa de brocart ou de soie, un peu do civili- sation. Ce nâest pas seulement un besoin inhĂ©rent Ă leur pauvretĂ©, qui a engendrĂ© la coutume gĂ©nĂ©- rale chez les Oulad-NaĂŻl, dâoffrir Ă prix dâor leurs filles i\ tout venant, câest une croyance quâen agissant ainsi ils honorent Allah. Ils sont persuadĂ©s, que les femmes font Ćuvre mĂ©ritoire en se prostituant et ils les encoura- gent dans cette voie ; car selon eux, renoncer Ă cette habitude attirerait sur la tribu les plus grands maux. La dĂźme de chair fraĂźche payĂ©e Ă oo mino- taure, le vice, leur paraĂźt une garantio do sĂ©cu- 1 i _ r , ' ... -v, ' . 116 LES FEMMES ARABES ritĂ©. Aussi, câest vainement quâAbdel-Kader voulut faire perdre aux filles des Oulad-NaĂŻl lâusage dâaller dans toute lâAlgĂ©rie se prosti- tuer; une disette survint, on lâattribua Ă la colĂšre dâAllah et lâancienne coutume fut rĂ©ta- blie. 1 i Les Oulad-NaĂŻl nobles, câest-Ă -dire degrande tente, agissent royalement avec leurs amants dâune heure; quand ils ont admirĂ© un objet rare ou un des tapis qui forment lâautel sur lequel on sacrifie Ă lâatnour, elles le leur font porter par leurs suivantes. GhadamĂ©s, plus collet-montĂ© quâ Alger et les autres villes du littoral, proscrit la pros- titution; elle chasse de ses murs les prosti- tuĂ©es. Le royaume dollaoussa est pour elles en- core plus cruel. Dans ce royaume, les femmes reconnues pour se livrer Ă la prostitution f sont le jour du marchĂ© pendues sur la place publique. En compensation de cette sĂ©vĂ©ritĂ©, Biskra, quâun poĂšte compare Ă une Ă©meraude dans un LES FEMMES ARABES 117 joyau dâor, appelle et adule les courtisanes. Elles occupent dans lâoasis aux cent cinquante mille palmiers, tout un quartier. Et, elles contribuent au moins autant que les courses do MĂ©haras, Ă attirer lĂšs bivornours. . -, ! Dans les steppes du Sahara dos marabouts berbĂšres, appelĂ©s Tagama Saints qui laissent croĂźtre leurs cheveux et les disposent on lon- gues tresses pour ĂȘtre remarquĂ©s de loin* ont une industrie traditionnelle, câest de faire tra* Ăź tic de leurs femmes avec les Ă©trangers . Cos mĆurs se retrouvent, chez les tribus dâorigine berbĂšre en Tripolitaine. HĂ©rodote raconte, que les tilles de la Lydie se livraient Ă la prostitution. Elles exerçaient ce mĂ©tier, jusquâĂ ce quâelles trouvassent Ă se marier. Câest ainsi quâelles so mettaient en i âą Ă©tat de choisir un Ă©poux. Arts et Industries des Femmes Arabes Ă©H En savourant lâholocauste dos exquises Oulad-NaĂŻl, le polygamo demande Ă grands 118 LES FEMMES ARABES cris que les musulmanes se rĂ©gĂ©nĂšrent dans le travail. J Le labeur quotidien de ses Ă©pouses çst pour lui une bonne source de revenus. VoilĂ pour- quoi il fait sur le marchĂ© la, rafle des travail- leuses habiles. Nâest-ce pas bien placer son argent, que de payer 300 francs une Ă©pouse- ouvriĂšre qui lui en rapporte annuellement mille ? Certainement, la beautĂ© prime en Afrique comme partout, mais le savoir-faire fĂ©minin y est encore plus apprĂ©ciĂ© quâen pays civilisĂ©. Car sâil nâest point assez riche pour avoir des esclaves, lâarabe paresseux et contemplatif sâen remet Ă ses femmes du soin de tisser ses i vĂȘtements, de tisser sa maison mobile, latente i et de prĂ©parer ses aliments, ce qui ne consiste pas seulement Ă confectionner du couscous et des gĂąteaux de miel, mais Ă moudre pĂ©nible- ment dans lin moulin primitif, formĂ© de deux pierres serrĂ© par un Ă©crou, lâorge et leblĂ©, Ă faire le beurre, les fagots, les peaux de boucs, Ă aller chercher de lâeau, Ă soigner les chevaux ' LES FEMMES ARABES 1 1 i et les chameaux ; enfin, Ă enlever et Ă poser la tente dans les migrations. Ces moukĂšres dĂ©licates, souvent extĂ©nuĂ©es, \ qui doivent meme tenir lâĂ©trier Ă leur Ă©poux fainĂ©ant, marchent Ă pied, la croupe chargĂ©e , * dâun enfant, les bras remplis de provisions oĂč dâustensiles de mĂ©nage, pendant que celui-ci se prĂ©lasse sur un cheval. De la capacitĂ© do ses femmes dĂ©pend pour le musulman le mal-ĂȘtre ou lebien-ĂŽtrĂš relatif. Aussi, sâil repousse pour elles lâĂ©cole Ă©manci- patrice qui les soustrairait Ă sa tyrannie, il est tout acquis Ă leur dĂ©veloppement manuel. Ce barbare qui fait profession de contempler le soleil, aime bien quâon initie ses femmes Ă des travaux dont le produit favorise son oisi- vetĂ© . Justement les mĂ©tiers que les femmes arabes peuvent exercer exigent, pour ĂȘtre ? lucratifs, un certain dĂ©veloppement intellec- tuel. LâintĂ©rĂȘt de lâhomme finira donc par modĂ©rer son effroi de lâĂ©cole fĂ©minine. h Câest bien joli de fabriquer de la poterie, 120 FEMMES AILVHES avoc la lino terre si variĂ©o de couleurs qui abonde en AlgĂ©rie, seulement, si la musul- mane pouvait ajouter Ă , la routine qui dirige sa main, quelques notions capables dâĂ©largir son horizon intellectuel, la glaise quâelle pĂ©trit triplerait de valeur. Actuellement, dans plusieurs rĂ©gioi. les femmes arabes fabriquent dos tasses, des amphores, des rĂ©chauds, des plats Ă faire, cuire le pain, le couscous ou la viande, des vases de toutes formes. Elles vernissent leur poterie dâun composĂ© dâhuile et de rĂ©sine. Les femmes kabyles ne traĂźnent pas seule- ment la charrue Ă la place des bĆufs ; elles confectionnent des cruches qui ont cinq pieds de haut ; lâune dâelles entre dans lâintĂ©rieur du vase, pĂ©trit la terre et lui donne la forme voulue, tandis que les autres sâoccupent do lâextĂ©rieur. On retire la femme quand le vase est achevĂ© et on le fait cuire au soleil. Les habitantes de Tougourt fabriquent de lapoterie faite au tour. Quand elles recevront, en mĂŽme temps fp - * I,ES FEMMES AnABES 181 - - - " , ' . 1 - ^ " ' " . - i r * âą ' ~ 122 LES FEMMES ARABES Dans lo felidg qui fait les tentes, il entre autant de poils que de laine . La plus grande largeur des Ă©toffes tissĂ©es par les musulmanes est de deux mĂštres, leur longueur moyenne est de six mĂštres. Les femmes du Soiif ont sans cesse en mou* T. vemont cinq mille mĂ©tiers ; elles fabriquent des haĂŻcks, des tapis, haouli par an qui, en moyenne, se vendent vingt-cinq francs piĂšce. On comprend que, dans ces conditions, lâhomme ait imaginĂ© dâavoir des troupeaux dĂš femmes, qui lui produisent de beaux bĂ©nĂ©fices pendant quâil fume des cigarettes et se dĂ©lecte de moka. Les femmes de Figuig sont aussi des ouvriĂšres habiles qui tissent le coton, la laine, et brodent les haĂŻcks. Les femmes Chambaa tissent et brodent Ă©galement les Ă©toffes. i Mais, les plus beaux haĂŻcks blancs Ă trame de laine fine et Ă chaĂźne de soie, sont tissĂ©s par les marooaines. Les femmes arabes nâont pas dâateliers pour LES FEMMES AHABES 123 ' " "'! travailler ; trĂšs ingĂ©nieuses, comme toutes les filles de la naturç, olles enfoncent dans, la terre quatre grands piquets, sur lesquels elles attachent des traverses en bois destinĂ©es a supporter un plafond de branches de lauriers- roses, de lentisques ou de chĂȘnes nains, les mĂȘmes branches abritent le fond et les cĂŽtĂ©s de ce gourbi fleuri sous lequel est installĂ© le mĂ©tier Ă laine. Elles ne se servent pour travailler que de leurs mains et dâun petit instrument en fer, quâelles promĂšnent vivement sur la trame pour rĂ©gulariser le tissage. Avec les laines mĂ©rinos, les laines fines, les musulmanes fabriquent des haĂŻcks et des bur- nous, elles joignent des laines communes aux poils de chameaux, aux filaments de palmiers, , et elles on tissent des toiles Ă tentes imper- mĂ©ables, dâun demi-centimĂštre dâĂ©paisseur. Le grand plaisir des femmes arabes est de fabriquer dos tapis sur losquels jouent dâĂ©cla- tantes couleurs. Les RaĂŻra et les Yamina, qui ont un tapis sur le mĂ©tier, triomphent dans 124 FEMMES AIMIIKS la tribu ot sous la tonte ; on vient do loin pour admirer lâĆuvro et lâestimer. Il paraĂźt que les charmantes tisseuses musul- manes sont les ancĂȘtres des tisseurs dâAubus- son . Lâindustrie et la fabrication des tapis aurait, dit-on, ĂŽtĂ© importĂ©e en Europe par les Arabes qui sâemparĂšrent de lâEspagne et envahiront la France. La crĂ©ation de la fabrique dâ Aubusson serait due Ă une des tribus arabes battues par Charles-Martel en 739, aux environs de Poi- tiers . Il y a des femmes qui savent seulement tisser, dâautres qui savent faire les dessins; alors, les premiĂšres s'assurent les talents des secondes moyennant un franc par jour pen- dant les trois semaines que le tapis demeure sur le mĂ©tier, La fabrication des tapis Ăšt burnous souffre prĂ©sentement de la concurrence de la mĂ©- * tropole - . Lyon et NĂźmes produisent ces articles. Les tapis arabes de haute laine de la rĂ©gion LES FEMMES AlUliES 1 25 des plateaux sont, malgrĂ© cola, si recherchĂ©s, quâune Ă©cole professionnelle indigĂšne pour leur fabrication a Ă©tĂ© créée Ă Alger par M ,ne Delfau. Cette Ă©cole, qui reçoit de T auto- ritĂ© encouragements et subventions, forme des monitrices qui vont ensuite enseigner aux femmes de leurs tribus Ă fabriquer des tapis au goĂ»t des EuropĂ©ens en leur conservant leur cachet original. Pour que les tapis mauresques soient demandĂ©s sur les marchĂ©s europĂ©ens comme les tapis indiens et persans , il suffira de diriger le sens artistique des femmes qui les fabriquent, de leur apprendre Ă mettre en relief leur originalitĂ©, de leur donner, par un dĂ©veloppement intellectuel, la clef pour mieux saisir et reproduire les emblĂšmes et les sym- boles constituant lâart arabe. Dans le Fezzan, les femmes de GatroĂ»n font de jolies corbeilles qui sont exportĂ©es dans toutes, les oasis environnantes* ^ * Les GhadamĂ©siennes brodent le cuir avec un talent inimitable. ISO MIS F 12 MM EH AIUI1ES Los femmes dâAgadĂŽs tissent les nattes et fabriquent des objets on cuir curieux. Les fromages confectionnĂ©s par les femmes de lâAir sont renommĂ©s par tout le Sahara. Los habitantes de Ouargla, des nĂ©gresses pour la plupart, fabriquent les mĂ©dol, grands chapoaux de paille, garnis de petits carrĂ©s de soie de toutes couleurs, que les arabes placent par-dessus turbans et chĂ©chia. Encore une spĂ©cialitĂ© algĂ©rienne, la bro- derie, sur soie ou sur batiste dite orientale. a Quand, Ă Alger, M " 10 Luce, crĂ©atrice dâune des premiĂšres Ă©coles arabes-françaises de filles, fut, sur lâinjonction du Conseil gĂ©nĂ©- ral, forcĂ©e de transformer son institution en ouvroir, elle apprit aux jeunes mauresques Ă faire une broderie originale tantĂŽt pleine, tantĂŽt ajourĂ©e comme une dentelle et dont la rĂ©gularitĂ© paraĂźt ne pouvoir sâobtenir que mĂ©caniquement. Les hiverneurs Ă©trangers paient bien cette broderie quâils emportent comme un souvenir de lâindustrie africaine. Les expositions LES FEMMES ĂIIABES 127 anglaises et amĂ©ricaines aiment Ă . la faire admirer Ă leurs visiteurs. Des expositions françaises lui donnent la mĂ©daille d'or. Mais combien de Français et dâAlgĂ©riens ignorent lâexistence de cette broderie artistique, dont tous les sujets sont arabes ? De 1862 Ă . 1878 lâĂ©cole professionnelle Luce fut soutenue par lâassistance musulmane, qui lui donnait une subvention de dix-huit cents i francs par an et une maison mauresque vaste et curieuse pour logement. En 1878, maison et subvention furent sup- primĂ©s ; M rao Luce Ben-Aben, petite-fille de M me Luce et sa continuatrice, dut enfermer dans son appartement â oĂč il lui fut impos- sible de recevoir beaucoup dâĂ©lĂšves â son enseignement si profitable Ă lâart et Ă la patrie française. 1 -p M me Luce a le grand mĂ©rite dâaĂ©rer lâesprit de ses Ă©lĂšves, en mĂȘme temps quâelle dirige leurs mains. Si elle leur fait pĂ©nĂ©trer les dĂ©li- catesses que la broderie artistique comporte, si elle leur apprend Ă suivre, 4 tracer un 128 LES FEMMES ARABES dessin, un chiffre, un signe cabalistique, elle leur ensoigne, aussi secrĂštement, Ă parler et Ă Ă©crire en français. Jâai eu entre les mains des lettres de ces jeunes mauresques, quâune ĂŽcoliĂšro parisionne ne rougirait pas de signer. I AussitĂŽt instruites et initiĂ©es . Ă nos mĆurs, J â ^ I les mauresques deviennent rĂ©fractaires Ă la ' polygamie. Elles aiment mieux se prostituer que dâĂ©pouser un polygame. Cette rĂ©pulsion instinctive prouve simple- ; ment que la polygamie ne fait pas le bonheur du sexe fĂ©minin. \ ' ' BĂȘte de rapport, condamnĂ©e au labeur pro- ductif incessant dâune mercenaire ; ou bĂȘte de luxe, vouĂ©e Ă la perpĂ©tuelle immobilitĂ© dâune momie Ă©tendue sur des coussins ; la femme arabe, quelle que soit sa condition, est dans la maison comme sous la tente, assez indiffĂ©- rente aux dĂ©tails de la vie intĂ©rieure. Elle; nâest ni Ăźle se sent chez elle, chez- le mari. * QuelqĂčes mauresques ont cependant, par- fois, comme les EuropĂ©ennes, des petits talents culinaires. Elles font des pĂątisseries feuille- LES FEMMES ARABES m tĂ©os, dos gĂąteaux au miel, vraies fouilles de papier dorĂ©es, sucrĂ©es, transparentes, dont les autoritĂ©s se dĂ©lectent. En manipulant avec mĂŽthodo la farine dâorge, elles obtiennent des granules qui, cuites Ă la vapeur dâun consommĂ© de volaille ou dĂ© mouton et arrosĂ© largement dâun jus substantiel trĂšs Ă©picĂ©, constituent le cĂ©lĂšbre couscous. Le plus souvent, ce couscous, câest lâhomme qui lâapprĂȘte, les Ă©pouses qui nâont point de serviteurs pour le prĂ©parer ne sachant cuisi- ner, ou ne devant point ĂȘtre arrachĂ©es Ă leur travail qui serait rĂ©munĂ©rateur si, au lieu dâĂȘtre accompli sans initiation, il Ă©tait fait avec la mĂ©thode que leur inculquerait une instruc- tion rudimentaire. ' * â La femme arabe, dont lâindustrie est le I ' tissage, la poterie usuelle, la vannerie, la bro- derie du cuir, du velours, de la soie et la bro- * derie dâart, rĂ©clame pour pouvoir gagner sa vie en travaillant, un certain dĂ©veloppement intellectuel. Ce dĂ©veloppement lâempĂȘcherait- 130 UiS FEMMES AKABES il do so ployer aux usages de sa race, aux caprices dos polygames, quâil faudrait encore lo lui donner, car, on AlgĂ©rie comme en i ' _ + , t lj - - lj ' ' - 1 . 1 _ ^ â ' p l 1 J 1 . _ ' F 1 ' ' f ^ J " - " " * ' -, . - ' . ' P ' ' \ - - ' â ' - . ; - -J n ' ' * - ' - / , H, 1 Ă J ' 1 - - LES FEMMES ARABES 1 34 on rapport avec les familles pour trouver le sujet que je cherchais. Je fis des dĂ©marches auprĂšs de nombre do familles qui Ă©taient tou- tes dĂ©cidĂ©es Ă vendre leurs fillettes Ă un mu- sulman, mais qui ne voulurent pas, malgrĂ© des offres dâindemnitĂ© Ă©quivalentes Ă une dot, me les confier pour les faire instruire. Si ces dĂ©marches furent infructueuses, I quant au rĂ©sultat poursuivi, elles furent pour ma curiositĂ© et mes recherches sur les habitu- 1- des et les mĆurs des arabes, pleines de pro- fits et dâenseignements. Dans toutes les races humaines, la classe aisĂ©e a plus de prĂ©jugĂ©s que celle qui ne lâest pas. Je songeais que ma proposition nâavait de chance dâĂ©tro acceptĂ©e, que par les pau- vres ; et jâallais frapper aĂŒ burerau dâassis- tance musulmane. Le trĂ©sorier qui avait vu ? JL une jeune fille arabe sâinstruire avec succĂšs, ! prendre son diplĂŽme dâinstitutrice, parut tout disposĂ© Ă mâaider Ă trouver la future docteur. â Il voyait surtout le cĂŽtĂ© humanitaire de la question ; car quant h lâassimilation, il en dĂ©- 1 s- - * - espĂ©rait, disait-il, et comparait le fanatisirio musulman Ă celui de Saint-Louis, qui parlait dâenfoncer Ă ceux qui ne croyaient pas, son Ă©pĂ©e jusquâĂ la garde dans le corps. Lâinstruction j ustoment, tue je fanatisme h , et les Français qui veulent rĂ©ellement con- Ă 1 quĂ©rir les arabes fanatiques, feraient bien dâimiter le vice-roi dâEgypte Mahomed- Ali, qui faisait ramasser les enfants dans les rues âąet sur les places publiques, pour les conduire Ă lâĂ©cole. Câest ainsi quâil a pu rĂ©gĂ©nĂ©rer son pays. Cependant, le temps passait et aucune petite pauvresse nâavait encore fixĂ© notro choix. Il importait de trouver une enfant sachant au moins lire et un peu parler en français. y ' Jâadressais partout et Ă tous ma rĂ©clama- tion ; je passe les recherches vaines, les espoir s déçus, les indications erronĂ©es, le fameux sujet fut trouvĂ© et perdu maintes fois avant dâĂ©tre dĂ©couvert. Enfin, jâallais choz le recteur de lâaoadĂ©mie dâAlger. M. Jeanmaire se dĂ©clara sympathique Ă 136 LĂS FEMMES A1UBES lâidĂ©e dâinstruire une musulmane. Il conseilla de choisir une Kabyle et offrit obligeamment de trouver une enfant intelligente. On devrait lâenvoyer faire ses Ă©tudes Ă Paris ; car, si elle restait Ă Alger, les arabes nâauraient pas pour elle autant de considĂ©ration que si elle reve- nait de France. On lui faciliterait son instruction. Elle obtiendrait des dispenses, serait reçue officier de santĂ©... Son exemple qui dĂ©ciderait dâautres arabes ii faire faire des Ă©tudes mĂ©dicales Ă leurs filles, pousserait lâEtat qui fabrique des mĂ©decins arabes, auxquels il donne le traitement de mĂ©de âą cins de colonisation Ă agir de mĂŽme envers les femmes. Dâautant que cela lui coĂ»terait moins ; les filles Ă©tant tout de suite assimilĂ©es tandis quâil faut quatre ans pour assimiler les gar- çons I ft Mon dĂ©part prĂ©cipitĂ© dâAlgĂ©rie fit forcĂ©ment ajourner le projet de faire une musulmane mĂ©decin. * .. " , '; ' ' - ' ' . â _ " .. 