Vousavez besoin de quelqu'un Ă  qui parler de certaines choses que vous ne pouvez pas dire aux autres et votre famille vous manquera plus que tout au monde. Vous ne devriez donc pas vivre loin de votre famille. Vous pouvez avoir une crise cardiaque et personne n'est lĂ  pour vous aider et vous ne pouvez pas accĂ©der au tĂ©lĂ©phone intime. Avantagen°1 : la beautĂ© du paysage. Si vous dĂ©cidez de tout plaquer pour aller vivre Ă  la cĂŽte, c’est avant tout pour la beautĂ© du paysage.SituĂ©e Ă  proximitĂ© de la mer, la GuĂ©rande est une petite ville agrĂ©able oĂč vous pourrez dĂ©guster tranquillement votre cafĂ© du matin dans un cadre idyllique.Faire construire votre maison Ă  GuĂ©rande, c’est disposer de la libertĂ© de Avantagesde vivre Ă  HawaĂŻ : -Temps fantastique. -Une nature magnifique (plages, randonnĂ©es, etc.) -Taxe de vente basse et taxe d'accise gĂ©nĂ©rale. - Culture diversifiĂ©e. -DĂ©contractĂ©, attitude insulaire. -Des gens gentils et gĂ©nĂ©reux. -Endroit idĂ©al pour les emplois gouvernementaux et/ou militaires. -Tu peux dire aux autres que tu YC4CD. Travailler dans l’entreprise familiale avec ses frĂšres et soeurs ou avec ses parents le rĂȘve pour certains. Mais il ne faut pas nĂ©gliger certains Ă©lĂ©ments, pour ne pas que les relations tournent au vinaigre. Les avantages - Vous connaissez dĂ©jĂ  parfaitement vos collaborateurs et vous pouvez logiquement leur faire confiance - Vous avez la mĂȘme vision et les mĂȘmes envies - Votre sentiment d’appartenance Ă  l’entreprise et votre implication sont au plus haut - Vous savez exactement comment les membres de votre famille vont rĂ©agir en cas de conflit et vous pouvez ainsi les anticiper et les Ă©viter >> A lire aussi Travail, famille, vacances comment tout concilier ? Les inconvĂ©nients - DĂ©passer la frontiĂšre vie privĂ©e/vie professionnelle certains membres pourraient se croire au-dessus des rĂšgles. Chacun doit donc essayer de mettre des limites et de ne pas se laisser dĂ©passer par les sentiments - Il y a Ă©galement un risque de jalousie en cas de promotion pour l’un des enfants et pas pour l’autre. LĂ  encore, des limites et des explications doivent ĂȘtre posĂ©es pour ne pas envenimer la situation - Quand la question de la succession se pose, gare Ă  la rivalitĂ© qui pourrait naitre >> A lire aussi Vos enfants perturbent-ils vos relations de travail? Travailler dans de bonnes conditions Les rĂŽles et les rĂšgles doivent ĂȘtre clairement dĂ©finies. Travailler en famille peut ĂȘtre une aventure formidable quand elle est partagĂ©e par tous et avec les mĂȘmes objectifs de rĂ©ussite. Prenez les conflits Ă  la racine et apprenez Ă  communiquer dans la positivitĂ©. >> Retrouvez toutes nos offres d’emploi Comme tu le sais, on vit loin de notre famille
 loin ça veut dire qu’on est minimum Ă  6h de route, 500 km. Ça fait pas mal, on y va pas pour le week-end donc. Cette vie, on l’a choisie, c’est nous qui avons voulu nous Ă©loigner, pas d’eux Ă©videmment, mais de la rĂ©gion parisienne qui ne nous convenait pas. Mais ce n’est pas pour autant tous les jours facile. On rate des choses, on ne peut pas tout faire avec eux. On ne peux pas les voir quand on en a envie. Et des fois, ils nous manquent. Le manque s’est d’ailleurs encore plus fait sentir avec l’arrivĂ©e des bĂ©bĂ©s des uns et des autres. Ces neveux et niĂšces qu’on ne peut pas voir grandir
 y’a des jours oĂč ça m’embĂȘte vraiment. Et j’imagine que c’est pareil de leur cĂŽtĂ© puisqu’ils ne voient pas mes enfants grandir non plus. Alors quand mĂȘme, rĂ©guliĂšrement, on rempli la voiture de tous nos bagages, et on part les rejoindre d’un cĂŽtĂ© ou de l’autre de la France. La route est longue et fatigante mais au bout, on retrouve tout le monde ! Les grands-parents, les oncles et tantes, les neveux et niĂšces, les copains, les enfants des copains qu’on voit Ă  tour de rĂŽle. Et finalement, c’est un peu la fĂȘte tous les jours ! On est heureux de se revoir, on rattrape le temps perdu. On fĂȘte les anniversaires en retard, on trinque tous ensemble, on apprend des bonnes nouvelles
 C’est toujours l’occasion de faire des bons repas et de rire. On rapproche les tables, on mange tous ensemble ou alors on fait manger les enfants avant pour qu’ils puissent aller jouer aprĂšs. On est un peu plus cool, les enfants se couchent plus tard et mangent tout ce qu’ils aiment ! Nous aussi d’ailleurs, ce qui fait qu’en gĂ©nĂ©ral, je prends 3 kg Ă  chaque voyage, mais c’est bien les seules fois oĂč ça ne me dĂ©range pas
 On en profite parfois pour se faire une soirĂ©e en amoureux pendant que les enfants se font dorloter par les grands-parents
 Et puis on re-charge la voiture, un peu tristes mais le cƓur plein de souvenirs et d’amour
 on a pris une dose de bonne humeur pour tenir jusqu’à la prochaine fois
 Entre temps ils seront peut-ĂȘtre venus eux aussi nous rendre visite. C’est bientĂŽt les vacances, dans quelques semaines nous prendrons la route pour tous aller les voir et se rendre-compte que les enfants des autres poussent aussi comme des champignons ! Il me tarde
 PS Comme je te l’ai dĂ©jĂ  dit je suis Ambassadrice Sylvanian cette annĂ©e ! Donc de temps en temps, tu les verras passer sur le blog. L’avantage de ces personnages c’est qu’ils peuvent tout Ă  fait illustrer notre vie de famille dans plein de situation. Craquotte les adore et elle commence Ă  se raconter des histoires avec
 c’est trop mignon ! Vous pouvez acheter une maison en ville, pĂ©riphĂ©rie de la ville, dans une banlieue, ou encore Ă  la campagne et y passer des jours heureux. Cependant comme dans toutes situations il y a des avantages et des inconvĂ©nients Ă  investir dans une maison. Les avantages d’une maison Une maison est plus grande en superficie qu’un appartement et possĂšde souvent un jardin dans lequel vous pourrez vous dĂ©tendre vous et votre petite famille. Un jardin c’est parfait pour les enfants qui peuvent se dĂ©penser, chahuter, jouer sans avoir peur de dĂ©ranger les voisins. IdĂ©al aussi pour vos animaux domestiques, qui peuvent sortir plus facilement, en sĂ©curitĂ© si votre jardin est bien clĂŽturĂ©. Si vous avez la place vous vous pourrez vous crĂ©er un bel espace terrasse, une piscine pour profiter du beau temps et manger dehors pendant les longues soirĂ©es d’étĂ© ? Si vous ĂȘtes propriĂ©taire d’une maison, vous pouvez la rĂ©nover ou l’agrandir comme vous le souhaitez sans avoir de compte Ă  rendre. A la campagne, les risques de conflits de voisinage sont fortement rĂ©duits par la distance entre les maisons et le nombre limitĂ© de