1 ,J ' " " . J ' , " s - - L _ ' H r _ , . ' ' " L âą 1 - - " , - j ' - - " FEMMES ARABES 137 ' ' ' ' ' 1 - 1 T ' i - - ' . '* J - . Avant longtemps lâidĂ©e sera reprise ; jâai ' . - . ' 1 j â . dĂšs maintenant la certitude, que les Ă©tudes sĂ©rieuses ne rĂ©pugneront pas aux filles de notre Afrique du Nord. Il est aus'si urgent au point de vue patrio- 1 , - 1 , tique quâau point de vue humanitaire, quâil y ait des musulmanes mĂ©decins ; car, la pieuvre anglaise essaie dâenserrer de ses tentacules notre belle colonie ; aprĂšs avoir fourni armes et poudre aux belligĂ©rants et aux bandits, afin de nous faire » dans le dĂ©sordre et le trouble lâAlgĂ©rie, elle cherche Ă conquĂ©rir moralement le pays. Elle fait envahir les tribus arabes, par des lĂ©gions de prĂ©tendues doctoresses qui sous prĂ©texte de traiter les musulmanes et de leur donner des mĂ©dicaments, pĂ©nĂštrent sous les tentes pour dĂ©prĂ©cier, calomnier la France et faire lâapologie de lâAngleterre. Quand on chasse ces diaconesses, elles rentrent comme hiverneuses. t 138 LES FEMMES ANALES Alger sans Ă©coles Arabes de filles Les deux mille fillettes arabes ou kabyles dissĂ©minĂ©es dans les Ă©coles françaises du ter- ritoire de lâAlgĂ©rie, infligent un Ă©clatant dĂ©menti Ă ceux qui affirment que les indigĂš- nes sont inaptes Ă profiter de lâinstruction qui leur est donnĂ©e. Ces jeunes musulmanes, non seulement font preuve de capacitĂ©s intel- lectuelles remarquables, mais Ă la fin de lâan- nĂ©e, leurs parents ont le droit dâĂŽtre fiers de leurs succĂšs puisquâelles remportent de beaux prix, ou subissent trĂšs bien les examens. Ces garanties dâintelligence ne dĂ©cident pas les rapporteurs du budget de lâAlgĂ©rie Ă pro- poser dâinstruire les filles arabes Pas pour elles disent-ils dâĂ©coles qui en feraient des dĂ©classĂ©es. » Lâinstruction produit le mĂŽme effet en France quâen AlgĂ©rie. En Ă©levant moralomen t celui qui lâa reçue, elle le dĂ©classe, elle lui créé dos besoins. Voudrait-on pour sâĂ©pargner / LES FEMMES ARABES 1 39 la difficultĂ© dâune heuro de transition, sup- primer lâinstruction, enrayer le progrĂšs ? Per- sonne ne songe h cela. Tout le monde nâ est dâaccord que pour mieux organiser la sociĂ©tĂ©, de maniĂšre Ă ce que lâhumanitĂ© instruite, y trouve la satisfaction de ses besoins. Il a Ă©tĂ© Ă©mis au Conseil gĂ©nĂ©ral dâAlger, un vĆu en faveur dâun institut professionnel de jeunes musulmanes ; mais les arabophobes, do concert avec les arabes qui siĂšgent dans . - 1 1 , 1 j cette assemblĂ©e, ont vu lĂ un dĂ©tour pçis pour ouvrir une Ă©cole de filles et ils lâont repoussĂ©. * Les fillettes en sortant de lâĂ©cole, sâĂ©orient i ' ' 1 Ă©pouvantĂ©s les algĂ©riens, no voudraient plus subir la sĂ©questration !... Or, câest cette sĂ©questration do la femme qui maintient lâhomme sous le joug et en fait une proio facile . La ville dâAlger , habitĂ©e par beaucoup dâindigĂšnes, est donc, par le caprico des enne- mis de la fusion des races arabe et française privĂ©o dâĂ©coles de filles indigĂšnes. 1 140 LES FEMMES AltABES - ' , L. I . ' ' ' ' . _ _ ' L â ' . , Les jeunes musulmanes qui ne peuvent 1 â * 11 ' aller dans les Ă©coles françaises faute dâĂȘtre familiarisĂ©es avec notre langue, sont dans J i . - - _ " 1 lâimpossibilitĂ© absolue de sâinstruire dans la capitale de lâAlgĂ©rie. Mais on rĂ©clame pour elles. Nous avons adressĂ© une requĂȘte aux pouvoirs publics, afin que les filles arabes ne soient pas plus condamnĂ©es Ă lâignorance en 1900, que durant la pĂ©riode de 1845 Ă 1861 * oĂč elles avaient des Ă©coles. Les Français qui osent soutenir que les fil- les arabes â en raison des statuts sâ nous - - ..... . , * Ă©chappent relativement Ă 'lâinstruction ; et que nous devons respecter les droits succes- soraux jnusulmans qui les font dĂ©pouiller de . j " ' i j leur patrimoine, devraient bien avouer, quâils ont intĂ©rĂȘt Ă autoriser la tyrannie mahomĂ©tane puisque lâignorance de la femmo leur assure lâexploitation de toute la race indigĂšne. Quand la musulmane, qui ne touche quâun tiers de la succession paternelle, nâa pas de cohĂ©ritiers mĂąles, lâEtat français sâempare des deux autres tiers. LĂS FEMMES 141 Aucune loi ne sanctionne ce dĂ©pouillement dp la fille arabe, et lâusage Ă©tabli ressemble assez Ă une convention tacite de les Français semblent dire aux musulmans Nous vous ou vous ne serez pas lĂą>, ce sera nous qui les dĂ©trousserons ! » Le gouvernement français no peut pas con- - - 1 " - r tinuor Ă donner en AlgĂ©rie l'exemple de la pa- ierie, en laissant sâemparer et en sâemparant de la fortune des filles arabes . a - J h - J ' " ' ' - ' Les rapporteurs du budget de lâAlgĂ©rie qui demandent la rĂ©duction dĂ©s Ă©coles primaires de garçons, ne sâĂ©tonnent pas naturellement, que les villes comme Alger et Oran soient privĂ©es dâĂ©coles arabes de filles ; ils sont au contraire, comme de simples gĂ©oliers musul- mans, plutĂŽt disposĂ©s Ă dĂ©noncer le danger de lâĂ©cole Ă©mancipatrice pour les filles, Car, faire lire les femmes parait aussi dĂ©placĂ© en AlgĂ©rie, quâen France les faire voter. On vante les bienfaits do lâinstruction et lâon refuse de la rĂ©pandre en pays Arabe. J* 142 Les femmes arabes On pourrait cependant le faire Ă peu de frais, si au lieu de procĂ©der en crĂ©ant de toutes piĂšces et magnifiquement des Ă©coles spĂ©ciales, oĂč les musulmans parquĂ©s Ă part restent musulmans, on facilitait lâaccĂšs des â ri Ă©coles françaises existantes aux filles et gar- çons indigĂšnes, par lâadjonction aux direc- teurs et directrices de ces Ă©coles, dâun insti- ' J tuteur et dâune institutrice parlant arabe . Fusionner avec les jeux, lâĂ©mulation et les efforts des enfants, ne serait-ce pas tuer dans lâĆuf le ridicule prĂ©jugĂ© de race qui nous fait prendre notre supĂ©rioritĂ© dâĂ©ducation pour une supĂ©rioritĂ© native ? MĂȘme dans les Centres oĂč lâĂ©lĂ©ment euro- pĂ©en ne sâest pas fixĂ©, il ne faudrait que des Ă©coles françaises-arabes . Pourquoi vouloir renfermer Ă part dans des Ă©coles exclusive- ment rĂ©servĂ©es Ă leur race les indigĂšnes que lâon veut franciser? Est-ce en sĂ©parant les enfants que lâon arrivera Ă unir les adultes ? Pas dâenseignement religieux Ă lâĂ©cole; donc, au lieu de respect des croyances musul- LES FEMMES ARABES 143 mĂąnes â ce qui serait un encouragement Ă conserver ces croyances â neutralitĂ©, indif- fĂ©rence vis-Ă -vis des religions diverses dos Ă©lĂšves. V Contrairement Ă ceux qui demandent la rĂ©duction du nombre des Ă©coles primaires arabes, moi qui ai vĂ©cu quatre ans parmi les indigĂšnes, curieusement en enquĂȘteuse, je crie Des Ă©coles ! encore des Ă©coles I / On se plaint de ce que lâarabe reste inen- tamĂ© par notre civilisation et lâon ne vou- drait pas lâinitier, en lâinstruisant, Ă ce quâon lui reproche de ne pas connaĂźtre 1 OĂč serait l'excuse de la conquĂȘte si lâarabe que lâon a assujetti pour le civiliser sic con- tinuait Ă vivre Ă lâĂ©tat de nature ? i Si dans le dĂ©bat mĂ©morable qui eĂ»t lieu en 1861 au Conseil gĂ©nĂ©ral dâAlger, les AlgĂ©- rois nâavaient pas laissĂ© sans protester, les arabes qui exĂšcrent les Ă©coles Ă©mancipatrices des filles do leur race, reprĂ©senter ces Ă©coles comme des imitations de gynĂ©cĂ©es de Corin- the et dâAthĂšnes et profiter de leur nombre 144 ij&s femmes arabes 4 - 3 pour voter leur fermeture, lâassimilation serait proche, si elle nâĂ©tait un fait accompli. Car les femmes gagnĂ©es promptement, comme elles le sont, Ă notre civilisation, nous auraiĂšnt puisamment aidĂ©s Ă nous' concilier les Ara- bes, Ă nous mĂ©nager des intelligences dans le monde musulman. Les Arabes apprĂ©cient les femmes instruites Les indigĂšnes trĂšs subtiles savent bien que la cloche de lâĂ©cole commune pour les français et les arabes, sonnerait le glas de leur rĂ©sis- tance Ă la francisation. Aussi sont-ils hosti- les Ă lâinstruction obligatoire pour les gar- çons et rebollos Ă tout dĂ©veloppement intel- lectuol fĂ©minin Si nos femmes Ă©taient instruites, disentles musulmans, elles seraient les alliĂ©es des roumis. » Quâon ne les interroge donc plus aux Cou- I LES FEMMES AllAHES 145 r I seils GĂ©nĂ©raux ou Municipaux sur l'opportu- nitĂ© dâouvrir dos Ă©coles do filles indigĂšnes puisque lâon est certain dâavance quâils rĂ©pon- dront nĂ©gativement. / Le sexe masculin est partout toujours dĂ©cidĂ© Ă annihiler le sexe fĂ©minin, voilĂ pourquoi il est nĂ©cessaire que chacun, homme et femme, ait le droit dâintervenir pour son propre compte, dans les assemblĂ©es administratives et lĂ©gislatives. Pour nous Français, notre intĂ©rĂȘt en AlgĂ©- rie doit primer tout . Or, nous Avons un intĂ©rĂȘt rĂ©el, un intĂ©rĂȘt politique, Ă instruire les mu- sulmanes puisque par elles, nous pourrions avoir raison de prĂ©jugĂ©s et faire malgrĂ© eux, le bonheur des mahomĂ©tans. Les arabes seront trĂšs satisfaits , de trouver grĂące Ă nous chez leurs Ă©pouses une culture intellectuelle Ă preuve ces paroles do lâex- chef rebelle Kada Ă une française que la ronommĂ©e avait prĂ©cĂ©dĂ©e Ă Laghouat. Moi je nâai quâune femme bĂȘte... Ton mari est bien heureux de tâavoir 1 OĂč donc 7 T ' 146 LES FEMMES ARABES tâa-t-il trouvĂ©e ? Si jâavais eu une femme qui comme toi comprenne tout, sache, tout, je serais devenu le grand Sultan de France ! » Parures, Costumes, Art de sâembellir des On feint dâavoir peur des polygames, dont elles sont le bĂ©tail, pour se dispenser dâins- . 1 _ . i . truire les musulmanes, bien quâil y ait plus dâun demi-siĂšcle que le gĂ©nĂ©ral Bugeaud a dit Les Arabes nous Ă©chappent parce quâils dissimulent leurs femmes Ă nos regards. » . \ Loin de tenir compte de ces paroles, les gouvernements qui se sont succĂ©dĂ©s depuis la f L 4 " t * conquĂȘte de lâAlgĂ©rie ont laissĂ© les Arabes i _ - * sĂ©questrer, voiler leurs femmes ; et, il y a peu de temps, un ministre de la Justice, nâa-t-il pas formellement interdit aux notaires algĂ©- riens de prier les fiancĂ©es musulmanes de soulever leur voile pendant la rĂ©daction de leur contrat ? LES FEMMES AllAUES 147 Une plus rĂ©cente circulaire du garde des sceaux prescrit meme aux juges instructeurs et aux officiers de police judiciaire de ne pas faire enlever leur voile aux fommĂ©s indigĂšnes ' * , o quand elles sont dans leurs bureaux, Cet hommage rendu au Koran favorise les faux et les substitutions de personnes ; câest ainsi quâune jeune femme nommĂ©e KĂŽira, pĂ»t derniĂšrement passer pour une vieille appelĂ©e Kheltoum, chez un notaire dâOrlĂ©anville et permettre Ă un gendre de sâapproprier, moyennant cette substitution, une propriĂ©tĂ© de sa belle-mĂšre. Les filles de grandes tentes sont voilĂ©es Ă six ans. Vers lâĂąge de cinq ans, elles ont Ă©tĂ© tatouĂ©es comme dâailleurs les filles de toutes les conditions. Les mouches, les fleurettes, les petites croix dont on orne leur visage font agrĂ©ablement ressortir la blancheur de leur peau. Chaque tribu a sa marque spĂ©ciale et assigne une place particuliĂšre Ă cette mar- que, câest comme un blason qui fait reconnaĂźtre au loin ceux qui en sont parĂ©s. I 148 USS FEMMES A Alger, quand un Arabe meurt sur la voie publique, il se trouve toujours dans la foule quelquâun qui reconnaĂźt, Ă son tatouage, Ă quelle tribu il appartient. Les musulmanes ont Ă©tĂ© habituĂ©es Ă croire r \ - que la femme dont on aperçoit le visage est presque outragĂ©e, aussi si elles laissent voir par lâentre-baĂźllement du pĂ©plum leur corps nu, elles eaohent soigneusement leur nez. Pas plus quâelles ne doivent se montrer, les femmes arabes ne doivent franchir le seuil de leur demeure. i > \ â Comment ! On en voit circuler dans les rues dâAlger ! â Sans doute, mais ce ne sont pas lĂ des musulmanes distinguĂ©es, ce ne sont que. des mercenaires ou des filles joyeuses. Mahomet, mari trĂšs, jaloux, prescrivit, i . â po'ur avoir plus de garantie de la vertu de ses dix-sept Ă©pouses â que toutes les musul- manes seraient voilĂ©es et quâelles ne se lais- seraient pas voir par les Ă©trangers. Ce prĂ©cepte dont les femmes se relĂąchent I I,ES FEMMES AllAItliS 149 un peu Ă la campagne, est rigoureusement suivi clans les villes ; aussi, abhorrent-elles los * villes, quâelles considĂšrent Ă juste titro comme dos tombeaux oĂč leur vio murĂ©e est en proie Ă toutes les infirmitĂ©s physiques comme Ăą toutes les sujĂ©tions morales. , Les femmes dâAlger et des environs ont le visage cachĂ© par une sorte do loup fait dâun mouchoir qui laisse seulement voir les beaux yeux. Elles ne connaissent point lâembarras des jupes. Sous le haĂŻck, elles portent avec le pantalon bouffant trĂšs Ă©toffĂ©, trĂšs long et presque toujours blanc, une mignonne veste en soie claire qui leur sied Ă ravir. Elles ont au-dessous du haĂŻck, crĂąnement posĂ© siir la tĂȘte, aux lourdes tresses noires, un petit bonnet tintinnabulant de piĂ©cettes dâoĂč sâĂ©chappent leurs cheveux, naturellement frisĂ©s. Les femmes de Laghouat portent toutes un costume qui, fut-il fait de haillons, a une coupe théùtrale. Ce costume, composĂ© dâune sorte de pĂ©plum antique, ouvert sur les cĂŽtĂ©s, » est rotenu sur les Ă©paules par de massives agrafes dâargent; un long voile relevĂ©, flot- tant, est nouĂ© sous le cou et descend, entraĂźne, pour former manteau. Sur la tĂȘte, elles ont un bandeau royal. V \ ' Les femmes de beaucoup de rĂ©gions sont vĂȘtues presque exactement comme les mado- nes do nos Ă©glises. Elles nâont sur elles rien de cousu, ne sachant pas comme les Euro- pĂ©ennes manier lâaiguille. Elles portent la melhafa robe, faite sans couture, dâune piĂšce dâĂ©toffe blanche â laine, indienne, mousseline i ou calicot â quâelles enroulent autour du corps et qui est nouĂ©e sur les Ă©paules ou - - i â - * retenue par une- agrafe dâargent, ornĂ©e de pierreries. Cette robe, dâoĂč sortent les bras chargĂ©s de bracelets, laisse voir par cĂŽtĂ© la poitrine nue. -T- Cette poitrine est- dâordinaire si mai- gre, quâil nây a pas dâindĂ©cence Ă 14 montrer.â La melhafa est serrĂ©e Ă la taille par une s ceinture de brocart ou par un Ă©cheveau de laine multicolore. ' ' 1 i " ' ' .. A " 1 - * ' . - âą 1 ' i ' - ' - 1 . r ' Ăź - 1 ' » - T 1 " - . ' l'IĂMMIĂS AHA11US 151 Los mahomĂ©tanos riches portent comme ceinture une cuirasse en argent, large do vingt centimĂštres. Avec leurs chaĂźnes do tĂȘte ot I de cou, lçurs anneaux de bras ot de jambos, elles font entendre en marchant un bruit i mĂ©tallique, une sorte de cliquetis dâopĂ©es, do chocs dâĂ©perons, qui feraient prendre ces houris pour des hommes dâarmes. Les bijoux font partie intĂ©grante do lâhabil- lement et sont portĂ©s tous les jours par les femmes arabes. Des colliers sâĂ©talent sur leur gorge dĂ©formĂ©e dĂšs lâenfance, par leur mĂšre qui leur tire les seins pour les allonger jusquâĂ la taille . Leur coiffure est moitiĂ© turban et moitiĂ© mitre. Un foulard de soie et or entoure la p tĂȘte sur laquelle Ă©tincelle un diadĂšme incrustĂ© de pierreries ; sur le foulard enroulĂ© se rejoi- gnent, soudĂ©es par un camĂ©e, les chaĂźnĂ©s dâor et dâargent qui soutiennent les lourdes et immenses boucles dâoreilles, â sans ces chaĂźnes, lâĂ©norme parure faite de plaques de corail et dâanneaux enchĂąssĂ©s dans lâor ou 'Ă... 152 LUS FEMMES ARABES lâargent massif, aurait, au bout dâune heure, fendu les oreilles. O Sarah ! quand tu fis, par vengeance, pour la punir dâavoir sĂ©duit Abraham, percer les oreilles h ta rivale Agar, aurais-tu pu deviner que toutes les femmes voudraient subir la marque infamante que tu infligeas Ă ton esclave, et y suspendre, en guise dâorne- ment, presque des roues de voiture? Il y a des boucles dâoreilles qui ont trente centi- mĂštres de diamĂštre ! , Ces bijoux grossiers sont confectionnĂ©s par des bijoutiers ambulants qui vont dans les douars, fondent les dour'os quâon leur confie et les transforment, selon le dĂ©sir de leur propriĂ©taire, en colliers ou en bracelets. Le haĂŻck ou long voile blanc enveloppe les musulmanes dans presque toutes les rĂ©gions, Y elles le ramĂšnent pudiquement de la main sur le visage, quand par hasard elles sortent pour entrer dans des sortes de voiture cellulaires dont les stores sont baissĂ©s. Les Sahariennes, toutes jolies, ont des LES FEMMES AllAllES 158 7 ' -A vĂȘtements blancs, bleus ou rouges ollos portent la melhafa et mettent pour sortir un 1 manteau appelĂ© ghansa, Pour toute parure, elles ont un collier de piĂšces do monnaie, de grains de corail et de clous do girofle. Leurs boucles dâoreilles tombent jusque sur leurs Ă©paules. Les belles GhadamĂ©siennes, au type grec, sâenveloppent dans une piĂšce dâĂ©toffe qui passe i sous le bras droit pour sâattacher sur lâĂ©paule gauche, laissant le sein Ă dĂ©couvert, cette robe est fixĂ©e au' corps par une ceinture rouge. Une Ă©charpe blanche flotte autour dâelles et leur donne quelque chose de vapo- reux et dâĂ©thĂ©rĂ© . Leur diadĂšme en or ou cuivrĂ© soutient un gros pompon rouge qui leur pend au milieu t du front, ce pompon, symbole de libertĂ© est interdit aux esclaves. Elles sont chaussĂ©es de souliers en cuir rouge, richement brodĂ©s. Les femmes Chamba ont une gandoura * t " chemise sans manches, ouverte sur le cĂŽtĂ©, leurs cheveux noirs sortent de leurs turbans r . SĂżW» I.= 7 * * 154 FEMMES AIIADES et tombent frisĂ©s sur leurs Ă©paules ; elles ne sont point voilĂ©es. Los femmes du Touat non plus ne se voi- lent point le visage. Les Touareg de sang mĂȘlĂ© sont, comme leurs maris, vĂȘtues dâune peau de chĂšvre et * 1 dâun sale haĂŻck ; leurs choveux jamais peignĂ©s sont en dĂ©sordre. J Les femmes Touareg de race pure sont trĂšs belles ; elles ne se voilent le visage que devant un Ă©tranger, en tĂ©moignage de respect. Le remĂšde Ă la pauvretĂ© câest le Soudan », dit un proverbe arabe. Les femmes du Soudan avec lâĂ©toffe effilochĂ©e et les rangs de coquil- lages enfilĂ©s qui cachent leur nuditĂ© ne dĂ©cĂš- lent pas la richesse. Les Koholanes, nĂ©gresses qui avoisinent le Soudan, ont pour tout vĂȘtĂ©ment la Fouta mouchoir nouĂ© sur les hanches ; dâautres sont enveloppĂ©es dans une piĂšce de lin bleu dont lâune des extrĂ©mitĂ©s fait coiffure et ne 1 laisse voir que les boudes dâoreilles. 1 - Les Foullanes sont aussi enveloppĂ©es dans ' - J . 1 LES FEMMES ARABES 155 une piĂšce dâĂ©toffo, mais elles ne caohoftt pas leurs beaux cheveux qui tombent en lourdes tresses laineuses ornĂ©es de verroteries, coquil- lages et cuivres, sur leurs Ă©paules. De grandes boucles dâoreille Ă cinq ou six rangs, en corail, en verroteries, en graines , originales, font ressortir la peau dorĂ©e de leur visage ; et de gros colliers en ondĂąa, en ambre, en clous de girofle, roulent sur leur poitrine, oĂč les rattache une bandelette en soie rouge vif qui passe entre les seins et va se fixer sur lâune des hanches. Cet attifement ne contri- i h bue pas peu Ă rendre les Foulianes jolies, mĂȘme que les costumes, la pudeur varie selon les pays, ainsi en Egypte les femmes ont la poitrine dĂ©couverte et la figure voilĂ©e. LĂšs femmes kabyles ne sâastreignent pas aux usages arabes, elles ont sous leur petite coiffe noire la figure dĂ©couverte et sortent librement de chez elles comme les Euro- 11 * . âą ' 1 . . 1 pĂ©ennes ; leur melhafa est courte, elle laisse H S J L voir leurs jambes nues ornĂ©es au mollet et Ă la cheville de braĂ©elets. H t - 156 IĂS FEMMES ARABES * Dans toute coiffure de musulmane, est niçhĂ© Ă portĂ©e de sa main dâune façon appa- rente, le petit miroir quâelle consulte en met- tant le khĂŽl qui donne de lâĂ©clat & son regard qui accentue les arcs de ses sourcils, qui estompe ses cils. Les femmes du Tell et du Sahara ont comme celles du Sud les yeux agrandis par le khĂŽl. r MĂȘme les nĂ©gresses mettent du khĂŽl qui a, I entre autre propriĂ©tĂ©, celle dâarrĂȘter lâĂ©coule- ment des larmes. Ceux qui en font usage, acquiĂšrent paraĂźt-il unĂš vue limpide et per- + çante. Le khĂŽl, on le sait, a pour base le sulfure dâantimoine ; Mahomet lâordonne et les mĂ©- r decins arabes le prescrivent. La femme arabe fait aussi usage du hennĂ©, qui colore en rouge ses pommettes, ses lĂšvres, les ongles de ses pieds et de ses mains et les fait ressembler, disent les poĂštes, au fruit du jujubier. Partout, le cou et la poitrine des musul- LK8 FEMMES AHADE8 157 h mĂąnes sont ornĂ©s de colliers de ^verroterie, âąt ' 'Y. W de corail, dĂ© sequins dâor, de clous de girofle ; leur figure est agrĂ©mĂ©ntĂ©e de petits dessins * bleus qui fpnt ressortir leur peau dorĂ©, crĂ©- . , , . pi , , , meuse, nacrĂ©e ou lumineuse. Leur bouche rouge recĂšle souvent des perles Ă©blouissantes. En mastiquant le souak qui parfume lâha- leine, fait les lĂšvres pourpres pt rend les dents dâune blancheur si Ă©clatante, la femme arabe marche Ă tous petits pas; on voit en mĂŽme temps que le mouvement de ses pieds, lâon- dulation de ses hanches. Elle cambre fiĂšre- _ h s ; . . ' - . ment la taille et il se dĂ©gagĂ© de toute sa per-, sonne une Ă©trange sĂ©duction dont elle a conscience. j t * . ^ _ " ' Hiver comme Ă©tĂ©, la musulmane a le mĂȘme costume blanc propre ou blanc sale, avec ou sans transparent de couleur. Ainsi lĂ©gĂšrement * - * , . ' ' . , ' _ _ L vĂȘtue, elle sâĂ©tend la huit sur le sol nu pour dormir, si elle nâest pas assez riche pour pou- voir coucher sur un tapis ou sur une natte. Pourquoi est-elle empĂȘchĂ©e de porter le burnous qui lâenvelopperait si utilement, ' - J " 1 ' " . I ' ' ' ' " Ăź " ââ - ' 1 ' . , " . , t . . , , i?_ . J \ 1 ' - ' ' , v " ' ^ , 158 FEMMES AIIABE8 comme la française est empĂȘchĂ©e de porter le pantalon qui triplerait son agilitĂ© ? Mahomet a interdit' do porter le burnous parco quâavec co vĂȘtement, a-t-il dit Les fommos pourraient avoir une vie extĂ©rieure et tromper encore plus souvent leurs maris. » MĂŽme sans burnous elles ne sâen font pas faute. Les Arabes avouent avec mĂ©lancolie que leurs compagnes ne sont pas comme les EuropĂ©ennes, susceptibles d'attachement. Le cĆur des musulmanes est-il aussi indif- fĂ©rent? Ne se vengent-elles pas plutĂŽt par une froideur voulue et une coquetterie calcu- lĂ©e dâĂȘtre comme du bĂ©tail, un objet de trafic ? Toujours est-il que leur poitrine peu cou- verte est trĂšs sensible au froid. Sur les pla- teaux algĂ©riens, on ne sait quel nombre de jolies mauresques le froid couche en terre chaque hiver. Si en pays civilisĂ© lĂ© prĂ©jugĂ© martyrise, on peut dire quâen pays barbare le prĂ©jugĂ© tue. U5S FEMMES 1 59 * * La mort chez les Arabes Si les frimas glacent mortollement dans leur robe do tulle ou de calicot, los musul- manes, ce nâest pas parce que ceux de lour race ignorent l'art de conserver la vie LĂšs Arabes que notre administration Ă©vince dos bonnes terres, dĂ©pouille, dĂ©possĂšde et qui, Ă bout de privations meurent de faim dans la campagne, ou qui vont hĂąves, dĂ©charnĂ©s, expirer dans les villes, possĂšdent plus quâau- cun peuple du globe, la facultĂ© de reculer lâheure de la mort. Dâabord ils sont sobres comme leur chameaux, ils pratiquent par reli- gion lâhygiĂšne 1 ensuite, ils ont des remĂšdes pour toutes les maladies. * 4 LâArabe essentiellement observateur, passe pour malpropre auprĂšs des ignorants euro- pĂ©ens quand il prĂ©fĂšre boire lâeau trouble et i La science rĂ©pandue dans le Coran, au point de vue des prescriptions hygiĂ©niques, dĂ©passe, dit le D*â Grenier, le fond des connaissances acquises par l'humanitĂ© au temps bu vivait Mahomet, ***- 1 J ^ r Vl t r . 160 femmes arabes saino, Ă lâeau limpide et fraĂźche, qui donne ' I _ $ - , la colique et la fiĂšvre; Quel moyen de soulager ou de guĂ©rir avons* nous,, que les indigĂšnes algĂ©riens ne possĂš- dent pas ? Câest dâeux que nous tenons lâap- plication du feu, Sur, la partie malade de notre individu. Bien, avant que Pasteur nâinocule la rage, bien avant la vaccination de Jenner, ils se \ H J Ă . 1 ^ 1 - ' H â sont inoculĂ©s la petite vĂ©role pour en attĂ©- nuer les effets. Ils se font, pour cela, une inci- sion entre le pouce et lâindex oĂč ils introdui- sent le pus dâun bouton de varioleux. Mais ils ne veulent point que ce pus provienne dâune vache ou dâun juif, nâentendant, disent-ils, ni sâavachir » ni sâenjuiver » de lĂ , vient leur rĂ©sistance a la vaccination officielle. Le Musulman ne se couvre pas. seulement dâamulettes quand il est malade, il multiplie les bains maures. i 1 J .. - H 'â- - 'i . 1 . - . , ' F . . ' ' " ' - h \ " 1 ' - -, - t Le .feain estom mĂ©decin muet » dit un proverbe arabe. Lâhabitant du Sahara qui a la colique ou - 'n v - * âș - I t FEMMES ARABES 16t la fiĂšvre , croit se guĂ©rir en se serrant for te- ment le gros orteil avec pn fil de soie ; cependant, il ne nĂ©glige pas de s'envelopper le ventre dgns une toison dâagneau. * Lâhabitant du Tell, malade, no so contente pas de chercher Ă recouvrer la santĂ© on man- geant sur la tombe des Ă©trangers, il fait usage des simples », ses toubib mĂ©decins lui ont appris la veMu des plantes quâil foule aux pieds. Il sait quand il doit employer le boumafa pĂšre du bien, dont nous avons fait le thapsia, les moutardes, la salsepareille, la douce- amĂšre, le sapindus, les larges mauves, le tĂ©rĂ©bintho, lâanis, le fenouil, la camomille, le pyrĂšthre, le ricin, le safran, la sauge, la lavande, la menthe, la verveine... Mais sa â E - mĂ©dication prĂ©fĂ©rĂ©e est lâoignon ! LâArabe a-t-il mal Ă lâestomac, il mange de - , _ t >i. lâoignon. A-t-il la colique, il sâentoure le ven- b tre d un cataplasme dâoignons cuits. Si cette panacĂ©e le prĂ©serve longtemps, elle ne lâempĂȘche pourtant pas dâarriver Ă notre L t 162 LES FEMMES ARABES * ^ I fin commune, la mort. Il y est dâailleurs rĂ©si- gnĂ© et il rĂ©pĂšte souvent ce proverbe Il vaut mieux ĂȘtre assis que debout ; Il vaut mieux ĂȘtre couchĂ© quâassis ; Il vaut mieux ĂȘtre mort que vivant ». Son fatalisme fait supporter au musulman la douleur avec hĂ©roĂŻsme; Quand un fils adorĂ© ou une favorite meurt, il sâexclame stoĂŻque- ment Mehtoub l câĂ©tait Ă©crit 1 Non seulement lâArabe est rĂ©signĂ© Ă la mort, mais, souvent, las, dĂ©sespĂ©rĂ©, il lâap- pelle en tombant sur le bord des chemins, oĂŒ parfois les fauves le dĂ©vorent avant quâil no soit devenu cadavre. Comme les Grecs, les Gaulois, les Romains et les Germains, qui voulaient que les chers ĂȘtres quâils perdaient entrent dans le paradis de leurs rĂȘves parĂ©s et agrĂ©ables Ă voir, les musulmans font la toilette de leurs morts. DĂšs quâun dĂ©cĂšs se produit, le cadavre est soigneusement lavĂ© et parfumĂ©. On lui met des aromates, du camphre et du coton dans chaque ouverture naturelle. i LES FEMMES ARABES 163 r ; _ r II Si le mort r Ă©tĂ© guillotinĂ©, avant de lâĂȘnse- velir on lui recoud soigneusement la tĂȘte au tronc, afin quâ Allah ne soit pĂ s embarrassĂ© pour le reconnaĂźtre. Si câest une femme qui est morte, on peigne avec soin ses cheveux, que lâon sĂ©pare en deux par une raie au milieu de la tĂȘte et quâon laisse dĂ©nouĂ©s retomber gracieusement sĂŒr sa poi- trine, puis le corps est enveloppĂ© de cinq linges blancs. Le cadavre de lâhomme nâest enveloppĂ© que de trois linges blancs. LâhygiĂ©niste Mahomet nâa pas voulu com- promettre la santĂ© des vivants en faisant passer les morts par la mosquĂ©e ; ils vont de chez eĂŒx droit au cimetiĂšre, tout comme dos libres-penseurs. Les Ă©trangers sâarrĂȘtent, Ă©tonnĂ©s, quand ils rencontrent datts les rues des villes ou des 1 villages dâAlgĂ©rie, une foule nombreuse oĂč les AĂŻssaouas ont dĂ©ployĂ© leurs drapeaux ; ou bien un petit groupe dâArabes silencieux, por- tant, suivant l'usage, sur le bout des doigts, sous un surtout de moire verte gansĂ©e dâor. Vtf'yV'ĂŻr- v d f ' v tx f 1 168 FEMMES ARABES % VĂŽtuos de blanc neuf, elles marchent en file indienne en faisant retentir l'air de leurs plaintes lamentables ; arrivĂ©es prĂšs des Koubas elles les entourent et d'un tĂŽn aigu, discor- dant, chantent des sortes de litanies. Puis elles s'assoient sur* le sol pavĂ© de faiences ver- nissĂ©es et en riant et mangeant, elles se ra- content leurs bonnes fortunes ou leurs dĂ©pi- tements amoureux. Les mauresques d'Alger vont en grand * nombre le vendredi, Ă la mosquĂ©e dâAb-Llr- Halsman â et Tesabli situĂ©e sur un plateau qui domine la mer au-dessus du jardin Marengo et oĂč â quand jâĂ©tais lasse de respirer la brise saline â je ne pouvais pĂ©nĂ©trer quâaprĂšs avoir ĂŽtĂ© mes souliers ; car on ne marche dans les mosquĂ©es que pieds nus. Les musulmanes font toucher aux tom- beaux de menus objets, elles mâengageaient Ă approcher dâeux aussi quelque chose, disant que cela me porterait bonheur. Dans une petite niche de la mosquĂ©e est une aiguiĂšre remplie dâeau. Les visiteurs boivent 1 1 LES FEMMES ARABES 169 Ă tour de rĂŽle de cette eau croupie dont le saint est censĂ©, sâĂȘtre dĂ©saltĂ©rĂ© depuis le ven- dredi prĂ©cĂ©dent. Souvent de charmantes mau- resques mâont fait la politesse de mâoffrir de boire avant elles. Q En pays arabe les haillons sont les insignes du deuil, Dans lâextrĂȘme Sud les nĂšgres met- tent une botte de paille Ă leur ceinture quand ils sont en deuil. S Dans le nord africain les hommes ne por- tent pas le deuil de leurs femmes, ce qui ne les empĂȘche pas de les regretter parfois et de dire Ă la mort dâune Ă©pouse Jâai perdu une partie de ma fortune, ma femme mâavait coĂ»tĂ© cent douros ! Elle savait si bien faire les crĂȘ- pes au miel et le Kouskous 1 Quand leur mari meurt, les musulmanos sont foroĂ©es de manifester une grande douleur. En signe .de deuil, elles doivent sâabstenir, pendant quatre mois et dix jours, de khĂŽl, de hennĂ© et de souak, câest-Ă -dire renoncer Ă ,, ĂȘtre belles. * Elles sont obligĂ©es de quitter leurs robes 8 4 170 LES FEMMES ARABES 4 , l ' de mousseline et de tulle brodĂ©, leurs mignon- nes vestes de satin, leurs fins haĂŻcks, pour se draper dans des sacs en poil de chameaux et dans de vieux dĂ©bris dâĂ©toffes Ă . tentes. Elles f + * se noircissent les joues avec du noir de fumĂ©e, * - ' d se dĂ©chirent, sâarrachent la figure avec leurs ongles au point dâen faire ruisseler le sang. De sorte que, bien que leur cĆur soit le plus souvent indiffĂ©rent au mort, elles