voisins. Les inconvĂ©nients d’une maison En fonction de son emplacement centre ville, quartier etc le prix d’une maison peut largement varier. Il s’agit d’un investissement considĂ©rable, un investissement d’une vie auquel il faut bien rĂ©flĂ©chir. En Ă©tant propriĂ©taire, tous les coĂ»ts vous reviennent. Entretien, chauffage, Ă©clairage, c’est Ă  vous de payer la facture. Si votre propriĂ©tĂ© se trouve Ă  la campagne ou loin de la ville, l’accĂšs aux transports publics peut ĂȘtre difficile et peut rendre les dĂ©placements difficiles. Si vous avez une voiture, vous devez tenir compte du coĂ»t de l’essence. Il vous appartient donc de choisir le type de logement qui vous convient le mieux avec ses avantages et ses inconvĂ©nients en fonction de votre situation personnelle et de votre budget. Vivre sur une ile, on en rĂȘve tous non? Avoue toi aussi tu y a dĂ©ja pensĂ©! Tout quitter et partir vivre une vie simple en bord de mer, loin du stress et des embouteillages, profiter du soleil, des belles plages et des couchers de soleil! Moi aussi j’en ai rĂȘvĂ©! C’est pour ça que j’ai tentĂ© l’aventure en Nouvelle CalĂ©donie pour quelques mois quand j’ai eu une opportunitĂ© professionelle. J’ai toujours rĂȘvĂ© de vivre Ă  tahiti ou du moins sur une ile du Pacifique alors c’était l’ocassion. Et je dois vous dire que mon expĂ©rience Ă  Ă©tĂ© assez mitigĂ©e finalement! Ce n’était pas tout Ă  faire le paradis sur terre
 C’est pour ca que je voulais partager mon expĂ©rience avec vous ici! Il y a beaucoup de cĂŽtĂ©s positifs Ă  vivre sur une ile mais aussi pas mal de dĂ©savantages. Chaque ile est diffĂ©rentes mais vivre sur une ile est quand meme similaire de maniĂšre gĂ©nĂ©rale! Je vais vous dire tous les avantages et inconvĂ©nients qui ressortent quand on vit sur une ile selon mon expĂ©rience en Nouvelle CalĂ©donie! Vous ĂȘtes prets? c’est parti 😉 Les paysages sont incroyables Ok, le meilleur cĂŽtĂ© de vivre sur une ile est tout simplement la beautĂ© des paysages. Il y a souvent des plages de rĂȘve, faites de sable blanc, d’eau turquoise et de palmiers. Mais aussi beaucoup de beaux endroits Ă  voir montagnes, volcans, lagons, ou cascades. Cela va dĂ©pendre sur quelle ile vous eluerais domicile! Si vous aimez les plages de rĂȘves, la chaleur, le soleil, vous aurez l’impression d’ĂȘtre toute l’annĂ©e en vacances! On peut mener une vie simple, loin du stress des grandes villes AprĂšs le travail, vous pouvez simplement aller manger des tapas et boire un cocktail en bord de plage et et regarder le coucher de soleil! Beaucoup de gens veulent vivre sur une ville pour mener une vie simple, loin du stress des grandes villes mais aussi ĂȘtre plus proche de la nature. Effectivement les gens sont trĂšs relax et ne sont jamais stressĂ©s, ce qui peut etre un probleme vous verrez pourquoi! Vous pouvez aussi visiter les autres iles proches de la votre, en bateau ou vols internes. A NoumĂ©a, vous pouvez visiter les Ăźlots » aux alentours pour 20€ en taxi boat. Ou bien visiter les iles plus loins comme l’üle des Pins mais lĂ  c’est 120€ l’aller retour en bateau ou en avion Le temps est incroyable la majoritĂ© de l’annĂ©e! Si vous dĂ©testez l’hiver et que vous ne supportez plus le froid, vous pouvez y Ă©chapper en allant vivre sur une Ăźle! En Nouvelle CalĂ©donie il fait beau toute l’annĂ©e, autour de 20° 1La montĂ©e de l’individualisme et l’accroissement de la mobilitĂ© rĂ©sidentielle des individus n’ont pas conduit Ă  l’affaiblissement gĂ©nĂ©ralisĂ© du lien entre les enfants adultes et leurs parents. La recherche sociologique a mis en Ă©vidence deux autres phĂ©nomĂšnes. Tout d’abord, l’entraide et le soutien familial entre enfants adultes et leurs parents s’exercent de maniĂšre trĂšs diverse et l’éloignement spatial participe Ă  la pluralisation de modĂšles familiaux Bonvalet et Maison, 1999; Willmott, 1991; Kaufmann et Widmer, 2005. Alors que certains jeunes s’éloignant du domicile parental peuvent prendre leurs distances par rapport Ă  leur parentĂ©, d’autres au contraire maintiennent des liens Ă  distance trĂšs Ă©troits. Un deuxiĂšme constat issu de la recherche est que les liens sociaux reposent toujours davantage sur la nĂ©cessitĂ© de devoir utiliser les infrastructures de transport et de tĂ©lĂ©communications Larsen et al., 2006; Urry, 2012. Si la vie familiale se caractĂ©rise pour encore beaucoup de familles par des rencontres rĂ©guliĂšres dans le voisinage direct, il n’est aujourd’hui plus rare de devoir se dĂ©placer en voiture ou en transports publics – parfois sur de grandes distances – pour rendre visite et partager des moments de qualitĂ© et d’intimitĂ© avec sa parentĂ©. Au sein de ces familles spatialement dispersĂ©es, maintenir un lien fort entre parents et enfants adultes nĂ©cessite, dĂšs lors, une combinaison subtile entre tĂ©lĂ©communications rĂ©guliĂšres et visites occasionnelles Urry, 2002; Wellman, 2001. 2Le fait de vivre dans une autre ville ou une autre rĂ©gion que ses parents peut ĂȘtre le rĂ©sultat de projets professionnels ou de formation des jeunes, mais Ă©galement de projets familiaux, par exemple la mise en mĂ©nage ou l’acquisition d’une maison Goldscheider et Goldscheider, 1999. Dans certaines situations, l’éloignement spatial peut comporter avant tout un caractĂšre contraint absence de travail ou de logement bon marchĂ© dans le lieu d’origine, alors que dans d’autres cas, il peut ĂȘtre davantage dĂ©sirĂ© volontĂ© d’indĂ©pendance Ă  l’égard de son contexte d’origine. Dans le second cas de figure, les travaux de Singly 2010, Mason 1999 et Maunaye 2001 mettent en lumiĂšre le fait que l’éloignement spatial ne vise pas Ă  rompre avec le lien parental, mais Ă  trouver la bonne distance » entre un vivre ensemble et une autonomie qui caractĂ©rise le lien familial dans nos sociĂ©tĂ©s de l’individu. Si le dĂ©sir d’autonomie et l’éloignement spatial entre les enfants et leurs parents constituent un risque d’affaiblissement du lien parent-enfant, ils ne doivent pas pour autant ĂȘtre pensĂ©s en opposition Ă  un lien fort et actif, mais parfois en conjonction. 