paraissent pleurer des larfnes rouges ; elles ont la figure {Ouverte de sang, comme nous lâavons inondĂ©e de larmes. - , Quand les amies et parentes dâun dĂ©funt crient et pleurent sur sa tombe aprĂšs lâenter- rement, les tolba et les marabouts les apos- trophent en ces termes Femmes I laissez le mort sâarranger avec AzraĂŻl I lâange de la mort qui Ă©tablit la balance de ses bonnes et de ses mauvaises actions. Vos lamentations sont une rĂ©volte contre lâordre de Dieu !» A Alger comme Ă Cortstantine et Ă Oran, lĂ mortalitĂ© musulmane dĂ©passe la natalitĂ©. Ailleurs les naissances lâemportent beaucoup LES FEMMES ARABES 171 sur les dĂ©cĂšs puisque en dix ans, la popula- tion algĂ©rienne arabe a pris un si grand acr- croissement. Le clima;fc algĂ©rien endort, Ă©teint lâĂ©nergie. Lâalanguissement de tout lâĂŽtre, ĂŽte le pou- voir de penser, de vouloir comme en France et la mort traĂźtreusement, sans quâon la sente venir, saisit. AprĂšs lâenterrement, les riches font servir aux pauvres une immense d i ffa . Cela vaut bien notre repas des funĂ©railles entre hĂ©ri- tiers, du mort, se montrant les dents. Les Touareg si courageux, si braves, ont une peur affreuse des esprits et des revenants ; aussi, se gardent-ils de pleurer leurs morts, de peur de les voir ressusciter. DĂšs que lâenterrement' a eu lieu, ils chan- gent de camp afin de mettre lâespace entre les vivants et le mort ; ils ne donnent mĂŽme point au fils le nom de son pĂšre, le nom meurt chez, eux, avec lâhomme qui le portait. Cet anĂ©antissement du souvenir de 1 Vitre perdu, jure avec le culte quâont les arabes 172 LES FEMMES ARABES pour leurs grands morts et caractĂ©rise de rĂ©elles diffĂ©rences de mĆurs, entre, les noma- des du Sahara et les habitants du Tell. I MM*»â Le Paradis et les Houris Le mahomĂ©tisme maintient dans le Para- dis l'inĂ©galitĂ© des sexes quâil a Ă©tablie sur la terre ; car, bien quâil ait donnĂ© Ă la femme la capacitĂ© lĂ©gale, morte ou vivante, dans le ciel comme dans le dĂ©sert, la musulmane nâest que pour le plaisir de lâhomme. On sait quâon ne peut toucher le Koran sans avoir fait une ablution ; mais lâeau mĂȘme ne lave pas, dans certaines circonstances. p Pendant les menstrues et pendant ses cou- ches, il est dĂ©fendu Ă la femme, eĂ»t-elle fait cent ablutions, de toucher au Koran. Elle prend ce quâelle veut de la croyanco commune, on sâoccupe peu de sa foi. La femme Ă lâĂąme dâun chien » ; inutile 173 LES FEMMES ARABES * A * quâelle aille Ă la mosquĂ©e, car cette crĂ©ature sans vertu troublerait les hommes par sa prĂ©- sence. Il est donc superflu de dire que si cha- que croyant musulman peut, Ă lâoccasion, remplir lâoffice de prĂȘtre, les femmes ne peu- vent en exercer le rĂŽle. 1 - H Nous sommes loin, comme on voit, de lâĂ©poqiiĂ«ou la cheikesse Chohdah, surnommĂ©e la gloire des femmes et rangĂ©e parmi les savants de lâIslamisme, donnait dans la grande mosquĂ©e des confĂ©rences publiques, oĂč elle expliquait le livre des DĂ©faites ou Infortunes des amants. » Le Vendredi est le Dimanche des Arabes. La femme doit en ce jour, consacrĂ© Ă Dieu, tisser comme les autres jours les tapis et les burnous, moudre la farine dâorge, car le Koran blĂąme qui imite les infidĂšles chrĂ©tiens ou juifs en sâabstenant de travailler ce jour-lĂ . Les catholiques libĂ©raux et anti-sĂ©mites de France prĂ©conisent lâalliance et non la fusion franco-arabe, parce quâils ont des prĂ©jugĂ©s de race. 1 y M , l 174 FEMMES ABABES ' t , i . , h t â - Combien ce grand metteur en scĂšne dĂ©funt, Lavigerie, fut mieux inspirĂ© quâeux, quand, ne se contentant pas de faire planter aux frais des contribuables et des gens charitables, par les orphelins arabes, des milliers dâhectares de i 11 vigne, dont sa famille hĂ©rita ; il releva les \ nĂšgres, en honorant Ă Notre-Dame dâAfrique T nue madone du plus beau, noir, une vierge nĂšgre I La mosquĂ©e ne rassemble le vendredi que la moitiĂ© de la nation musulmane, les hom- - \ mes ; les rares femmes qui sây rendent vont ltV pour causer, non pour prier. Je les vois encore, ces femmes sâaccroupir dans une nef, sĂ©parĂ©es des hommes et parler entre elles de i j- i toutes choses Ă©trangĂšres Ă la religion. Elles me forçaient Ă mâaccroupir comme elles, ce qui me brisait les jambes; elles comptaient mes jupes, dĂ©taillaient mes vĂȘtements ; il est vrai, quâĂšn revanche, elles me laissaient com- plaisamment satisfaire ma curiositĂ© et soule- ver le voile qui masquait leur visage. Il Ăż a, dans le Sahara, des femmes qui, LES FEMMES ARABES 175 » comme les marabouts, rendent dans lesZaouĂŻas des oracles. On vient de loin leur demander de rĂ©soudre des diffĂ©rends et Ton se soumet * * aux jugements quâelles rendent. Toutes les femmes Touareg savent lire et. Ă©crire ; alors que grĂące Ă nous, civilisateurs, les Mauresques dâAlger croupissent dans la plus grande ignorance . Les femmes qui ont fait le pĂšlerinage de 1% Mecque, sont pour le reste de leur vie cĂ©lĂšbres dans leur tribu. Seulement, aprĂšs leur mort, elles nâont, comme toutes les autres musul- manes, droit, dans le Paradis de Mahomet, qu'Ă une soixante-douziĂšme partie de mari ; on dâautres termes, un homme a, pour lui seul, soixante-douze houris. Comment donc Mahomet fera-t-il, quand il nây a pas mĂŽme une femme pour chaque homme, pour en donner soixante-douze Ă chaque MahomĂ©tan? La multiplication des femmes aura donc lieu comme a eu lieu la multiplication des pains ? Sans doute, puisque dâaprĂšs le Koran, la femme est uniquement I 176 LES FEMMES ARABES créée pour composer Ă lâhomme un harem Ă©ternel et lui procurer des joies et des plaisirs ininterrompus. â A qui, dans lâautre monde, appartiendra la femfne qui a Ă©pousĂ© plusieurs hommes ? Le prophĂšte rĂ©pond que ses maria la tire- ront au sort. t I La cruautĂ© divine envers la femme et lâha- bitude prise par lec hommes de la laisser hors de la religion, prĂ©disposent peu les Musul- manes Ă sâoccuper de lâau-delĂ de la vie. k Nâattendant pas dans le Ciel de bonheur, la femme arabe le cherche sur la terre. Pour elle, la suprĂȘme fĂ©licitĂ© est de plaire, dâinspi- rer de lâamour ; aussi le Cadi, auquel elle va se plaindre quand ello nâest point satisfaite de son mari, lui donne-t-il droit souvent en disant Je te comprends, car je sais que la religion des femmes, câest lâamour !» I LES FEMMES ARABES 177 Devineresses >ll ' 1 1 ' 1 i Si les musulmanes ne croient guĂšre Ă une autre vie et ne sĂ© mettent point en peine de la mĂ©riter, elles pensent que les influences occultes peuvent puissamment aider Ă Ă©puiser dans celle-ci, la coupe des jouissances ; aussi, consultent-elles volontiers les devineresses et font-elles preuve envers elles, dâune vraie crĂ©dulitĂ© orientale . LâAfrique est le pays bĂ©ni des magiciennes. Les diseuses de bonne aventure nâattendent pas dans leur appartement ou dans leur maison roulante les clients, elles vont Ă domicile. Elles sâannoncent elles-mĂȘmes dans les rues dâAlger en criant s GuĂ©zano ! GuĂ©zano ! je tire la bonne aventure. Ce sont en gĂ©nĂ©ral dâancienne .s femmos galantes qui Ă©chappent Ă la misĂšre, en sâattri- buant la prestigieuse puissance de lire dans lâavenir. En entendant crier GuĂ©zano J des europĂ©en- nes rieuses apparaissent aux balcons et parfois 8» 178 les femmes arabes \ font signe Ă la sybille de monter chez elles. Celle-ci aprĂšs nombreuses invocations, exa- mine leurs mains et leur fait des prĂ©dictions qĂŒel'e hasard se plait quelquefois ^sanctionner. Les Aissaouas, ces mangeurs de fer rouge et de verre pilĂ© qui Ă©pouvantent et stupĂ©fient ' 1 ' les habituĂ©s des cafĂ©s Maures, des villes du ' _ 1 i, littoral en jonglant avec la vipĂšre Ă cornes dont la piqĂ»re est foudroyante, sont le plus souvent accompagnĂ©s de nĂ©gresses jeunes et jolies et de vieilles gonzana Ă la mĂąchoire Ă©denfĂ©e, au nez bourrĂ© de tabac qui disent Ă chacun sa bonne aventure. I LĂ©s prĂ©diseuses dâavenir vont par groupe do trois ou quatre. Des hommes les arrĂȘtent au passage et lĂ , en pleine rue, elles leur anriĂŽn- cent ce qui doit leur arriver. PauvretĂ© ou fortune, vie ou mort, malheur ou succĂšs en amour I . . . Tout cela dĂ©bitĂ© dans un langage h pittoresque, soulignĂ© de force gestes. Chacun de rire, elles, en bonnes filles rient aussi ; etles touchent leur dĂ» et vont gaiement Ă la recherche de nouveaux clients. F* v LES FEMMES ARABES 179 4 Quâil y a loin dâelles, Ă nos sybilles revĂȘches, insultant lâamoureux naĂŻf qui avoue ne pas voir dans le sceau dâeau le portrait de celle qui doit lâaimer t Mais elles sont nombreuses et 1 les clients sont rares ; aussi, les jours de pluie ces sorciĂšres la melhafa et le haĂŻck maculĂ©s de boue, poursuivent jusque sous les portes coohĂšres la promeneuse qui sây met Ă lâabri, de leurs offres de service. De grĂ© ou de force, elles lui prennent la main. Voyant son effare- ment Nâaie pas peur, disent-elles, tu es femme et je suis femme, mets une piĂ©cette dans ta main, et je vais te raconter ton passĂ©, ton prĂ©sent, et ton avenir ». Les sorciĂšres arabes ne font pas seulement profession de prĂ©dire ce qui doit arriver A chacun, elles passent pour connaĂźtre la propriĂ©tĂ© dâherbes avec lesquelles elles con- fectionnent des breuvages qui ont la facultĂ© de diminuer ou dâaugmenter, Ă volontĂ©, la gĂ©nĂ©- ration, de forcer la gaietĂ©, lâamour ou de satisfaire la haine. t Dans le Sahara, câest A de vieilles mulĂą- 180 LES FEMMES ARABES % tresses et aux tolba savants, qui cumulent le rĂŽle dâalchimistes et de magiciens, quâhommes et femmes vont demander le philtre composĂ© dâherbes spĂ©ciales et prĂ©parĂ© avec des invoca- tions effrayantes, quâon mĂȘle aux aliments de celui ou de celle dont on veut se faire aimer. \ Chacun sait que dâun crapaud mĂąle et dâun serpent femelle du dĂ©sert, incinĂ©rĂ©s ensemble, il rĂ©sulte une poudre qui fait suivre oĂč lâon veut Celui qui en a absorbĂ© une pincĂ©e. En AlgĂ©rie, les prĂ©diseuses dâavenir trans- portent gĂ©nĂ©ralement avec elles leurs instru- ments de travail un vase oĂč brĂ»le lâencens, une canne pour tracer les signes cabalistiques et une Ă©meraude qui assure la luciditĂ©. Des nĂ©gresses guĂ©rissent les esprits cha- grins dont la mĂ©lancolie a rĂ©sistĂ© Ă la salive passĂ©e derriĂšre lâoreille, en leur oignant le front avec le sang chaud dâune demi-douzaine de poules blessĂ©es Ă mort. Afin de pouvoir se procurer suffisamment de poules pour ces sacrifices, elles ont appris aux indigĂšnes Ă pĂ©nĂ©trer dans les poulaillers, 181 LES FEMMES ARABES - i Ă«n marchant Ă quatre pattes, le corps nu, enduit de graisse de hyenne. Les chiens, terrifiĂ©s par lâodeur de la hyenne, nâaboient pas et les larrons, Ă lâaide de fumĂ©es de rĂ©sine, endorment les poules, les mettent dans leurs paniers. Il y a des devineresses qui observent la marche des serpents, dâautres la marche des nuĂ©es. Celles-lĂ lisent dans les Ă©toiles, celles- ci interprĂštent les Sables sonores et dĂ©chif- frent ce qui est Ă©crit sur les rochers. TolĂšde est la capitale des magiciens ; mais câest au Maroc quâon trouve surtout les merveilles du mondĂ© magique. A vingt jours de Souss, prĂšs dâune montagne qui parle, vivent les plus cĂ©lĂšbres sorciers et sorciĂšres du monde ; ils y ont Ă©tabli une Ă©cole dâalchi- mie et de nĂ©cromancie, qui est frĂ©quentĂ©e par de nombreux Ă©lĂšves qui se rĂ©pandent ensuite dans les tribus africaines, oĂč ils sont toujours les bienvenus. Un devin gagne largement sa vie, chez les Arabes qui protĂšgent leur demeure par la 182 IĂS FEMMES ARABES I marque des cinq doigts et qui pensent se dĂ©barrasser de leurs maladies, en les faisant , , , passer dans les tiges dâalfa. On voit frĂ©quem- ment dans le dĂ©sert des voyageurs descendre de cheval ou de chameau, sâaccroupir prĂšs 1 J dâune touffe dâalfa, dont ils nouent ensemble les pousses nouvelles, croyant y attacher leurs souffrances. Tout est surnaturel, pour les rĂȘveurs en burnous. Les puits artĂ©siens font leur Ă©mer- veillement. Les Français, crĂ©ateurs des eaux vives, ont, disent-ils, retrouvĂ© la clef des eaux souterraines, cachĂ©e par les magiciens ». Ils attribuent aux plantes et aux animaux un pouvoir parfois prestigieux. Ainsi, si lâat- l i touchement du lion a des effets prolifiques, les grands lĂ©zards dâun mĂštre, quâon trouve dans le Sahara, peuvent, en les frappant de leur queue, rendre la femme stĂ©rile et lâhomme impuissant. _ Certaines tribus de lâAfrique gardent au fond dâun sanctuaire un tigre ornĂ© de fĂ©tiches. On lui offre des moutons, des volailles, du Mi , ' ' . LES FEMMES ARABES 183 * ' _ \ i - A maĂŻs, on exĂ©cute des danses en son honneur. Ailleurs, câest le crocodile qui est un animal sacrĂ©. Agiter une lame au-deĂ sus des eaux quâil habite, est un crime capital. Tout IsraĂ«l se prosterna pendant cinq cents ans, devant le serpent dâairain. Lâours est une divinitĂ© dans le Nord, le jaguar au BrĂ©sil, le crapaud dans lâAmĂ©rique du Sud, lâaraignĂ©e dans les Ăźles du Pacifique. Tous les ans, un bourreau Ă©gyptien jette, en grande pompe, dans les eaux dĂ©vorantes du Nil, une magnifique poupĂ©e. Autrefois, câĂ©tait une jeune fille vivante qui Ă©tait lancĂ©e religieusement dans le fleuve, afin dâobtenir par ce sacrifice une rĂ©colte favorable. Les prĂ©diseurs dâavenir 1 sont, dâaprĂšs les Arabes, plutĂŽt inspirĂ©s par diable que par Dieu; cependant, ils louent Allah, ils crient au miracle, quand ils ont reçu dâeux, sous forme dâamulettes, des petits papiers entiĂšre- i t Kamal Mohammed, dans son livre Respect aux droits de la Femme dans l'Islamisme », les appelle mal* trĂšs en friponneries. ' T ' I , , H - H 1 ment blancs et qu aprĂšs avoir Ă©tĂ© portĂ©s' sous 4 _ L la gandoura ou la melhafa , Ă mĂȘme la peau, pendant trois jours, ces papiers blancs, tra- vaillĂ©s par des compositions savantes, appa- raissent couverts dâĂ©criture. G sainte chimie ! 4 . - De combien de mĂŻrĂ cles nâes-tĂŒ pas l'auteur ! > ** ĂŻ » Cervelle de jeune fille i , . - i r 1 i - i . 1 1 - , 1 i. En pays arabe, oĂč les filles sont Ă©pousĂ©es . t presque aussitĂŽt que nĂ©es, une vierge est rare. Elle est dâautant plus prestigieuse ses cheveux et ses ongles, dĂ©jĂ teints de hennĂ©, sont capables de retenir, suspendu en lâair, le rocher dĂ©tachĂ© de la montagne, aussi long- temps que celui qui les porte est en danger dâĂȘtre Ă©crasĂ© par son poids. La possession dâune dent de petite musul- mane, donne Ă son propriĂ©taire le pouvoir de faire couoher Ă ses pieds les animaux les plus fĂ©roces. ii . i- . . . , . , . - , ...... LES FEMMES ARABES 185 1 . * fr Mais la partie du corps de la jeune Arabe qui possĂšde la suprĂȘme vertu, câest la cervelle ! La cervelle dâune vierge musulmane ne prĂ©- serve pas seulement de tous les maux, ne * guĂ©rit pas seulement de toutes les maladies, elle donne Ă ceux qui ont le rare bonheur de la possĂ©der et qui la portent enfermĂ©e dans son Ă©tui mĂ©tallique, sous le turban, la facultĂ© de pĂ©nĂ©trer tout ce qui est cachĂ© et dâĂȘtre Ă©clairĂ© dans toutes les sciences. Si Mahomet a Ă©tĂ© un homme si remarquable, câest, paraĂźt- il, parce quâil portait, appliquĂ©e sur le crĂąne, une cervelle de jeune fille. Ces bons Arabes, aident, comme on voit, M. Manouvrier Ă rĂ©ha* biliter le cerveau fĂ©minin. Pour se procurer la magique cervelle, on nâhĂ©siterait pas Ă lâarracher de la tĂȘte dâune enfant vivante. Mais ce crime est impossible, les petites Arabes, Ă©tant une valeur, une mar- chandise de prix, sont Ă©troitement surveillĂ©es. Alors, pour avoir des cervelles de vierges, on viole les sĂ©pultures. Un cheik vient encore dâinformer la justice, que la jeune SahĂ©li 186 LES FEMMES ARABES ' -i , I Halima bent Amar, inhumĂ©e la Veille Ă Man- souriah, avait Ă©tĂ© dĂ©terrĂ©e dans la nuit et que p L sa cervelle avait Ă©tĂ© extraite de son crĂąn9. ** , - -, , i » * t i " ' ' - Lâamour fait talisman + I lli» i il 1 K 1 p ' . ' " . * . 