3Les travaux sur la jeunesse ne constatent pas nĂ©cessairement un affaiblissement du lien parent-enfant du fait mĂȘme de quitter le domicile familial Blöss et al., 1990; Bozon et al., 1995; Galland, 2009; Maunaye, 2001; Van de Velde, 2007. La qualitĂ© et la nature du lien entre le jeune et ses parents dĂ©pendent largement des conditions dans lesquelles s’effectue cette dĂ©cohabitation Galland, 2009; Van de Velde, 2007. La structure familiale, le milieu social, la position du jeune dans le cycle de vie et les rapports au milieu d’origine vont fortement influencer les modes de cohabitation et de dĂ©cohabitation ainsi que la reconfiguration des liens entre parents et enfants Blöss et al., 1990; Bozon et al., 1995; Maunaye, 2001; Van de Velde, 2007. Souvent caractĂ©risĂ©s de gĂ©nĂ©ration Tanguy », les jeunes resteraient aujourd’hui plus longtemps chez leurs parents pour le confort matĂ©riel et affectif que ceux-ci leur fournissent. Cette idĂ©e, largement rĂ©pandue dans les mĂ©dias et la culture populaire, a Ă©tĂ© remise en question par les travaux sur la jeunesse. La cohabitation tardive avec les parents est souvent moins un choix qu’une nĂ©cessitĂ©, dans un contexte d’allongement de la scolarisation et de difficultĂ©s d’insertion professionnelle Blöss et al., 1990; Galland, 2009; Van de Velde, 2008a. Cohabiter plus tardivement avec ses parents peut ĂȘtre vĂ©cu Ă  la fois comme une contrainte Jones, 2009; Van de Velde, 2007 et comme une certaine sĂ©curitĂ© face Ă  un avenir profondĂ©ment incertain Cartier et al., 2009. Dans ce contexte de cohabitation tardive, les liens entre les jeunes et leurs parents font l’objet de nĂ©gociation entre une autonomie revendiquĂ©e et une indĂ©pendance retardĂ©e Singly, 2010. De cette ambivalence rĂ©sultent des formes de solidaritĂ©s complexes entre les parents et leurs enfants Van de Velde, 2007, 2008a. 4Les circonstances familiales et professionnelles ayant conduit Ă  l’éloignement spatial des jeunes sont plurielles, tout comme le sont les maniĂšres de pratiquer le lien parent-enfant Ă  distance Goldscheider et Goldscheider, 1999. Toutefois, aussi complexes que soient ces situations, celles-ci sont susceptibles d’interagir avec les caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques et les Ă©vĂšnements familiaux des acteurs, de telle sorte que des tendances globales peuvent ĂȘtre observĂ©es et analysĂ©es. Cette contribution vise Ă  explorer la relation entre l’éloignement spatial des jeunes adultes et l’importance du lien avec leurs parents. À partir d’un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de jeunes de 18 Ă  34 ans vivant en Suisse, nous montrons que la distance gĂ©ographique n’est pas, Ă  elle seule, une condition suffisante pour moins citer sa mĂšre ou son pĂšre comme une personne importante de discussion. En revanche, les jeunes femmes vivant proches de leurs parents mentionnent davantage leur mĂšre ou leur pĂšre comme confidents quand elles ont un enfant, alors que celles vivant Ă©loignĂ©es d’eux les mentionnent moins dans la mĂȘme situation. Ce mĂȘme effet est observĂ© pour le lien mĂšre-fils, bien que moins net. De plus, les jeunes mĂšres Ă©loignĂ©es de leur milieu d’origine ne compensent pas l’absence de leurs parents par d’autres partenaires de discussion. La distance gĂ©ographique entre les jeunes femmes et leurs parents apparaĂźt alors comme un facteur crucial influençant les dynamiques intergĂ©nĂ©rationnelles en prĂ©sence d’un jeune enfant. Le jeune adulte et l’importance du lien avec ses parents 1 Mesures et observation sociologique des attitudes en Suisse. Cette enquĂȘte a Ă©tĂ© financĂ©e par le Fo ... 5L’enquĂȘte MOSAiCH1 2005 comprend un Ă©chantillon de 1 078 personnes rĂ©sidant en Suisse et ĂągĂ©es de 18 ans et plus. Les rĂ©pondants ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s alĂ©atoirement Ă  partir de l’annuaire tĂ©lĂ©phonique suisse taux de rĂ©ponse de 50,1 %. Ils ont Ă©tĂ© interrogĂ©s en face-Ă -face sur la base d'un questionnaire standardisĂ©. La mĂ©thode de Kish Kish, 1965 a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour sĂ©lectionner les rĂ©pondants parmi les personnes admissibles du mĂ©nage. Pour la prĂ©sente Ă©tude, seuls les jeunes adultes ĂągĂ©s de 18 Ă  34 ans ont Ă©tĂ© retenus, soit un Ă©chantillon final de 230 personnes 6 jeunes ont Ă©tĂ© exclus, car ils ont refusĂ© de rĂ©pondre Ă  la question portant sur les liens de discussion. À partir du plan d’enquĂȘte de la General Social Survey GSS 1995/2004 Bailey et Marsden, 1999, les participants Ă  l’enquĂȘte devaient rĂ©pondre Ă  la question suivante La plupart des gens discutent de temps en temps de choses importantes avec d'autres personnes. En pensant aux six derniers mois, quelles sont les personnes avec lesquelles vous avez discutĂ© de choses qui vous paraissent importantes travail, famille, politique, etc.? SI MOINS DE QUATRE NOMS, REDEMANDER Encore quelqu’un? 6Les rĂ©pondants pouvaient citer au maximum quatre personnes. Environ 6 % des jeunes n’ont mentionnĂ© aucun partenaire de discussion et environ 21 %, un seul voir tableau en annexe, colonne Ă©chantillon total ». Ce niveau d’isolement social est similaire Ă  celui observĂ© dans l’étude amĂ©ricaine de McPherson et al. 2006 utilisant le mĂȘme gĂ©nĂ©rateur de nom. Bien que la plupart des individus appartiennent Ă  un rĂ©seau social de taille relativement importante, le rĂ©seau de discussion mesurĂ© ici se centre sur le petit nombre de personnes de confiance et Ă©motionnellement proches. 7Le fait de citer sa mĂšre et son pĂšre comme des personnes importantes de discussion constitue nos indicateurs de l’importance du lien entre le jeune adulte et ses parents. Seuls 10 % des jeunes ont mentionnĂ© leurs deux parents parmi leurs partenaires importants de discussion, 18 %, uniquement la mĂšre et 12 %, uniquement le pĂšre. Il est ainsi frappant de constater que 60 % des jeunes n’ont mentionnĂ© aucun de leurs deux parents parmi leurs partenaires importants de discussion. Au sein de cette sous-population, les rĂ©pondants ont citĂ© majoritairement, et en ordre dĂ©croissant, des amis, le partenaire, des frĂšres et sƓurs, des collĂšgues et enfin, d’autres membres familiaux cousin, ex-partenaire, beau-frĂšre, etc.. Une importante proximitĂ© gĂ©ographique entre le jeune et ses parents 2 Y compris aprĂšs divorce oĂč la plupart des ex-partenaires restent dans la mĂȘme ville cf. par ex. Fe ... 