1 ! . 1 Parmi les amulettes des peuples naĂŻfs, il en est de bien dignes dâinspirer le respect aux civilisĂ©s telle lâamulette faite en terre pĂ©trie de larmes quâon porte sans cesse aux lĂšvres, pendant lâabsence des voyageurs. Quand les Arabes partent de chez eux pour une expĂ©dition, une guerre, un long voyage, ils ne disent adieu Ă aucune femme de leur i famille, cela paraĂźt-il, leur porterait malheur. Mais leurs mĂšres, leurs Ă©pouses, leurs hiles, accompagnĂ©es de parents et dâamis, les sui- vent furtivement, baignant dĂ© larmes la trace de leurs pas. Quand ils montent Ă cheval et . t . + disparaissent Ă lâhorizon, celles qui les aiment sont courbĂ©es sur la route, pour recueillir prĂ©- 4 oieusement la terre quâils ont foulĂ©e. ^ * 4- f** âitvt M LES FEMMES AHABES 187 De cette terre mouillĂ©e de larmes, ori fait des amulettes que tous ceux qui sâintĂ©ressent aux disparus portent sur leur cĆur, comme des reliques avec la sainte croyance que ce tĂ©moi- gnage dâaffection ramĂšnera sains et saufs les voyageurs au logis. Cet amour fait talisman, est bien suggestif. Nous nâavons pas, nous, civilisĂ©s, trouvĂ©, pour prouver notre attache- ment, quelque chose dâaussi rĂ©ellement tou- chant dans sa simplicitĂ© . Quand un homme veut se faire aimer dâune femme indiffĂ©rente, il doit porter sur lui une amulette qui a Ă©tĂ© Ă©crite par un taleb nu, avec une plume taillĂ©e dans le bois du laurier-rose mĂąle, trempĂ©e dans lâencre jaune. Un marabout renommĂ© se fait parfois payer quatre ou cinq douros, pour Ă©crire une amu- lette prĂ©servatrice des maladies ou des voleurs. A cĂŽtĂ© des amuletttos bienfaisantos, il y a des amulettes redoutables. Celles qui con- tiennent des poils de chacal, rendent le cĆur lĂąche ; celles sur lesquelles on a crachĂ© trois fois, attirent la mort sur ceux qui les portent. 188 LES FEMMES ARABES Les Français se moquent volontiers des amulettes. Les petits sachets de cuir conte- nant les versets de Koran que lâon place sur le cĆur, que lâon suspend au cou ou au bras, ne sont pas cependant plus ridicules que nos scapulaires et nos mĂ©dailles. Les CaravansĂ©rails. â Le DĂ©sert. â * Laghouat Les croyances qui bercent les ĂȘtres primi- tifs, Ă©veillent une ardente curiositĂ© chez les civilisĂ©s qui bĂątissent sur les hypothĂšses. Aus- sitĂŽt dĂ©barquĂ©s en AlgĂ©rie, les europĂ©ens rĂ©vent de connaĂźtre le beau pays mystĂ©rieux et magique ; seulement ils voudraient pouvoir le visiter comme ils ont visitĂ© la France et d lâItalie, câest-Ă -dire commodĂ©ment . Ils pren- nent le chemin de fer pour aller voir Oran, Constahtine ; dâaucuns poussent une pointe jusquâĂ Biskra, toujours en chemin de fer, LES FEMMES ARABES 189 mais quand il sâagit, et pour cause, do quitter ce mode de locomotion usuelle dans les pays civilisĂ©s, beaucoup hĂ©sitĂšnt et finalement, renoncent Ă parcourir le petit dĂ©sert, plutĂŽt que de monter dans les guimbardes antĂ©dilu- viennes, oĂč les . entrepreneurs de transports entassent les voyageurs . La diligence est dĂ©jĂ remplie do paniers, ballots, couffins et dâarabes leurs propriĂ©- T taires quand les EuropĂ©ens sây empilent au point de ne pouvoir faire un mouvement, de ne pouvoir remuer un pied, pendant des heures et des heures. Ce supplice dâĂȘtre ainsi pressĂ© et forcĂ© Ă la plĂčs complĂšte immobilitĂ©, rompt le corps et brise les nerfs. Dans les solitudes immenses aux horizons sans fin, au silence effrayant, oĂč lâon ne voit pas voler un oiseau, oĂč lâon ne rencontre ni humains, ni animaux, ni arbres, oĂč l'on a sur la tĂȘte lâĂ©blouissant ciel bleu et lâardent soleil I et sous les yeux le sable ou le roc, on a dis- posĂ© de distance en distance, pour assurer les relais dos chevaux et la subsistance dĂšs voya- 10-0 ĂĂB FEMMES ARABES i- ' ' âą , geurs, des auberges du dĂ©sert appelĂ©es cara- vansĂ©rails. On ne les aperçoit pas de lqin, tant ils sem- blent prendre soin de se dissimuler. Ils sont formĂ©s de quatre bĂątiments, parfois 1 1 1 , i ' fortifiĂ©s, qui renferment une vaste cour au milieu de laquelle coule une fontaine ombra- gĂ©e de verdure .Des murs bas enclosent les bĂątiments plus bas encore. Le soir arrivent de tous cĂŽtĂ©s les diligen- ces remplies de voyageurs, les caravanes et les convoyeurs, les longues files de chameaux chargĂ©s de marchandises et de produits prĂ©- cieux, les cavaliers de race et de costumes dif- , i- ' , 1 " - ' _ " j " fĂ©rents. Les auberges du dĂ©sert qui logent J - 1 1 toutes les nations, entendent, comme Ă la tour de Babel, parler toutes les langues. Un vieil indigĂšne, assis Ă lâentrĂ©e du cara- J ^ ' t ; , I vansĂ©rail, accueille gracieusement tout le monde, aussi bien les pauvres fellahs, que les riches convoyeurs des rĂ©gions lointaines. - 1 J _ ' 1 * h . . ' Les dĂ©tenteurs des caravansĂ©rails sont sur- " . ; . . * , " - - _ veillĂ©s, inspectĂ©s, lâabri et les repa3 qĂŒ ils LES FEMMES ARABES 191 ; * fournissent sont taxĂ©s, Câest pour cotte raison sans doute quâils servent Ă trente personnes le dĂźner de trois. Ce ne sont cependant pas leurs approvi- sionnements qui sont coĂ»teux . No us avons vu le cocher de la diligence, acheter pour eux Ă un berger, aprĂšs prix dĂ©battu, un mouton de son immense troupeau pour un franc cin- quante centimes. Tout ce qui est pris en dehors de la table dâhĂŽte, Ă©chappe au tarif, et est par consĂ©- quent, cĂŽtĂ© un gros prix par ces hĂŽteliers ra- paces ; mais la faim et la soif, sont dans le dĂ©sert trop violentes, pour pouvoir marchan- der.' V Bien avant dâarriver au Rocher~de-Sel, le r _ , . . 1 . . ' ' sol est saupoudrĂ© de matiĂšres blanches et Ă©tincelantes. Sur les bords des ruisselets, des ruisseaux et des riviĂšres, se trouvĂ© aussi du v âą * I , . âș sel. Enfin les yeux sont Ă©blouis par ce spec- tacle féérique, une montagne de sel que le soleil dore, argente, drape des plus riantes couleurs. Le rocher de sel Ă©merveille les voya- 192 FEMMES AHAIIES gours auxquels il apparaĂźt comme un bloc do diamants et de pierres prĂ©cieuses. AprĂšs les cuvettes superposĂ©es qui se suc- cĂšdent, en Ă©veillant chez le voyageur lâidĂ©e de lacs, de mers disparus, viennent les mame- lons de poussiĂšre rose, lilas, dorĂ©e, argentĂ©o, que le vent soulĂšve en tourbillons, en faisant retentir lâair dâune musique dont vos oreilles sont Ă©merveillĂ©es. Le phĂ©nomĂšne des sables sonores, simule en mĂȘme temps quâun bruit de vagues, le son du tambour. On fait des lieues et des lieues sans voir un I homme. On passe une demi-journĂ©e sans apercevoir un oiseau. Solitude effrayante, silence lugubre, tel est le petit dĂ©sert. On le traverse en cuisant le jour et en gelant la nuit. * Lâair que lâon respire dan9 ces espaces im- menses, est par exemple absolument salubre et fortifiant. On serait malade ailleurs, si lâon Ă©tait soumis aux fatigues et aux privations de sommeil et de nourriture quâon y endure. LĂ , malgrĂ© toutes les souffrances, lâĂ©nergie vitale 1 FEMMES AU, VUES 193 9 est augmentĂ©e, Comment so fait-il, quâau me- L decin entreprenant nâait -pas dĂ©jĂ Ă©tabli. 'dans le petit dĂ©sert, un sanatorium pour anĂ©mi- ques? La diligĂšnce ayant Ă©tĂ© dans le prĂ©cĂ©dent voyage attaquĂ©e, une petite troupe de gens dâarmes nous escorta au mauvais passage, dâun relais Ă un autre des spahis galopaient Ă la portiĂšre et coupaient de leur brillant uni- forme, la monotonie du paysage et de leur gais lazzis, lâĂ©pouvantable silence du dĂ©sert» Lâun de ces spahis une mauresque. Pour mieux dĂ©router son mari et les arabes partis Ă sa recherche, il lâavait affublĂ©e dâun costume europĂ©en ce qui la rendait disgra- cieuse, sans cacher son origine Ă©crite sur sa figure et sur ses mains par le tatouage. Cette mauresque aussi bonne mĂšre quâinfi- dĂšle Ă©pouse, nâavait pas voulu se sĂ©parer dâune mignonnette de trois ans quâelle mangeait de baisers. Tous les voyageurs, cela va sans dire, sâintĂ©ressaient aux amoureux. La pauvre humanitĂ© sent si bien que dans - 194 LES FEMMES AlUUES cetto triste vio, lu soulo chose bonne est Tamoui*, que son cĆur va dâinstinct, Ă ceux qui en souffrent ou qui en jouissent ! Nous oĂčmcs bientĂŽt Ăą essuyer une vraie fusillade, ce nâĂ©taient point les brigands qui avaient surgi ; mais le mari outragĂ© qui rĂ©cla- r - - ; 1 - niait son bien. 1 . * , , ' ^ " i . Câest au son do la trompe que la diligence franchit triomphalement la porte de Laghouat, _ ", ^ h ' tout le monde est sur le seuil pour la regarder passer. Quand on lâa vue, on la suit, on se transporte en foule au lieu oĂč elle sâarrĂȘte. LâarrivĂ©e de cette diligence est un Ă©vĂ©nement, nâapporte-t-elle pas dans ses flancs le cour- rier ! Câest-Ă , -dire des nouvelles dâAlger et de la mĂ©tropole ? ' Laghouat est un pays Ă©trange oĂč rien ne ressemble .Ă ce que lâon a vu ailleurs. Les femmes de Laghouat ont un costume dĂ© coupĂ© théùtrale, quâil soit fait de brocart ou de h ^ f ' ' p " ^ â T i " haillons, toutes, elles portent Ă©lĂ©gamment le pĂ©plum antique. i - ' - i ' J r - i i ' , - - Le matin, les habitants sont rĂ©veillĂ©s par i EES FEMMES ARABES 1 05 les fifres dos bergers qui conduisent aux champs les immenses troupeaux de chĂšvres et de moutons de tous les indigĂšnes ; ces bĂȘtes ont suspendue au cou une clochette qui caril- lonne gaiement. â Puis viennent les turcos h lâuniforme pitto- resque, aux musettes qui dans ces sites sau- vages jouent des airs que lâon nâa jamais entendus. On est surpris de trouver aussi bien, ce poste avancĂ©, cette avant-garde du dĂ©sert qui ne compte pas habitants. Les rues sont larges, les maisons bien alignĂ©es construites en briques rouges sont toutes Ă arc/ules. Des jardins partout, dâoĂč dĂ©borde la verdure, et> si ce nâĂ©taient les carrĂ©s dâhabitations arabes construites en terre sĂ©chĂ©e au soleil, sans i fenĂȘtres, sans jour extĂ©rieur, on pourrait se croire dans une ville du littoral. La mosquĂ©e placĂ©e sur une hauteur est joli- ment ornĂ©e de faĂŻences vertes. Le lendemain de notre arrivĂ©e, on nous donna dans un jardin une branche de cerisier I!i t'EMMKS * chargĂ©o do fruits. Câest que les arbres dâEu- rope croissent lĂ -bas Ă lâĂ©gal dos palmiers ot que les jardins de lĂ©gumes et dâarbres fruitiers font Ă Laghouat une ceinture. â En creusant le sol, on ne trouvo ni sable, ni roc, ni pierros; mais lâhumus noir Ă la profondeur do plus dâun mĂštre; aussi, avec quelle vigueur tout croĂźt, lĂ©gumes, Heurs, fruits. Il est vrai que dans ce pays brĂ»lant, lâhumiditĂ© est soigneusement entretenue au- tour des plantes. Les arrosements so font administrativement, Ă jour et heure fixe, par un ruisseau intelligemment dĂ©tournĂ© de la Un jour, je vis un arabe grimpĂ© sur un palmier de notre jardin qui chantait Ă tue-tete. IntriguĂ©e je m'informe. On me rĂ©pond que le chanteur est en train de fĂ©conder les pal- \ miers femelles en semant sur leur tĂȘte en fleur du pollen de palmiers mĂąles. Lâacte accompli on donne une piĂšce de monnaie Ă lâopĂ©rateur. LâexubĂ©rance de vie qui se manifeste dans lâoasis de Laghouat, traduit parfois dĂ©sa- LES FEMMES ARABES grĂ©ablement pour los habitants. Non soule- ment les plantos croissent et se multiplient rapidement, mais aussi les inscctos, mais aussi los reptiles* En se levant le matin, il nâest pas rare que lâon sente en mettant ses pantoufles, un obs- tacle froid et mou qui remuo sous le pied. Câest. un cran; Les souris bĂątissent des nids dans le som- mier de votre lit, ce qui ne trouble pas peu le sommeil. Le soir quand vous lisez votre jour- nal elles viennent par couple sur votre Ă©paulĂ©, vous regardant curieusement on agitant la queue. Quant aux serpents, ils sont si nombreux, quâils pĂ©nĂ©trent chez vous sans façon, entrant par la fenĂȘtre quand la porte est fermĂ©e. Je ne parle que pour mĂ©moire des poux que lâon trouve, en dĂ©pit de la propretĂ© la plus mĂ©ticuleuse, journellement dans ses vĂȘtements ou dans son lit. MalgrĂ© ces petits dĂ©sagrĂ©ments, Laghouat. impose son souvenir, tin rĂȘve de la- revoir 4 1U8 F KM MES AltAIlKS quand on lâa dĂ©jĂ vue. Y sera-t-on autant attirĂ©, quand on pourra, grĂące au chemin do for, plus facilement la visiter? Oui, car on voudra regarder de nouveau los Ă©toiles qui sont Ă Laghouat lumineuses comme des soleils et aspirer la brise salubre du largo de la mer de sable, autrement pure et tonifiante que celle des ocĂ©ans. Les Sauterelles i La radieuse AlgĂ©rie recĂšle, avec des poux et des serpents, les sauterelles dĂ©vastatrices. Quand, par les chaudes journĂ©es de juillet, les Parisiens qui sâamusent sur les pelouses du Bois-do- Boulogne, Ă saisir au vol les jolies sauterelles vertes ou grises qui animent la nature et se fondent dans son harmonie,, songĂ©nt-ils, quâĂ une journĂ©e de France, des sauterelles, plus grosses, autrement cos- tumĂ©e^ que celles quâils ont sous les yeux, sont i;n flĂ©au que lâon combat, une calamitĂ© contre laquelle se porte, par instant, tout lâeffort algĂ©rien? Ces sauterelles qui habitent le dĂ©sert agissent, quand le famine les pousse, exactement comme les peuples affamĂ©s qui, sous prĂ©texte de guerre, vont se refaire chez leurs voisins ; elles se forment en myriades de lĂ©gions qui sâabattent sur lâAlgĂ©rie luxu- riante et dĂ©vorent toute vĂ©gĂ©tation. Cependant, ce nâest encore rien; ces sauterelles si nombreuses, quâelles deviennent des nuages qui obstruent la lumiĂšre du soleil dâAfrique, qui arrĂȘtent voitures et trains, dans leur marche, pondent lĂ ou elles sâarrĂȘ- tent chacune de 80 Ă ioo Ćufs qui, une fois Ă©clos, 4 200 UĂŻS FEMMES AUAIHSS ' ' Y - i . i sont ces criquets voraces qui nettoient mieux le sol que ne le ferait l'incendie ; qui, lorsque l'herbe, et la feuille manquent, mangent le bois, qui, lorsque le bois manque, mangent la pierre ! » , Chacun,' naturellement, chasse ces destructrices du mieux qu'il peut. Lors d'une des derniĂšres inva- sions, un maire requis Un grand nombre d'Arabes pour dĂ©truire les criquets sur ses terres de Belkacem ; comme il ne les payait pas, les Arabes travaillĂšrent trois jours, puis ils refusĂšrent de laisser manger plus longtemps leurs rĂ©coltes, pour passer leur temps Ă - t â I , J , ' ' . ' ' t protĂ©ger gratuitement celle du maire. Le magistrat municipal leur fit dresser procĂšs-ver- bal et le juge de paix de Dellys en condamna pour ce fait soixante-douze Ă cinq jours de prison et quinze francs dâamende. ^ j * J - ; Le gouverneur auquel on en appela de cette injus- tice, ne voulut pas faire casser le jugement qui con- sacre la domesticitĂ© gratuite et obligatoire, des Ara- bes envers lâautoritĂ© algĂ©rienne, âș - , ^ , ; Les sauterelles ne redoutent rĂ©ellement que les i. cigognes qui sâalignent en bataille pour dĂ©molir Ă coups de bec le mur vivant quâelles forment en volant. Les terribles acridiens que lâon combat par le bruit, la fumĂ©e et les toiles Ă©tendues appareils cyprio- tes^ ont prouvĂ© quâils se riaient dĂ© ces obstacles en LKS FKMMKS A11A1JKS venant sâabattre en plein Alger, Quelques compa- gnies arrivĂšrent dâabord en Ă©claireuses ce sont les mĂąles qui marchent les premiers, puis ce ne furent plus des compagnies de sauterelles qui se montrĂš- rent. mais le tourbillonnement incessant dâune armĂ©e de scarabĂ©es dâor Ă©tincelant sous le soleil, dans le * ciel bleu, ressemblant â couleur Ă part â au tour- billonnement des flocons de neige, par leur nombre et leur rapiditĂ©. . ' Dans leur vol vertigineux, ces flocons dâor vivants sont superposĂ©s ; les uns touchent aux nues ; les autres rasent la terre. Les sauterelles laissent en pas- sant tomber les preuves de leur digestion ; terrasses et balcons sont, aprĂšs chaque vol, maculĂ©s. Hiles- h mĂȘmes ne dĂ©daignent pas de sâabattre sur les fleurs et la verdure; elles tombent nombreuses par les cheminĂ©es. Cette invasion des sauterelles qui fait l'amusement des citadins dâAlger, le dĂ©sespoir des colons et des indigĂšnes et est pour tout le monde la famine en perspective, offre un spectacle curieux ; on oublie le boire et le manger pour regarder les vols ; enfants et grandes personnes saisissent au passage ces bes- tioles, on se les renvoie en riant; on dirait de cette calamitĂ© une fĂȘte. On fait des chapelets de sauterelles, on en met sous globe ; chacun est jaloux dâessayer dans un ĂŒ 202 t,KS miMES AIUUES ' ... ' fc . 1 J bocal sa petite expĂ©rience, pour la ponte des pĂšlerins et lâĂ©closion des criquets* Jâen ai enfermĂ© comme tout le monde ; ce que voyant, notre Arabe me , demande Tu veux en manger ? » Je nâai pas r " I - . . â * tant nos prĂ©jugĂ©s sont grands pour tout ce qui touche a la nourriture â osĂ© en goĂ»ter. On assure . - que leurs cuisses ont un vague goĂ»t dâĂ©crevisses et un chimiste, qui les a analysĂ©es, certifie quâelles sont onze fois plus nourrissantes que le bĆuf. Dans le sud de lâAfrique, ces insectes salĂ©s, sĂ©chĂ©s, sont pour beaucoup de tribus la base de l'alimenta- tion; certaines les rĂ©duisent eu poudre et en font du pain. Les nomades les mangent aussi bien crues que cuites. Câest pour eux la manne tombĂ©e du ciel , 1 - " i i + - Mahomet a autorisĂ© dans le Koran lâusage des sauterelles ; malgrĂ© cela, je crois que peu dâhabitants du Nord africain sâaviseront de sâen nourrir ; ce ferait peut-ĂȘtre cependant prudent dâen faire des conserves t quâon mangerait* durant la disette, quand les plaines fertiles de lâAlgĂ©rie se seraient transformĂ©es en une immense mer grouillante et jaune. SansMnterruption, les bataillons ailĂ©s succĂšdent 'i r - i " ' . ' ' - , aux bataillons, forment des nuĂ©es immenses qui * " . L montent du Sud au Nord, empoisonnant des cada- vres de leurs traĂźnards les citernes et les riviĂšres. Câest en prĂ©sence de cette calamitĂ©, quâon peut* se demander pourquoi les hommes qui ne savent i ,i i- "" " * - - ' . H ' r . - \ ' i . ' ' - ' . ; - . âą . j - -h m * k - , l , . t _ ^ . . , _ â . _ . , . 1P Fl â â â * lp ,; , ~ ^ , r , â . , ^ â . + . ^ IĂS FEMMES ARAHES 203 _ 1 " enrayer ni la ruine, ni la mort sont seuls au gouver- nail? Si les femmes y avaient leurs places, est-on t certain quâelles Sauraient pas â avec leur prĂ©- voyance et leur intuition â trouvĂ© le moyen de paralyser lâadtion des sauterelles? Des malheureux, hommes, femmes, enfants, ramas- sent les sauterelles qui sont achetĂ©s un franc le sac de vingt-sept kilogs par la municipalitĂ© algĂ©rienne. Au mol appel fait pour combattre le flĂ©au, la population ne rĂ©pond pas en nombre, alors quâil faudrait que contre cette monstrueuse invasion, l'Al- gĂ©rie tout entiĂšre se rue avec entrain. Sur le crĂ©dit ouvert pour organiser les secours et la dĂ©fense, les habiles et les protĂ©gĂ©s obtiennent de gros dĂ©dommagements ; mais les tout petits colons ? 1 1 . ", mais les indigĂšnes ? Qui pense Ă eux ? Seront-ils donc toujours comme en 1867, condamnĂ©s Ă mourir de faim et Ă empoisonner l'air de leurs cadavres, laissĂ©s sans sĂ©pulture dans leurs champs dĂ©vastĂ©s ? . , - 1 , 1 1 Il ne faut pas oublier quâen prenant possession de lâAfrique, les Français ont assumĂ© en mĂȘme temps que le pouvoir, la responsabilitĂ© des ĂȘtres et des choses. Ils ont pris charge de corps en mĂȘme temps que charge de terre. LâArabe attend des occupants français, â- qui nâont malgrĂ© leur science et leur civilisation, pu prĂ©voir et prĂ©venir mieux que lui, lâinvasion des sauterelles â H \ 204 LES l'EMMES ARAHĂS 1 - - - 1 I - . â " " * " - " - la possibilitĂ© de subsister quand elles ont dĂ©vorĂ© ses* rĂ©coltes. , F Tout le monde est dâaccord pour vouloir peupler noire vaste territoire africain, et chacun convient que cela nâest' pas dĂ©jĂ si facile. Eh bien! commençons . - H 1 _ " 1 _ * . - donc par empĂȘcher de mourir de faim les Arabes qui ^ - \ - ' - habitent ce territoire. ^ . â " . - ' , 1 > Notre sollicitude envers eux peut seule sauve- garder le rĂ©sultat des efforts humains dans lâAfrique Française. âą k . i 1 , . , _ . âą âą âąâą . . âą âą - . f . . Ma Gazelle Yzette L . _ .... . . . - - t * _ - . ~ y . , ,, 1 _ ... . .. , i - L . * â- - - â - âą _ ' - { p 1 _ . _ - . - . . , ' ' , -i , . t i i " . r . Ăź ^ Quand on sâavance vers le sud de lâAfrique, bal- lottĂ© par une de ces diligences primitives dans des chemins seulement tracĂ©s, on rencontre souvent des . H r gazelles par troupes de sept on huit, En Içs voyant sâenfuir, sans effleurer la terre, comme des oiseaux, les voyageurs les plus blasĂ©s, poussent un cri dâad- miration, et, si fugitive quâait Ă©tĂ© leur apparition, chacun^ pris Ă leur irrĂ©sistible charme, caresse le dĂ©sir dâen possĂ©der, dâen ramener k Alger, oĂč elles vivent juste assez de temps pour ĂȘtre adorĂ©es et laisser inconsolables leurs parents dâadoption. Câest sans doute pour cela quâon les a nommĂ©es bĂȘtes Ă chagrin. » ' 1 LES FEMMES AIIĂUES 205 j- t h 4 Cependant, nâest-ce pas pour les gazelles que lâon a créé, au quatriĂšme Ă©tage de tant de maisons dâAl- ger, ces terrasses, vrais jardinets suspendus, dont les tonnelles embaument le chĂšvre-feuille? Mais que sont quelques mĂštres carrĂ©s pour des ĂȘtres qui nâont pas trop pour bondir de l'immensitĂ© du dĂ©sert ? Ceux qui les y sĂ©questrent subissent bientĂŽt le chĂą- 1 timent de leur crime, en les voyant h lâapogĂ©e de la grĂące, de la gentillesse, de la familiaritĂ©, mourir ! CaptivĂ©s par ces sĂ©ductrices du dĂ©sert, nous avons pendant un sĂ©jour dans le sud Oranais, Ă©levĂ© trois gazelles Mina % que sa haute taille nous a forcĂ© de confier Ă des amis, AU et Y%ettc y couple ravissant que nous avons amenĂ© Ă Alger, pour de lĂą le trans- porter en France. Notre petite gazelle mĂąle baptisĂ©e Ali qui souriait en montrant ses dents avait de suite Ă©tĂ© familiĂšre et caressante. Ali se dressait droit sur ses pieds de derriĂšre en appuyant ses pieds de devant Ă ma ceinture, et il ar- ticulait des sons semblables au zĂ©zaiement dâun enfant ; ce qui faisait dire que j'avais une gazelle qui partait. Yzette Ă©tait, comme beautĂ© et intelligence, la per- fection de sa race. Quand on me lâapporta, toute petite, son poil Ă©tait une soie, ses jambes des allu- mettes ; avec cela des yeux immenses, rayonnants 1 Je nâavais jamais rien vu dâaussi beau. EmerveillĂ©e, LES FEMMES AIlABES m je la pris dans mes bras, dâoĂč elle s'Ă©chappa ou plu- tĂŽt sâenvola comme un oiseau. Mon admiration pour ce petit bijou du dĂ©sert me poussait sans cesse Ă lâenlever de terre, pour la presser sur ma poitrine et la couvrir de baisers. Chaque fois elle sâĂ©chappait avec la mĂȘme impĂ©tuositĂ©, se blessant ses fines jambes, me faisant des noirs et dĂ©chirant ma robe de haut en bas. CâĂ©tait Yzette qui tĂ©tait la plus grande partie du lait de la chĂšvre blanche qui servait aussi de nour- rice Ă Ali et Ă Mina. Lorsque nous emmenions nos gabelles brouter les fleurs â âą fleurs de nos jardins de France, qui foison- nent i\ lâĂ©tat sauvage sur les plateaux algĂ©riens â je tenais le ruban attachĂ© au collier dâYzette et, en mĂȘme temps que sa bouche, ma main cueillait pour les lui offrir, ses plantes prĂ©fĂ©rĂ©es. On ne peut dĂ©peindre la nervositĂ© de ce petit ĂȘtre Ă©lectrique DĂšs quâelle apercevait un animal ou une silhouette humaine, elle courait affolĂ©e. Avec la force prodigieuse emmagasinĂ©e dans son corps minuscule, elle WentraĂźnait Ă la .maison, oĂč elle arrivait essouf- flĂ©e, baignĂ©e de sueur et sa petite langue grise hors de la bouche. Il est bien difficile, de transporter les gazelles dâun pays Ăš un autre, sans les blesser. Pour les ramener Ă Alger, nous avions mis^Yzette et Ali dans un couffin *' - I-KS FEMMES A11AHE8 , S?07 ' ' " "" 1 " T " 1 P ' " - J ' * au fond rembourrĂ©, au-dessus recouvert dâun voile qui protĂ©geait leurs jolies tĂȘtes. Pendant le voyage, nous nĂ©gligions de manger aux r relais des diligences, nous oubliions aux gares lâenre- gistrement de nos bagages, tant nous Ă©tions occupĂ©s dâelles ! A Rejizane, malgrĂ© nos supplications, on les avait mises avec les marchandises ; alors, Ă chaque arrĂȘt Ă©e quelques minutes, je me prĂ©cipitais dans - ' ' ' i âș . leur wagon, je m'agenouillais devant le couffin qui les contenait et je leur Ă©grenais des raisins dans la bouche. ' * ' ' A 4 I . ĂŻ , " ^ \ ' - En arrivant Ă Alger, Yzette et Ali fatiguĂ©s par trois jours dâimmobilitĂ©, restĂšrent vingt-quatre heures sans * vouloir manger. Nous avons pu, mais avec beaucoup de peine, ' i . ' " les garder h l'hĂŽtel dans un salon attenant h notre chambre. *âą % Ces mignonnes, pleines de vigueur, nâĂ©taient pas toujours sages. Un jour elles eurent pour voisin un curĂ© celui-ci entendit la nuit leurs trĂ©pignements, leurs plaintes, leurs cris et en fut effrayĂ©. 11 descen- dit au bureau et dit Ă lĂ propriĂ©taire p j â t ,A. - LES FEMMES ARABES 217 fils. » Et voilĂ maintenant que, loque humaine usĂ©e Ă lui faire un rempart de sa poitrine, la France le rejetait !... La France ! Non t ce nâĂ©tait pas possible ! CâĂ©taitle colonel seulement qui avait criĂ© -, !" - -, h . ' ' - r . i r f _ ' ' â . . " ' > 1 ; ' L , L _ ' a , . - , ' , ' ' 1 . ' , t 1 ' \ _ - _ . ' , r - - ' ' ' i ' " 7 j . i - - r r - " " " V - -, . s 1 * - - - - - ^ ^ - - , , i LKS FEMMES ARABES t Les Beni-Gharabas 4 La tribu des Beni-Gharabas, renommĂ©e par sa large hospitalitĂ© et son esprit dâindĂ©pendance, tenait, avant la disette qui affame les Arabes de lâAlgĂ©rie, on peut dire tente ouverte ; elle se ruinait en diffa repas * i dâhonneur pendant quâelle retirait du sol, presque sans culture, le blĂ©, lâorge, le maĂŻs, le tabac, les fĂšves et les olives. Mais successivement deux rĂ©coltes ont manquĂ©, les silos greniers souterrains sont vides, et, par pur hasard certainement, les amendes pieu- vent depuis quâelle ne peut plus rĂŽtir des moutons entiers et prĂ©parer du kouskous Ă la poule pour les autoritĂ©s. A tour de rĂŽle, ses chameaux, ses chevaux, son âąbĂ©tail, ses troupeaux de moutons et de chĂšvres ont pris le chemin du marchĂ©. Malheureusement, les prix sont avilis par la surabondance des arrivĂ©es ; tout se vend pour rien, et puis il se trouva â le jour oĂč lâon conduisit boeufs et vaches au marchĂ© â que lâadministrateur du centre dans lequel la tribu des Beni-Gharabas est englobĂ©e eut justement besoin de deux vaches laitiĂšres ; il choisit les deux plus bel-, les du troupeau et en les marchandant Ă©grena, par habitude, le chapelet dâamendes quâil avait en pour la tribu. KKMMKB AUAHKS Comment vendre ses vaches Ă un particulier qui tient le sort des soixante-dix tentes du douar entre ses mains ! On est trop heureux de faire pour lâapai- ser un sacrifice, j â Tiens, M, l'administrateur, prends ces vaches! fais-les emmener! Pour les autres, câest 180 francs * piĂšce ; pour toi, c'est rien du tout. » Lâadministrateur indignĂ© Ă©leva la voix. â Pouilleux, sâĂ©cria-t-il, est-ce que je veux de tes vaches pour rien? Ăa crĂšve de faim et encore ça parle de faire des cadeaux ! Avec autoritĂ©, il glissa une piĂšce de cent sous dans la main du vendeur, et il sâen alla au Cercle raconter aux autres fonctionnaires que les Beni-Gharabas avaient bien eu lâaudace de vouloir lui donner les deux vaches quâil avait achetĂ©es. La vente des troupeaux permit de ravitailler la tribu ; pourtant, les embarras, la gĂȘne reparurent bientĂŽt. On porta au marchĂ© les volailles poules, dindons, pintades, qui vivaient librement dans le douar et lâanimaient de leurs chants et de leur gloussements ; h seulement, la fatalitĂ© voulut que ce jour-ĂŻĂ trois ou quatre fonctionnaires renouvelassent leur poulailler. Ils Ă©taient, disaient-ils, venus acheter Ă eux de prĂ©- fĂ©rence, et ils sâappliquaient Ă bien leur montrer LES FEMMES AIWBKS m lâĂ©pĂ©e de DamoclĂšs suspendue au-dessus dĂ© leur tĂȘte. Dans l'Ă©tat dâembarras oĂč se trouvait la tribu, il eĂ»t Ă©tĂ© maladroit de les faire payer, Il fallait mĂ©na- ger lâinterprĂšte, un juif qui avait prĂȘtĂ©, Ă cent trente pour cent par mois, il est vrai, de lâargent. CâeĂ»t Ă©tĂ© une faute de. ne rien offrir Ă monsieur lâhuissier, qui pouvait de suite tout saisir. Quant au garde champĂȘtre, qui cumulait aussi lâoffice de geĂŽ- lier, il dressait beaucoup de procĂšs-verbeaux contre ceux qui nâĂ©taient pas ses amis ; et puis, les BĂ©ni- Gharabas avaient toujours quelques-uns des leurs en prison. On lâpctroie si facilement, cette prison, en vertu du code de lâindigĂ©nat et mĂȘme du bon plaisir, que les Arabes qui la subissent ne sâen Ă©meuvent pas ; seulement il ne faut pas ĂȘtre mal avec le geĂŽlier qui, par distraction, oublie parfois de distribuer lâeau et le morceau de pain. ' Les Beni-Gharabas dĂ©lĂ©guĂ©s Ă la vente de la basse- cour du douar Yaya ben Yaya, Abdelkader, Larbi, Ali ben Belkaseem, se consultĂšrent du regard et se comprirent ; bien quâils comptassent sur le produit de leurs volailles pour emporter de lâorge et du blĂ©, ils partagĂšrent, presque complĂštement, poules, dindons, pintades entre les fonctionnaires venus acheter sĂ©pa- rĂ©ment et comme en se cachant mutuellement, Leurs domestiques eurent bras et mains chargĂ©s ; en outre, s 224 FEMMES AHĂHES f , - . ' un immense collier de couples de ces volatiles leur descendait des reins aux genoux. , ' . _ . ' ' . * â r Ges vigoureux garçons, qui ployaient sous le poids, paraissaient trouver comme leurs maĂźtres tout natu- rel le dĂ©pouillement des Beni-Gharabas Ă leur profit. Cependant, il faut dire que le greffier-notaire, un courtaud Ă©pais qui gagne de lâargent gros comme lui, " + 1 1 se pourlĂ©cha les babines en voyant les dindes si bien S point et eut un Ă©lan de cĆur Ăź Allons, ben Yaya dit-il allons, je veux bien accepter, pour te faire plaisir ; mais dis chez vous â - p - , ' ' - " que, quand tu nous inviteras pour une Ma- dame emportera du sucre dâorge pour les bĂ©bĂ©s du douar ! » âą' Pour pouvoir subsister, les Beni-Gharabas vendi- * - . âąâą 1 j * rent tout et nâeurent bientĂŽt plus aue leurs tentes. rent tout et n eurent bientĂŽt plus que leurs tentes. i " - â - 1 p - 1 " âș ' - Ils vendirent leurs tapis vieux et neufs, ils vendirent i j - l * * " leurs plats de bois et de mĂ©tal, leurs plateaux dâar- r " , 4 , 1 gent. Ils vendirent leurs chiens-loups, ces sentinelles vigilantes qui flairent lâanimal ou lâhomme Ă deux kilomĂštres, et dĂ©chirent de leurs crocs le maraudeur ou lâimprudent qui ose sâavancer, Enfin, Ă bout de privations et dâexpĂ©dients, ils cĂ©dĂšrent Ă un maqui- - - J J 1 j 1 1 1 ' _ gnon contre trĂšs peu dâespĂšces sonnantes leurs 1 , ? - â ' superbes chevaux, ces amis toujours sellĂ©s qui lĂšs attendent Ă la porte de la tente. Ce sacrifice suprĂȘme ne les prĂ©serva que pour un i V* LKS F!', MM', S AllAHHS 225 i * J k- temps trĂšs court de la famine ; car, si grande que fĂ»t leu sobriĂ©tĂ©, les BĂ©ni Gharabas Ă©taient plus de quinze cents bouche Ă nourrir Ăź ĂȘ . Il n'y eut bientĂŽt plus rien sous la tente, ni argent, ni provision, et rien dans l'immense pleine aride oĂč est campĂ© le douar. Depuis longtemps, aussi loin que Ton a pu marcher, on a cueilli, au point dâex- tirper la racine, les asperges sauvages dont se dĂ©lec- * tent lâhiver les Français dâAlgĂ©rie ; depuis longtemps, on a arrachĂ© jusquâaux plants des chardons, que lâon mange en guise dâartichauts et qui en ont le goĂ»t plus fin. On dĂ©serte par bandes le douar silencieux sur loquel plane la mort pour aller Ă la ville; oh se rĂ©pand dans les sentiers qui conduisent aux villages environnants, Ceux qui restent avec les enfants mou- rants trompent leur faim en buvant de lâeau, Mais ce remplissage factice nâempĂȘche pas lâestomac de se tordre et de hurler, * Les moins affaiblis des restants sondent aux alen- tours le sable de leur matrĂąque. Celui qui a soup- çonnĂ© une racine se jette Ă plat ventre sur la terre dorĂ©e et nue, Ses doigts dĂ©charnĂ©s ne lui semblent bientĂŽt plus porter ce quâil trouve, assez rapidement Ă sa bouche ; alors, comme lâanimal dont Mahomet a interdit la consommation, il enfonce fĂ©brilement le* h 226 FEMMES AltAMES I i . . t son groin dans le sol, ses dents affamĂ©es fourragent la terre et dĂ©vorent les racines avidement. T Tout Ă ' coup, lâun de ces humains rongeurs, Yaya, dont deux des fils avaient expirĂ© de faim le matin, se redresse les yeux hagards, laâ bouche grande ouverte ; il se renverse en arriĂšre en des convulsions p ' 1 l horribles, il est mort ! Son corps nourrira les chacals ; mais ses femmes, mais ses enfants encore vivants? a Sa troisiĂšme et toute jeune Ă©pouse, Réïra, allaite un beau bĂ©bĂ© de sept mois nommĂ© Ali. Je dis allaite ! HĂ©las ! les mĂšres affamĂ©es nâont pas de lait ! Depuis i- ^ t , la veille, Réïra, avec le mĂ©pris de la souffrance qui F " V distingue sa race, Réïra perce dâune aiguille le bout * â t de ses seins, et lâenfant suce les gouttes de sang ! Cependant, malgrĂ© lâhorrible torture quâelle sâimpose, il va sâengourdir comme ses frĂšres et son pĂšre ; cette crainte fait surgir en elle une pensĂ©e lumineuse,., ^ Non, dit-elle, Ali ben Yaya ! non, tu ne mourras pas !... ; . . 