8Les participants Ă  l’enquĂȘte MOSAiCH devaient mentionner leur commune de domicile actuelle ainsi que celle de chaque partenaire de discussion citĂ©. À l'aide d'un logiciel de routing modĂ©lisant l'ensemble du rĂ©seau routier suisse, les distances par la route rĂ©pondant-mĂšre et rĂ©pondant-pĂšre ont Ă©tĂ© calculĂ©es en prenant pour coordonnĂ©es les centres gĂ©ographiques des communes. Lorsque seul l’un des deux parents Ă©tait mentionnĂ© comme partenaire de discussion, la distance du rĂ©pondant au parent non citĂ© Ă©tait fixĂ©e Ă©gale Ă  celle au parent citĂ©, en estimant qu’un nombre important de parents vivaient dans la mĂȘme commune au moment de l’entretien les donnĂ©es ne permettent pas de distinguer les parents sĂ©parĂ©s/divorcĂ©s de ceux toujours en couple. Lorsqu’aucun des deux parents n’était citĂ© comme partenaire de discussion, la commune de rĂ©sidence du rĂ©pondant Ă  14 ans Ă©tait utilisĂ©e comme proxy de la commune de rĂ©sidence des parents au moment de l’entretien. Cette extrapolation a tendance Ă  surestimer la distance rĂ©pondant-parent dans le cas oĂč les parents auraient ultĂ©rieurement dĂ©mĂ©nagĂ© avec leur enfant. Elle sous-estime au contraire la distance rĂ©elle dans la situation oĂč les parents ou l’un d’eux auraient quittĂ© la rĂ©gion d’origine du rĂ©pondant sans ce dernier. On peut nĂ©anmoins raisonnablement penser qu’il s’agit d’une bonne estimation Ă©tant donnĂ© la faible mobilitĂ© rĂ©sidentielle des parents en Suisse2 et le nombre limitĂ© d’annĂ©es Ă©coulĂ©es depuis que le rĂ©pondant avait 14 ans les parents n’ont pour la plupart pas encore atteint l’ñge de la retraite, par exemple. Dans neuf cas sur dix oĂč l’un des parents est citĂ© comme partenaire de discussion, la commune de rĂ©sidence du parent correspond Ă  la commune Ă  14 ans du rĂ©pondant. Parmi les rĂ©pondants dont les parents rĂ©sidaient en Suisse au moment de l’entretien, les distances moyennes rĂ©pondant-mĂšre et rĂ©pondant-pĂšre Ă©taient respectivement de 24,8 km et 25,1 km. Les distances mĂ©dianes Ă©taient de 3,8 km pour la mĂšre et 3,6 km pour le pĂšre 6,1 km et 5,6 km en incluant les parents vivant Ă  l’étranger. 9Ces distances, relativement petites au regard d’un discours aujourd’hui dominant du tout-mobile », sont conformes aux rĂ©sultats d’autres Ă©tudes en Europe, mettant en exergue qu’une large majoritĂ© des jeunes adultes vivent dans la mĂȘme rĂ©gion que leurs parents Bonvalet et Maison, 1999; Crenner, 1998; Hank, 2007. Des travaux sur la mobilitĂ© rĂ©sidentielle des jeunes ont montrĂ© que la prĂ©sence locale de parents et germains est un frein important Ă  quitter son lieu d’habitation, en particulier pour les jeunes de milieux modestes et les enfants d’immigrĂ©s de pays extraeuropĂ©ens Dawkins 2006; Zorlu, 2009. Seule une petite minoritĂ©, souvent des jeunes hautement qualifiĂ©s et sans enfants, dĂ©mĂ©nage dans une autre rĂ©gion ou pays Schneider et Meil, 2008. Des diffĂ©rences existent nĂ©anmoins entre contextes nationaux par leurs spĂ©cificitĂ©s culturelles et structurelles Van de Velde, 2008b. Dans son Ă©tude menĂ©e au sein de dix pays europĂ©ens, Hank 2007 a montrĂ© que la probabilitĂ© de vivre Ă  plus de 25 km de ses parents Ă©tait la plus Ă©levĂ©e en SuĂšde, au Danemark et en France. Cette probabilitĂ© Ă©tait plus basse en Allemagne, Suisse, Autriche et Pays-Bas et encore plus faible dans les pays du sud de l’Europe Espagne, Italie et GrĂšce, oĂč la corĂ©sidence tardive Ă©tait la plus frĂ©quente. La densitĂ© de peuplement de la Suisse, mais Ă©galement un fort localisme rĂ©gional auteur » et une politique familiale caractĂ©risĂ©e de familialiste libĂ©rale Fux, 2002 peuvent en partie expliquer cette relative proximitĂ© gĂ©ographique. 10Les distances rĂ©pondant-mĂšre et rĂ©pondant-pĂšre ont Ă©tĂ© dichotomisĂ©es au seuil de 20 km, afin de distinguer les rĂ©pondants vivant Ă  proximitĂ© de leurs parents dans un rayon d’environ une demi-heure en voiture ou en transport public de ceux vivant plus loin. Le premier groupe est composĂ© pour moitiĂ© environ de rĂ©pondants vivant dans la mĂȘme commune que leur parent. Les valeurs de distance dans le second groupe sont distribuĂ©es en quatre quartiles 20-50 km, 50-150 km 160 km pour les pĂšres, 150-Ă©tranger, Ă©tranger. DiffĂ©rents seuils de distance, le logarithme naturel de la distance ainsi que la variable non transformĂ©e ont Ă©tĂ© testĂ©s. La variable au seuil de 20 km a Ă©tĂ© retenue, car elle prĂ©sentait les effets les plus nets sur la citation des parents comme partenaire de discussion et est une mesure communĂ©ment utilisĂ©e par ex. Blaauboer et al., 2011; Grundy et Shelton, 2001. La dichotomisation prĂ©sente de plus l’avantage d’éliminer le problĂšme d’anormalitĂ© des distributions dans les modĂšles de rĂ©gressions et permet d’inclure les rĂ©pondants dont les parents vivent Ă  l’étranger n=32. Environ 35 % des rĂ©pondants vivent Ă  plus de 20 km de leurs parents. 11Afin de dĂ©terminer quels facteurs influencent le fait de vivre Ă  plus de 20 km de ses parents, trois types de variables ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s les caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques du jeune, la prĂ©sence et la cohabitation avec un parent, un partenaire ou des enfants et enfin, le contexte rĂ©sidentiel. Les distributions des variables dans l’échantillon total ainsi que les pourcentages des rĂ©pondants de citer leur mĂšre et leur pĂšre comme confident par catĂ©gories sont indiquĂ©es dans le tableau en annexe. Le niveau de formation a Ă©tĂ© divisĂ© en trois catĂ©gories selon l’échelle de classification internationale ISCED 0-2 bas; 3-4 moyen; 5-6 haut. Un nombre important de rĂ©pondants n=30 a refusĂ© de rĂ©pondre Ă  toute question se rapportant au revenu personnel. Un modĂšle de rĂ©gression linĂ©aire multiple a Ă©tĂ© utilisĂ© afin d’imputer les donnĂ©es manquantes sur la base des rĂ©ponses du rĂ©pondant concernant le taux d’emploi, le secteur d’activitĂ©, la position hiĂ©rarchique, le sens donnĂ© au travail, l’ñge, le sexe et le niveau de formation du rĂ©pondant. Le niveau de salaire aprĂšs dĂ©ductions sociales, mais avant dĂ©duction des impĂŽts a Ă©tĂ© divisĂ© en trois catĂ©gories 0-2500 CHF bas; 2501-5000 CHF moyen; 5000 CHF et plus haut. 12Les donnĂ©es ne permettaient pas de distinguer stricto sensu les jeunes vivant chez leurs parents de ceux ayant leur propre logement parmi ceux vivant dans la mĂȘme commune que leurs parents. Une variable dichotomique a toutefois Ă©tĂ© construite pour indiquer si le rĂ©pondant vit avec une personne adulte autre que son conjoint. Bien que cette variable ne diffĂ©rencie pas les mĂ©nages avec deux parents de ceux avec un seul parent et des germains ou encore les mĂ©nages avec colocataires adultes, on peut raisonnablement penser qu’elle fournit une bonne estimation de la colocation parentale. En ce qui concerne le contexte rĂ©sidentiel, la commune de rĂ©sidence du rĂ©pondant a Ă©tĂ© classĂ©e en six catĂ©gories selon une typologie de centralitĂ© allant des communes centrales urbaines vers les communes suburbaines, pĂ©riurbaines et enfin pĂ©riphĂ©riques hors agglomĂ©ration. Les communes urbaines centrales Ă©taient elles-mĂȘmes divisĂ©es en trois catĂ©gories selon la taille de leur population les grands centres 5 grandes villes de Suisse Zurich, GenĂšve, BĂąle, Berne et Lausanne, les centres moyens par ex. NeuchĂątel, Lucerne, Fribourg et les petits centres par ex. Martigny, Aigle, Locarno. 