1 ' , - - Elle va le vendre, sâil le faut, pour le sauver ! Au marchĂ©, Ă la ville, elle trouvera ceux qui ont achetĂ© les agneaux et les cabris du douar ; il lui achĂšteront son petit si joli et lui donneront Ă manger. i Avec une Ă©nergie sauvage, son enfant, toujours silencieux, juchĂ© sur la croupe, elle part. A chaque pas, lâeau quelle a absorbĂ© avec excĂšs pour se soute- - * i - t , ' - \ - ' * , * fr - - N LES FEMMES ARA H ES 227 nir pendant la route dĂ©coule d'elle comme d'une Ă©ponge pressĂ©e... Elle a trop comptĂ© sur ses forces.*, domine elle se sent le cĆur retournĂ© ! Heureuse- ment, elle rencontre bientĂŽt deux coreligionnaires, montĂ©es Ă mulet, qui la recueillent. On descend h mi-cĂŽte, dans le repli de terrain oit se tient le marchĂ© animĂ© par le bĂȘlement des mou- tons et des chĂšvres, les interpellations des vendeurs et des acheteurs, les Ă -savoir que font personnelle- ment ceux qui ont perdu une bourse ou une bĂȘte. En arrivant, chacun plante un pieu en terre et y attache son cheval ou son mulet. On frĂŽle, on bous- cule ces animaux au passage; ils n'en restent pas moins' calmes et inoffensifs. i Réïra,. accroupie, les peaux de sa poitrine dans la bouche de son bĂ©bĂ©, sâappuie Ă la tente dâun mar- chand de nouveautĂ©s. Oh 1 elle ne voit plus les robes de tulle aux transparents multicolores, les ceintures de brocart, les babouches finement brodĂ©es * * quâelle recĂšle. Tout tourne autour d'elle, comme quand elle a essayĂ© un jour de danser la valse fran- çaise. Se tiendra-t-elle seulement debout? Le sol vacille sous ses pieds. Mais... le petit Ali qui ne ferme mĂȘme plus les lĂšvres sur le sein flasque qu'il a dans la bouche... Elle titube en marchant; un fonctionnaire quâelle frĂŽle la repousse brutalement de sa canne et en la 228 LES FEMMES A1IAMES X voyant tomber sâĂ©crie Sale mouquiĂšre ! Elle est saoule dâabsinthe !... » { i Réïra n entend pas, la peau qui est son sein est sortfe de la bouche ouverte de son fil$> ! Va-t-elle le laisser mourir ?... En titubant toujours, elle arrive Ă la ville, une \ route sur les deux cĂŽtĂ©s de laquelle sâalignent quel- ques maisons ; elle sây traĂźne, offrant Ă tous Ali expi- rant Joli petit, gĂ©mit-elle,,, achĂšte,,, faim,,, achĂšte joli petit.., manger,., Joli petit Ali.,, achĂšte... On sâattroupe autour dâelle. Lâadministrateur, le mĂȘme qui a achetĂ© cent sous les deux plus jolies vaches du douar de Réïra, survient criant, menaçant Quoi ! câest cette pouilleuse qui suscite ce dĂ©sor- dre ?... Ramassez-moi ça !... » commande-t-il au garde- champĂȘtre qui cumule lâoffice de geĂŽlier. Réïra, Ă©puisĂ©e par son suprĂȘme effort maternel, sâaffaisse, son enfant sâĂ©chappe de ses bras, tombe sur la chaussĂ©e. En le ramassant, une femme Ă la poitrine, opulente sâĂ©crie Quel beau petit bicot! » Elle lui fourre la tĂȘte dans son corsage, il est sauvĂ© ! On porte Réïra, Ă©vanouie, Ă la prison ; des gamins et des badauds suivent en gueulant » Eh I lâivro- gnesse 1... lâivrognesse !... La cruautĂ© humaine est de tous les pays. LES FEMMES AlUIiES 220 * \ ' ' ' ' ' ' ' - ' - ' . 1 ' - - ' 1 " On enferme la jeune mĂšre dans un cabanon, on la ĂŻ - , couche sur la planche qui sert de lit, et*.» on lâabanv donne I *1 L. ' - - ' , P âș Le lendemain, elle ne remue toujours pas. Cepen- dant, elle devrait avoir digĂ©rĂ© son absinthe , 1 h ' t . - - J A la fin, le geĂŽlier sâalarme. Le mĂ©decin est appelĂ© on lui raconte que la prisonhiĂšre a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e pour ivresse ; il lâexamine attentivement, puis, la voix - * > __ , ' - J tremblante dâindignation Ăź Triples brutes ! sâĂ©crie- t-il, cette femme es't morte de faim !... » â - â â ' La Fantasia t 1 p _ ' t , . . L _ ^ * . - - - . v i 1 - Dans une commune mixte de la province dâAlger, oĂč dĂ©jĂ notre gai drapeau flotte Ă quelques fenĂȘtres, . 1 . 1 1 . ' , on enguirlande les rues de branches de palmiers, on dresse un arc de triomphe en lauriers-roses. Euro- 1 " 1 - P J , 1 _ s pĂ©ens et Arabes luttent dâĂ©mulation pour donner au chef- lieu du centre un aspect enchanteur. Câest que , ç * - / celui que lâon attend peut Ă son grĂ© ruiner ou faire prospĂ©rer le pays. j ... Les administrateurs de la contrĂ©e nâont garde + 1 1 dâoublier de se montrer empressĂ©s auprĂšs de qui dispense les faveurs et lâavancement. Ils sont venus escortĂ©s de leur personnel et de leur famille, quand 230 LRS FEMMES ARABES ils ont pu obtenir les chevaux rĂ©quisitionnĂ©s pour la transporter. Seulement, les Arabes sont fous de briller dans les fantasias ; au lieu de prĂȘter leur cheval pour porter Ă la fĂȘte les administratrices et leur niĂšhĂ©e, beaucoup ont prĂ©fĂ©rĂ© l'enfourcher pour s'y rendre eux-mĂȘmes. RĂ©sultat pour eux cinq jours de prison et quinze francs dâamende. Mais la joie de se rĂ©unir aux goums, dâaller en bottes rouges sous le drapeau vert dĂ©ployĂ© se joindre aux cavaliers qui sâĂ©chelonnent dans la plaine, de voir les grands marabouts, les grands nobles, vaut bien la peine que l'on risque quelque chose. Les grands de tous les pays ont une maniĂšre parti- culiĂšre de se distinguer du commun des mortels. Les nobles arabes venus l\ la fantasia sont, eux, dĂ©co- rĂ©s d'une façon aussi incongrue quâoriginale ils sont dĂ©corĂ©s.,, de fiente I... Oui... de fiente de faucon I Ils ont sur leur burnous les traces des excrĂ©ments de lâoiseau chasseur ; câest, dans le dĂ©sert, une mar- que de gentilhommerie, Cela vaut bien le bout de âą 4 ruban ou la ferblanterie dont â pour se faire remar- quer â se marquent les EuropĂ©ens Le gouverneur gĂ©nĂ©ral de lâAlgĂ©rie, en lâhonneur duquel se font tous ces prĂ©paratifs, revient du Sud. Il ramĂšne des wagons de choses rares pii a reçu des Mouadhin, en signe de soumission des masses de LES FEMMES A1UHES 231 * cadeaux ; mais il ne revient ni sur le cheval noir superbe ni sur le beau mĂ©hari blanc que les indigĂš- nes du Sud lui ont donnĂ©, il revient de Biskra en train express ; et, comme un dieu qui se fait prĂ©cĂ©der d'un soleil, un roi d'une armĂ©e, il se fait prĂ©cĂ©der d'une machine folle qui court en Ă©claireuse devant le train . gouvernemental. Les tĂ©lĂ©grammes. signalant l'approche du gouver- neur se succĂšdent, Le voilĂ ! DĂšs qu'il paraĂźt, les clairons sonnent, les tambours battent aux champs, les chevaux qui, impatients, se cabraient, s'Ă©lancent rapides ; ils reviennent sur leurs pas en courant si vite qu'on les croit emportĂ©s par le vent, Les cavaliers qui les montent se lĂšvent droits sur leurs selles, poussent de grands cris et dĂ©char- gent en l'air leurs fusils. EnivrĂ©s par la poudre qu'ils I ont fait parler », ils repartent, animĂ©s par une fureur diabolique, Ces hommes, qui semblent ne fyire qu'un avec leurs chevaux, leur communiquent leur fiĂšvre dâen- thousiasme, et bientĂŽt les spectateurs, eux-mĂȘmes Ă©lectrisĂ©s, les acclament et partagent leur dĂ©lire. Tous les chevaux qui participaient Ă la fantasia Ă©taient beaux ; leur tĂȘte fine, leurs formes Ă©lĂ©gantes excitaient l'admiration de la foule. Mais parmi eux il y en avait un Ă la robe d'Ă©bĂšne, Ă la ftĂšre encolure, qui attirait tous les regards. C'Ă©tait la jument de 232 UC S FEMMES ARABES Lagdarbcn-Djali, de la tribu des Oulad-Mokran, baptisĂ©e Rihana vite comme le vent. Car les chevaux, lĂ bas, traitĂ©s en personnes humaines, ont des noms, et les Arabes prennent certainement plus de soins Ă faire lâĂ©ducation dâun cheval que les EuropĂ©ens Ă faire celle dâun homme ; aussi parviennent-ils Ă dĂ©velopper en lui plus que de lâinstinct, de lâintelligence. Câest ainsi quâils obtiennent du cheval qui vient de renverser son cavalier un arrĂȘt immĂ©diat. Le noble animal demeure comme un chien fidĂšle, prĂšs du cavalier blessĂ© ou mort. L Rihana ne faisait pas seulement la joie de son pro- priĂ©taire, elle Ă©tait la gloire de sa tribu. Elle gagnait le prix aux courses, elle Ă©tait acclamĂ©e dans les fan- tasias, elle savait se mettre Ă genoux et se lever toute droite sans inquiĂ©ter son maĂźtre. Lâadministrateur de M... guignait ce beau cheval. La vue de celui que ramenait le gouverneur aiguisa son dĂ©sir de le possĂ©der. Enfin, nây tenant plus, il sâapprocha de son propriĂ©taire â Ladgar, dit il, combien veux-tu de ce cheval de sultan ? â Il n'est pas Ă vendre, rĂ©pondit Ladgar. â Je sais que tu es Ă ton aise ; mais, voyons, pour me faire plaisir, estime-le un gros prix et cĂšde-le- moi. I LES FEMMES ARABES 233 â Mon plaisir vaut le tien, ça me fait plaisir Ă moi de le garder. L'administrateur se mordit les lĂšvres. La fĂȘte ter- minĂ©e, le gouverneur partit, il songeait encore au cheval. Il alla conter sa dĂ©convenue au vieux Choya, qui lui servait d'intermĂ©diaire pour prĂȘter de l'argent Ă cent vingt pour cent. Chaya lui remplit le cĆur d'espoir â Cela tombe Ă merveille, dit-il ; Bouziane, voisin de Ladgar, me doit, je vais l'envoyer saisir. â Mais... quel rapport, fit le fonctionnaire? , â Je mâentends ; je dirai Ă lâhuissier deux mots, il trouvera moyen. dâavoir la jument. Lâhuissier nâeut guĂšre Ă prendre dans le misĂ©rable gourbi de Botiziane. â Ce n'est pas suffisant ici; voyons lĂ , fit-il en enjambant la haie de clĂŽture du voisin, et, ayant aperçu Rihana prĂšs de la demeure de Lagdar, il mar- cha droit Ă elle et la saisit. Aux protestations indignĂ©es de celui-ci, affirmant ne rien devoir Ă personne, lâhuissier cria pour toute rĂ©ponse Revendique 1 » Il demanda, en effet, Ă la justice de lui prĂȘter main- forte pour recouvrer son bien. MalgrĂ© les nombreux tĂ©moins jurant que Rihana Ă©tait nĂ©e chez Lagdar, malgrĂ© les quittances dâimpĂŽt Ă©tablissant sa qualitĂ© de propriĂ©taire du chevat, le tribunal, sâappuyant sur 234 LES FEMMES ARABES des subtilitĂ©s juridiques, le dĂ©bouta de sa demande, le condamna aux dĂ©pens et valida la saisie pratiquĂ©e. Rihana, mise en vente, fut achetĂ©e pour le compte de l'administrateur, qui lâenfourcha sans pudeur dĂšs quâil en fut devenu possesseur et toisa dorĂ©navant avec insolence Lagdar, navrĂ© quâon lui eĂ»t subtilisĂ© sa bete. Quand. celui-ci passait Ă portĂ©e de sa voix il lui crait EspĂšce de gueux, tu as refusĂ© de me cĂ©der ta jument et, quinze jours aprĂšs, tu lâas fait vendre par autoritĂ© de justice I Je te revaudrai cela I » LâenlĂšvement de Rihana dĂ©sola particuliĂšrement Nedjma, la femme prĂ©fĂ©rĂ©e de Lagdar. Nedjma nĂ© mangeait pas un gĂąteau de miel, pas une poignĂ©e de dattes, pas une bouchĂ©e rissolĂ©e de mouton rĂŽti en plein air, sans en donner sa part Ă âą * Rihana, et celle-ci paraissait rĂ©pondre h cette sympa- thie et hennissait de plaisir en voyant sa belle maĂź- tresse, Un jour que l'administrateur, en tournĂ©e dans le douar des Oulad Mokran, lâavait laissĂ©e Ă la garde de son chaouch, elle vint dâinstinct i\ la porte de Lagdar. Nedjma crut naĂŻvement que Rihana leur Ă©tait rendue'. Joyeuse, riant et pteurant i\ la fois, sautant et dansant, elle courut h elle, caressa son poitrail, prit sa tĂšte dans ses mains mignonnes et, soulevant son liaĂŻck, elle lâembrassa longuement. Entendant des pas, elle abaissa vivement son voile LES FEMMES ARABES 235 et se sauva Ă©perdile. Mais l'administrateur, revenu prĂ©cipitament, avait aperçu Nedjma et, moins peut- ĂȘtre que sa beautĂ©, son exubĂ©rance de vie et de passion avait Ă©veillĂ© en lui un de ces sentiments fous i - 1 qui ne se raisonnent ,ni ne se vainquent. Il ne pouvait dĂ©tacher sa pensĂ©e dâelle. Le jour, il cherchait h la voir ; la nuit, il la voyait en rĂȘve. Sa passion s'irrita au point que, ne pouvant plus la dis- simuler, il fit du juif Chaya le confident de son tour- ment. Diable Ăź sâĂ©cria celui-ci, il n'est pas aussi facile de s'approprier une favorite qu'une jument I » Seule- ment, c'Ă©tait une canaille que n'Ă©pouvantait pas le crime, et, un jour, il dit Ă l'amoureux transi Eu- rĂȘka 1 » ' âą' V â On simula 'l'organisation' dâun complot, dans lequel Lagdar, ami de la France, fut impliquĂ© de rĂ©bellion contre elle. Avec l'intimidation et l'argent, on se procure tou- jours des tĂ©moins. Il y en eut pour affirmer que le mari de Nedjma, vendu aux Anglais, soulevait le Sud, projetait de faire surprendre nos troupes. MalgrĂ© l'invraisemblance de l'accusation, l'ab- sence de preuves, Lagdar, reconnu coupable, fut condamnĂ©, dĂ©pouillĂ© de tous ses biens et envoyĂ© i\ NoumĂ©a. * / Nedjma, terrifiĂ©e par te jugement rendu, se soumit 230 LES FEMMES A1U13ES Ă ce quâon exigeait dâelle. Et pendant que le mari, le propriĂ©taire, est au bagne, lâadministrateur, tranquil- lement, jouit de sa femme et de sa jument. i * Divorceuses Au siroco qui a pendant quinze heures dĂ©chaĂźnĂ© une tempĂȘte de sable, a succĂ©dĂ© une pluie torren- tielle, une trombe dâeau, qui creuse des ravins dans la terre chaude dâAfrique et transforme la plaine roussie, coupĂ©e dâun ruban blanc, la route, en ma- rĂ©cage, Au -dessous de cette route est le Rocailleux, petite ville de lâOranie dâoĂč, malgrĂ© lâaffreux temps, partent, nombreux et par groupes, des emburnou- i sĂ©s » et des enhaĂŻckĂ©es. Femmes et hommes qui nâusent point de cette tente portative, le parapluie, paraissent bien moins troublĂ©s par la tourmente atmosphĂ©rique que par lâorage qui gronde en eux ; de leur bouche crispĂ©e sortent des exclamations aiguĂ«s, leurs yeux lancent des Ă©clairs !.. Tout ce monde gravit la colline au haut de la- quelle sont juchĂ©s, de façon Ăč bien dominer la ville arabe, comme premier Ă©lĂ©ment de ville française, trois vastes bĂątiments lâhĂŽtel de lâadministration, 4 LES FEMMES A H AJ ES 237 luxueux et confortable ; la gendarmerie, qui a lâas- pect dâune vaste caserne ; alors qiie les casernes Ă soldats, sĂ©rie de pavillons jetĂ©s Ă mi-cĂŽte, ont der- riĂšre leurs rideaux de lauriers-roses des coquetteries de villas. Puis une maison basse qui, comme hon- teuse dâexister, cherche visiblement Ă se dissimuler la prison. Enfin, un parallĂ©logramme en briques rou- ges. Câest le temple de ThĂ©mis. Ă cinquante mĂštres, on le croirait entourĂ© de troupeaux de moutons ; mais, quand