13Nos donnĂ©es comprenaient en revanche trĂšs peu d’information sur la famille du rĂ©pondant et en particulier ses parents lorsque ceux-ci n’étaient pas citĂ©s comme partenaires de discussion. Des parents Ă  hauts revenus ou Ă  la retraite sont en effet plus Ă  mĂȘme de rester Ă  proximitĂ© de leurs enfants ou de se dĂ©placer rĂ©guliĂšrement pour leur rendre visite et garder un lien actif avec leurs enfants. Nous n’étions pas non plus en mesure de savoir si les parents Ă©taient toujours en vie et en couple au moment de l’entretien, alors mĂȘme que la sĂ©paration parentale favorise un Ă©loignement spatial et un affaiblissement du lien avec les parents, notamment le pĂšre Bonvalet et Maison, 1999; Lawton et al., 1994; Mulder et Van der Meer, 2009; RĂ©gnier-Loilier et al., 2009. L’influence de la taille de la fratrie n’a pas non plus pu ĂȘtre analysĂ©e, sachant qu’un enfant unique est souvent plus proche gĂ©ographiquement et Ă©motionnellement de ses parents qu’un enfant ayant des frĂšres et sƓurs Bonvalet et Maison, 1999; Greenwell et Bengtson, 1997; Grundy et Shelton, 2001. Enfin, nous n’avons pas non plus pu inclure la distance gĂ©ographique et l’importance du lien affectif entre le rĂ©pondant et d’autres membres de la famille. La prĂ©sence de germains Ă  proximitĂ© des parents, mais Ă©galement la prĂ©sence de beaux-parents Ă  proximitĂ© du jeune couple peuvent sensiblement influencer la proximitĂ© gĂ©ographique et affective avec ses propres parents Mulder et Van der Meer, 2009. 14Nous avons procĂ©dĂ© Ă  une sĂ©rie de rĂ©gressions logistiques avec la distance Ă  la mĂšre et au pĂšre comme variables dĂ©pendantes Tableau 1. Avoir un partenaire et cohabiter avec lui n’ont pas Ă©tĂ© retenus dans les modĂšles de rĂ©gression finaux, car ils prĂ©sentaient des coefficients insignifiants. L’ñge du rĂ©pondant et le nombre de partenaires de discussion citĂ©s ont Ă©tĂ© inclus comme variables continues. Trois modĂšles de rĂ©gression ont Ă©tĂ© testĂ©s un modĂšle A incluant les effets principaux, un modĂšle B ajoutant le fait d’avoir grandi Ă  l’étranger et un modĂšle C ajoutant la variable proxy de cohabitation parentale. Tableau 1 RĂ©gressions logistiques de la distance gĂ©ographique rĂ©pondant-mĂšre/pĂšre Odd ratio MĂšre Ă  plus de 20 km PĂšre Ă  plus de 20 km A B C A B C Nombre de partenaires de discussion 1,16 1,21 1,15 1,15 1,20 1,14 Femmes 1,96* 1,94* 1,32 2,07* 2,08* 1,42 Âge 1,04 1,02 ,94 1,04 1,01 ,93 Niveau de formation moyen rĂ©f. bas 3,12* 2,27 2,04 3,07* 2,22 2,01 haut 2,06 2,51* 2,44* 2,39* 3,01* 2,99* Mariage 2,74* 2,77* 2,04 2,93* 2,95* 2,16 Enfant ,51 ,34 ,30* ,53 ,36 ,32* Revenu personnel moyen rĂ©fĂ©rence bas 1,21 1,71 2,86* 1,19 1,69 2,80* haut 1,27 1,57 1,28 1,09 1,31 1,04 Contexte rĂ©sidentiel commune suburbaine rĂ©f. commune pĂ©riphĂ©rique 1,45 1,77 2,00 1,31 1,58 1,77 commune pĂ©riurbaine 1,64 1,31 1,86 1,64 1,31 1,89 petit centre 1,77 1,70 1,72 1,75 1,66 1,68 centre moyen 2,86* 2,61 2,42 2,82* 2,59 2,40 grand centre 3,34* 1,89 1,94 3,32* 1,88 1,97 Vivait Ă  l’étranger Ă  14 ans oui 25,80** 25,83** 26,24** 26,23** Vit avec adulte autre que le partenaire oui ,08** ,08** Constante ,03** ,03** ,70 ,04** ,04* ,85 ModĂšle -2 log-likelihood 268,02 226,46 205,77 265,42 223,41 203,08 χ2 30,42 71,98 92,68 31,79 73,79 94,12 DegrĂ© de libertĂ© 14 15 16 14 15 16 SignificativitĂ© du modĂšle ,007 ,000 ,000 ,004 ,000 ,000 Pseudo R2 Nagelkerke ,17 ,37 ,46 ,18 ,38 ,46 n 300 300 300 300 300 300 * p 20 km MĂšre/PĂšre > 20 km MĂšre/PĂšre > 20 km MĂšre/PĂšre > 20 km non oui non oui non oui non oui Citation mĂšre oui 39,5 38,7 52,9 6,7 20,3 17,9 33,3 14,3 Total n 100 43 100 31 100 17 100 15 100 74 100 28 100 15 100 7 V de Cramer ,01 ,50** ,03 ,20 Citation pĂšre oui 9,3 22,6 41,2 6,7 25,3 22,2 33,3 28,6 Total n 100 43 100 31 100 17 100 15 100 75 100 27 100 15 100 7 V de Cramer ,18 ,40* ,03 ,05 * p < ,05; ** p < ,01 3 En Suisse, la majoritĂ© des couples se marie avant d’avoir un enfant et les naissances hors mariage, ... 25Afin de tester si ces effets d’interaction demeurent sous contrĂŽle des caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques et du contexte rĂ©sidentiel des rĂ©pondants, des modĂšles de rĂ©gressions logistiques ont Ă©tĂ© estimĂ©s pour la citation de la mĂšre Tableau 3 et du pĂšre Tableau 4. Avoir un partenaire, cohabiter avec lui, cohabiter avec un parent ainsi qu’avoir grandi Ă  l’étranger n’ont pas Ă©tĂ© inclus dans les modĂšles de rĂ©gression finaux, car ils montraient des coefficients insignifiants. Le statut matrimonial, initialement inclus, a Ă©galement Ă©tĂ© abandonnĂ©, car il prĂ©sentait une colinĂ©aritĂ© Ă©levĂ©e avec la parentalitĂ© du rĂ©pondant3. Deux modĂšles de rĂ©gression ont Ă©tĂ© testĂ©s un modĂšle A avec les effets principaux et un modĂšle B ajoutant l’interaction entre la distance gĂ©ographique et la parentalitĂ© du rĂ©pondant. Les analyses ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sur l’ensemble de l’échantillon, puis sur les femmes et hommes sĂ©parĂ©ment. 26Du fait que certains jeunes ou certains parents peuvent rester ou dĂ©mĂ©nager Ă  proximitĂ© de l’autre gĂ©nĂ©ration par les liens d’affinitĂ© et d’entraide qu’ils entretiennent, nos modĂšles de rĂ©gression ne peuvent pas ĂȘtre vus comme strictement causaux. Nous pensons nĂ©anmoins que le lien de causalitĂ© va davantage de la distance vers l’affinitĂ© que l’inverse voir sur ce point Greenwell et Bengtson, 1997. Tableau 3 RĂ©gressions logistiques de la citation de la mĂšre Odd ratio Tous Femmes Hommes A B A B A B MĂšre Ă  plus de 20 km ,59 1,14 ,56 1,41 ,55 2,69 MĂšre Ă  plus de 20 km × enfant ,04** ,03* ,06 Nombre de partenaires de discussion 2,24** 2,24** 2,06** 1,86** 2,03** 2,25** Femmes 2,08* 1,94 Âge ,95 ,93 ,91 ,88 ,99 ,98 Niveau de formation moyen rĂ©f. bas ,33 ,29 ,34 ,27 ,16 ,10 haut ,74 ,71 ,54 ,35 ,58 ,60 Enfant 1,27 3,31* 1,60 6,01* 1,59 3,95 Revenu personnel moyen rĂ©f. bas 1,23 1,24 1,14 ,94 1,92 2,39 haut ,51 ,51 1,18 1,19 ,34 ,36 Contexte rĂ©sid. com. suburbaine rĂ©f. commune pĂ©riphĂ©rique ,79 ,73 ,50 ,40 1,37 1,34 commune pĂ©riurbaine ,40 ,32 ,23 ,13 1,01 1,17 petit centre ,70 ,63 ,91 ,70 ,42 ,58 centre moyen 1,08 1,14 1,55 1,46 ,58 ,57 grand centre ,19* ,20* ,52 ,94 ,24 ,18 Constante ,22 ,31 ,59 4,68 ,08 ,06 ModĂšle -2 log-likelihood 215,76 205,98 114,59 107,57 104,44 100,96 χ2 56,24 66,02 24,88 31,89 25,52 29,00 DegrĂ© de libertĂ© 14 15 13 14 13 14 SignificativitĂ© du modĂšle ,000 ,000 ,024 ,004 ,020 ,010 Pseudo R2 Nagelkerke ,31 ,36 ,29 ,36 ,29 ,32 n 230 230 106 106 124 124 * p < ,05; ** p < ,01 Tableau 4 RĂ©gressions logistiques de la citation du pĂšre Odd ratio Tous Femmes Hommes A B A B A B PĂšre Ă  plus de 20 km ,96 1,58 1,32 4,25 ,73 1,08 PĂšre Ă  plus de 20 km × enfant ,14* ,03* ,17 Nombre de partenaires de discussion 2,03** 2,08** 2,25** 2,03* 2,05** 2,20** Femmes ,39* ,34** Âge ,94 ,92 ,88 ,83 ,95 ,94 Niveau de formation moyen rĂ©f. bas ,31 ,26 ,24 ,17 ,30 ,23 haut ,55 ,54 ,23 ,22 ,70 ,71 Enfant 2,12 4,22** 6,04* 34,14** 1,42 2,67 Revenu personnel moyen rĂ©f. bas 1,33 1,36 ,74 ,52 1,82 2,04 haut 2,45 2,53 2,59 2,37 2,62 2,75 Contexte rĂ©sid. com. suburbaine rĂ©f. commune pĂ©riphĂ©rique 2,71* 2,76* 3,89 4,10 2,23 2,22 commune pĂ©riurbaine 1,81 1,70 1,56 ,92 1,95 2,16 petit centre 4,30* 4,56* 5,04 4,91 5,36* 6,49* grand centre et centre moyen ,71 ,72 ,72 1,13 ,73 ,68 Constante ,18 ,22 ,18 ,67 ,11 ,10 ModĂšle -2 log-likelihood 199,27 194,74 76,21 70,32 117,97 116,15 χ2 44,12 48,65 23,48 29,38 23,64 25,46 DegrĂ© de libertĂ© 13 14 12 13 12 13 SignificativitĂ© du modĂšle ,000 ,000 ,024 ,006 ,023 ,020 Pseudo R2 Nagelkerke ,27 ,29 ,33 ,40 ,26 ,27 n 230 230 106 106 124 124 * p < ,05; ** p < ,01Note – La variable du contexte rĂ©sidentiel a Ă©tĂ© recodĂ©e en cinq modalitĂ©s en fusionnant les catĂ©gories centre moyen et grand centre afin de permettre la convergence du modĂšle de rĂ©gression. Aucun rĂ©pondant vivant dans une grande ville n=19 n’avait en effet citĂ© son pĂšre comme partenaire de discussion voir Tableau 1, ce qui a posĂ© un problĂšme de sĂ©paration quasi complĂšte. 27Les rĂ©gressions confirment les effets observĂ©s prĂ©cĂ©demment, mais cette fois en tenant compte des variables contextuelles. Les modĂšles A montrent que le seul fait de vivre Ă  plus de 20 km d’un parent ne diminue pas significativement la probabilitĂ© de citer ce parent comme une personne avec qui l’on discute de choses importantes. Les modĂšles B indiquent en revanche que cette probabilitĂ© est moindre lorsque le jeune vit Ă©loignĂ© de son parent et a un enfant. Lorsque l’interaction avec la distance est incluse dans l’analyse, le fait d’avoir un enfant augmente les chances de citer sa mĂšre ou son pĂšre comme confidents. En d’autres termes, les jeunes qui vivent Ă  proximitĂ© d’un parent citent davantage celui-ci lorsqu’ils ont des enfants que lorsqu’ils n’en ont pas. Ces effets sont significatifs dans le cas des relations mĂšre-fille et pĂšre-fille. Dans le cas de la relation mĂšre-fils, ces effets ne sont pas significatifs au seuil de ,05 p < ,1. Ils ne s’observent en revanche pas dans le cas de la relation pĂšre-fils. 28Ces rĂ©sultats mettent en lumiĂšre l’importance de la proximitĂ© spatiale dans les solidaritĂ©s intergĂ©nĂ©rationnelles en prĂ©sence d’un petit-enfant. D’autres Ă©tudes en France Bonvalet et Maison, 1999 et aux États-Unis Lawton et al., 1994 avaient dĂ©jĂ  montrĂ© que le lien de soutien mĂšre-fille est particuliĂšrement actif, mais aussi particuliĂšrement sensible Ă  l’éloignement spatial. Les auteurs avançaient que le lien mĂšre-fille repose davantage sur les contacts rĂ©guliers en face-Ă -face que d’autres liens familiaux, par la nature et la force de l’affinitĂ© entre la mĂšre et sa fille, mais Ă©galement par l’importance de l’entraide dans les tĂąches familiales. Nos rĂ©sultats permettent de nuancer cette thĂšse dans le contexte suisse en soulignant que c’est avant tout la prĂ©sence d’un jeune enfant qui ancre localement la relation mĂšre-fille. Le lien de confidence entre la mĂšre et sa fille n’est en effet pas plus faible Ă  distance qu’à proximitĂ© lorsque la fille n’a pas d’enfant. En prĂ©sence d’un petit-enfant, en revanche, il semble que seuls les parents vivant Ă  proximitĂ© de leurs filles s’impliquent significativement dans la vie de jeune parent de ces derniĂšres et ainsi maintiennent une affinitĂ© forte avec elles. Les normes et politiques familiales en Suisse peuvent Ă©galement contribuer Ă  cet effet de la distance. Dans un pays oĂč les enfants sont un bien privĂ© dont la garde est avant tout la responsabilitĂ© des parents et de la famille proche Fux, 2002, l’investissement rĂ©gulier que les grands-parents doivent consacrer Ă  leurs petits-enfants nĂ©cessite une grande proximitĂ© spatiale. L’effet des contextes nationaux a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© illustrĂ© par l’enquĂȘte europĂ©enne de Hank 2007, qui a constatĂ© que la distance gĂ©ographique entre les enfants adultes et leurs parents a un plus grand impact sur la frĂ©quence des contacts dans les pays familialistes les pays du sud de l’Europe en particulier que dans les pays oĂč la garde des enfants est davantage prise en charge par l’état pays scandinaves et France. 29Nos analyses ont Ă©galement montrĂ© qu’il existe un lien important de discussion entre la jeune mĂšre et son pĂšre vivant Ă  proximitĂ© sans qu’il y ait forcĂ©ment un lien Ă©quivalent avec la mĂšre. Si le lien paternel repose alors trĂšs souvent sur le rĂŽle d’intermĂ©diaire de kin-keeper » de la mĂšre Lye, 1996, il semble ici que ces pĂšres incarnent des interlocuteurs privilĂ©giĂ©s pour ces jeunes femmes avec enfant. L’implication du grand-pĂšre pour la jeune mĂšre pourrait une nouvelle fois expliquer ce rĂ©sultat qui va dans le sens de celui de Crenner 1998, qui a constatĂ© dans le contexte français que les frĂ©quences de rencontres entre le pĂšre et ses enfants non-cohabitants Ă©taient au plus haut entre 25 et 44 ans. Le nombre limitĂ© de filles ayant citĂ© leur pĂšre doit toutefois nous inciter Ă  une certaine prudence dans l’interprĂ©tation de ces rĂ©sultats. 30En dehors de la distance gĂ©ographique, on observe trois autres effets celui du nombre de personnes citĂ©es, du sexe et du contexte rĂ©sidentiel. La probabilitĂ© de mentionner la mĂšre ou le pĂšre augmente sensiblement avec le nombre de personnes citĂ©es. Ce rĂ©sultat, dĂ©jĂ  observĂ© chez Bonvalet et Maison 1999 en France, va Ă  l’encontre de l’idĂ©e que si le jeune n’a qu’un seul ou deux confidents, ceux-ci seraient souvent la mĂšre ou le pĂšre. Les parents ne sont d’ailleurs pas nĂ©cessairement citĂ©s parmi les premiers partenaires de discussion. Parmi ceux citant la mĂšre, un tiers la cite en premiĂšre position de mĂȘme pour le pĂšre, un autre tiers, en deuxiĂšme position 43 % pour le pĂšre et enfin, un dernier tiers la cite en troisiĂšme ou quatriĂšme position 24 % pour le pĂšre. 