on sâavance, on voit que ce lâon prenait pour des moutons sont des hommes accroupis les uns prĂšs des autres et pelotonnĂ©s dans leurs bur- nous. Ils sont lĂ trois ou quatre cents, attendant sous une pluie diluvienne lâheure de l'audience musul- mane. Les femmes, groupĂ©es Ă part des hommes, ramĂš- nent de leurs petites mains, aux ongles rougis par le hennĂ©, le haĂŻck sur leur figure ; parfois le vent indis- cret en soulĂšve un pan et lâon a de fugitives appari- tions de houris. Ces femmes, presque toutes jeunes et jolies, sont en instance de divorce. La grande porte Ă deux battants du tribunal sâouvre enfin; et, pendant que les Arabes, trempĂ©s jusquâaux os, sâac- croupissent dans l'immense salle, le chaouch, en costume resplendissant de blancheur, prononce so- lennellement ; Lâaudience est ouverte 1 » Les juges installĂ©s, aussitĂŽt les plaideurs dĂ©- 4 238 LES FEMMES ARAIIES filent Ă la barre. AllĂ©gueraient-ils de bonnes raisons, â juges et justiciables ne pouvant faute de parler la mĂȘme langue se comprendre, â sâils nâont pris la prĂ©caution de payer lâinterprĂšte, celui-ci traduit le contraire de ce quâils disent et ils sont souvent con- damnĂ©s. i Au milieu des accusations si frĂ©quentes de vols, coups, blessures, de curieuses rĂ©clamations se pro- duisent dans le prĂ©toire. On entend, en effet, bientĂŽt appeler la cause Yamina bent AĂŻssem, contre Larbi ben Ali. Une motiquiĂšre, h la silhouette Ă©lĂ©gante, s'avance a la barre ; elle entrâouve son haĂŻck, seulement de façon Ă irriter la curiositĂ©, et avec beaucoup de prĂ©- cision elle expose au tribunal que son mari ne lâa pas embrassĂ©e depuis six semaines t Pour ce prĂ©ju- dice, ce dĂ©lit, elle rĂ©clame cent francs de dommages- intĂ©rĂȘts. Les juges goguenards paraissent trouver que le mari s'est assez puni lui-mĂȘme. Mais voici la contre-partie de cette affaire i p Un mari nommĂ© El-Abib, dont la femme Messaouda vient de faire une fugue, rĂ©clame trois francs de dom- mages-intĂ©rĂȘts pour chaque jour quâelle a passĂ© hors du domicile conjugal. Etant dĂ©boutĂ© de sa demande, il sort en profĂ©rant contre le juge cette malĂ©diction si usitĂ©e en pays arabe LES FEMMES ARABES m Que Dieu maudisse tous les tiens ! > Quâil fasse que les tiens soient aveugles ! Quâil dĂ©truise tes rĂ©coltes ! ' Qu'il te rende malade, estropiĂ© ! Meryem bent Djabis, dont le mari ne voulait ao * cepter que le divorce kola , câest-Ă -dire consenti con~ * tre une grosse somme dâargent, est enfin parvenue Ă se procurer un certificat de mĂ©decin attestant quâelle est,., demoiselle, et elle obtient sa libertĂ©, sans avoir Ă payer Ă son mari aucune rançon pour la racheter. La plupart des divorces ont pour principal motif la polygamie, bien que la polygamie ne soit pas un cas de divorce. ĂŻ Beaucoup de divorceuses viennent pour la pre- miĂšre fois exposerdeurs griefs. Biles protestent avec vĂ©hĂ©mence contre la pluralitĂ© des femmes. Le juge les met, elles et leurs maris, en adala en observa- tion pendant huit jours, chez un surveillant chargĂ© de dire qui a tort, de lâun ou de lâautre Ă©poux. Mais, regardez cette gamine Ă la barre, le haĂŻck impudiquement relevĂ©, la figure en pleurs ; elle parle avec volubilitĂ© ; les mots trahison, divorce, revien- lient sans cesse sur ses lĂšvres* Câest Kansa, une jolie adolescente de quatorze ans, Ă laquelle son mari prĂ©- senta lâautre semaine, en revenant des noces, une nĂ©gresse pour coĂ©pouse. Furieuse, indignĂ©e, Kansa voulut sâenfuir pour , J J ' 240 LES FEMMES ARABES Ă©chapper Ă la promiscuitĂ© ; son mari barricada la porte; alors, affolĂ©e, la pauvre enfant, au risque de se tuer, sauta par la fenĂȘtre qui plonge dans un ravin.. ' . .. _ ^ i f ^ ^ Le tribunal tança le mari, Amed ben Hassem, un . 1 avorton de dix-huit ans, blĂȘme et malingre, qui pro- testa de son amour pour sa premiĂšre Ă©pouse et dĂ©- . , - i- clara que, sâil eu avait pris une seconde, c'Ă©tait tout simplement pour lui faire faire l'ouvrage de sa mĂšre... ! _ Du reste, de par lĂ loi musulmane, il avait le droit d'Ă©pouser quatre femmes I... 1 t . Ne pouvant obtenir le divorce, Kansa. s'Ă©crie Donnez-moi un lĂ©zard, ĂŒn chien pour Ă©poux, plu- tĂŽt qu'un homme qui a une autrĂš femme 1 » Puis elle . - ^ , 1 â _ ' , ' I se prĂ©cipite dehors, elle sâenfuit, elle court si vile que ses parent et son mari ne peuvent la suivre. Elle dĂ©gringole la colline et arrive sous un arbre colos- sal, le seul restĂ© debout dâune forĂȘt brĂ»lĂ©e ; Ă ses branches se balancent des moutons fraĂźchement Ă©cor- chĂ©s. Cet arbre est lâabattoir de la ville, câest sous son ombrage qu'Ă nâimporte quelle heure on Ă©gorge agneaux et bĆufs. Deux hommes jettent la victime Ă \ - terre, la maintiennent couchĂ©e, pendant quâun troi- siĂšme saisit la bĂȘte Ă la gorge et dâun coup de cou- teau lui tranche la carotide. A la place mĂȘme oĂč lâon venait de tuer une chĂšvre blanche au long poil soyeux, Ă la tĂȘte fine, qui avait LES FEMMES A1UI3ES 841 criĂ© comme une jolie femme sous le couteau du bourreau , sâĂ©talait une flaque de sang. La petite Kansa, dĂ©sespĂ©rĂ©e sâĂ©tendit dans ce sang encore fu- mant ; sa mĂ©lafa robe et son haĂŻck se teignirent de pourpre, elle avança la tĂȘte sur le billot, et le cĆur crevĂ©, la voix pleine de sanglots, elle dit au bou- cher Je suis trop malheureuse... trop... malheureuse... saigne-moi !» Sadia Tout le monde est frappĂ© du grand air des Arabes et de la majestĂ© royale avec laquelle les plus pau- vres dâentre eux se drapent dans leur burnous trouĂ©. Cette distinction nâest pas seulement l'apanage des hommes; bien des femmes de la race seraient â si elles se montraient â sacrĂ©es reines dans les milieux les plus aristocratiques de nos citĂ©s civilisĂ©es. Sadia est parmi les plus triomphantes de ces reines. La femme arabe est petite,' gĂ©nĂ©ralement. Sadia est grande, gracieuse, Ă©lĂ©gante ! Sa voix est une har- monie, son charme trouble et fascine. Seulement, la renommĂ©e de sa coquetterie est aussi rĂ©pandue que celle de sa beautĂ©. i i 1 1 A 242 LES FEMMES AIUBES Sadia est- elle donc une courtisane ? Non point! Quant on pĂ©nĂštre dans sa maison spa- cieuse, la plus belle du pays avec ses ornements et ses croissants en faĂŻence. vernissĂ©e, on voit dans les piĂšces immenses des amoncellements de tapis formant Ă la fois tentures, meubles et siĂšges. On voit des coffres de chĂȘnes dĂ©bordant de bijoux, de dentelles, debroderies desoie etdâĂŽr, d'oripeaux merveilleux, d'Ă©ventails et de mille riens artistiques ; mais pas d'hommes, Pour boire en se brĂ»lant les lĂšvres, le cafĂ© bouil- lant obligatoireâ servi dans des tasses en or massif, sur des plateaux dâargent d'un mĂštre de diamĂštre, on est entre femmes. Et c'est Ă des femmes que Sadia, montre ses richesses et veut en faire don, dĂšs qu'elles sâĂ©merveillent. . Cependant, ses allures europĂ©ennes, son audace de s'affranchir de la rĂ©clusion imposĂ©e aux musulmanes et enfin ses trois divorces successifs avant d'avoir atteint 25 ans, lui ont fait une rĂ©putation de galan- terie ; 011 dĂ©taille sa beautĂ© comme on estime ses bijoux. Sadia sprt, mais aprĂšs la nuit venue, selon les prescriptions de Mahomet, Elle est enveloppĂ©e dâun haĂŻck de crĂȘpe de soie blanc rayĂ© de rose qui ne laisse voir qu'un de ses yeux. Sadia ne sort que pour se rendre chez les notables de la ville oĂč on lui fait fĂȘte? Elle arrive vers huit LES FEMMES AIMEES I 243 . heures prĂ©cĂ©dĂ©e de suivantes, accompagnĂ©e 'de sa mĂšre, une matrone commune, et de sa jeune sĆur, une bĂ©bette de huit ans, dĂ©jĂ mariĂ©e. Ceux quâelle honore de sa visite lui servent un lunch, et avec quelle suprĂȘme Ă©lĂ©gance Sadia porte une coupe Ă ses lĂšvres ou mange un gĂąteau. i * I faut bien quâelle soit réélement sĂ©duisante, il faut bien quelle soit incomparable, cette Sadia, puisque les maris dont elle est divorcĂ©e ne peuvent lâoublier. Pourquoi donc alors tous ces divorces? Voici son odyssĂ©e avec le dernier mari, le caĂŻd Mouliamed, fils dâun bachaga, sâil vous plaĂźt. Le caĂŻd Mouhamed, des environs de Tiaret, oĂč naissent les plus beaux hommes, avait vu marcher j Sadia, et il en .Ă©tait devenu Ă©perdument amoureux. Les passions ne sont pas patientes en AlgĂ©rie ; pour satisfaire la sienne, le caĂŻd Mouhamed acheta Sadia trente mille francs. On cĂ©lĂ©bra pompeusement les noces, malgrĂ© le rechignement de la famille de lâĂ©poux qui criait Ă la mĂ©salliance. Les questions de gĂ©nĂ©alogie,, de naissance, ont une importance capitale en pays arabe; selon ses parents, le caĂŻd Mouhamed devait Ă©pouser non la belle Sadia, mais une fille de grande tente. On fit rĂŽtir des moutons entiers par trou- peaux, on Ă©gorgea mille poules, on fabriqua deux LES FEMMES ARABES ents kilos de gĂąteaux de miel, et toutes les bouches de la rĂ©gion pauvres et riches, goĂ»tĂšrent au kous* i kous du festin; car pour aller Ă la noce en pays musulman, on n'a pas besoin dâĂȘtre invitĂ©, et si misĂ©rable quâil soit, celui qui se prĂ©sente Ă un banquet de mariage est toujours le bienvenu. Le riche qui se marie offre aux assistants de copieux repas ; le pauvre, lui, n'offre ni Ă boire ni Ă manger; il nâen rĂ©unit pas moins un nombreux - - . , i public. Attendu que, chez ce peuple sympathique, toute fĂȘte particuliĂšre devient une solennitĂ© gĂ©nĂ©rale et procure lâoccasion de se rĂ©unir, de faire parler la poudre, de rire, dâentendre la musique et de dansĂšr* Ă la noce du caĂŻd Mouhamed, on multiplia .les fantasias ; quand le dernier kilo de poudre fut brĂ»lĂ©, lâenchanteresse Sadia, hissĂ©e sur un mulet, superbement harnachĂ© d'un tapis rouge Ă franges, 1 . - " >- que deux nĂšgres menaient par la bride, fut triompha- lement conduite chez son Ă©poux, elle allait ĂȘtre une femme de grande tente I On donne Ă ce titre lĂ -bas, lâacception que celui de chĂątelaine a chez nous. Toute la ville escortait Sadia ; une dĂ©lĂ©gation de la tribu Mouhamed Ă©tait venue Ă sa rencontre, et lâon marchait, Ă©lectrisĂ© par les fusillades, dans un nuage de fumĂ©e, au son infernal des tambours et des musi- / ques, des chants et des coups de fusil. Des femmes deux par deux dans des palanquins K LES FEMMES AHAUES 245 J drapĂ©s dâĂ©toiles multicolores agitaient leurs blancs â haicks et excitaient les cavaliers do la fantasia Ă briller, en criant You ! You I You ! You ! » Quand un pan de la tente de Mouhamed se sou- leva sur le front radieux de la nouvelle Ă©pousĂ©e, on crut voir entrer une dĂ©esse ! Mais tout de suite son k air ravi disparu, ses sourcils se froncĂšrent. Elle avait vu sous la tente... des femmes ! k â MoĂŒhamed ! dit-elle en les dĂ©signant, câest Ă toi ?.. - â Oui, rĂ©pondit celui-ci. â Alors 1 fit-elle, adieu ! .. je mâen vais,.. Je ne * veux pas partager mon mari. * Elle sortit majestueuse, remonta sur le mulet et retourna chez elle, au grand ennui de lâescorte venue pour les fĂȘtes des noces. Lorsque le caĂŻd fut revenu de sa stupeur, il enfour- cha son meilleur cheval et courut aprĂšs son Ă©pouse ; vainement, il Ă©puisa toutes les protestations dâamour,. Je taime I disait Sadia, câest justement pour cela que je 11e veux pas que tu sois h dâautres quâĂ moi. . Renvoie tes femmes et alors, seulement alors tu pourras venir me chercher. » Le divorce nâest pas difficile Ă obtenir en pays arabe. Pourtant, il y avait lĂ pour Mouhamed des questions dâintĂ©rĂȘt impossible Ă trancher, il ne pou- vait, sans perdre sa situation, rĂ©pudier ses autres i n* 246 LES FEMMES ARABES femmes, Ce fut donc Sadia qui demanda et obtint le divorce. Croit-on que pour cela le caĂŻd ait renoncĂ© Ă elle P Non ! 11 a toujours lâassiduitĂ© de lâamoureux le plus Ă©pris. Si, poussĂ© par sa famille, il plaide pour se faire endre le prix de la jolie femme quâil nâa pas, en mĂȘme temps il sollicite dĂ©s entrevues. Il obtient des rendez-vous Ă chacun desquels il souscrit un bilet de cinq cents francs. . Sadia adore le caid, les tourments mĂȘmes quâelle lui inflige par sa coquetterie en sont une preuve. Mais cette fiĂŽre et belle Mauresque aime mieux ĂȘtre lâamante, la favorite unique de Mouhamed, que lâĂ©pouse dâun polygame. & ;ĂŻ 1 1 ; >. i ' ; * , r t - * - ' T , Aussi bion, il y a trop longtemps que ceux auxquels on a pris leur patrie sont exclus do son administration. Le meilleur moyen de les empocher de se rĂŽbeller, câest dĂ© les charger de concourir Ă faire prospĂšre et libre leur paya.. ' . J _ ' Il nây aura plus de conflits 'entre algĂ©riens et IsraĂ©lites, quand les arabes dont ils se dispu- tent la dĂ©pouille pourront se dĂ©fendre Ă coups de bulletins. , . - Ăź ' ' ' . , ' ' DĂšs que les indigĂšnes sont instruits, ils > * adoptent nos mĆurs ; dâailleurs, bien que les coutumes des mĂ©ridionaux et des Corses diffĂ©rent de celles des habitants du nord de la j âș - France ; tous ne sont pas moins soumis Ă Une mĂ©mo F . , . LâAllemagne nâa pas attendu pour courber sous ses lois les Alsaciens-Lorrains, autant de temps que nous, pour imposer notre lan- gue et notre civilisation aux indigĂšnes dâAl- gĂ©rie, * 1 ' " - ' En traitant en Ă©gaux des enfants sortis de I . ' son sein les arabes dĂ©sespĂ©rĂ©s, en utilisant * ' ' ^ ^ 3 250 UĂS FEMMES pour la mĂŻso en valeur do la colonie leur endurance et pour la dĂ©fonso du torritoiro leur courage guerrier, la Franco peut dĂ©cu- pler sa forco et sa richesse, faire de lâAlgĂ©rie ou lâon nâontend actuellement cpie paroles de haine, cris do colĂšre, lamentations, un para- dis terrestre serein, oĂč les habitants vivraient unis par la communautĂ© des intĂ©rĂȘts et oĂč les houris aux beaux yeux, ne ^ vendues ni sĂ©questrĂ©es. ni » l J , HudertĂŻke AĂčeiĂivr. /i. - ; ' âą C /- 11 " * 1 * t TABLE DES MATIĂRES * 1 ' & La francisation des Arabes et les femmes. Les Arabes sans reprĂ©sentant au Parlement Doit-on ĂŽter aux Arabes leur costume ? , i Le mariage arabe est un vfol dâenfant . La polygamie , . Des lĂ©zards pour maris La mauresque offre des douros Ă la jugesse Ce que les' femmes arabes disent de l'amour . Le coĂ»t de lâadultĂšre S- - FĂ©ministes au i y siĂšcle DurĂ©e de la gestation des musulmanes , j ' OĂč. la prostitution est un sacerdoce . , Artsâet industries des femmes arabes / , Pour faire ime musulmane mĂ©decin . . Alger sans Ă©coles arabes de filles , Art de sâembellir des Africaines i La mort chez les Arabes . , Le paradis et les houris , , Cervelle de jeune fille, . Les caravansĂ©rails. ~ Le dĂ©sert Les sauterelles . , > . , , Ma gazelle Yzette, LâArabe soldat . . . . , Les Beni-Gharabas La fantasia . , . . , Divorceuses Sadia Conclusion Laghouat rs sv- \ lĂ©SOUDUN. IMP. L. SER X M y 4 * 57 8i 85 89 96 99 101 XXI 117 130 138 146, 159 17a 184 188 *99 204 214 221 229 236 24I V7 \
Description de lâĂ©diteur Retrouvez la merveilleuse histoire de Clochette et l'ExpĂ©dition Féérique, Ă lire ou Ă Ă©couter Clochette dĂ©cide de s'aventurer hors de la vallĂ©e des fĂ©es alors que ses amies prĂ©parent le passage Ă l'Ă©tĂ©. Vidia, sa rivale de toujours, l'accompagne pour ĂȘtre sĂ»re quâelle ne fasse pas de bĂȘtises. Mais câest sans compter sur notre petite fĂ©e prĂ©fĂ©rĂ©e! NâĂ©coutant que sa curiositĂ©, Clochette va sâapprocher un peu trop prĂšs dâune jolie maison de fĂ©es confectionnĂ©e par Lizzy, une petite fille de 9 ans. Comment Lizzy, rĂ©agira-t-elle quand elle dĂ©couvrira Clochette ? Les amies de Clochette inquiĂštes et la pensant en danger, rĂ©ussiront-elles Ă la retrouver malgrĂ© lâorage qui gronde et le chat de Lizzy qui essaie de les capturer? GENRE Enfants SORTIE 2014 26 mars LANGUE FR Français LONGUEUR 38 Pages ĂDITIONS Disney Publishing Worldwide TAILLE 26,7 Mo Plus de livres par Disney Book Group Dâautres ont aussi achetĂ©
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