31Les femmes citent davantage leur mĂšre que les hommes, alors que ces derniers citent davantage leur pĂšre. Il est intĂ©ressant de noter que cette affinitĂ© de genre disparaĂźt toutefois dans le cas des filles lorsque l’interaction distance-parentalitĂ© est incluse dans l’analyse modĂšle B, alors qu’elle est renforcĂ©e dans le cas des fils. En d’autres termes, les femmes ont tendance Ă  davantage citer leur mĂšre que les hommes parce qu’elles vivent plus proches de leur mĂšre quand elles ont des enfants. Les hommes citent davantage leur pĂšre que les femmes, indĂ©pendamment de leur Ă©loignement spatial et de leur parentalitĂ©. 32Un dernier effet concerne le contexte rĂ©sidentiel des jeunes. Les habitants des grands centres citent moins leurs parents, alors que les habitants des petites villes et des communes pĂ©riphĂ©riques citent davantage leur pĂšre que les habitants des premiĂšres couronnes urbaines catĂ©gorie de rĂ©fĂ©rence. Deux modĂšles distincts des relations intergĂ©nĂ©rationnelles en prĂ©sence de jeunes enfants 33Nos rĂ©sultats suggĂšrent que l’éloignement spatial entre les jeunes mĂšres et leurs parents participe Ă  la construction de deux modĂšles familiaux distincts. Dans le premier, conforme au modĂšle de la solidaritĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle Attias-Donfut et Segalen, 1998; Coenen-Huther et al., 1994; MoguĂ©rou et al., 2012; RĂ©gnier-Loilier et al., 2009, le petit-enfant participe Ă  renforcer les liens d’entraide et d’affinitĂ© entre les jeunes adultes et leurs parents, qui vivent Ă  proximitĂ© gĂ©ographique les uns des autres. Dans certains cas, on peut supposer que les jeunes couples ou leurs parents sont restĂ©s ou ont dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  proximitĂ© de l’autre gĂ©nĂ©ration pour faciliter cette entraide Blaauboer et al., 2011; Michielin et al. 2008; Pettersson et Malmberg, 2009; Van Diepen et Mulder, 2009. Ce soutien intergĂ©nĂ©rationnel peut ĂȘtre d’autant plus important dans un contexte de biactivitĂ© des mĂ©nages, de longĂ©vitĂ© accrue des grands-parents, de diminution de la taille des familles Bengtson, 2001, mais aussi de faible intervention de l’état dans le cadre des politiques familiales suisses Fux, 2002. Dans le second modĂšle, conforme au modĂšle parsonien de la famille nuclĂ©aire, la jeune femme et ses parents sont Ă©loignĂ©s gĂ©ographiquement les uns des autres et l’enfant participe au contraire Ă  renforcer l’indĂ©pendance relationnelle et affective de la fille vis-Ă -vis de ses parents et la centration sur son nouveau mĂ©nage. Dans certains cas, on peut penser que les jeunes femmes se sont volontairement Ă©loignĂ©es de leurs parents pour gagner en indĂ©pendance vis-Ă -vis de leur milieu d’origine. Dans d’autres situations nĂ©anmoins, la distance gĂ©ographique, induite par la poursuite des aspirations professionnelles et rĂ©sidentielles du couple, rend probablement plus difficile la participation des grands-parents maternels dans la vie de leur fille sans qu’il y ait nĂ©cessairement une volontĂ© de part et d’autre de se dĂ©sinvestir de la relation. La diminution du temps disponible pour les visites aux parents Ă©loignĂ©s par la prĂ©sence du petit-enfant peut Ă©galement contribuer Ă  affaiblir la relation entre le jeune et ses parents. L’enfant renforcerait une insertion forte dans la proximitĂ© spatiale du mĂ©nage, de sorte que les solidaritĂ©s seraient moins centrĂ©es sur la parentĂ© Ă©loignĂ©e et plus sur des liens locaux et Ă©lectifs voisinage, collĂšgues, amis. Les jeunes parents pourraient soit se tourner vers des structures de garde extrafamiliale, soit diminuer leur activitĂ© professionnelle, en particulier celle de la mĂšre, afin de se consacrer aux tĂąches familiales. Certains travaux empiriques dans d’autres contextes nationaux vont davantage dans le sens de ce second modĂšle. À partir de larges Ă©chantillons nationaux, Grundy et Shelton 2001 en Grande-Bretagne et Lawton et al. 1994 aux Ă©tats-Unis ont observĂ© qu’avoir un enfant Ă  charge diminue le contact avec ses parents lorsque l’effet de la distance est contrĂŽlĂ©. Lawton et al. 1994 ont Ă©galement montrĂ© que l’enfant n’influence pas significativement le fait de se sentir Ă©motionnellement proche de ses parents. En France, Bonvalet et Maison 1999 ont soulignĂ© que la proportion de personnes se sentant Ă©motionnellement proches de leurs parents diminue graduellement avec le nombre d’enfants dans le mĂ©nage effet significatif uniquement pour la mĂšre, alors que la prĂ©sence d’un enfant n’a pas d’effet significatif sur la distance avec la parentĂ©. Le plus grand risque d’isolement social des jeunes mĂšres vivant Ă©loignĂ©es de leurs parents 34Une derniĂšre sĂ©rie de rĂ©gressions a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e afin de dĂ©terminer si les jeunes ayant des enfants et vivant loin de leurs parents compensaient l’absence de leurs mĂšre et pĂšre au sein de leur rĂ©seau de discussion en citant d’autres confidents. Deux modĂšles de rĂ©gression linĂ©aire OLS avec le nombre de partenaires de discussion comme variable dĂ©pendante ont Ă©tĂ© testĂ©s Tableau 5 un modĂšle A avec les effets principaux et un modĂšle B ajoutant l’interaction entre la distance gĂ©ographique et la parentalitĂ© du rĂ©pondant. La distance entre le rĂ©pondant et la mĂšre a Ă©tĂ© choisie, bien que la distance avec le pĂšre conduise Ă  des rĂ©sultats similaires. Comme prĂ©cĂ©demment, les analyses ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sur l’ensemble de l’échantillon, puis sur les femmes et hommes sĂ©parĂ©ment. Les rĂ©sultats montrent que les jeunes femmes ayant des enfants et vivant Ă©loignĂ©es de leur mĂšre citent significativement moins de partenaires de discussion que les autres jeunes femmes 1,93 personne en moyenne contre 2,65. Les jeunes hommes ont au contraire tendance Ă  citer davantage de partenaires de discussion lorsqu’ils ont un enfant et vivent Ă©loignĂ©s de leur mĂšre que les autres hommes, bien que l’effet ne soit pas significatif 2,86 personnes en moyenne contre 2,26. On constate Ă©galement que les filles sans enfant vivant Ă  plus de 20 km de leur mĂšre citent davantage de personnes avec qui elles discutent de choses importantes que celles vivant Ă  proximitĂ© 2,94 personnes en moyenne contre 2,39. Tableau 5 RĂ©gressions linĂ©aires OLS du nombre de partenaires de discussion coefficients standardisĂ©s Tous Femmes Hommes A B A B A B MĂšre Ă  plus de 20 km ,07 ,12 ,04 ,25* ,07 ,01 MĂšre Ă  plus de 20 km × enfant -,13 -,43** ,16 Femmes ,09 ,09 Âge ,00 -,01 ,01 -,03 ,03 ,04 Niveau de formation moyen rĂ©f. bas -,15* -,15* -,17 -,16 -,12 -,10 haut -,04 -,04 ,05 -,01 -,08 -,09 Enfant -,06 ,01 -,08 ,20 -,03 -,11 Revenu personnel moyen rĂ©f. bas ,07 ,06 ,01 -,03 ,14 ,12 haut ,03 ,03 ,03 ,02 ,04 ,04 Contexte rĂ©sid. com. suburbaine rĂ©f. commune pĂ©riphĂ©rique ,15 ,15 ,18 ,13 ,16 ,16 commune pĂ©riurbaine -,02 -,02 ,00 -,05 -,02 -,03 petit centre -,03 -,03 ,01 -,04 -,06 -,08 centre moyen ,02 ,02 ,02 -,02 ,05 ,04 grand centre ,12 ,12 ,14 ,18 ,11 ,12 R2 ,08 ,03 ,09 ,16 ,08 ,09 F 1,47 1,50 ,77 1,33 ,77 ,84 DegrĂ© de libertĂ© 13 14 12 13 12 13 SignificativitĂ© du modĂšle ,130 ,112 ,680 ,211 ,677 ,618 n 230 230 106 106 124 124 * p < ,05; ** p < ,01 35ÉloignĂ©es de leur milieu d’origine, les jeunes mĂšres ne remplacent alors pas leurs parents par d’autres confidents. AncrĂ©es localement par leur implication dans la garde des enfants et les tĂąches mĂ©nagĂšres, elles dĂ©veloppent un espace relationnel gĂ©ographiquement plus restreint et ne trouvent pas ailleurs le soutien affectif qu’elles trouvent habituellement dans la proximitĂ© spatiale avec leurs parents. La faible intervention de l’état dans les politiques familiales en Suisse et les arrangements trĂšs dĂ©sĂ©quilibrĂ©s entre rĂŽle professionnel et rĂŽle familial entre les deux sexes participent trĂšs certainement Ă  cet Ă©tat de fait. Environ 30 % des mĂšres ayant un enfant ĂągĂ© entre 0 et 6 ans sont en effet sans activitĂ© professionnelle OFS, 2013. Le risque d’isolement social est alors plus grand pour ces jeunes mĂšres Ă©loignĂ©es de leurs parents, de leur rĂ©seau primaire et du monde professionnel. La distance gĂ©ographique participe dĂšs lors Ă  renforcer les inĂ©galitĂ©s de genre leur dĂ©sinsertion professionnelle pouvant se doubler d’une dĂ©sinsertion sociale Ă  un moment critique pour ces jeunes mĂšres et leurs enfants Paugam, 1991. Conclusion 36Dans cet article, nous avons analysĂ© dans quelle mesure les jeunes adultes mentionnent moins leurs parents comme des partenaires importants de discussion lorsqu’ils vivent Ă©loignĂ©s d’eux. Nous avons Ă©galement Ă©tudiĂ© si cet effet de la distance Ă©tait influencĂ© par les caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques et rĂ©sidentielles des jeunes et de leurs parents. Nous avancions que la distance gĂ©ographique ne conduit pas Ă  un affaiblissement gĂ©nĂ©ralisĂ© du lien parent-enfant, mais qu’elle peut, dans certaines situations personnelles et familiales, contribuer Ă  cet affaiblissement. Nos rĂ©sultats confirment cette hypothĂšse dans le cas des jeunes femmes ayant des enfants. Alors que celles-ci mentionnent davantage leur mĂšre et leur pĂšre comme confidents quand elles vivent proches d’eux, elles les mentionnent moins quand elles vivent Ă  distance. On observe un effet similaire, bien que moins net, dans le cas du lien mĂšre-fils. Les jeunes mĂšres vivant Ă©loignĂ©es de leurs parents ne compensent alors pas l’absence de leurs parents par d’autres partenaires de discussion. 37Les Ă©tudes quantitatives s’intĂ©ressant Ă  l’effet de la distance sur les liens familiaux se sont souvent centrĂ©es sur les rencontres rĂ©guliĂšres en face-Ă -face, s’attachant Ă  dĂ©montrer la diminution des contacts avec l’éloignement spatial cf. par ex. Greenwell et Bengtson, 1997; Grundy et Shelton, 2001; Hank, 2007; RĂ©gnier-Loilier et Vivas, 2009. La frĂ©quence de contact n’est pourtant pas une mesure suffisante pour juger de l’importance et de la force de la relation entre le jeune adulte et ses parents. Les contacts peu frĂ©quents peuvent parfois ĂȘtre compensĂ©s par de plus longues et intenses rencontres, notamment Ă  des moments particuliĂšrement difficiles ou importants pour le jeune. Nos rĂ©sultats appuient cette thĂšse. S’il est frappant de constater que seule une minoritĂ© de jeunes fait appel prioritairement Ă  ses parents lorsqu’ils discutent de choses importantes, ceux vivant Ă  proximitĂ© ne sont pas plus nombreux Ă  le faire que ceux vivant Ă©loignĂ©s. Les tĂ©lĂ©communications, mais Ă©galement les visites occasionnelles, permettent trĂšs certainement aux jeunes qui le souhaitent de conserver Ă  distance cette relation de confiance qu’ils peuvent habituellement nouer avec leurs parents dans la proximitĂ© spatiale Mason, 2004; Urry, 2002. 38L’exception observĂ©e dans le cas des jeunes filles ayant des enfants met toutefois en lumiĂšre l’importance de la proximitĂ© spatiale des grands-parents dans les solidaritĂ©s intergĂ©nĂ©rationnelles en Suisse. Ces rĂ©sultats montrent plus fondamentalement que la distance gĂ©ographique participe Ă  construire deux modĂšles distincts des relations intergĂ©nĂ©rationnelles. Dans le premier, le jeune enfant et la proximitĂ© spatiale des grands-parents renforcent les liens intergĂ©nĂ©rationnels. Dans le deuxiĂšme modĂšle, la parentĂ© est Ă©loignĂ©e et la mise en mĂ©nage ainsi que l’arrivĂ©e d’un enfant contribuent, au contraire, Ă  renforcer l’indĂ©pendance relationnelle et affective du jeune adulte vis-Ă -vis de ses parents. 39Nos rĂ©sultats indiquent que l’effet de la distance dĂ©pend davantage de la situation familiale du jeune parentalitĂ©, mise en couple que de son milieu social niveau de formation ou de revenu. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que nous nous sommes centrĂ©s sur une forme particuliĂšre d’entraide familiale qui est le lien de confidence. Il reste nĂ©anmoins Ă  vĂ©rifier si des formes d’entraide matĂ©rielle, par exemple l’hĂ©bergement du jeune au domicile des parents, mais aussi les transferts Ă©conomiques, ne sont pas plus sensibles Ă  la distance dans certains milieux sociaux plutĂŽt que d’autres DĂ©chaux, 2007. De nouvelles recherches sur la base de donnĂ©es longitudinales permettraient en outre d’étudier l’évolution dans le temps des interactions mutuelles entre la mobilitĂ© rĂ©sidentielle des jeunes et la force du lien avec leurs parents. Enfin, des analyses portant sur l’ensemble du rĂ©seau social des jeunes seraient Ă©galement essentielles Ă  une meilleure comprĂ©hension des dynamiques de recomposition des liens sociaux en situation d’éloignement de la famille d’origine. Dans tous les cas, les rĂ©sultats de cette enquĂȘte doivent inciter les spĂ©cialistes de la famille et de la jeunesse Ă  davantage explorer la distance et la mobilitĂ© gĂ©ographique comme des dimensions en soi des solidaritĂ©s familiales et intergĂ©nĂ©rationnelles.

les avantages de vivre loin de sa famille